Chapitre 116 : Rejeter ce que l’on a été

ShiroiRyu
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Chapitre 116 : Rejeter ce que l’on a été

« Je peux, Katérina ? » demanda le jeune homme alors que la nuit était tombée. Dans l’obscurité, il y avait pourtant quelques faibles lumières issues des ruines. Une technologie inconnue qui produisait de l’électricité en permanence sans avoir besoin forcément de pokémon à ses côtés. La jeune femme ne bougea pas du lit, marmonnant :

« De toute façon, tu l’aurais quand même fait alors fais-le au lieu de tourner autour du pot. »

« C’est quand même bien meilleur de sentir ton ventre. Tu es vraiment si chaude … Et avec cette couverture en laine et toi, je sais que je n’aurai pas froid. »

« Raconte ce que tu veux comme baratin, ça ne marche pas avec moi. » rétorqua Katérina, baissant ses yeux sur les mains qui venaient serrer son ventre. Avec lenteur, elle vint poser les siennes dessus, prenant une profonde respiration. « Kéran, je te rappelle que j’aurai des envies de me branler et que je risque de tout saloper pour pas changer. »

« Ça ne fait rien, j’ai pu quand même te supporter la première fois non ? Et même si Dumasch t’a rajouté … ce que je possède aussi pour être poli, personnellement, je dois passer outre. Si je ne peux pas faire ça, je ne pourrai … jamais réellement te connaître, Katérina. »

« Kéran … Je … Comment te dire … » bredouilla la jeune femme, semblant confuse et gênée, chose si peu banale qu’il fallait le signaler. « Kéran, si je suis une femme un tant soit peu … importante à tes yeux, ne soit jamais déçu. Il y a des choses qu’on ne peut offrir ou donner qu’une fois. De même, essaye de comprendre si des fois … je ne parais pas dans mon état normal et que ce n’est pas à cause de Dumasch. »

« Ca ne fait rien du tout. Il faut bien vivre avec les petits défauts de l’autre. Et moi, j’espère juste que les cicatrices sur mon dos ne te répugnent pas. Ce n’est pas forcément très joli à voir … donc bon, j’espère que tu comprendras. »

« Dis pas n’importe quoi, Kéran. C’est même le contraire. Savoir tout ce que tu as vécu, à quel point tu as été torturé, ça montre que tu n’es plus un gamin mais un homme, un vrai … Mais en même temps, tu gardes ton cœur un peu enfantin. Prends-moi ! »

Hein ?! La prendre ? Mais dans quel sens ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Connaissant le caractère de la jeune femme, ce verbe avait un double sens … Le second était quand même … plus graveleux que le premier. Pourtant, Katérina se retourna pour faire face à Kéran dans le matelas, reprenant la parole :

« Et ben alors ? Qu’est-ce que tu attends ? Je t’ai dit de me prendre dans tes bras ! Putain, je dois tout faire avec toi ? Des fois, tu es vraiment trop lent ! »

« Ah ! Prendre dans ce sens-là. Pfiou … »

Il poussa un petit soupir apaisé avant de remettre ses mains mais dans le dos de la jeune femme. Celle-ci vint coller sa tête contre le torse de Kéran, rappelant par là la différence de taille. Une si grande bouche … mais pourtant un corps aussi petit … sauf à un certain niveau. Humpf … La sentir contre lui mais face à face, c’était encore plus excitant que … HEY ! Ce n’était pas lui qui était excité ! Et cette bosse entre ses jambes n’était pas la sienne !

« Quoi encore ? Me regarde pas comme ça, Kéran ! Tu devrais plutôt être content que tu me fasses de l’effet non ? J’ai aussi les tétons qui pointent ! »

« Je n’ai rien dit, je ne te reproche rien … Disons juste que se frotter comme ça … »

« Quoi ? Tu parles de se frotter de la sorte ? » demanda Katérina, commençant à croiser ses jambes avec les siennes, grimpant à moitié sur lui. Elle frottait sa culotte contre l’entrejambe du jeune homme. Entrejambe qui, lui aussi semblait ne pas être de marbre.

« Arrête donc, Katérina, je … Je … »

« Tu, tu quoi ? Arrête tes bêtises, y a rien de vulgaire, non ? » dit Katérina avant de passer ses bras autour de son cou, continuant de frotter son corps contre le sien. Le jeune homme aux cheveux blancs gémissait de plaisir, Katérina faisant de même. « Tu trouves pas ça bon, Kéran hein ? Tu ne trouves pas ça bon ? »

« On va surtout … ah … ah … se salir ! Tu n’as pas de mouchoirs ? »

« Et si on se branlait mutuellement, Kéran ? » demanda-t-elle, le jeune homme paraissant surpris. Que … Quoi ? Il s’occuper déjà à peine de … la sienne alors bon.

« Katérina, je crois que … Sincèrement, il vaut mieux que nous … » commença-t-il à dire, la jeune femme arrêtant ses frottements avant de le fixer longuement. Sans un mot, elle se retourna, se mettant de dos par rapport à lui.

« Bonne nuit Kéran. » murmura-t-elle faiblement. C’était juste … impossible, n’est-ce pas ? Malgré ses belles paroles, il était toujours effrayé. On ne pouvait rien y faire.

« Katérina, je … Comment dire … Katérina, je ne voulais pas que … Enfin, j’en suis vraiment désolé, pardonne-moi mais je te promets de faire des efforts. »

« Je m’en branle de tes efforts, c’est pas ça le problème. »

« Je peux quand même … te serrer dans mes bras, Katérina ? » demanda le jeune homme aux cheveux blancs, aucune réponse ne sortant des lèvres de Katérina. Puis finalement, elle présenta sa main en arrière, Kéran venant la prendre.

« Je t’ai pas dit que tu pouvais mais bon … Fais comme tu veux. »

« Katérina, essayons de dormir tous les deux d’accord ? Et ne t’en fait donc pas à ce sujet … Si ça peut te rassurer, moi aussi, j’étais excité. »

« Ouais, youpi, me voilà maintenant, très rassurée ! » dit-elle avec ironie alors que le jeune homme savait qu’il avait proféré une bêtise.

Peut-être qu’ils allaient trop vite en besogne ? Peut-être … A force de la voir et surtout de sentir son corps contre lui, il allait bien … comprendre et surtout savoir comment réagir et la rendre heureuse non ? Il embrassa son cou plusieurs fois, Katérina se laissant faire avant que les deux jeunes gens ne plongent dans un sommeil réparateur.

« Avez-vous parfaitement compris ce qu’il faut faire ? »

« Vous êtes vraiment sûr de ça, chef ? C’est quand même assez risqué. Et surtout, pourquoi nous devrions faire ça ? Ce sont nos ennemis non ? »

« Car nous n’avons pas le choix. On ne peut pas les laisser ainsi. De plus, si on arrive à les sortir de tout ça, ils seront plus enclins à nous suivre. Et oui … Se faire poignarder dans le dos par ceux qui étaient leurs alliés, c’est souvent ça le déclic nécessaire. »

« Comme vous le désirez, vous êtes le chef. Ça va faire bizarre aux types là-bas. Ils ne sont pas habitués à ce que l’on leur ramène des membres de la Sainte Alliance. »

« Bien entendu … mais mieux vaut renforcer nos rangs pendant que ceux de la Sainte Alliance s’amenuisent au fur et à mesure. Certains vont les rejoindre pour purifier ce monde mais beaucoup meurent des mains de leurs alliés possédés ou alors de … »

« Vous voulez parler de cette jeune femme ? C’est vrai qu’elle parait bizarre mais son nom est connu maintenant. Sélia, je crois. »

L’homme aux cheveux rouges fit un geste évasif de la main alors que le soldat partait. Il fallait dire que cette nouvelle ne l’enchantait guère. Ranor passa une main dans ses cheveux avant de soupirer. Ce n’était pas pour lui faire plaisir, loin de là même. Très loin même … Il fallait dire qu’avec tout cela, il n’était pas forcément tiré d’affaire. Et cette jeune femme qui avait pris de plus en plus de pouvoirs … C’était préoccupant.

Ailleurs, des soldats de la Sainte Alliance étaient en train de livrer bataille … mais une bataille des plus spéciales puisque les soldats étaient en train de s’entretuer. La jeune femme aux cheveux bleus était présente, criant des ordres aux personnes autour d’elle :

« Tuez-les ! N’hésitez pas un instant à tuer vos confrères ! Si vous hésitez, vous pouvez vous considérer comme morts vous aussi ! Faites attention ! »

« Oui mais … Mais … Il y avait encore quelques minutes, je … je … Je discutais avec lui et … AAAARG ! » cria un soldat, se faisant planté par la lance d’un autre soldat, une aura noire émanant de celui-ci avant que Sélia ne loge son épée dans la gorge de l’homme, tuant la personne et le spectre à l’intérieur.

« Vous voyez ? Vous n’avez pas d’autres choix … alors faites-le. »

« Mais mais mais … Bon … Je crois qu’on n’a pas vraiment le choix. » murmura l’un des autres soldats avant que Sélia ne regarde les autres.

Ils se débrouillaient bien, très bien même. Mais bon, ce n’était pas suffisant, loin de là même. Les soldats faisaient de leur mieux mais si c’était vraiment ça qui allait les emmener à la victoire, ça se saurait. Elle-même n’avait rien à craindre. Elle posa ses yeux sur la dague autour de la ceinture. Grâce à elle, elle pouvait savoir qui était qui réellement. Mais bon, pour le moment, elle allait devoir les épauler pour éviter d’en perdre plus.

« Je crois que cela va très mal se finir … Je vais encore rester seule. »

« Pas si nous nous en occupons personnellement. Allez-y maintenant ! »

Cette voix ? La jeune femme aux cheveux bleus commença à trembler de tout son corps alors que de nombreux hommes commençaient à faire leurs apparitions tout autour des soldats. Aussitôt, plus de personnes possédées commencèrent à tomber au sol avant que la voix ne reprenne sur un ton plus autoritaire :

« Ne faites pas de morts ! Sauf si ceux non-possédés de la Sainte Alliance tentent de nous mettre des bâtons dans les roues ! Est-ce bien clair ? »

« OUI CHEF ! OUI ! » hurlèrent les hommes, les soldats de la Sainte Alliance restant immobiles, décontenancés par ce qui se passait.

Elle ? Elle restait de marbre ou presque. Il fallait dire que … Il fallait dire que … La personne qui se présentait parmi les membres de l’Enceinte. C’était leur chef … Ranor. LEUR CHEF ETAIT LA ! Il était finalement là !

« Faites le moins de dégâts possible, je tiens à vous le rappeler. »

Ranor ordonnait à ses soldats, chose tout ce qu’il y avait de plus normale. Mais ce n’était pas suffisant, loin de là même. Il y avait autre chose … Autre chose qui dérangeait la femme aux cheveux bleus. Et cela n’échappa à la Solochi dans l’arme qui vient murmurer :

« Ton cœur se remplit de haine … Tu ne devrais pas. »

« La ferme, toi. Je n’ai clairement pas envie de te parler. »

« Comme tu le désires, je voulais juste te mettre en garde par rapport aux affres de ton cœur qui se noircit par des sentiments négatifs. »

« Je t’ai dit que je n’avais pas que ça à foutre, c’est clair pourtant ? »

Elle n’était pas habituée à parler aussi sèchement voire même à insulter mais là … Là … Elle en avait déjà assez de cet homme ! ELLE EN AVAIT PLUS QU’ASSEZ ! Sans aucune hésitation, elle commença à courir vers Ranor, celui-ci tournant son visage vers elle, sortant ses propres lames avant de parer le violent coup de Sélia.

« Sélia … C’est bien toi. Cela faisait longtemps, très longtemps même. »

« LA FERME ! Je n’ai rien à te dire ! Disparais de cet endroit ou je serai celle qui te tuera ! »

« Je n’ai vraiment pas trop de motivation à me battre contre toi, Sélia. Je ne suis pas là pour toi, malheureusement même si je suis heureux de te revoir. »

« DISPARAIS JE T’AI DIT ! »

Elle continuait de donner des coups dans tous les sens, Ranor arrivant à les esquiver avec facilité. Il en parait quelques-uns, ne faisant que repousser la jeune femme sans pour autant l’attaquer contrairement à ce qu’il aurait pu faire.

« Je ne suis pas là pour te combattre, Sélia. Nous sommes venus récupérer les personnes possédées. Voilà tout. Nous ne vous ferons aucun mal sauf si vous nous attaquez. »

« Tu n’as pas l’air de m’écouter on dirait bien … Je vais te tuer, c’est clair ?! »

« Tu m’en veux toujours autant visiblement. Mais pourquoi est-ce que tu ne veux pas m’écouter ? Tu sais pourtant pertinemment la vérité, Sélia. »

La vérité ? LA VERITE ? Elle la connaissait ! ELLE CONNAISSAIT LA VERITE ! Elle savait pertinemment ce qui s’était passé à ce moment-là ! Elle avait tout vu de ses propres yeux ! Elle avait tout vu ce jour-là ! ELLE AVAIT TOUT VU !

« Tu as tué ma mère ! Tu l’as tuée ! »

« Mais cela était nécessaire, tu le sais parfaitement, Sélia. »

« Nécessaire ? NECESSAIRE ? Tu te fous de moi ? DE QUI EST-CE QUE TU TE MOQUES ? HEIN ? POUR QUI EST-CE QUE TU ME PRENDS ? »

La jeune femme aux cheveux bleus semblait comme incontrôlable alors que les soldats de la Sainte Alliance comme ceux de l’Enceinte ne comprenaient pas vraiment la situation. Qu’est-ce qui se passait avec celle qui était maintenant le bras droit d’Elian ?

« Elle était possédée, tu le sais parfaitement. »

« Ne te moque pas de moi ! Comment est-ce que tu peux as pu laisser ta femme se faire posséder alors que tu étais le chef de l’Enceinte ? Tu crois vraiment que je vais accepter une telle chose ? Tu me prends pour qui ? Tu as tué ma mère ! »

« Et c’est bien pour cela que depuis maintenant plus de dix ans, l’Enceinte se charge des personnes possédées pour éviter que cette tragédie ne se reproduise. »

« Il fallait y réfléchir avant ! IL FALLAIT Y REFLECHIR AVANT QUE CA NE SE PASSE AINSI ! Pour qui est-ce que tu me prends ?! »

« Je ne peux pas revenir en arrière, je le sais parfaitement, Sélia. Et je sais aussi que tu ne peux pas me pardonner d’avoir retiré la vie de ta mère. Mais ne laisse pas la haine et la colère t’envahir, c’est ça qui te rendra plus faible et facile à contrôler par les pokémons ectoplasmiques et ténébreux. Je ne veux pas que ça se produise. »

« Ce qui se passe ? CE QUI SE PASSE ? NE FAITPAS SEMBLANT DE T’INTERESSER A MOI ! Je ne veux surtout rien entendre de la part d’un hypocrite comme toi ! »

« Comme tu le désires … Je pensais être capable de te raisonner mais visiblement, c’est bien trop tard pour cela. On ne peut pas revenir en arrière, ma fille. »

Sa fille ? Les soldats des deux camps se regardèrent avec étonnement. Il avait bien dit ça ? Sélia ? Le bras droit de la Sainte Alliance était la fille du chef de l’Enceinte ? Mais comment est-ce qu’une femme avec autant de haine pour les spectres … pouvait être liée à Ranor ?

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