Chapitre 13 : Indifférence

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : Indifférence

« Klork, tu ne retires pas ton armure pour aller dormir ? Tu plaisantes, j’espère. »

« Bien sûr que si, simplement, avant, je vais sûrement trouver un endroit où me laver. Nous n’étions pas loin d’un ruisseau, non ? »

« C’est vrai que ça ne serait pas du luxe que je vienne aussi. Tu veux que je t’accompagne ? »

« Pas besoin, je vais simplement aller me passer un peu d’eau. D’ici là, tentes de dormir, je ne ferais pas vraiment de bruit, promis. »

Pas besoin de promettre une chose aussi évidente ! Il laissa Klork quitter la tente qu’ils avaient monté tous les deux. Il avait embarqué son sac avec lui. C’est vrai, une simple mesure de précaution. Même s’ils étaient des compagnons de route, certains ou certaines pouvaient très bien chercher à voler ce qui se trouvait à l’intérieur.
Lorsque Klork revint, il était lui-même à moitié assoupi, entendant juste un bruit d’armure que l’on déposait sur le côté. Marmonnant légèrement, il renifla un peu l’air en remarquant que cela sentait plutôt bon. Pour autant, il n’ouvrait pas les yeux, disant simplement :

« Je ne sais pas avec quoi tu t’es lavé mais ça sent drôlement bon, Klork. »

« Tu ne dors pas encore, Zéran ? Je pensais que si … et j’ai juste frotté un peu quelques fruits contre ma peau, rien de plus. Faut bien prendre soin de son corps un peu. »

« Hahaha, quand tu t’exprimes comme ça, ah … Enfin bon … Désolé. » dit le jeune homme aux cheveux blonds en baillant, yeux clos. « Suis trop crevé. Bonne nuit. »

« Bonne nuit à toi aussi, dors bien. Si tu as peur dans la nuit, je peux veiller sur toi. »

Pour toute réponse, Zéran eut un léger rire. Pourtant, le ton du jeune homme à côté de lui avait été étrangement doux. Bah … C’était n’importe quoi. Il n’était pas en sucre non plus. Pour l’heure, il allait tout simplement dormir. Le lendemain matin, comme il s’en doutait, en rouvrant les yeux, Klork n’était déjà plus là.

« Il est définitivement trop rapide … et prompt à se lever. Il devrait vraiment apprendre à profiter d’un petit moment de repos. Je suis sûr que ça lui ferait le plus grand bien. »

Mais bon ! Ce n’était pas comme si Klork allait l’écouter. En sortant la tête de la tente, il remarqua autre chose de bien plus déplaisant. Ils étaient tous … réveillés. Il était le dernier debout. Dernier ? Oui, même Silesti était assise sur un tronc d’arbre, buvant ce qui semblait être une tasse d’un liquide chaud et fumant.

« C’est bon le chocolaaaaaaaaaaat. » dit-elle dans une longue phrase avec soulagement, Zéran prenant la parole tout en signalant sa présence :

« Je remarque que tout le monde est du matin ? Et dire que je pensais qu’avec Klork, je ne serais plus jamais le dernier à me lever. Comme quoi, je me suis trompé lourdement. »

« Disons que nous avons été levé contre notre gré en entendant les solerets de fer d’une certaine personne qu’il ne faut pas nommer. »

« Je tiens à m’excuser mais l’entraînement matinal permet de m’échauffer les muscles, Agléa. » répliqua le jeune homme aux cheveux verts en s’adressant à la plantureuse félémone, celle-ci se tournant vers Zéran en disant :

« Faites que je n’ai pas une tête horrible, faite que je n’ai pas une tête horrible. Zéran … »

« Non, tu peux être soulagée, elle est franchement pas si mal que ça. Ca te convient bien comme tête au réveil. Mais bon, à vous regarder tous, on a l’impression que c’est Silesti la mieux réveillée à part Klork. Je me demandes comment elle fait. »

« Vingt heures de sommeil par jour, cela … permet de garder … le corps … en bon état. »

Ah bon ? Si c’était aussi simple comme recette, il l’aurait appliquée depuis bien longtemps. Il n’était pas convaincu que ça soit aussi aisé mais interroger Silesti ne le tentait pas vraiment. Encore qu’elle semblait de plutôt bonne humeur, peut-être que … AH ! Klork le regardait.

« Klork ? Est-ce que tu as quelque chose à me demander ? »

« Je me disais que peut-être que tu serais intéressé par un petit jooging en attendant que les autres se réveillent un peu plus correctement ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Hmm … Hum … Je ne sais pas … BAH ! Je n’ai rien d’autre à faire et ça m’ouvrira sûrement l’appétit donc pourquoi pas ? »

« Alors, prépares-toi tout de suite, nous partons dans deux minutes ! »

Il était drôlement pressé non ? En fait non, il était plutôt … agacé ? Le jeune homme aux cheveux blonds pencha la tête sur le côté, cherchant à savoir ce qui pourrait être à l’origine de tout ça. Un bref regard sur le reste du groupe et il voyait bien que Réxéros, Cator et Vélisa chuchotaient entre eux en les observant et en rigolant. Ah oui … Des moqueries à cet âge ?

« Bon, pas besoin de préparation, je n’ai rien dans l’estomac donc on ne va pas courir pendant des heures, Klork. Allez, on peut s’y mettre ! »

Il n’allait pas dire à Klork que lorsqu’il était énervé ou agacé, il le tutoyait. Bon parfois, il le faisait naturellement mais dans ces moments précis, il était sûr et certain que le jeune homme borgne allait lui adresser la parole de cette manière.

Mais le voilà maintenant parti avec lui pour faire quelques kilomètres au pas de trot. Il n’y avait pas besoin de trop courir. De toute façon, vu qu’il n’avait pas encore pris de petit-déjeuner, c’était déconseillé de faire trop d’efforts.

« Dis-moi, Zéran, est-ce que je suis trop … emmerdant avec les autres ? »

« Je crois pas que ça serait le terme que j’utiliserai pour te définir entre nous, Klork. »

« Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’ils n’apprécient pas ma personne alors que … »

« Puisque tu ne sais pas, je vais te le dire : ne te préoccupe pas d’eux. Bon, ce qui est étonnant, c’est que je ne me sois pas réveillé malgré le bruit que tu faisais. »

« Je n’ai pas été plus bruyant que d’habitude. Est-ce que c’est la force de l’habitude ou … »

« Le fait que je sois plus fatigué que la normale ? C’était la première fois que je dormais hors de chez moi, en pleine nature. Ceci explique cela, non ? »

« En fait, ça serait plutôt l’inverse. Comme c’est dans un endroit inconnu, le corps aurait plutôt tendance à être prompt à réagir et se réveiller plus aisément. »

« Comme j’ai l’habitude de tout faire à l’envers, c’est donc logique. » déclara Zéran alors que Klork s’était mis à rire doucement, comme amusé par ses propos.

« Ah … Ça va beaucoup mieux dès que je te parles, Zéran. Euh … Zéran de la Vanité ! J’en oublie mes formules de politesse. J’ai l’impression que c’est beaucoup plus aisé de vous parler que chez les autres. Je me demande si c’est à cause du mois passé à vous entraîner. »

Ça, il ne pouvait pas répondre à la place de Klork. Pourtant, il pensait pareil que lui. Mais maintenant, la petite course matinale était des plus plaisantes. Ils discutaient tous les deux et avec une certaine aisance. Il devait le reconnaître, il appréciait bien Klork. Il pouvait parler de tout et de n’importe quoi, Klork donnait l’impression de toujours être émerveillé et ébahi par ce qu’il disait. Oui … Comme quoi, il fallait se contenter de peu, hein ? Après une bonne demie-heure, ils étaient de retour au campement, le trio continuant de discuter entre eux, s’étant tourné vers Zéran et Klork. Silesti continuait de boire son chocolat tandis qu’Agléa avait disparu à l’intérieur d’une tente.

« Vous savez que ça ne sert à rien de faire quelques pas de course contre les célestiens ? »

« Cator n’a pas tort. Dans le cas où ils nous attaquent ou inversement, il faudra tout simplement les abattre le plus vite possible. On ne peut pas vraiment leur échapper vu qu’ils peuvent attaquer par la voie des airs. » compléta Réxéros.

« Si nous nous battons en forêt, pouvoir se déplacer aisément à travers les arbres est un atout que les célestiens ne posséderont pas. D’ailleurs, que chacun s’occupe de son domine de prédilection, non ? Ou alors, vous seriez en train d’insinuer que vous êtes de meilleurs combattants que moi-même ? »

« Klork, s’il te plaît … viens, on va plutôt voir ce que l’on peut manger vu que les autres ont terminé de leur côté, compris ? » dit Zéran en emmenant Klork avec lui.

Il était pas du genre à vouloir éviter que tout dégénère mais sur le coup, il préférait que Klork ne perde pas le contrôle de ses actes. Par contre, il retenait aussi Cator et Réxéros sur le coup. Qu’ils n’apprécient pas les méthodes de Klork était une chose mais remettre en question ses qualités de combattant en était une autre.

« Pardon, Zéran, tu as raison … On va essayer de se sustenter. Tu veux que je cuisine ? »

« Pourquoi pas ? Même si ça ressemblera plus à de la ration militaire qu’autre chose. »

Klork fit une petite moue boudeuse bien qu’il savait parfaitement que Zéran voulait jute le titiller … et qu’il y arrivait parfaitement. Pour toute réponse, il vint tirer simplement la langue, dans une petite mimique qui le rendait adorable aux yeux du félémon. C’était à se demander si Klork avait une idée du potentiel qu’il pouvait avoir sur les femmes.

« Bon, tu vois, ce genre de ration militaire, je pourrais en manger aisément tous les jours si tu me sers ça. Vous mangez toujours ça lorsque tu fais tes entraînements ? »

« Pas vraiment, je prépare moi-même ma nourriture comme tous les autres mais disons que parfois, ça fait du bien de sentir apprécié à sa juste valeur pour de telles choses. C’est donc vraiment bon, Zéran ? Tu ne dis pas ça pour me faire plaisir ? »

« J’évite de mentir si possible et je n’ai aucune raison de te dire un mensonge à ce moment précis. C’est presque aussi bon que ce qu’ont préparé mes cuisiniers avant que je ne parte. Je pense que tu dois avoir des jours bien agréables à l’entraînement. »

« Agréable ne serait pas le terme que j’aurai utilisé dans une telle situation mais on va dire que ça rend la vie plus aisée et possible. »

Hey ! C’était lui ou Klork était presque gêné par ses paroles ? Hahaha ! C’est vrai qu’il n’avait fait que le complimenter et voilà que la dernière du groupe ressortait de la tente, bien coiffée, soigneusement peignée, prête pour le voyage de la journée.

« Alors, Zéran, est-ce que je suis à ton goût, aujourd’hui ? » demanda t-elle alors qu’il mangeait de son côté, haussant les épaules avant d’hocher la tête positivement. Voilà, comme ça, elle était contente, il était content et tout le monde était heureux dans le meilleur des mondes. Sauf peut-être Agléa qui n’apprécia pas l’absence de paroles pour le compliment.

« Je me demandes pourquoi elle me fait la tête. » finit par lâcher le félémon blond.

« Oh tu sais les femmes, Zéran, c’est un vrai mystère. Un jour, ça te sourit, un autre jour, ça t’insulte. C’est toujours comme ça avec elles. »

« Hey ! A t’écouter, on pourrait presque croire que tu as de l’expérience dans le domaine. Est-ce que tu m’aurais caché des choses pendant ce long mois ? Avec l’une de mes servantes ? »

« Hein mais non ! Je parle juste en connaissance de cause. Mais qu’est-ce que … Oublie ce que je viens de dire, Zéran, s’il te plaît. »

Il devait être visiblement très perturbé. Encore une fois, il s’exprimait sans le vouvoyer et sans rajouter sa famille au bout du nom. Ahlala … Qu’est-ce qu’il allait pouvoir bien faire de Klork, n’est-ce pas ? Et ben … Rien du tout pour l’instant !

« Cator, j’ai une petite question. Nous arriverions dans une ville au bout de combien de temps ? Je ne pensais pas que c’était … aussi grand. »

« Ville ou village ? En vue du chemin que l’on va prendre, je pense que ça ne serait pas avant une dizaine de jours environ. Mais ça, c’est la méthode pour aller au plus vite accomplir notre mission. Si on fait des petits détours, j’imagine que cela ne prendrait que trois jours. »

« Et je suis sûr que l’on ne va pas en faire, n’est-ce pas ? »

« C’est pas à l’ordre du jour. Tout le monde aimerait accomplir cette quête au plus vite. D’après ce qui se dit, parfois, ça peut prendre des années. Et je n’ai pas envie de passer une partie de ma vie à tout ça de mon côté. J’ai envie de revoir ma famille et partir en explorant le monde sans avoir des objectifs à remplir dans mon dos. »

« Cela m’a l’air vraiment très difficile à supporter. Comment est-ce que ça se fait que tu aies été choisi si tu n’as pas envie de faire tout ça ? »

« Car ce sont les parents qui ont décidé. De toute façon je vais me débrouiller pour survivre, c’est tout ce qui compte pour moi. Le reste, je m’en fiche carrément. Vous n’avez qu’à devenir le prochain roi ou reine, ça ne me concerne pas. »

A l’écouter, c’était visiblement une vraie corvée à ses yeux, pourtant, le jeune homme aux cheveux blonds semblait songeur. Qui disait qu’il ne mentait pas à l’heure actuelle ? Peut-être que tout ceci était un stratagème pour abaisser ses défenses et le mettre plus en confiance ? Ça ne serait pas vraiment surprenant en un sens.

« Bon, notre tente est démontée aussi. On peut s’en aller dès maintenant. »

« AH ! Désolé, Klork. Je t’ai laissé tout faire, ce n’est pas très sympathique de ma part. »

« Pas grave, messire Zéran de la Vanité, j’ai le coup de main, vous auriez mis sûrement deux fois plus de temps donc bon, nous sommes tous gagnants. »

« Je crois que je vais prendre ça comme un conseil et non une insulte. »

Pour toute réponse, Klork eut un léger rire. A charge de revanche, n’est-ce pas ? C’est vrai qu’il avait titillé le jeune homme de la Rage depuis hier soir. Mais voilà, il était temps de se remettre en action et pour cela, il ne fallait pas trop tarder.
Pendant la marcher, comme hier, il était principalement en train de discuter avec Klork. Lorsqu’il était l’heure de se reposer pour une trentaine de minutes voire plus, le temps de déjeuner, il partait avec lui pour s’entraîner un peu, faciliter la digestion et toutes ces choses. Il n’était pas certain que ça soit vraiment efficace mais Klork semblant connaître ce qu’il faisait, autant dire qu’il lui faisait confiance. Et lorsque le soir arrivait et qu’il fallait installer le campement, il était encore là, à suivre les directives de Klork.

Comment monter une tente, comment est-ce qu’il faisait pour cuisiner et toutes ces petites choses. Il avait vraiment l’impression de faire bande à part par rapport aux autres membres du groupe et même si aucun ne s’en plaignait, il n’était pas sûr que ça soit forcément bon pour l’osmose dans le groupe.

« Est-ce que je peux m’inviter ? Ils sont encore en train de parler d’économie, commerce et achat. Je vous avoue que c’est totalement barbant. » finit par demander une voix féminine.

« Agléa ? Ca ne m’embête pas, j’imagine que pour Klork non plus. Tu peux t’installer, il n’y a pas de problèmes pour ma part. » dit Zéran en l’incitant à s’asseoir à sa gauche.

« Je voulais vous demander une chose : vous n’avez pas l’impression que c’est étrange que l’on ne va que dans les coins un peu perdus ? J’ai un peu visité les alentours de la région de la Vanité et je ne me rappelle pas du tout de ces endroits où nous allons. »

« Ma principale question est : pourquoi est-ce que tu t’amusais à voyager dans ma région ? »

« Tout simplement car nos familles sont proches, Zéran. Ah … Combien de fois je vais devoir te le répéter ? Klork, qu’est-ce que tu en dis ? »

« J’en dit que s’il y arrive quelque chose de déplaisant, je serais prompt à réagir et qu’il n’y a donc aucune raison de s’inquiéter à ce sujet. »

Ah ben ça … En vue de l’entraînement quotidien qu’ils subissaient, il ne fallait même pas se poser de question à ce sujet. Ils étaient parfaitement en sécurité. Mais voilà, c’était peut-être bien la première fois, encore une, qu’il trouvait Agléa intéressante en terme de conversation. Oui, physiquement, elle l’était toujours, se mettant en avantage mais là …

« Ne te fait pas de soucis, malgré ce que disent les autres, nous entraîner ne sert pas à rien. On sait juste qu’il ne faudra pas compter sur eux si on subit une attaque. »

« Ce n’est pas faux mais … bon ! Si vous le dites, tous les deux, je remets ma vie entre vos mains. Surtout les siennes, Zéran. Tu es sûr que je ne peux pas venir dans ta tente ce soir ? Klork est habitué à dormir dehors, non ? » dit-elle sur un ton un peu mutin, Zéran baissant les épaules de dépit avant de dire :

« Non. La réponse sera toujours non, Agléa. Il en est ainsi et pas autrement. »

« Pour le moment ! » dit-elle avant de se relever. Dommage, elle avait perdu de son intérêt aussi rapidement qu’elle en avait obtenu. Restant debout devant Zéran, elle se pencha en avant, mettant bien en valeur ce qu’elle lui promettait s’il avait accepté. Bien que rougissant, il ne détourna pas son regard du visage d’Agléa, celle-ci, déposant ses lèvres sur son front avant de reprendre : « Nos deux familles sont intimement liés, Zéran. Il ne faut pas que tu oublies cela. La meilleure des personnes pour accompagner la plus grande des familles. »

« Je me rappelles aussi que la famille de l’Oisiveté est proche de nous. Je dois appeler considérer ça sous quels terms, tu peux me le dire ? »

« Espèce d’idiot, tu as parfaitement compris ce que je voulais dire, n’est-ce pas ? »

« Parfaitement. Il m’arrive de faire l’imbécile dans certains moments précis. Ca permet de résoudre quelques conflits mineurs. Qu’est-ce que tu penses de mon jeu d’acteur ? »

« Parfait et plus vrai que nature. Si tu changes d’avis au sujet de ma proposition, rien ne t’empêche de … Hum, en fait, non, on va éviter. J’aimerai pas que Silesti se réveille par erreur, je crois que c’est déconseillé, vraiment. »

« Alors, dors bien et prends soin de toi, moi et Klork, on va veiller sur le groupe. A ce sujet, Klork, est-ce que tu penses qu’il faudrait faire quelques tours de garde ? Comme des patrouilles ou autres ? Même si nous ne sommes que deux ? »

« Ça ne sera pas nécessaire, j’ai un sommeil très léger. »

Bon ben, puisqu’il en était ainsi hein ? Lorsqu’ils allèrent se coucher, Klork fit le même manège que la dernière fois, signalant qu’il allait se barbouiller un peu le visage pour se rafraîchir. Etait-ce une sorte de rituel ? Il n’en savait trop rien mais si ça pouvait lui permettre de mieux dormir, il n’allait pas poser de question. Cette fois-ci, il n’allait pas attendre qu’il revienne pour plonger dans le sommeil.


C’est ainsi que la première semaine de voyage se déroula sans accroc. Comme l’avait si bien signalé Cator lorsque Zéran l’avait interrogé, il n’y avait pas eut un seul village ou ville pour leur permettre de s’approvisionner. Heureusement, il était plus que doué pour la cueillette et la chasse, ainsi, ils avaient put se nourrir convenablement bien que Zéran avait fait un peu la tête au tout début. Vu que cela ne consistait plus à un repas cuisiné comme il en avait l’habitude, c’était un tout autre monde qui s’ouvrait à lui.

Et puis en même temps, devoir se laver dans un ruisseau ou une cascade, ses habits étaient déjà un peu usé, les ampoules aux pieds et toutes ces choses. En fait, le pire à ses yeux, c’était le fait qu’Agléa supporte bien mieux que lui tout ça alors que normalement, ça devrait être l’inverse ! Tous ces entraînement avec Klork avaient servi à rien ou quoi ?

« Ne vous en faites donc pas, Zéran de la Vanité. Vous avez l’art du combat. L’art de la survie est un tout autre domaine que même moi, je ne maîtrise guère. »

« Oui mais quand je vois Agléa qui ne s’est pas plainte une seule fois, je ne sais pas quoi penser de moi qui gémit à chaque pas à cause de me sampoules. »

« Hahaha, ne te compare pas aux autres, ça sera bien mieux et … Stop. »

Klork venait de perdre son sourire, plaçant une main devant Zéran pour l’immobiliser. Ayant remarqué leur geste, le reste du groupe se tourna vers eux, attendant de savoir ce qui se passait, Klork murmurant :

« Il y a … des créatures qui se rapprochent de nous. J’en compte six ou sept d’après les bruits de pas. Elles se dirigent bien vers nous, ce n’est pas le hasard. Elles nous ont repérés. Je crois que l’on va avoir de la visite. Il vaudrait mieux se préparer en conséquence. »

« Attends un peu, est-ce que tu veux dire que l’on va être attaqué ? Mais je ne sais pas vraiment me battre, moi ! Vélisa ? » dit Réxéros alors que la femme à côté de lui faisait quelques mouvements de la main :

« On va dire que je sais me débrouiller mais de façon primaire et élémentaire. Parfois, quand quelqu’un ne veut pas vendre ce que je désire, il faut se montrer persuasive. »

Et les autres ? Le jeune homme aux cheveux blonds se tournait vers Agléa, celle-ci hochant la tête négativement. Cator murmura qu’il était plus apte à se camoufler et éviter les combats bien qu’il pouvait néanmoins y arriver si vraiment. Par contre, ça risquait très vite de dégénérer non ? Et Silesti dans tout ça ? Celle-ci dormait à moitié. Bon, ça voulait dire que seuls lui et Klork pouvaient se débrouiller et … NON ! NON ET NON ! IL N’AVAIT PAS D’ARME ! Il n’avait pas pensé à la chose la plus élémentaire ! MAIS QUEL IMBECILE !

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