- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 13 : Perturbés
« Bon ! Comment est-ce que je vais le combattre ? »
Je ne sais pas du tout ! Ce n’est pas à moi de réfléchir à cela non plus ! Elle devrait le savoir non ? C’est elle qui combat, pas moi ! Je la regarde avec un peu de peur. Est-ce qu’elle va y arriver ? Cet homme est quand même très dangereux. Je le crains bien plus que Séphyria alors que je suis pourtant du genre à ne pas avoir peur.
Lania fait déjà flamber l’un de ses poings alors que le Gallame la fixe longuement. Hum ? Il n’y a pas un problème ? Il semble réfléchir à la situation et je payerai cher pour lire dans sa tête. Néanmoins, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne chose. Lania disparaît, apparaissant dans le dos d’Emairon. Celui-ci s’affaissa sur le sol, fauchant la Gardevoir d’un coup de pied circulaire dans les jambes. Elle poussa un cri de surprise, se téléportant une nouvelle fois pour arriver au-dessus d’Emairon. Son poing droit s’était parcouru de glace alors que celui de gauche était toujours recouvert par les flammes. Elle voulut frapper le Gallame avec ses deux poings mais celui-ci l’esquiva, les deux attaques créant une légère explosion en même temps qu’un nuage de fumée.
« Tu ne t’enfuiras pas ! » s’écrit Lania avant qu’Emairon ne lui réponde :
« Je ne comptais pas m’enfuir. Pourquoi ferai-je cela ? Tu n’es qu’une débutante, cela se voit. Cela devrait être très simple de te battre. »
Elle avait pensé à utiliser la fumée pour se cacher mais cela ne servit à rien. Elle avait perdu de vue l’homme aux cheveux verts. Où est-ce qu’il était ? Elle ne le voyait pas ! Elle ne le trouvait pas ! Elle fit un demi-tour sur elle-même, remarquant Emairon juste en face. Elle poussa un nouveau cri de surprise, reculant au dernier moment avant qu’une des lames ne vienne tracer une ligne horizontale au niveau de la poitrine de la Gardevoir. Celle-ci s’écroula au sol sur les fesses, le tissu se déchirant un peu à cause de l’entaille crée.
« Tu comprends que tu ne peux rien contre moi ? »
Emairon avait pris calmement la parole alors qu’il se tenait debout en face d’elle. Il pointait une lame vers la Gardevoir, celle-ci le regardant. Elle n’avait pas peur, loin de là. Pourtant, subitement, l’homme vint déchirer une partie de sa veste. Ses yeux rouges devinrent roses avant que de la sève ne sorte de plusieurs arbres. Sans rien dire sur le moment, il déposa le morceau de tissu sur la partie légèrement à l’air de la poitrine de Lania, la sève servant à se « coller » sur la peau de la créature à moitié humaine.
« Cela devrait permettre de tenir le temps que ce combat soit terminé. Ainsi, même si tu meures, tu ne seras pas ternie. »
« Je crois que … Je dois dire … merci ? »
Elle est un peu rouge aux joues. Elle n’est pas en train de se faire amadouer par Emairon par hasard ? Même si c’est un ennemi, il est vrai que c’est un Gallame. Or un Gallame et une Gardevoir. Cette idée me traverse l’esprit et je me sens un peu en colère. Je ne sais pas réellement pourquoi. Je ne suis quand même pas jaloux, non ? Du moins, pas de tout ça ? Pas de ce que l’homme fait pour Lania, non ?
Le combat reprend après que Lania ait observé que sa tenue tienne bien. Ca ne semblait pas la déranger d’avoir le sommet de sa poitrine à l’air et je pousse un soupir en pensant à ça. Vraiment … Cette femme est irrécupérable. Mais bon … Elle est comme elle est. Je reste quand même méfiant. Il est plutôt fort, très fort même.
Mais Lania n’est pas n’importe quelle Gardevoir. Maintenant, elle est capable de se battre ! Et même si … Je n’ai pas touché la Gardevoir de façon sexuelle … du moins, qu’il n’y a rien eu de vraiment sexuel entre nous … enfin à part … ce qui s’est passé après la mort d’Helena. Non même pas … Ce n’était pas le moment de penser à ça. Je m’en veux encore pour mon acte même s’il y avait une raison bien particulière à ça. Et même si … Ca n’avait pas arrangé les choses, je dois l’avouer.
Lania, de son côté, tente de se débrouiller du mieux qu’elle le peut. Elle crée des feuilles psychiques, les envoyant entailler le Gallame qui se protège sans même chercher à les esquiver. L’un comme l’autre, j’ai l’impression que ce n’est pas … un véritable combat. Comment dire ça … Lania ne donne pas le maximum.
Elle semble se restreindre alors que je cherche une explication à tout ça. Pourtant, elle n’arrive pas. Hum … Qu’est-ce que je dois penser ? Je ne sais pas trop. Pourquoi réagirait-elle ainsi ? Je vois les rougeurs à ses joues et je me demande si … Non ? Quand même pas. Est-ce qu’elle ne serait pas tombée sous son charme ? Si c’était le cas, ça serait bien trop problématique. Je sors mon arme, prenant la parole :
« Le combat est terminé, Emairon. Vas t’en ou je n’hésiterai pas à tirer ! »
« RIC ! C’est mon combat ! Ne t’en mêle pas du tout ! D’accord ?! »
Il est rare que Lania soit en colère envers moi. En fait, c’est peut-être même la première fois qu’elle l’est … Je ne sais pas comment je dois réagir mais ça ne me plaît pas du tout. En fait, ça ne me plaît carrément pas ! Pourquoi est-ce qu’elle me parle ainsi ?!
« Je peux savoir ce qui se passe avec toi, Lania ? »
« Tu ne devrais pas détourner ton regard du combat. » déclare Emairon sans même se préoccuper de ce que je dis. J’ai l’impression d’être la cinquième roue du carrosse. Une impression déplaisante, vraiment très déplaisante même.
Pourtant, elle n’a pas détourné le regard d’Emairon même pendant qu’elle me parlait. Je ne sais pas mais ça ne me plaît pas ! PAS DU TOUT MÊME ! Ça ne me plaît pas ! Pourtant, je sens bien qu’elle m’empêchera de tout faire pour attaquer Emairon. D’ailleurs, le combat a repris et se fait surtout à coups de téléportation. Chacun se téléporte pour attaquer l’autre et je reconnais que j’ai du mal à suivre le combat.
Ma tête tourne sur la droite puis sur la gauche mais je les aie perdus de vue. Je ne sais pas où ils sont mais les traces de sang me signalent leurs présences. Est-ce qu’ils se battent bien ? Je ne sais pas … mais les arbres commencent à tomber les uns après les autres. Les branches sont coupées, les troncs sont calcinés … J’ai l’impression que c’est un tout autre monde qui se passe devant moi, devant mes yeux alors que je ne vois rien. Je ne vois rien du tout … et ça m’énerve. Ça m’énerve encore plus … que tout le reste.
Puis finalement, le combat semble se terminer. Je vois Lania devant moi, un genou au sol, du sang s’échappant des nombreuses entailles sur son corps. Elle semble avoir été blessée en de nombreux endroits au contraire d’Emairon. Oh … Celui-ci semble avoir quelques brûles, gelures et autres mais … rien de bien grave.
« Ce combat est terminé. » déclare l’homme aux cheveux verts avec lenteur.
Lania continue de l’observer, essoufflée. Contrairement à lui, elle n’est plus en état de se battre. Je le sais parfaitement. Mais pourtant, elle se lève alors qu’Emairon fait disparaître ses lames, se téléportant subitement sans un mot. Qu’est-ce que …
« Hein ? Où est-ce qu’il est passé ? Ric, fais attention ! »
Elle me demande de faire attention mais ce n’est pas vraiment un problème. Loin de là même. Emairon a complètement disparu de notre vue. J’entends un petit soupir de la part de Lania mais je ne pense pas que ça soit un de soulagement. Ca semble plutôt de dépit. Pourquoi est-ce que je suis un peu jaloux ? Je devrais plutôt être heureux, non ?
Ailleurs, Emairon est rentré à la base de la FAPC. Là-bas, Séphyria semble l’attendre, restant de marbre sans même sourire. Il passe à côté d’elle mais elle l’arrête d’un geste de la main, prenant calmement la parole :
« Je pensais que tu étais capable de les tuer. »
« Quelque chose d’imprévu s’est produit. » répond le Gallame sans donner plus d’explications. C’est à ce moment précis qu’Anaïs fit son apparition derrière Séphyria.
« Deux incapables, voilà ce que vous êtes. A se demander pourquoi on vous a créé si c’est pour être aussi inutile l’un que l’autre. »
Les deux pokémons humanisés ne répondent pas, Alice passant à côté d’eux. Derrière elle, ses deux propres pokémons l’accompagnent. Emairon s’en va de son propre côté, l’air songeur. Lorsqu’il est enfin seul, il murmure :
« Lania … Lezuna … n’est-ce pas ? Elle est un demi-échec … comme les autres. »
Mais il n’y a pas que ça, il le sait bien. Ce combat était étrange, vraiment étrange. Il aurait pu la tuer mais il ne l’avait pas fait. Il ne savait pas pourquoi. Son corps avait-il refusé d’agir ? Sans qu’il n’en sache la raison ? C’était bizarre … vraiment bizarre.