Chapitre 14 : La vie sauvage

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : La vie sauvage

« Lania, je peux savoir c’est quoi le numéro que tu as joué ? »

Je lui pose cette question qui me tiraille alors que je commence à la soigner. Heureusement que j’ai des bandages dans le sac à dos car sinon, je ne sais pas ce que j’aurai pu lui donner pour m’occuper d’elle. Difficile à dire, oui. Elle me regarde avec étonnement, me disant :

« De quoi est-ce que tu parles, Ric ? De quel numéro tu parles ? Je ne jouais pas ! Je devais te défendre ! Ce joli Gallame était vraiment très fort, tu sais ? »

« C’est pour ça que tu ne t’es pas battue sérieusement contre lui, c’est ça ? »

Je réponds sèchement alors qu’elle retire son bras que j’étais en train de bander. Même si elle rougit, elle semble offusquée de mes paroles. Qu’importe, je lui ai dit le fond de ma pensée et rien d’autre. Qu’elle le veuille ou non.

« J’ai tout fait pour essayer de te sauver la vie ! Et c’est comme ça que tu me remercies, Ric ? C’est très aimable de ta part ! Je pensais quand même bien plus de toi ! Mais toi, tu penses ça ? C’est ça hein ? Alors que j’ai combattu Emairon pour te protéger ! »

« Tu m’as protégé et je t’en remercie mais ça ne change rien aux faits ! »

« SI ! Ca change tout ! Contrairement à ce que tu dis ! Sans moi, tu serais mort ! Et voilà comment tu me remercies ! »

« Arrête donc tes larmes d’Escroco ! Ca ne marche pas avec moi ! Tu étais complétement envoûtée par cet homme ! Tu étais complètement sous le charme ! Si ça ne tenait qu’à toi, je suis sûr que tu te serais jetée dessus ! »

« CE N’EST MÊME PAS VRAI ! La seule personne que j’apprécie, c’est toi ! »

Mais je sens l’hésitation dans ses propos. Je sais qu’elle hésite. Je le sais parfaitement. C’est peut-être la première fois qu’elle comprend … ce sentiment. Depuis que je lui ai donné ces explications sur les sentiments d’une personne …

« Et pourquoi … est-ce que tu dis ça hein ? Moi, la seule personne avec qui je veux me lier, c’est toi, Ric ! Et personne d’autre ! Mais peut-être … Oh ! Je vois ! »

Elle se montre soudainement plus câline et docile. Elle semble avoir compris quelque chose mais quoi ? Sans même que je ne puisse réagir, elle se téléporte, venant coller sa poitrine contre mon torse. Elle se frotte bien, le haut de son corps parcourant le mien de haut en bas. Je ne réagis pas, je suis un peu trop en colère … mais contre moi-même.

« Ric … Tout ce que tu sens … contre toi … t’appartient, hein ? »

« Tu ne m’appartiens pas, que tu le veuilles ou non. Maintenant … Si tu veux bien retirer ton corps du mien, il faut que je m’occupe de te soigner. »

« Bien entendu, Ric. D’ailleurs, je vais t’y aider. »

Elle semble un peu trop … trop … Non … NON ! Purée ! Elle vient de se mettre complètement nue. Elle semble avoir remarqué ma jalousie et a décidé d’en profiter et de m’aider à en profiter ! Elle me couche sur le sol, les bandages et autres objets pour le soigner à d’elle et moi. Elle est au-dessus de moi, à quatre pattes. Je peux observer toute l’anatomie de son corps … la corne dorée entre ses volumineux seins, ces derniers aux pointes parcourues par le désir, son entrejambe … Ses oreilles de Gardevoir, sa peau entièrement blanche.

« Tu vas très bien me soigner, dorénavant, n’est-ce pas ? »

« Lania … Tu vas commettre une bêtise alors arrête et … »

« Je suis sûre de ne pas faire de bêtises. Je veux te voir comme tu me vois actuellement. » murmure-t-elle dans le creux de mon oreille. Elle commence à me retirer le haut alors que je lutte du mieux que je peux. Je dois lui répondre quelque chose.

« Lania ! Je pense toujours à Helena ! Que tu le veuilles ou non, ça ne sera jamais possible entre nous deux ! Et oui, j’étais inquiet pour toi à cause de ce combat ! Je me faisais du souci ! Mais arrête ces bêtises ! Tu le regretteras toute ta vie ! »

« Je ne pense pas regretter mon choix. Je ne l’ai pas regretté depuis plusieurs mois, depuis le moment où nous nous sommes vus, Ric. Je veux que tu deviennes mon … »

Elle s’arrête dans ses propos, commençant à me fixer longuement. Puis elle se relève, ses yeux dorés toujours posés sur moi. Ses vêtements lévitent au-dessus du sol avant qu’elle ne se rhabille, présentant ses blessures. Elle murmure à nouveau :

« Si tu veux bien me soigner, Ric. Ça serait gentil de ta part. »

« Euh … Oui … Bien sûr. Sans problème. Je te fais ça tout de suite. » bredouille-je alors que je me relève. Je prends les bandages qui sont au sol.

Je recommence mon travail alors qu’elle se montre plus docile qu’auparavant. Aucune allusion sexuelle, elle ne me regarde même pas. Elle détourne tout simplement le regard. Pourquoi est-ce que je devrai être jaloux ? Pourquoi ? Car son attention n’est plus totalement fixée sur moi ? Peut-être … Je ne sais pas. Je ne sais pas du tout.

« Voilà, c’est bon, Lania. »

« Merci beaucoup, Ric. C’est du très bon travail. » dit Lania.

« De rien, je fais tout simplement mon travail. Est-ce que tu vas bien, Lania ? Je veux dire, ça ne restreint pas tes mouvements ? »

« Pas du tout, tu n’as pas à t’en faire, Ric. C’est vraiment très bien fait. Mes félicitations … Toutes mes félicitations. » répondit une nouvelle fois Lania.
Moi ? Je ne sais pas vraiment quoi dire. Je reste maintenant immobile, assis à côté d’elle. Est-ce que je dois lancer la discussion sur ce qu’elle a fait ? Ou plutôt, ce qu’elle n’a pas fait ? Car oui, si elle avait été dans son état normal, elle n’aurait pas hésité à continuer.

« Ric … Je voulais juste te dire … »

« Nous ferions mieux d’avancer, Lania. On ne peut pas rester au même endroit après tout ce qui s’est passé, tu vois où je veux en venir ? »

« Bien entendu … Ric … Bien entendu, je comprends parfaitement. »

« Tant mieux alors … Donne-moi la main, tu es blessée. »

Je me montre terriblement doux. Terriblement car ce n’est pas forcément dans mes habitudes. Avec toute cette histoire, je ne sais plus vraiment ce que je dois penser ou non. Lania n’est pas une humaine, voilà ce que je dois retenir de tout ça.

Pourtant, elle est chaude … Sa main est chaude. Elle ressemble à une humaine … Elle a un corps humanoïde. C’est tout ce que je dois retenir de sa personne, normalement … Normalement … Normalement …

Si la vie était véritablement normale, si le destin avait été un peu conscient de ses actes, il n’aurait jamais créé une telle chose. Je serre un peu plus la main de Lania. Ce n’est pas de sa faute si elle est née ainsi, loin de là. Je dois éviter de … Je dois éviter d’y penser.

« Ric, je vais faire de véritables efforts, je te le promets. »

« Ne me promets rien du tout, Lania. Tu n’as pas à faire des efforts pour moi mais pour toi. Mais essaye d’être sérieuse dans tes actes, voilà tout. »

« Je vais faire de mon mieux, je peux te juste te le promettre. » murmure Lania avec une petite pointe de tristesse alors que je ne dis rien du tout.
Je ne veux pas de promesse, loin de là. Je veux juste qu’elle soit heureuse, si ce n’est pas trop demander. Mais je ne sais pas … Je ne sais plus. Je suis vraiment perturbé par tout ça. Cette affaire dépasse le cadre judiciaire, je le sais parfaitement. Je sais ou je ne sais pas ? Je m’arrête, commençant à poser une main sur mon front. J’ai chaud, cette chaleur me fait vraiment mal au crâne. Je demande à Lania de s’arrêter. Combien de temps avons-nous marché ? Une demi-heure ? Une heure ? Est-ce que nous sommes à l’abri ? J’aperçois un petit ruisseau et j’invite la Gardevoir à venir nettoyer ses blessures pendant que je remplis les bouteilles. Il va falloir que l’on m’emmène un nouveau portable très rapidement. Un portable qui ne se ferait pas repéré par le Gallame si possible. Je ne sais pas comment il a fait … mais il a réussi à nous retrouver grâce à ça. En même temps, je ne veux pas revoir cet homme. Lania n’est pas faite pour un être comme lui. Du moins … Je le pense mais je ne suis même pas convaincu de mes propres paroles.

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