Chapitre 14 : Manipulé

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : Manipulé

« Vraiment ? On va être par groupe de cinq ? »

« C’est ça. Cinq personnes, normalement, ça sera un peu mixte pour que chacun puisse vivre en communauté mais il va falloir se débrouiller entre nous quoi ! »

« C’est vraiment bizarre comme décision mais bon, pourquoi pas hein ? On va pas juger ! »

« J’espère que je serai avec la présidente des élèves. »

« Même pas en rêve. Tu n’as aucune chance avec elle, il vaut mieux que tu abandonnes, hahaha ! C’est juste stupide d’espérer quelque chose comme ça ! »

« Merci, bien sympa de briser mes espoirs hein ? »

Pfff. Qu’ils sont fatigants à se chamailler pour ça, on dirait deux gamins. Il faut dire que ce voyage scolaire est au centre de toutes les discussions. Mais lui ? Il s’en fiche. Normalement, avec son pied cassé, il ne devrait pas avoir trop de soucis.

« Je ne risque pas d’y participer, hahaha. »

« Où se trouve Ryusuke, s’il vous plaît ? »

Il hausse un sourcil. Il vient d’entendre son nom ! Le pire, c’est que cette voix, il la reconnaît. Il se tourne vers la petite Tarsal comme pour l’implorer de le téléporter, ce qui arrive après quelques secondes. L’un des élèves pointe vers son bureau ,disant :

« Par ici, il ne peut pas trop bouger. Il est … hein ? Où est-ce qu’il est passé ? »

Hahaha ! Encore réussi à s’échapper ! Il émet un petit sourire en regardant derrière lui. Super, il est au sommet du lycée, sur le toit, là où il a l’habitude de se reposer le midi et de manger bien tranquillement. On ne viendra pas l’embêter là-bas.

« Tarsal … Tar tar … Tarsal … » murmure la petite pokémon.

« Qu’est-ce qu’il y a ? On dirait que tu as vu un fant… AAAAAAAAAH ! »

Il pousse un cri d’effroi, bondissant en arrière. Son pied cassé ne le supporte pas et il voit les escaliers derrière lui qui se profile. Une telle chute, il ne va pas s’en tirer avec quelques entailles. C’est fichu, il va …

« Surpris ? » dit une voix féminine alors qu’une main empoigne son bras, le tirant contre la jeune demoiselle à qui elle appartient. La tête enfoncée contre sa poitrine qui semble plutôt généreuse, il émet une complainte.

« Pourquoi est-ce que l’on m’a fait peur comme ça ? C’est quoi cette blague ? J’ai fait quoi pour mériter ça et … Bon sang ! Laissez-moi respirer ! J’étouffe ! »

« Oui oui, je te laisse respirer. Ah … Même pas un remerciement pour t’avoir sauvé la vie ? »

« Vas … te faire voir … Junon. »

Il s’était trompé. Ce n’était pas la voix de Junon auparavant mais celle d’une autre fille. Il poussa un soupir, les yeux fermés Au moins, il était encore en vie, c’était déjà ça. Un autre soupir, cette fois-ci de soulagement se fit entendre.

« Tu n’en profites pas un peu, Ryusuke ? Je ne te savais pas comme ça. »

« Hein quoi ? Oh bon sang ! ZUT ! Pardon ! »

Il se retire de l’endroit où il se trouvait, rougissant légèrement à cette idée. Purée ! Qu’est-ce qui lui avait pris de se comporter de la sorte ? Il se gratte la joue, confus. Imbécile ! Vraiment un imbécile ! Il grommelle quelques mots :

« Qu’est-ce que tu fais sur le toit ? Ce n’est pas encore la pause de midi. »

« Je peux te poser la même question non ? Pourquoi est-ce que tu t’es téléporté ici ? »

« Comment est-ce que tu sais que je me suis téléporté ici ? Je n’ai rien dit ou fait ! »

« Voyons voir … Je me rappelle avoir envoyé la vice-présidente du conseil des élèves venir te chercher pour te dire quelque chose d’important. Néanmoins, tu as confondu m voix et celle de la vice-présidente. Comme tu hais chaque partie de ma personne, tu as alors tenté de te téléporter dans un endroit où je ne serais pas. Malheureusement, tu es tombé sur moi. »

« Commnt est-ce que tu sais tout ça ? Ne me dit pas que … »

« Oh, s’il te plaît, Ryusuke. A qui est-ce que tu penses avoir affaire ? »

Il fait quelques pas en arrière. Cette fille n’est pas humaine ! C’est pas possible de voir aussi loin ! Non, c’est tout simplement impossible ! C’est presque de la sorcellerie ! Ou alors autre chose ! Ce n’est pas possible autrement !

« Comment est- .. Non ! Je veux rien savoir ! Je préfère ne rien savoir ! T’es diabolique comme fille ! C’est pas possible autrement ! »

« Quelle méchanceté de ta part, je ne vois pas ce que j’ai fait pour mériter de telles paroles à mon égard. Pourtant, ce n’est qu’une méthode de réflexion un peu poussée. »

« Un peu poussée ? Tu rigoles, j’espère ! Tu as deviné que j’allais réagir comme ça, que j’allais me téléporter et surtout l’endroit où j’allais me téléporter ! Ne me dit pas que … tu as des pouvoirs psychiques, non plus ? »

« Oh ? Est-ce que tu crois en cela, Ryusuke ? »

« Je ne crois en rien mais les faits scientifiques prouvent que certaines personnes puissent exister avec ça. Donc c’est pour cela que … »

« Est-ce que tu penses que je possède des pouvoirs psychiques ? »

Elle lui fait un grand sourire tandis qu’il fronce les sourcils. A quoi est-ce qu’elle s’amuse avec lui? Est-ce qu’elle sait qu’il n’a pas envie de plaisanter ? Il ne répond pas à la question, croisant les bras, remarquant que la petite Tarsal est restée muette.

« Bon, qu’est-ce que tu me veux ? Car tu as bien dit que tu as envoyé la vice-présidente. »

« Oh ? Ce que je veux ? Seulement te prévenir que … »

« Si c’est ce que je pense, ne termine pas ta phrase, est-ce bien compris ? Je ne veux rien entendre de ta part, est-ce bien compris ? Ne dit pas un traître mot ! »

« Oh ? Et qu’est-ce que tu penses que je risque de dire, Ryusuke ? »

« Que tu comptes me faire venir dans ton groupe mais saches que ma réponse restera la même et c’est :  « Même pas en rêve ! » J’ai déjà un groupe et … »

« Vilain petit menteur. Sache que je suis celle qui possède les listes des groupes et tu ne fais partie d’aucun d’entre eux. Ce n’est pas très sympathique de ta part. »

« Je vais me trouver un autre groupe, c’est aussi simple que ça. »

« Il n’y a aucun groupe disponible. »

« Je vais rester poli mais sache que les insultes que j’ai en tête sont dans une liste tellement longue qu’elle ferait la totalité de mon bras. Et j’espère que tu as intérêt à bien l’imaginer. »

« Je l’imagine, je l’imagine. Et puis, tu ne trouvais pas cela si déplaisant d’être si près de moi il y a quelques minutes, non ? » dit-elle dans un sourire alors qu’il lève sa béquille. Cette fois, il en est convaincu, il va lui briser le crâne pour qu’elle comprenne !

« Tu vas voir ! Tu vas te la prendre en pleine face, Junon ! Cette fois-ci, ça sera à ton tour d’aller à l’hôpital ! J’en ait assez de tes pièges et de tes stratagèmes ! »

« Mes pièges, mes stratagèmes. A t’entendre, je passe pour une diablesse.Est-ce que tu n’as donc aucune estime pour moi ? Cela me fait terriblement mal, tu sais ? »

Elle arrête avec aisance la béquille et pousse Ryusuke d’une main. Néanmoins, aussitôt, de son autre main, elle l’attrape par le bras et l’emmène à elle une nouvelle fois.

« Ryusuke, tu es tout simplement intéressant. C’est pour ça que j’estime qu’il vaut mieux t’avoir à mes côtés plutôt que de te laisser seul. »

« Je ne vois pas où tu veux en venir et je ne veux pas être dans ton groupe. Je vais faire une réclamation, je suis sûr qu’elle sera entendue. »

« Une réclamation aux professeurs ? Qui t’emmèneront alors au conseil des élèves, c’est bien ça, Ryusuke ? Je pense que ça peut être intéressant de connaître leur réponse, oui. Tu voudras bien me donner la réponse du conseil des élèves ? Je suis pressée de l’entendre, je dois t’avouer. D’après les dires de certains, il paraîtrait que leur présidente est une diablesse. »

« Vas … te … faire … VOIIIIIIIIIIIIIIIIIR ! »

« Sincèrement, je n’arrive pas à comprendre ce que tu trouves si déplaisant dans le fait d’avoir des relations sociales avec autrui. Est-ce que tu aimes te complaindre dans la solitude ? Ne pas être dérangé ? Tu préfères que l’on te laisse seul dans ton coin ? »

« Oh, bravo ! Après plusieurs jours voire semaines, tu as fini par comprendre ! BRAVO ! »

Il émet un grand sourire ironique et applaudit des deux main. L’adolescente aux cheveux argentés pousse un profond soupir de désarroi avant de se diriger vers la sortie, disant d’une voix calme et neutre :

« Que tu le veuilles ou non, tu es dans mon groupe, Ryusuke. Je viendrais te chercher dès demain matin, que cela te plaise ou non. Et j’ai déjà prévenu tes parents au sujet de cette excursion scolaire, tu ne peux pas y échapper et s’il le faut, je te traînerais hors du lit moi-même. Est-ce que cela t’enchante ? Qu’une demoiselle fasse cela pour toi ? »

« Nullement. Je m’en vais. »

Fin de la conversation pour lui. Sans une once d’hésitation, il s’éloigne et recule, ne cherchant guère à savoir si elle comptait l’arrêter. Elle voulait partir ? Dommage mais il était le premier. En classe, on lui signala que la vice-présidente voulait lui signaler quelque chose mais il ne chercha guère à communiquer.

« J’ai pas que ça à faire ! C’est compris ? Je suis occupé ! »

« On voulait juste te prévenir, rien de plus. Pas besoin de prendre la mouche non plus hein ? Je tiens à te le signaler. Pfff, vraiment, c’est bon. »

« Je sais ce qu’elle me veut et je n’ai pas envie d’en discuter. »

Fin de la conversation. Il commence à gratter la corne de la petite Tarsal. Celle-ci a décidé de ne pas prendre part au conflit. Ah bon ? La petite pokémon a décidé de jouer la carte de la sécurité ? Ou alors, est-ce le fait qu’elle semble apprécier Junon maintenant.

De toute façon, la fin des cours arrive et il décide de rentrer chez lui. Il y a une solution pour qu’il n’aille pas en voyage : être malade. Et c’est bien ce qu’il compte faire ! Chez lui, ouverture des fenêtres en grand, il n’hésite pas à mettre le radiateur au maximum bien qu’ils ne semblent pas réellement fonctionner.

« De toute façon, je finirais malade, comme convenu ! »

« Tarsal, tar tarsal, tar tarsal tar tar. »

La pokémon semble dépitée par sa réaction mais comme si cela l’intéressait son avis. AH ! Il n’en a rien à faire, voilà tout ! Il veut juste que ça se finisse, c’est aussi simple que ça. Il pousse un profond grognement de mécontentement avant de placer une main sur son front. Pfiou ! Ce n’était pas simple mais il sentait déjà le vent qui allait bien frapper cette nuit. Il fallait juste que ça arrive cette nuit et ça sera tout simplement parfait !

Le lendemain matin, il avait eut parfaitement raison de laisser la fenêtre ouverte. Toussotant violemment, il crache presque à moitié alors qu’il reniflait bruyamment. Sa mère vient dans la chambre, plaçant sa main sur son front en disant :

« Ryusuke ! Tu es brûlant de fièvre ! Mais qu’est-ce que tu as fait exactement ? »

« Rien du tout, maman … Je suis juste malade, c’est tout. »

« Bien entendu ! Quelle idée de laisser la fenêtre ouverte et … » *Ding, Dong* « Ah ! Ca doit être Junon. Je vais devoir lui dire que tu ne peux pas venir. »

Il laisse sa mère partir alors que le regard de la Tarsal est plein de reproche. Elle lui en veut terriblement d’avoir fait ça ? BOF ! C’est pas comme si son avis l’intéresse réellement hein ?

« OH ! Pauvre Ryusuke ! Tu es vraiment malade comme un Caninos qui a passé une soirée sous la pluie ! Je n’arrive pas à le croire! Et dire que c’est juste avant de partir en voyage. »

« Désolé mais bon … comme tu peux voir, je suis pas en état. »

Il tente de ne pas sourire mais voilà que Junon pose une main sur son front. Elle veut faire quoi ? Prendre sa température ? Bof, comme elle désire, il peut bien la laisser faire. Il n’aura pas besoin d’aller au lycée et …

« Oh ? Mais tu sembles aller beaucoup mieux maintenant ! C’est parfait, Ryusuke ! Hop, hop, hop ! Je te laisse quinze minutes pour t’habiller ! Je vais préparer tes affaires avec ta mère ! »

« Hein mais que quoi ? HEY ! JE SUIS … »

Malade ? Il ne l’est plus. Il ne sent plus aucune fatigue dans son corps. Son nez va bien, il n’a pas de migraine. Il écarquille les yeux en voyant Junon qui part de la chambre. Il regarde la petite Tarsal, interloqué, bredouillant :

« Mais qu’est-ce qui s’est passé ? J’étais malade hein ? Tu es bien d’accord non ? »


La petite Tarsal hoche la tête vivement comme pour dire qu’elle a bien compris ça aussi mais qu’elle n’a aucune explication sur comment cela se fait de son côté. Comment est-ce que Ryusuke va bien mieux ? C’est un vrai miracle !

« Pourquoi est-ce que tu sembles soulagée que l’on parte ? Ne me dit pas que tu voulais … »

« Tarsal ! » s’exclame la pokémon. En fait, elle voulait qu’il participe ? Oh bordel.

Il avait l’impression qu’on venait de le piéger. Sa mère arrive dans la chambre, vérifiant sa température avant de déclarer que c’est un vrai miracle. Il est bien obligé de se préparer malgré sa jambe cassée. Junon arrive dans la chambre alors qu’il s’habille, rougissant légèrement à cette vue avant de détourner la tête :

« Madame, ne vous inquiétez pas, je vais éviter que Ryusuke fasse trop de mouvements physiques à cause de sa jambe droite. Si cela peut vous rassurer. »

« Je te le confie. Il est un peu tête de mule mais ce n’est pas un mauvais bougre. »

« Je le sais parfaitement. Je suis dans le même lycée que lui. »


L’adolescente rigole en même temps que la mère de Ryusuke. Celui-ci émet un grognement, ne saluant même pas ses parents lorsqu’il est l’heure du départ. La tête baissée, la mine déconfite, il se fait emmener par Junon jusqu’au lycée, là où les groupes sont déjà formés pour prendre les différents bus.

« Je dois faire les présentations non ? Il s’agit de Kasiopé, la vice-présidente du conseil des élèves et donc celle qui est la sous-cheffe après moi. »

« Coucou, Ryusuke. Il paraîtrait que je n’ai pas put te voir la dernière fois, je ne sais pas où tu étais mais tu étais drôlement bien caché ! »

« Blablabla. » marmonne l’adolescent aux cheveux bruns alors que Junon reprend :

« Et voilà Pik et Rik. Ces jumeaux nous aident souvent pour les tâches ingrates ! »

« Hey, tant que l’on peut rendre sévice aux autres hein ? » déclare une voix masculine alors qu’il n’a toujours pas daigné chercher à voir à quoi ils ressemblent.

« Psss, Pik, tu t’es planté. C’est service ! Les sévices, ce sont plutôt pour ceux qui causent du tort aux autres ! Fais gaffe ! »

Et voilà qu’ils éclatent tous de rire … sauf lui. Serrant la Tarsal dans ses bras, il se dit qu’il vaut mieux que ça. Pourquoi est-ce que l’on l’oblige à participer à ça ? Pfff …

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