Chapitre 15 : Prêts à perdre, prêts à tuer

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Prêts à perdre, prêts à tuer

« Vous êtes sûrs de n’avoir besoin de rien d’autre ? »

« Pas du tout, merci de vous préoccuper de nous mais ça devrait aller. Est-ce que la situation s’améliore là-bas ? Je ne peux pas vraiment … comment dire cela … être au courant. »

« On n’a plus vraiment subi d’attentats cherchant à vous viser tous les deux donc c’est une bonne chose. La mauvaise, c’est que le silence de la FAPC dans les coins habituels est plus qu’inquiétant. Méfiez-vous tous les deux au cas où. »

Je hoche la tête alors que je m’adresse à un soldat de l’armée de Calambie. Ils sont plusieurs, cinq pour être exact. Au cas où ils se feraient attaqués sur le chemin. Ils m’ont ramené de quoi vivre une nouvelle semaine mais aussi de quoi me rendre un peu plus propre et présentable. Il en est de même pour Lania. Celle-ci est d’ailleurs un peu loin, ayant reculé alors que je la regarde brièvement.

« Et des nouvelles de la base de la FAPC de votre côté ? »

« Rien du tout pour tout vous dire. C’est triste à déclarer … mais bon … On n’a rien trouvé. Pourtant, je sens qu’on s’y rapproche car on entend de plus en plus de voix non-loin de nous. Heureusement, nous savons comment nous déplacer sans nous faire repérer. »

« Si vous êtes sûrs … et que vous êtes convaincus … Je ne peux qu’espérer ça pour vous. Bonne chance, nous devons nous en aller maintenant. Vous avez de quoi tenir une nouvelle semaine. Vous avez aussi plusieurs portables au cas où. Ca ne sert à rien de vous en donner qu’un seul. Bonne chance encore une fois. »

« Ce n’est pas seulement de la chance qu’il nous faudra dans cet endroit. »

Le soldat hausse les épaules en écoutant mes propos alors que je pousse un petit soupir. Ca ne fait rien, rien du tout même. Je ne suis pas là pour me plaindre. Je regarde les soldats partir les uns après les autres avant de me tourner vers Lania. Celle-ci est adossée à un arbre, le regard lointain. J’ai maintenant deux sacs dans les mains.

« Lania … Il y a aussi des affaires pour toi. »

« Merci … beaucoup, Ric. » murmure faiblement la Gardevoir, posant ses yeux sur mon visage. Elle semble un peu perdue. Je comprends pourquoi …

Je comprends parfaitement ce qui se passe avec elle. Elle n’a pas l’habitude, loin de là même. Elle est … Non. Ce n’est pas exactement ça. C’est juste qu’elle a compris qu’on ne peut pas forcer une personne à nous aimer et qu’on ne peut pas forcer notre corps à aimer une personne. On ne peut jamais faire ça.

« Lania, nous ne devons pas rester ici, est-ce que tu comprends pourquoi ? »

« Bien entendu … Ric. Je reste encore ici quelques secondes et je viens. »

« Je préfère attendre que tu aies terminé. » répond-je calmement avant de m’installer à côté d’elle. Je ne sais pas trop quoi lui dire de toute façon. Je n’ai jamais eu de petite amie, jamais eu le temps à cause du travail. Tout le contraire d’Alphonse quoi. Mais maintenant, je ne pense pas que ce dernier soit enclin à ça de toute façon.

« Ric … J’ai vraiment mal au cœur depuis qu’Emairon est parti, c’est normal ? »

« C’est normal, Lania. Ne t’en fait pas, ça te passera un moment. J’ai ressenti la même chose pour Helena. Tu n’as pas à t’inquiéter, d’accord ? Je te le promets. »

« Pourquoi est-ce qu’Emairon est un membre de la Triafa ? Pourquoi est-ce qu’il ne m’a pas tuée ? Pourquoi est-ce qu’il … » commence-t-elle à me dire avant que je ne l’arrête d’un doigt sur ses lèvres.

« Tu verras que tout est bien plus compliqué que prévu … »

« Oui mais … » reprend t-elle mais je l’arrête une nouvelle fois. Il vaut mieux qu’elle n’en demande pas plus. La raison est simple : même si elle a le corps d’une femme, même si elle est humaine, elle reste une pokémon qui ne comprend pas encore les émotions et les sentiments. Je ferai mieux de la considérer ainsi dorénavant. Non pas comme mon « égale » dans le sens où je ne la rabaisse pas, mais plus comme une enfant dans le domaine de l’amour. L’idée que c’est moi qui doit lui apprendre quelque chose que je ne connais pas moi-même … Je ne sais pas. Ca me parait risible. Est-ce qu’avec Helena, j’ai vraiment eu des sentiments pour elle ? Ou alors, je voulais tout simplement la sortir de ce monde car elle n’était encore qu’une enfant quand elle y a été plongée ?

Je ne sais pas. Je suis de plus en plus perdu et cela ne semble pas passer inaperçu aux yeux de Lania qui me regarde avec tendresse. Elle tend ses bras et nous nous enlaçons tous les deux. Et si je la perdais ? Et si je perdais Lania ? Je ne sais pas … Je ne veux pas y penser mais … depuis tout ce temps, elle est la seule chose qui me retient encore ici. Je ne sais pas ce que je ferai si elle devait disparaître, si elle devait mourir. Je ne veux pas y penser plutôt, il vaut mieux pour moi que … Ah … Pourtant, je garde cette image fixée dans ma tête. Quel idiot ! Mais quel idiot ! Je n’ai pas y penser !

« Lania ? Avançons … Il va falloir que j’appelle encore mes pokémons. »

« Pour qu’ils aillent explorer les environs, c’est bien ça, Ric ? »

« Oui … Mais avec cette forêt, ces montagnes, nous sommes sûrement très loin de la capitale maintenant. J’espère que tu ne m’en veux pas. »

« T’en vouloir pour quelle raison, Ric ? »

« Pour le fait que tu ne puisses pas vivre … correctement. »

Elle me regarde avec un peu d’étonnement. J’ai dit une bêtise ? Je ne sais pas vraiment, je dois l’avouer. J’espère que non. Néanmoins, elle me fait un petit sourire avant de me dire que nous devrions marcher plus rapidement. Elle ne me répond pas, n’est-ce pas ? J’ai surement proféré une bêtise pour ne pas changer. Mais bon … Elle ne m’en veut pas. Tant mieux en soi. Les journées vont être longues dorénavant, très longues.

« La situation est préoccupante en Calambie. »

« Vous parlez des dernières actions de la FAPC ? Il semblerait qu’à force de rechercher cet homme nommé Ric, la FAPC commet de plus en plus de bêtises. Des soldats sont capturés ou tués de plus en plus chaque jour. »

« Que fais donc Anaïs ? Elle n’est pas capable d’arrêter ne serait-ce qu’un seul homme ? Si nous lui avons donné ces deux projets, c’est pour qu’elle les utilise. »

« Nous devons envisager le pire pour la Calambie … Je veux bien entendu de perdre notre domination dans ce pays. Dans le pire des cas, c’est ce qui arrivera. »

« Si cela continue dans cette voie, je me déplacerai moi-même là-bas. »

« Est-ce que tu es sûr que c’est la bonne chose à faire ? Je ne te le déconseille pas, loin de là mais au cas où, est-ce que tu penses vraiment qu’il faut que tu fasses ça ? »

« Oh … Des fois, je me dis que c’est la meilleure chose à faire. De même, il semblerait que les deux pokémons envoyés ne soient guère efficaces. »

« Tout cela car ils n’ont pas été encore été liés. Nous ne pouvons pas nous permettre de recommencer la même erreur. Il faut que nous soyons prudents. »

« Ne vous en faites donc pas. Faites quelques menaces à Anaïs et je suis sûr qu’elle comprendra qu’elle n’a pas vraiment le choix. »

« Bonne initiative. Il vaut mieux pour elle qu’elle nous craigne. Elle est décevante … très décevante même depuis l’apparition de Ric dans la Calambie. Quant à ce dernier, il faut envisager des méthodes bien plus radicales. »

« Nous allons tout préparer pour « l’accueillir » lorsqu’il quittera le pays. »

« Tant mieux … La réunion est terminée. »

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