Chapitre 167 : Une discussion bizarre

ShiroiRyu
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Chapitre 167 : Une discussion bizarre

« Alors mademoiselle Dorothéa, vous venez en vacances ici, vous aussi ? » demanda t-il d’une voix neutre alors que la jeune femme hochait la tête, ayant repositionné son ombrelle au-dessus de leurs têtes pour les protéger du soleil.

« Disons que des fois, cela peut faire du bien de chercher le repos, d’être libre de toutes contraintes, qu’en pensez-vous, messire Orion ? Cette idée vous déplaît-elle ? Le fait de ne pas avoir de règles, de personnes au-dessus de soi pour donner des ordres qui nous déplaisent. Est-ce que une mauvaise chose ? »

« Les règles sont là pour nous restreindre ou alors pour que l’on brave l’interdit… Néanmoins, ne pas avoir de règles, cela serait possible si l’être humain était capable de s’autogérer… De ne pas avoir besoin d’ordres et de lois… Et malheureusement, ce n’est pas le cas. »

« J’aime bien votre vision des choses même si je ne la partage pas. Vous ne pensez pas que d’un point de vue mais de plusieurs, n’est-ce pas ? Vous êtes un jeune homme très intelligent ou je me trompe ? » l’interrogea t-elle alors qu’elle s’arrêtait de marcher sur le sable, se retournant vers lui pour l’avoir en face.

« Je n’aime pas me vanter… Mais oui… Je suis intelligent… Mais être intelligent n’oblige en rien d’avoir le comportement qui va avec… Ou les réflexions… qui vont avec… Je ne veux pas vous critiquer mais vous semblez très bien éduquée et pourtant, je ne suis pas sûr que vous soyez forcément très intelligente… Chacun est intelligent à sa façon… Mais l’intelligence, ce n’est pas la culture générale, bref… Voilà que je parle, je parle, et que je vous embête surement avec tout ça. »

« Mais non… Nullement… Vous voulez peut-être vous asseoir ? Cela doit bien faire quinze minutes que nous marchons et je sais très bien que dans le sable, la fatigue est bien plus grande. » dit-elle en se mettant assise, retirant ses deux sandales noires alors que le jeune homme la regardait avec un peu d’appréhension.

Il ne devait pas plutôt retourner avec Samus et Orié ? Enfin… Il avait un peu tout oublié mais bon… Peut-être que oui… Puis bon… Voilà… Il alla s’asseoir près de la jeune femme, observant les pieds de celle-ci. Ils étaient plutôt fins… MAIS NON ! Il n’était pas fétichiste des pieds non plus ! Il ne fallait pas rêver !

« De quoi voulez-vous parler ? De l’eau de cette planète ? Comment la trouvez-vous ? Elle ne semble pas polluée… Cela est une bonne chose non ? Mais c’est normal lorsque l’on veut attirer une personne… Néanmoins, je vous sens un peu préoccupé par quelque chose. »

« Héhéhé… Disons que j’ai des petits problèmes… personnels… Et donc… J’y pense un peu… Mais c’est à moi de vous poser une question : Vous êtes réellement humaine ? Ou alors ces ailes et ces cornes sont vraies ? »

« Hum… Vous pourrez toujours essayer de les toucher. »

Elle pivota un peu sur le côté, se mettant de dos par rapport à Orion avec un léger sourire. Il eut un petit tremblement avant d’approcher une main vers les ailes, rentrant en contact avec ces dernières avant de les voir bouger subitement. Il recula alors qu’elle rigolait faiblement :

« Ca ne mord pas… Vous n’avez pas à vous en faire… »

« Oui… Enfin… Bon… C’est assez surprenant… Si j’étais resté sur Terra, je me serai dit que c’était une blague… Ou que c’était impossible mais là… »

« Mais là… Vous ne pouvez qu’accepter la vérité et constater que ces ailes sont bien réelles… Comme les cornes… Qu’en pensez-vous de cela ? Trouvez-vous cela effrayant ? Il est vrai que cela m’étonne légèrement : Vous ne vous êtes même pas posé une simple question sur moi-même… Une femme habillée en noire, aux allures de démone avec une ombrelle dans sa main… Sur une plage isolée… »

« Hum… Je ne sais pas… J’ai appris à me méfier des gens mais pour les jolies filles, j’ai des soucis, je dois l’avouer… J’ai du mal à rester de marbre face à elles… C’est bête non ? »

« J’accepte le compliment, qu’importe la tournure employée et utilisée. » répondit-elle avec un grand sourire alors qu’il arrêtait de l’observer, se mettant à regarder le ciel.

Pourquoi est-ce qu’il avait encore cette impression de connaître la jeune femme aux cheveux noirs ? Est-ce que… Théodora, n’est-ce pas ? Ah… Non… Vraiment… C’était une mauvaise idée que de penser ça… Il allait arrêter d’être autant suspicieux quand même ! Si elle voulait l’attaquer tout de suite, il l’aurait remarqué… Mais elle ne semblait pas mauvaise…

« Et bien… Vous semblez vouloir m’étudier… Est-ce que je peux faire de même de mon côté si cela ne vous dérange pas trop, messire Orion ? »

« Heu… M’étudier dans quel sens ? Je tiens à le signaler : J’ai une petite amie et je ne suis très satisfait d’elle. Je l’aime vraiment et j’en suis complètement fou. »

« Je ne pensais pas à ce genre d’études. Vous avez les idées mal placées… Même si il est vrai que cela va nécessiter le fait de me rapprocher de vous. »

Elle posa ses deux mains sur le sable, s’approchant de lui à quatre pattes avant de se mettre sur ses genoux, prenant son visage à deux mains. Tout de suite, le jeune homme annonça en bougeant légèrement sa tête :

« Je tiens à vous prévenir… Je réagirai en conséquence. »

« Ca ne fait rien… Il n’y aura rien à réagir… »

Elle disait cela d’une voix lente mais sûre alors qu’elle rapprochait son visage du sien, restant à plusieurs centimètres de ce dernier. Ses yeux verts plongés dans ceux bleus d’Orion, elle semblait l’étudier en profondeur, comme pour lire quelque chose qu’il n’arrivait pas à percevoir. Lentement, elle murmura :

« C’était donc vrai… Je… Ah… »

Vrai ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Elle retira ses deux mains qu’elle avait posée sur le visage d’Orion, celui-ci remarquant une légère tristesse dans le regard de la jeune femme aux cheveux noirs. Il alla demander :

« Il y a un problème, mademoiselle Dorothéa ? »

« Je pensais qu’elle mentait… Mais cette lecture ne fait que confirmer…  ses dires. »

Elle se releva, remettant ses sandales alors qu’il se demandait ce qui se passait. La jeune femme aux cheveux noirs se retourna, reprenant la parole :

« Est-ce que ça fait mal, Théodore ? Avoir deux phazons est déjà horrible en soi… Alors en avoir trois… Cela doit être insupportable… Je ne sais même pas si tu peux être libéré maintenant… Et surtout… Si cela te sauvera… »

« Le phazon ?! » alla t-il dire en se relevant tout de suite, faisant quelques pas en arrière alors que deux crânes gigantesques apparaissaient près de la jeune femme aux cheveux noirs.

« Oui… Le phazon… Observe donc la vérité… Si tu ne l’as pas remarqué. » annonça t-elle en se tournant vers lui, faisant un geste de la main.


Tout de suite, il se retrouva avec une nouvelle migraine, mais bien forte que celle d’auparavant. Tout de suite, ses yeux étaient devenus complètement bleus alors qu’il observait Dorothéa. Des lignes vertes parcouraient tout son corps… Mais aussi des lignes bleues… Et il en était de même pour les crânes géants bien que les lignes étaient majoritairement vertes… Elle reprit d’une voix lente :

« Et maintenant… Regarde-toi… Tu n’as jamais dut le faire… non ? »

C’était vrai… Il baissa ses yeux sur ses mains, remarquant des lignes comme des veines… C’était ses veines qu’il voyait ? L’afflux de sang était parcouru par de nombreuses couleurs : Rouge vive, verte et bleue… Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il avait été touché que par un seul type de phazon n’est-ce pas ? Il s’en était pris plusieurs fois… non ?

« C’est impossible ! Les seules fois où je me suis pris du phazon dans le corps, c’était du phazon bleu ! Contre Phoebe, contre Ermaga, contre Pierre ! C’était à chaque fois du phazon bleu ! C’était à chaque… »

« Qu’est-ce que tu viens de dire ?! »

Elle s’était retrouvée à sa hauteur sans même qu’il ne puisse bouger. Ses deux yeux verts étaient grands ouverts alors qu’elle semblait étonnée, disant d’une voix qui se voulait neutre mais pourtant tremblante :

« Qu’est-ce que tu as fait ?! Tu t’es pris combien de phazon ?! Est-ce que c’était par des injections ?! Non ! Ce n’était pas ça, n’est-ce pas ?! Est-ce que cela t’arrive de faire attention à toi ?! Est-ce que tu saisis un peu ce que tu fais en ne faisant pas attention ?! »

« HEY ! Qu’est-ce qui vous… Qu’est-ce qui te prends ?! Arrête ça ! »

« VRAIMENT… VRAIMENT… CA… CA… CA… »

Des veines apparaissaient sur le visage de Dorothéa, celle-ci fermant ses yeux avant de s’ouvrir pour laisser apparaître des pupilles complètement bleues. Avec violence, elle donna une claque au jeune homme, le faisant voler en arrière. Elle sauta sur l’un des crânes, se tenant droite en croisant ses bras alors qu’il passait une main sur sa joue en gémissant.

« Je m’appelle Oria… Et tu ne pourras pas être sauvé… C’est ainsi que je le conçois… Signale à Orié que c’en est terminé de vous deux… Cela n’a servit à rien… »

« De quoi est-ce que tu parles ?! Et Oria ?! Je croyais que c’était Dorothéa ton véritable prénom ! Qu’est-ce que ça veut dire ?! »

« Dorothéa est mon vrai prénom mais je me nomme aussi Oria. Je n’ai plus à te parler… Tu as choisi ta voix, Orié a choisi la sienne… Et j’ai choisi la mienne… Nous nous séparons alors que vous vous êtes retrouvés… Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que vous êtes tous comme ça ?! Toi-même, tu n’es même pas au courant pour qui Orié travaille ! Pour qui JE travaillais ! Tout ce qui se passe avec le phazon ! Tu ne savais même pas que tu avais toi aussi plusieurs phazons ?! Tu ne savais même pas que étais toi aussi un projet ?! »

« Si tu veux parler de Personia… Je sais parfaitement que c’est elle qui m’a mis tout ces produits dans le sang… Mais je ne pensais pas que c’était du phazon… Enfin… Je commençais à m’en douter après tout ce qui s’est passé… » murmura t-il avec lenteur.

« Et tu acceptes ça ?! Tu acceptes de n’être qu’un objet scientifique ?! Ce n’est pas mon cas ! Je refuse d’être considéré comme un objet ! De considérer une personne contre mon sauveur alors que de l’autre côté, il fait ce qu’il désire avec mon corps ! JE REFUSE ! »

« Tu as parlé d’Orié… Et de toi… Est-ce que ça veut dire que tu … »

« Que c’est moi qui a mis dans cet état, Orié ? Qui lui a fait cette blessure à la hanche ? Peut-être que ça te donnera une idée ?! VOUS ÊTES TOUT LES DEUX DES IDIOTS ! »

Hoho… Les ennuis arrivaient ! Quelque chose était en train de se former dans les mains d’Oria… Quelque chose… Comme un bâton… Avec une longue lame recourbée… Au bout… UNE FAUX ?! Qu’est-ce qu’elle foutait avec une faux dans la main ?!

Il n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps à la question qu’une vague de sable gigantesque alla se soulever devant lui, crée par un simple geste de la faux d’Oria. Celle-ci le regarda d’un air neutre malgré sa colère. Elle alla dire alors qu’il se retrouvait envahit par le sable, celui-ci atterrissant sur son corps :

« Vraiment inutile ! Vous êtes tout les deux inutiles ! Vous ne faites qu’accepter ses dires ! Qu’accepter ses gestes sans même prêter attention à vos corps ! Vous vous en fichez pas mal d’être utilisés ! Mais ce n’est pas mon cas ! Je ne suis pas comme vous ! JE NE SUIS PAS COMME VOUS DEUX ! On ne se reverra plus… comme ça… grand frère… »

« Grand frè… ARGL ! J’ai du sable dans la bouche ! HEY ! ATT… Mais ah ! »

Il sortait du sable, crachant dessus en même temps alors qu’il voyait Oria qui disparaissait dans le sol. Grand frère ?! C’était quoi cette histoire ?! Il ne pût l’empêcher de partir alors qu’il commençait à cause du sable dans la bouche. Il courut vers l’eau, plongeant sa tête dedans pour en boire un peu avant de crier à voix haute :

« ARGL ! DE L’EAU DE MER ! »

Quelle idée de boire de l’eau de mer aussi ?! Et maintenant, il avait du sable partout ! Et cette … Oria était partie ! Franchement bizarre cette femme ! Et puis… Grand frère… C’était impossible… Il n’avait plus de famille… Oui… Il était orphelin… Et cela depuis près de treize ans… Mais Oria et Orié… Est-ce que ça veut dire qu’Orié… le considérait comme… son grand frère ? C’était vrai que…

« Je me dis aussi que je suis un peu beaucoup proche d’elle… Je ne suis même pas sûr que ça se dise comme ça… Enfin bon… C’est gênant… en un sens… »

Oui… Très gênant même… Mais bon… Il devait retourner vers Samus et Orié… Il discuterait de tout ça après… Il ne devait pas montrer le trouble qui l’habitait. Lorsqu’il revint vers les deux femmes, celle aux cheveux blonds lui demanda pourquoi il avait du sable partout alors qu’Orié restait parfaitement muette.

« Disons que je suis tombé dans le sable à cause d’une pierre que je n’ai pas vue… Et toi ? Tu t’es baignée ? Même pas ! »

« Je préférai t’attendre, Orion. Tu veux y aller maintenant ? »

« Hummmmmm ! En te soulevant ? Pourquoi pas ? Mais interdiction de me noyer ! Tu as plus de force que moi ! Et ça ne serait vraiment pas du jeu, je trouve ! »

« Hum… Je vais y réfléchir. » répondit-elle avec un grand sourire inquiétant.

« Des hommes sont venus la draguer. Elle les a renvoyés en pointant son canon vers eux. » alla dire Orié d’une voix neutre.

« Euh… Et bien merci… De m’avoir prévenu, Orié… Très gentil de ta part. »

« Ne t’en fais pas pour ça, Orion. C’était le genre qui cherchait les ennuis… Ils ne me connaissaient pas visiblement… Mais maintenant, si… »

Elle le voyait troublé… Dommage qu’elle se trompait sur l’origine du trouble. Le jeune homme continuait de regarder Orié pendant de longues secondes avant que Samus ne vienne le prendre par le bras, redisant :

« Bon ! Au lieu de rester cloué sur place, viens par là ! »

« HEY ! HEY ! NON ! SAMUS ! QU’EST-CE QUE J’AI… AHHHHH ! »

*PLOUF* Il s’était retrouvé soulevé par la jeune femme devant le regard étonné des autres personnes présentes… avant d’être projeté tout simplement dans l’eau. Il sortit la tête de celle-ci, ses cheveux blancs cachant une partie de son visage alors qu’il l’observait. Ah… Elle allait le payer très cher… Si elle voulait jouer à ça… Elle venait de gagner… Mais il n’était pas sûr qu’elle apprécierait la récompense à sa juste valeur !

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