Chapitre 17 : Son amoureuse d’antan

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Son amoureuse d’antan

« Fais chier … Il est quelle heure ? »

Je me pose cette question tout en tournant la tête vers mon portable. Je l’allume : il est deux heures du matin. Et je suis toujours là, à regarder la télévision comme si de rien n’était. Les petits couinements sonores de la part d’Emairon et Lania se sont arrêtés depuis déjà une heure. Tant mieux car c’était … insupportable en soi. Du moins, ils sont heureux et c’est tant mieux mais voilà … A côté … Je … Je n’arrive pas à dormir.

Je me sens obligé ! J’y suis obligé même ! D’un pas lent, je me lève du canapé et me dirige vers la chambre où repose Sephyria. J’ai éteins la télévision auparavant. Avec lenteur, je pénètre dans la chambre, vérifiant qu’elle dort encore. J’allume la petite lampe de chevet, observant la jeune femme aux cheveux bleus. Elle a une respiration lente … mais elle semble être reposée. Heureusement, il n’y a pas d’entailles ou autre sur son visage. Tant mieux … Oui … C’est vraiment tant mieux. Pourquoi je me sens nostalgique maintenant ?

« Comme si je pouvais réellement laisser … enfin vous abandonner tous les deux. »

Je murmure cela à l’Altaria humanisée alors que je suis à genoux, au pied du lit. C’est bête … Vraiment bête. Je ne sais pas pourquoi … Je ne sais pas comment l’exprimer mais j’ai l’impression d’avoir déjà vécu une scène du genre. Une scène … comme ça … où Sephyria était blessée … Pourquoi ? Je regarde sa main … et je la prends. Elle est un peu froide … Elle a froid ? Je place maintenant ma seconde main, commençant à frictionner la sienne pour qu’elle n’ait plus froid.

« Ric … Ric … Je … »

Elle parle dans son sommeil ? Il vaudrait mieux que non. Je ne veux pas qu’elle s’imagine des choses. Pas du tout même. Elle tourne son visage, ses yeux toujours fermés bien que maintenant, je la vois en face de moi. Qu’est-ce qu’il y a ?

« Je … Je ne suis pas ta grande sœur, Ric. »

Ah ben … Première nouvelle non ? Comme si je ne le sais pas. Mais bon, c’est franchement bizarre qu’elle dise une telle chose. Pourquoi a-t-elle … dit une telle chose ? Ce n’est pas normal … Pas du tout même. Je lui souffle pendant qu’elle dort :

« Si j’avais une telle sœur, ça reviendrait à dire que je suis à moitié pokémon aussi. Et je ne pense pas que ça soit le cas, Sephyria. »

Est-ce qu’elle comprend ce que je dis ? Je ne sais pas … mais elle me donne l’impression que oui. Peut-être que … je devrais la laisser parler au lieu de tourner en rond. Bon … D’accord, je la laisse tranquille. Je m’apprête à retirer mes mains mais voilà qu’elle pose sa seconde main sur la mienne, marmonnant :

« Mais non … Mais non … Juste que … Même si … tu n’es pas mon petit frère … nous sommes tous les cinq ensemble hein ? Même si tu n’es pas un pokémon, Ric. Puis … Puis, moi, je ne suis pas ta grande sœur … Je ne suis pas ta grande sœur … Moi, je suis ton amoureuse, hein ? Je suis ton amoureuse. Et Dyamia aussi. Tu as deux amoureuses. »

Je me surprends à rougir violemment. C’est quoi ça ? Qu’est-ce qu’elle raconte ? Nous cinq ? Je ne la connais pas, ni d’Adam, ni d’Eve. Ni elle, ni Emairon, ni cette … Dyamia. D’ailleurs, ça n’en fait que quatre mais je pense qu’il y a une cinquième personne aussi. Peut-être cette Roubé complètement humaine et au service du président de l’Atylie.

« Je crois qu’il vaut mieux que je te laisse dormir. Tu racontes n’importe quoi. »

Je retire mes mains, prenant celles de Sephyria pour les déposer sur le lit. Je l’entends marmonner encore un peu mais je ne sais pas du tout ce que ça veut dire. Je ne comprends pas réellement … J’ai besoin d’une explication. J’ai besoin de m’en aller car je ne me sens pas très bien. J’ai mal au crâne, très mal au crâne.
Mais voilà … Contrairement à ce que je pensais faire, je me retrouve sur une chaise, assis, les coudes sur mes genoux. J’ai mes yeux rivés sur Sephyria. Je suis stupide … Je suis là, à attendre de voir si elle va recommencer à parler. Mais rien n’arrive, rien du tout … et je sens que le sommeil arrive droit sur moi.
Quelques heures plus tard, je me réveille peu à peu, un sacré mal au dos et à a nuque se faisant sentir. Aie, aie, aie … Vraiment, c’est tout simplement horrible comme ça me fait mal. Mais en même temps … Je comprends la situation et je remarque donc que j’ai veillé sur elle pendant toute la nuit. Qu’est-ce que je suis … stupide … Je suis vraiment stupide. Je me lève et je m’apprête à partir mais j’entends quelques marmonnements. Je me tourne pour voir les yeux saphir de Sephyria posés sur moi.

« Qu’est-ce que … je fais ici ? »

« Devine un peu. Tu t’es retrouvée salement blessée et donc, tu as pris mon lit. Reste couchée, tu n’es de toute façon, pas en état de te lever. »

« Ne me donne pas d’ordre, c’est compris. Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? »

« Tu veux du café et quelque chose à manger ? »

Je lui coupe la parole alors qu’elle semble être surprise. Elle me regarde en fronçant les sourcils puis elle baisse la tête pour accepter ma proposition. Enfin, elle s’écrit :

« Mais … C’est quoi cette tenue ?! Comment ça se fait … Ric, si tu as… »

« Tu crois vraiment que je vais toucher une pokémon ? J’ai demandé à Lania de le faire ! Alors, tu évites de m’agresser, c’est compris ? Tu te reposes ! »

« … … … Tsss … Depuis quand tu oses … Oh … Pfff … De toute façon, tu ne serais surement pas capable de faire une telle chose. »

« Me provoque pas, pokémon ou non, je peux quand même te toucher. Tu es une femme. »

Je me demande pourquoi je dis une telle bêtise mais elle semble un peu étonnée. Tsss … Vraiment … Je ferai mieux d’aller préparer le café et de quoi déjeuner. Je ne sais même pas si les deux tourtereaux sont déjà réveillés. Pourtant, j’entends l’eau qui s’écoule dans la salle de bain. Bon … J’ai visiblement ma réponse.

« Ric … Je … Bon … Quand même … »

Hein ? Qu’est-ce qu’il y a ? Je me retourne vers Sephyria alors que je suis prêt à partir de la chambre. Je la vois qui détourne le regard, le baissant en même temps pour regarder avec un intérêt inhabituel le radiateur de la chambre.

« Merci … » souffle-t-elle alors que je sens mon cœur battre bien plus rapidement. Je dois lui poser cette question maintenant ou alors, je risque de le regretter amèrement !

« Sephyria, dis … Est-ce que toi … et moi … Enfin, et Emairon aussi ainsi que … Non, ce n’est rien, désolé de te déranger avec ça. Reste couchée, je reviens rapidement. »

Elle s’apprête à ouvrir la bouche mais je suis déjà parti. Je suis un imbécile, un parfait imbécile. Je pourrai mettre les choses au clair mais je ne le fais pas. Je ne sais pas du tout comment je suis sensé réagir avec toutes ces bêtises. Pourquoi j’ai l’impression d’avoir perdu une partie de ma mémoire ? Pourquoi j’ai … si mal au crâne quand je tente de réfléchir aux paroles de Sephyria ? Ces paroles étranges et qui pourtant … Je ne sais pas … Elles me semblent si familières. Je m’enfonce dans la cuisine, allant préparer le déjeuner. Je dois oublier tout ce que j’ai entendu, c’était la fatigue, tout simplement.

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