- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 17 : Trahison
« Ah… Tu as vu ? C’est une Barpau… Qu’est-ce qui a pris au Roi et à la Reine d’accepter une telle personne parmi nous ? »
« Dieu qu’elle est laide… Rien à voir avec notre espèce… Elle devrait avoir honte d’exister… Elle est affreuse. » murmura une seconde femme aussi douée pour les commérages que la première tandis qu’Arnaud se tournait vers Alia, lui faisant un petit sourire :
« Ne t’en fais pas… Tant que tu es avec moi, tu ne risques rien Alia… Ils n’oseront pas te toucher et je leur interdit… Tu es mon ambassadrice et je suis content que tu sois là. »
« Je vais donc voir les fameux parents d’Arnaud… Ouhhhh ! Est-ce que je suis bien habillée ou correctement habillée pour me présenter à eux ? »
« Ca peut aller… Je te donne douze sur vingt pour l’effort. » dit-il en rigolant, Alia faisant de même alors qu’Elizabeth était repartie pour aller voir sa grande sœur.
« C’est petit et mesquin de ta part, Arnaud… Je suis quand même attristée de savoir que tu penses cela de moi… Et dire que je pensais profiter que l’on soit tout les deux pour te dévoiler mes sentiments… Visiblement, cela attendra. »
« Arrêtes tes plaisanteries douteuses, Alia… Pfff… Vraiment… Je me demande dans quoi je suis tombé… Enfin bon… C’est simplement parce que tu es avec moi que tu pourras voir mes parents… voir même mon petit frère… Mais tu te tais hein ? Je préfère te prévenir… »
« Je sais très bien ce qu’est un bébé… Mais quand même… Grand frère Arnaud… C’est à se demander si c’est crédible ou non… Héhéhé. »
« Pfff ! Tais-toi ! Mieux vaut que tu te taises plutôt que je t’écoute raconter des bêtises. » dit-il sous un faux ton énervé alors qu’elle rigolait légèrement.
« J’aime bien te titiller… Comme je l’ai fait pour Lily… Mais c’est moi ou elle semblait plus… ouverte avant que nous partions ? »
« Je ne sais pas pourquoi… mais j’ai eu aussi cette impression… Mais c’est donc une bonne nouvelle non ? Qu’est-ce que tu en penses ? »
Elle haussa les épaules tout en gardant son sourire. Oui… C’était une très bonne nouvelle grâce à lui. Il lui demanda de bien la suivre et d’encore une fois, de ne plus se préoccuper des paroles des Tyltons alors qu’ils arrivaient dans le palais royal. Il lui fit visiter les environs et l’intérieur tandis qu’il reprenait :
« Essayes juste d’être poli envers mes parents s’il te plaît… Je ne veux vraiment pas gâcher cette chance que nous soyons en paix… inutilement… »
« Arnaud… Moi aussi… Je veux que l’on puisse tous se réunir comme auparavant… Je te promets qu’avec moi, la paix arrivera bien assez tôt. »
Hum… Bizarrement, il ne savait pas pourquoi… mais il lui faisait complètement confiance Il avait l’impression réelle qu’avec elle… Tout allait s’arranger… Hahaha ! C’était donc une très bonne nouvelle ! Il lui fit un léger sourire alors qu’ils continuaient la visite.
Finalement, après une bonne heure, ils se retrouvèrent dans la salle du trône, Alia ayant un genou au sol tandis que l’adolescent s’était installé à côté de ses deux parents. Ces derniers observaient l’adolescente avec une légère appréhension.
« C’est donc cela une Barpau ? Ce n’est pas très différent de nous… »
« Papa… Maman… Pendant que vous faisiez la fête… Vous n’avez jamais pensé à essayer de voir à quoi ressemblaient ceux à qui nous livrions une guerre ? »
« Cela est bien de notre faute, nous le reconnaissons parfaitement… Comment vous appelez-vous mademoiselle ? » demanda son père en restant immobile sur son trône.
« Alia… Je suis une amie proche de la princesse Lily qui malheureusement n’a pas pu venir me rejoindre pour se présenter à vous, j’en suis réellement désolée. » murmura Alia tout en restant au sol. Hum ? Arnaud observait le général aux cheveux verts, d’autres personnalités militaires étant présentes. A part le général et deux trois personnes qui semblaient furieuses, le reste était aussi surpris que les deux parents d’Arnaud par rapport à Alia. Celle-ci se redressa quand le roi lui demanda tandis qu’elle restait immobile, attendant que soit Arnaud, soit ses parents reprennent la parole.
« Bon… Papa… Maman… Qu’est-ce que vous diriez de créer une sorte de zone neutre où tout le monde pourrait cohabiter ? Je veux dire… En y réfléchissant bien… Prenons un endroit dans les plaines et assez proche de l’océan… Là… On pourra essayer d’inviter plusieurs personnes de chaque nation… C’est assez spécial comme idée mais on ne peut pas juger un peuple sur une personne ! »
« Hum… Tu marques un point, mon fils… Il est vrai que cela serait assez difficile en y réfléchissant bien… Il faut que j’y réfléchisse et… »
« Prenons pas exemple notre général bouffi d’orgueil ! Est-ce que tu veux que l’on soit représenté par lui ? Je suis désolé mais je préfère éviter que les Barpau nous imaginent ainsi… Ca serait vraiment une grosse honte ! »
« Arnaud… Modère tes paroles et ton langage… Nous avons une ambassadrice et… »
Le général avait du mal à se contrôler, quittant la pièce avec fureur alors que l’adolescent émettait un petit sourire de vainqueur. VLAN ! Dans les dents à cet imbécile ! Il était hors de question qu’il ne profite pas de cela pour le ridiculiser encore plus. Bon… Il y avait les murmures et toutes ces choses mais il ne s’en préoccupait pas le moins du monde !
« Enfin bon… Nous allons réfléchir à ta proposition. Quand à vous, mademoiselle Alia, nous allons demander à vous allouer une chambre pour les prochaines soirées. »
« Merci beaucoup pour votre accueil, en espérant que nous parviendrons à un accord entre nos deux royaumes. Je ne suis que l’ambassadrice mais je serais ravie d’annoncer à mon peuple qu’une réunion puisse se faire et conclure à un traité de paix. »
« Arnaud… Je ne sais pas où tu as trouvé cette jeune demoiselle mais tu as très bien choisi. »
« Merci bien… Je dois vous avouer que c’est une amie à laquelle je tiens énormément… Comme bon nombre de Barpau que je connais depuis mon enfance… Vous comprendrez que je ne peux pas m’empêcher de vouloir la paix entre nos deux peuples. »
Il se retira avec Alia, lui demandant de bien vouloir le suivre alors que dès l’instant où ils quittèrent la place, les haut-gradés militaires et quelques nobles de la plus haute classe se positionnaient devant le roi et la reine.
« Roi ! Vous n’allez quand même pas essayer de résoudre ce conflit par la paix ! Vous avez bien vu à quel point cette adolescente était laide ?! »
« Assez ! Elle semblait très sincère et bien éduquée ! On doit leur donner une chance ! Je suis pour l’idée du prince Arnaud ! Dieu qu’il a bien grandi ! »
« Mais vous êtes complètement irresponsables ?! Les laisser faire ceci, c’est courir à notre perte ! Nous ne pouvons pas accepter une telle chose ! »
« Assez… Mon fils, le prince Arnaud semble vouloir la paix et c’est à cela que nous accéderons ! Depuis quand sommes-nous un peuple belliqueux ?! Nous sommes les représentants majestueux des airs ! Nos chants transcendent les environs et nous glorifient ! Nous ne sommes pas là pour faire couler le sang et nous ne le serons jamais ! »
Plusieurs applaudissements se firent entendre de la part d’une majorité de personnes alors qu’il s’était levé. Peu à peu, même les plus réticents acceptaient cette idée et applaudissaient à leur tour. Oui… Ils étaient tous pour la paix !
« Alors nous allons préparer une véritable délégation qui sera chargée de communiquer avec les Barpau… Et nous amorcerons le processus de paix. Que les plus motivés aillent se préparer avec mes conseillers, une cinquantaine à centaine d’hommes et femmes partiront dans la semaine qui suit ! »
« Vive le roi ! Vive la reine ! Vive le prince ! »
« Mon amour… Est-ce que tu penses que notre fils… est fier de nous ? » murmura la reine en s’adressant à son mari, celui-ci hochant la tête d’un air positif.
« Il a réussi à me convaincre… et je pense que c’est à nous d’être fiers de lui. »
« Je le suis… Je ne pensais pas qu’il grandirait aussi vite… et qu’il prendrait ses responsabilités… de la sorte… Oui… Je suis heureuse qu’Arnaud soit ainsi… Icare a de la chance d’avoir un grand frère comme lui. »
« En parlant d’Icare, n’est-ce pas l’heure de lui donner… »
Si… C’était le cas. Elle salua les différentes personnes devant elle avant de signaler qu’elle devait partir pour ses obligations de mère. Tous s’inclinèrent respectueusement devant elle alors qu’elle quittait la pièce pour se rendre dans la chambre conjugale où Icare dormait.
« Alors ? Tu en penses quoi de ma prestation ? Suffisante à tes yeux ou alors, je vais devoir faire encore bien mieux pour tenter de t’impressionner ? »
« C’était parfait, Alia… Je ne savais pas que tu avais un tel… niveau de langage. »
« J’essayais d’impressionner notre roi et notre reine… Il faut dire que je suis la meilleure amie de Lily et donc que je me devais d’avoir un niveau assez élevé. »
« Mouais… L’explication est plus que douteuse… Mais on va dire que tu as quand même de bonnes chances d’arriver à ce que je désire… »
« En parlant de niveau… Je ne savais pas que messire Arnaud avait lui-même une certaine stature et prestance… Diantre, je dois avouer que cela m’a beaucoup étonnée et que je ne peux réfuter l’idée même d’avoir été impressionnée par votre discours devant vos deux parents, prince Arnaud. » dit-elle alors qu’il lui donnait un petit coup sur le sommet du crâne, un grand sourire aux lèvres tout en reprenant aussitôt :
« Arrêtes tes bêtises et de parler n’importe comment. Tu impressionnes personnes, Alia. Mais pour ce soir et les prochains jours, tu es mon invitée ! Tu seras la première à visiter notre palais… enfin… Du côté des Barpau. »
« Oh… Même Lily n’aura pas ce privilège alors ? Je devrais me garder d’accepter cette proposition… Je n’aimerais pas marcher sur ses platebandes. »
« Ah… Quand est-ce que vous allez comprendre qu’il n’y a rien entre Lily et moi ? »
« Hum… Quand vous accepterez chacun l’idée que vous vous aimez tendrement et que vous avez vraiment envie de vous embrasser. »
« Lily m’aime… mais ce n’est pas réciproque. Je l’apprécie énormément comme Elizabeth mais ça s’arrête là. Je préfère réparer mes erreurs avant de penser à aimer quelqu’un. »
« Espèce d’idiot borné… T’es comme Lily… Faut vraiment que je m’occupe de vous deux. Attends-toi à avoir quelques accidents dans les prochains jours… Du genre, comme par hasard, tu rencontres Lily et vous êtes tout seuls… Ou alors, le sable est glissant et tu t’effondres sur elle pour l’embrasser… Tu verras… Je suis très douée pour ça. »
« Je n’en doute pas le moins du monde, Alia… Pas le moins du monde… Pfff… T’es vraiment pénible quand tu t’y mets non ? Allez… Suis-moi au lieu de dire des bêtises. Je vais te montrer ta chambre, je suis sûr qu’elle va te plaire. »
« Une véritable chambre de princesse ! Diantre ! Qu’ai-je donc fait pour mériter un tel honneur de la part du prince Arnaud ? Serait-ce une déclaration d’amour flamboyante ? »
« Toi… Faut vraiment que t’apprennes à te taire… mais merci. »
Héhéhé ! Il n’y avait pas de quoi ! Elle adorait rendre service ! C’était même pour ça qu’elle était venue… Pour que Lily et lui puissent se voir quotidiennement sans risquer leurs vies si précieuses… Ah… Bon… Il était temps alors… que tout cela se termine !
« Je suis un peu… gênée… Je dois l’avouer… »
« Vous n’avez pas à vous en faire, mademoiselle Alia… Si notre fils nous a demandé de vous inviter à notre table, c’est qu’il pense que cela est une bonne idée pour que nous puissions continuer de discuter entre nous au sujet de cette paix. »
« Oui… Arnaud pense à beaucoup de choses. On ne dirait pas mais il tient énormément à son peuple et à celui des Barpau. C’est ça qui le rend si remarquable. Il est bien différent d’il y a six ans. » murmura l‘adolescente aux cheveux oranges.
« Alia ! Ne commence pas à raconter ma vie s’il te plaît ! Ils n’ont pas besoin de savoir ! »
« Oh… Arnaud… Visiblement, cette jeune demoiselle en connait beaucoup plus à ton sujet qu’il n’y parait… Voulez-vous bien nous en dire plus ? »
« MAMAN ! S’il te plaît ! Ne lui demande rien de gênant ! C’est largement suffisant ! »
« Hum… Par quoi pourrais-je commencer Arnaud ? Ah ! Par le fait que tu n’arrêtais pas de pleurer ? Ou alors qu’avec la princesse Lily, tu as appris à voler pendant qu’elle te poursuivait ? Tu préférais t’enfuir de peur plutôt que d’avoir à l’affronter. »
« C’était le passé ! Je n’ai jamais fait ça ! Enfin si… Mais c’était quand j’étais jeune… »
« Hum… C’est donc grâce à cette princesse… que tu as réussi à voler plus de cent mètres ? »
Il hocha la tête d’un air positif, rougissant légèrement alors que le roi se tournait vers sa femme avec un léger sourire. Celle-ci vint dire :
« Et bien… Il faudra nous la présenter, Arnaud… Je suis sûre qu’elle doit être très sympathique… Surtout que je viens de remarquer que votre royaume est comme le nôtre… Une monarchie… Nous aurions dût éviter cette guerre… »
« Mais nous allons rectifier cela d’ici les prochaines semaines et mois… Peu à peu, nous essayerons de nous faire pardonner pour nos actes… »
« Je suis sûre que tout les Barpau seront ravis d’apprendre cela ! » s’écria avec joie Alia alors qu’ils mangeaient maintenant en silence.
Plusieurs heures plus tard, l’adolescente aux cheveux orange se trouvait en face d’Arnaud, croisant les bras à hauteur de sa poitrine. Elle portait une robe de chambre prêtée par la reine tandis qu’elle disait :
« Ca a été une chouette soirée… Tes parents sont loin d’être aussi méchants que tu me le disais, Arnaud… Ils sont même très sympathiques. J’ai l’impression que tu t’étais trompé à leurs égards… Est-ce que j’ai tout faux ? Ou alors j’ai un peu raison ? »
« Tu as raison… Mais cela est sûrement dût au fait qu’Icare est né… Je pense que c’est ça qui a tout changé chez nous… Et seulement en bien… Je suis pressé de montrer Lily à mes parents… Je suis sûr qu’elle sera ravie ! »
Oui… C’était ainsi qu’ils s’étaient séparés, l’adolescent retournant dans sa chambre voisine à celle de ses parents. Pendant la nuit, alors qu’il dormait à moitié, il entendit de nombreux bruits de pas dans les couloirs… Surement les servants…
Pourtant, quelques secondes plus tard, les pleurs d’Icare résonnèrent dans la pièce à côté, l’adolescent se relevant aussitôt. Oui… Il n’avait pas encore l’habitude d’entendre son petit frère pleurer… Alors bon… Il allait peut-être le voir ?
« Et puis… Comme ça… Je verrais sa petite bouille… Et Papa ainsi que Maman pourront dormir… Ca va me faire… bizarre… de m’occuper d’Icare. »
Héhéhé ! Il quitta sa chambre, se dirigeant vers celle de ses parents avant de remarquer qu’elle était ouverte. Il s’arrêta de sourire, pénétrant lentement à l’intérieur au cas où et avec discrétion. Les cris de son petit frère continuaient de raisonner dans la pièce tandis qu’il apercevait un être camouflé devant ses parents… C’était… une dague ? Une dague dans sa main droite ? Et le liquide qui s’en écoulait… Atten… Attendez… Un peu ? Ce n’était pas…
… … Il s’était presque fait repéré… Ah… Ah… Il tremblait de tout son corps… Du sang… C’était du sang… Et les plaies qu’il voyait sur les corps de ses parents… C’était… Ah… Ah… Il devait…. Il devait se retenir de vomir sous le malaise qui l’envahissait… Ce n’était pas… Ah… Ses parents… Ah… L’être s’approchait maintenant du berceau dans lequel Icare continuait de pleurer, une voix lente murmurant :
« Dommage… Tu vois le jour pour finalement l’achever quelques temps après. »
« NE TOUCHEZ PAS A MON FRERE ! » hurla avec violence Arnaud alors qu’il projetait de violentes décharges de vent en direction de l’être, celui-ci percutant le mur en s’écriant de douleur. Le berceau tomba en morceaux, le bébé ayant décollé dans les airs pour être réceptionné par Arnaud. L’adolescent aux cheveux bleus avait les larmes aux yeux, tournant son visage vers ses deux parents… Ils semblaient dormir paisiblement sauf qu’au niveau de leur cœur, une plaie béante s’y trouvait, signe qu’une arme blanche s’était plantée dedans… Ah… Ses parents… Ah…
« Maman… Papa… Maman ! Papa ! Mais mais mais… »
« Voilà le fiston qui se ramène. C’est la plus grosse des plaies ! Désolé mais je dois me débarrasser de toi ! Ordre du général ! »
« Général ?! Vous osez tuer mes parents ?! Mais alors, c’est… »
« Un coup d’état mon petit ! Un coup d’état ! Certains ne veulent pas que cette guerre se termine ! Dommage pour toi mais tes plans tombent à l’eau ! Et la gamine que tu as ramenée avec toi doit déjà être morte ! Je pense qu’on va l’offrir aux Barpau pour leur donner une récompense ! »
« ALIA ! NON ! Je… Je… Je… »
Ah ! Comment c’était possible ?! Comment est-ce que tout ça s’était produit ?! Il voulait une explication, il en voulait une… Maintenant ! Alia… Ses parents… étaient morts ? Il continuait de trembler, l’être s’approchant au fur et à mesure de lui alors qu’Arnaud avait une main qui gardait Icare contre lui. Il devait faire quoi maintenant ? Mourir ? Hors de question !
« Dégagez de là ! » hurla t-il de toutes ses forces en repoussant à nouveau la personne grâce à ces ailes, courant en direction de la fenêtre pour passer à travers. Bien entendu, il couvrait son petit frère avec son corps, disparaissant dans les airs sous la lumière de la lune.
Rapidement, il jeta un regard derrière lui, voyant plusieurs soldats qui crachaient plusieurs souffles… Certains étaient de glace, d’autre de feu… Ou alors encore des flammes violettes… Les plus dangereuses… AH ! Il devait les éviter ! Heureusement que ses progrès pendant les cours de vol étaient présents !
« Lâchez-moi au lieu ! Je n’ai rien à vous dire ! Comment est-ce que vous avez osé ?! »
« Ne le laissez pas s’enfuir ! Toute la famille doit mourir ! Le général ne peut pas accepter que l’un survive alors deux… »
« VOUS ME FAITES CHIER ! »
Il s’écriait en se retournant, continuant de pleurer alors qu’il fonçait en direction des soldats, les percutant de tout les côtés et les ayant pris par surprise. Ils ne s’étaient pas attendus à ce qu’il arrête de s’enfuir. Pourquoi est-ce que ça devait arriver maintenant ?! Alia ? Maman ? Papa ? Ah… Ah… Qu’est-ce que ce foutu général avait fait ?! AH ! Il poussa un cri de douleur, une entaille se faisant voir à son ventre alors que l’un des soldats avait sorti une épée. Ils utilisaient leurs armes maintenant ?!
« Nous ne voulions pas en arriver là mais si c’est nécessaire… »
« Enfin si… C’était un peu ce que l’on désirait… Il faut nous comprendre… On attendait depuis des années que le roi et la reine disparaissent… Notre peuple est un peuple fier et guerrier ! Nous sommes des dragons ! Les danses, les fêtes, les banquets… En plus d’en avoir rien à faire avec les Tyltons qui n’ont rien, tes parents n’avaient même pas de mérite à être les souverains de ce royaume. »
« Et c’est pour ça que vous les avez tués ?! »
Il ne devait pas leur répondre, ça ne mènerait à rien… Rien du tout… Ah ! Il devait s’enfuir le plus rapidement possible ! Son petit frère s’était arrêté de pleurer, les yeux grands ouverts alors qu’Arnaud le serrait contre lui. Il comprenait… qu’il y avait une chance qu’il… Ah ! Non ! Il ne devait même pas penser à laisser son petit frère mourir !
« Je me barres d’ici ! Vous ne pourrez pas m’attei… »
Il avait déjà pris plusieurs mètres de distance à toute allure avant qu’une des lames ne vienne se planter dans son dos, rentrant légèrement à l’intérieur. Il se mit à cracher du sang, gémissant alors que son vol se faisait moins sûr. Me… Merde !
Il… Il devait retourner chez les Barpau… C’était le seul endroit où ils seraient en sécurité… Et les soldats étaient toujours en train de les poursuivre. Ah… Et avec sa blessure et son sang qui coulait… Il était certain qu’il était impossible de leur faire perdre sa trace.
Combien de temps cela faisait-il qu’il volait ? Il ne le savait pas mais ses belles ailes de coton étaient maintenant amaigries, signe qu’une partie avait été retirée de force… Ah… Ah… C’était affreux… Il avait mal… Si mal… Ah… Mais… Mais… Il ralentissait peu à peu alors que les soldats se rapprochaient…
« C’est pour bientôt ! Purée ! On s’est éloignés énormément ! »
« Mais il ne va plus pouvoir voler très longtemps ! Heureusement qu’il n’était pas un adulte, qu’est-ce que ça aurait donné sinon ?! »
« Oh parles pas de malheur ! Je ne veux même pas m’imaginer ça ! »
« Bon… Au lieu de parler les gars, si on ne veut pas qu’il prenne la tangente, on ferait mieux de se dépêcher d’en finir ! » répondit l’un des soldats avec une légère véhémence.
Pas besoin de s’exciter pour aussi peu ! De toute façon, il suffisait de voir dans quel état était le prince ! Couvert de blessures principalement dans le dos, ses ailes ne ressemblant plus à grand-chose et des filets de sang s’écoulant de sa bouche, Arnaud était méconnaissable par rapport à habitude. C’était à peine s’il était conscient de ce qu’il faisait…
« T’en fais pas… Icare… T’en fais pas… Grand frère… est là… Ton grand frère… viendra te sauver… quand il le faut… A chaque fois… »
Ah… Ah… Il avait perdu un peu trop de sang pour que ses yeux se brouillent ? Zut… Il y était presque… Il sentait qu’il y était presque… Ah… Vraiment… Oui… Il voyait… cet endroit… Il y arrivait… presque… Ah…
« Hey… Y a un problème les gars… » signala un soldat.
« Quoi comme problème ? Qu’est-ce que tu racontes encore ? » dit un second alors que le premier reprenait aussitôt en désignant tout autour d’eux :
« On est mal barrés… On va avoir des… »
Il ne termina pas sa phrase, un trident se plantant en plein dans son torse, le traversant complètement tandis que le second soldat vit subitement ses ailes se geler ainsi que tout son corps. Celui-ci tomba au sol, se brisant en mille morceaux. Tout de suite, les autres soldats commencèrent à s’enfuir alors que lui-même voyait ce qui se passait. Il se trouvait près de l’une des plages… gardées par les Barpau… Avec lenteur, il vint atterrir sur le sable, émettant un petit sourire en remarquant que son petit frère dormait paisiblement :
« Qu’est-ce… que… Prince Arnaud ?! Qu’est-ce que ça veut dire ?! »
« Arnaud est blessé ! Ramenez tout de suite les soigneuses ! Dépêchez-vous ! On va devoir utiliser notre eau car là, c’est… »
Il tendit son petit frère alors que déjà, ses oreilles ne répondaient plus à l’appel. Ah… Dès l’instant où quelqu’un récupéra le bébé, il s’écroula à genoux sur le sable, ses yeux dirigés vers ce dernier alors qu’il sombrait dans l’inconscience.
« Comment est-ce qu’il va ? » demanda une voix alors qu’il avait ses yeux fermés.
« Disons qu’il est blessé de partout mais qu’avec nos soins, il va s’en sortir et aisément… sans séquelles même… C’est donc une bonne chose. Mais qu’est-ce qui s’est passé ? »
« Je ne sais pas, il nous expliquera lorsqu’il sera réveillé. Et le bébé qu’il tenait dans ses bras ? A qui appartiens t-il ? Est-ce qu’il y a une chance que… »
« C’est le petit frère d’Arnaud ! Il n’a pas arrêté d’en parler ! Mais pourquoi ?! »
Ah… Il avait mal au crâne avec leurs cris et leurs voix. Ne pouvaient-ils pas se taire ? Ah… Ah… Attendez un peu ! Pourquoi est-ce qu’il se trouvait près des Barpau ?! Et on parlait de son petit frère ! Tout de suite, des souvenirs revinrent dans sa mémoire à toute allure. Il se redressa dans ce qui semblait être un lit en s’écriant :
« PAPA ! MAMAN ! »
« Ah ! Il est réveillé ! Venez-vite ! On doit vérifier que tout va bien ! »
Déjà, il regardait où il était, se voyant dans une tente en toile. Ah ! Il était bien chez les Barpau ! Il en reconnaissait même plusieurs… Surtout les médecins d’ailleurs. Mais… Ah… Ah… Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il avait si mal au crâne…
« Je… Je… Je suis sur quelle plage ? »
« Celle où tu as l’habitude de te rendre, Arnaud… Mais ne fais pas de mouvements trop brusques, tu es encore assez fatigué… Tu veux tout nous raconter ? Ou tu préfères attendre ? Libre à toi de choisir… »
« Où est-il ?! Comment est-ce qu’il va ?! »
Tout de suite et avec rapidité, Lily apparaissait à l’intérieur de la tente, plus inquiète qu’autre chose. Les médecins se poussèrent, l’un d’entre eux disant :
« Faites attention, princesse Lily. Il est encore un peu sous le choc. »
« Je sais très bien comment il va ! Arnaud ! Qu’est-ce qui s’est passé ?! Raconte-moi tout ! Vous pouvez nous laisser seuls ? Merci ! »
Elle disait cela avec un peu d’énervement, les médecins préférant obéir à la princesse. Quand ils furent partis, elle vint le prendre dans ses bras, murmurant :
« Je suis tout de suite venue lorsqu’un garde m’a signalé que tu étais apparu, ensanglanté et avec ton petit frère dans les bras. Qu’est-ce qui… Raconte-moi tout, Arnaud ! »
« Ah… Je… Je ne sais pas… quoi te dire… Ca s’est passé vraiment si rapidement… Et puis… D’abord… Il y a… Il y a eu les cris d’Icare… Et puis ensuite… Je me suis levé et finalement… Lorsque j’ai été dans la chambre de mes parents, j’ai… J’ai… J’ai… LILY ! LILY ! Mes parents sont morts ! MORTS ! Mes parents sont… »
Il n’arrivait pas à le croire, ses parents… Ses parents étaient morts… Il explosa en sanglots, Lily venant le garder dans ses bras en lui tapotant le dos. Elle ne comprenait pas tout et elle allait devoir attendre qu’il se calme pour avoir plus d’explications.