Chapitre 19 : Fête mortuaire

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : Fête mortuaire

« Earnos ? Tu es au courant des derniers événements ? »

« Hein ? De quoi Olistar ? Qu’est-ce qu’il y a avec tout ça ? » demanda le jeune garçon aux cheveux blonds, attendant de voir de quoi parlait Olistar.

« Et bien … Les premiers nobles sont finalement morts. Même si ce n’est pas joli à voir, ni même à entendre, le roi commence peu à peu à protéger ses arrières et son entourage. »

« On parle des nobles qui sont de mèche avec … ce qui s’est passé pour la reine Seiry ? »

« C’est exact … D’ailleurs, le roi a voulu donner un exemple. Sais-tu quel jour nous sommes aujourd’hui ? Oh … C’est un jour particulier … et assez sinistre en soi. Je me demande ce que le roi a en tête avec une telle fête. » murmura Olistar calmement.

« Une fête ? Une fête pour quelle raison ? Est-ce vraiment le moment pour … »

« Une fête pour l’anniversaire de la mort de la reine Seiry, Earnos. » coupa Olistar, le jeune garçon aux cheveux blonds se taisant aussitôt. Une fête pour la mort ? Car ça faisait un an ? Mais c’était un peu absurde ! Devant le visage qu’il devait donner, Olistar ne fit qu’hocher la tête en signe d’acquiescement. Lui aussi trouvait cela particulièrement …

« Mais nous ne sommes pas le roi … n’est-ce pas ? Alors nous ne pouvons pas donner notre point de vue à ce sujet. Nous ne savons pas à quoi pense le roi. » murmura le Rapion.

« Oui mais ça ne change rien … Et qu’est-ce que la princesse Terria en pense ? Elle ne doit pas vraiment apprécier cela, non ? »

« Comme tu peux t’en douter, Earnos, comme tu peux t’en douter. Par contre, je remarque que tu t’adaptes très bien à ton environnement, n’est-ce pas ? » dit Olistar en rigolant faiblement. Maintenant, il y avait bien deux lits pour les deux enfants et surtout, tout était ordonné de telle sorte que chacun avait son espace.

« Tu avais raison … Ma chambre s’est faite dévastée quelques jours après … que je sois parti. Les informations pour ces personnes … n’étaient visiblement pas à jour. »

« Oh … Et tu n’as pas à t’en faire, elles ne sont pas assez folles pour tenter de s’immiscer dans la chambre d’un Rapion. Elles savent que c’est plus que risqué. »

Quand Olistar parlait ainsi, il avait l’impression que l’adolescent aux cheveux violets était au courant de qui étaient ces personnes. Néanmoins, il ne lui posait jamais la question car il avait la sensation qu’il valait mieux … qu’il ne sache pas maintenant ce qui se passait. De toute façon, d’après ce qu’il comprenait, cela voulait dire qu’ils allaient devoir participer à cette … fête, n’est-ce pas ? Olistar lui répondit :

« Et pas seulement … Même si ça ne plaît guère à tout le monde, le roi veut qu’on n’oublie pas la reine Seiry. C’est pourquoi cette … fête commémorative durera toute la journée. De notre côté, nous allons devoir surveiller les citoyens. M’enfin, plus précisément, tous les deux, nous allons devoir rester auprès de la princesse Terria. »

« Je vois, je vois … D’accord. Bon et bien alors ? Il faut que l’on se prépare pour cette journée … si « spéciale », n’est-ce pas ? »

Il avait dit cela avec une petite pointe d’ironie, chose qui étonna Olistar bien que celui-ci lui répondit que oui. Les deux garçons se préparèrent pour cet évènement, quittant la chambre une vingtaine de minutes plus tard. Déjà, l’armée des insectes était préparée.

« AHHHH ! Earnos ! Tu es donc là ! Je ne te vois plus aussi souvent ! » s’écria une voix derrière le jeune garçon aux cheveux blonds, celui-ci faisant un pas sur le côté avant de remarquer qu’il s’agissait de Lisian. La jeune fille Cheniti semblait folle de joie de le voir, bien que ce ne fut pas le cas en regardant le Rapion.

« Bonjour … Lisian, tu es aussi là … Enfin, tu dois aussi t’occuper de cette fête ? »

« Non … Pas du tout même … Il n’y a que les soldats de l’armée … et même si j’en fais partie, je ne suis pas une soldate ! Ca m’embête … » marmonna la jeune fille avec tristesse.

« Ce n’est pas si grave que cela de toute façon. Il n’y a pas à s’en faire à ce sujet. »

« Oui mais … Je voulais venir quand même … Pfff … Vraiment … » s’égosilla Lisian alors qu’Earnos passait une main sur le crâne de la Cheniti. Il lui demanda de s’en aller tandis qu’avec Olistar, ils allaient rejoindre le reste de l’armée.

« Ca ne devrait plus trop tarder à co … Ah. La princesse Terria. »

Olistar n’avait pas fini sa phrase alors que l’Apireine se présentait au milieu d’une petite troupe d’Apitrinis. Elle avait la tête … des mauvais jours si on pouvait dire cela. Elle portait un diadème avec un rubis dans ses cheveux blonds mais il était facile de voir à quel point la jeune fille semblait triste. Ah … Il murmura à Olistar :

« Franchement … Je ne sais pas quoi penser là. »

« Le roi est dans son monde pour cette journée. Il ne semble pas se soucier de ce que ressent la princesse à cause de cette histoire. » annonça le Rapion d’une voix quasi inaudible.

Hum … Sans utiliser ce langage, il n’en pensait pas moins de cette histoire. Est-ce qu’il devait s’adresser à la princesse ? Lui parler un peu ? Enfin, depuis plusieurs mois, ça n’avait jamais été le cas. Mais avec cette promesse faite à la reine Seiry, il devait quand même veiller sur la princesse Terria non ? Comme si cela était plus que visible, Olistar lui donna un petit coup dans le dos, le projetant en plein sur les Apitrinis et l’Apireine. Plusieurs Apitrinis le réceptionnèrent, un adolescent aux cheveux bleus lui demandant :

« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tu t’es lancé sur nous ? »

« O… Olistar ! Qu’est-ce que tu as fait ? » bredouilla Earnos, cherchant à se tourner vers le Rapion qui avait déjà disparu de la circulation.

« Vous pouvez le … laisser passer s’il vous plaît ? Aujourd’hui est un jour … exceptionnel. Et ce jeune garçon est quelqu’un de très proche de ma défunte mère. »

C’était la jeune fille aux cheveux blonds qui avait pris la parole sur un ton neutre bien qu’il y avait une pointe de tristesse. Les Apitrinis n’eurent pas le courage de la contester, laissant un peu d’espace pour qu’Earnos s’infiltre parmi eux. Avec respect, il s’inclina devant Terria.

« Princesse Terria … Cela faisait vraiment longtemps … que je n’ai pu vous adresser la parole. » chuchota l’Aspicot avec lenteur.

« Un peu trop longtemps à mon goût. Que deviens-tu, Earnos ? » dit-elle avec neutralité tandis qu’ils commençaient à marcher côte à côte.

« Pas grand-chose si vous voulez vraiment savoir, princesse Terria. Je continue de me prendre des coups quotidiennement par Olistar … Et une Cheniti qui n’arrête pas de me suivre. Enfin, à côté, il y a aussi un Pomdepik qui ne pense jamais à lui qui l’accompagne. »

« Pas grand-chose, tu dis ? Peut-être est-ce habituel maintenant mais … Tu m’as l’air d’avoir une vie assez remplie si tu veux tout savoir. Tu ne devrais pas être vraiment être déçu, n’est-ce pas ? D’ailleurs, cette Cheniti, était-ce cella avec des morceaux de pierre sur son corps ? »

« Oui mais … Comment le savez-vous, princesse Terria ? » demanda t-il, surpris que la princesse connaisse à ce sujet. Celle-ci posa son regard rubis sur lui, faisant un petit sourire :

« N’est-ce pas normal que je me renseigne sur le devenir de mes chevaliers ? Il en est de même pour Holikan. J’ai aussi appris que tu logeais dans la même chambrée qu’Olistar. J’espère qu’il ne te pose pas trop de problèmes. Il reste quand même l’amba … »

« Pas du tout, princesse Terria ! Olistar est vraiment quelqu’un d’exceptionnel, je vous le promets. Il s’occupe de m’entraîner et il est plutôt doué en plus. »

« Hihihi … Je vois, je vois … Donc tout est bien, n’est-ce pas ? Tout va pour le mieux pour toi, c’est ça ? » chuchota Terria, rigolant faiblement.

« Disons qu’au départ, ça n’allait pas fort mais maintenant que j’ai des amis dans l’armée, ça va mieux, oui, princesse Terria. » répondit l’Aspicot, gardant le silence pendant quelques secondes avant de lui dire finalement ce qui le taraudait : « Et vous ? Est-ce que vous allez bien ? Princesse Terria ? Je pose une question bête … »

« On a connu des jours meilleurs dira-t-on, hein ? Mais de mon côté, je suis particulièrement occupée avec les Rapions et les Drascores. Je sais parfaitement … que mon père ne pensait pas à mal avec cette fête mais ce n’est pas comme cela que l’on peut honorer maman … hum … ma mère. Pardon pour mon manque de langage. »

« Je ne vais pas vous le reprocher, princesse Terria. De toute façon, si vous avez besoin d’aide, je reste votre chevalier servant, princesse Terria. »

Il s’inclina respectueusement une nouvelle fois comme pour honorer son vœu de chevalerie envers la jeune fille aux cheveux blonds. Elle eut un nouveau rire en le remerciant. Le jeune garçon quitta la troupe, retournant auprès d’Olistar, lui reprochant ce qu’il avait fait. Le Rapion haussa simplement les épaules, faisant semblant de ne pas savoir ce qui s’était passé. L’Aspicot poussa un profond soupir. Il valait mieux ne même pas chercher à discuter.

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