Chapitre 19 : En direction de Célestia

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : En direction de Célestia

« Thierry… »

« Quoi encore ?! Tu as autre chose à me demander ?! »

« Merci… C’est tout ce que j’avais à te dire. »

Ils se retrouvaient à la sortie de la ville alors que chacun faisait apparaître son pokémon. Elle, c’était Tellus alors que lui optait pour Soprallegro. Elle s’était endormie sur lui, si contente de savoir qu’il y avait quelqu’un pour aller à Célestia à sa place. Il avait rangé les nombreux ingrédients et la recette dans son sac en soupirant :

« Je fais rien de spécial. Simplement que tu me dégoûtes, je me répète mais tu n’as aucun scrupule à laisser ta famille se faire soigner par un inconnu. »

« Tu n’es plus un inconnu pour moi et… Si je dois aller à cet endroit, c’est que cette chose est toute aussi vitale que m’occuper de ma famille… »

« Alors pourquoi on n’inverse pas ?! Je m’occupe de cette chose et toi, tu vas voir ta famille ! Ce n’est pas si compliqué… »

Elle eut un petit sourire triste en écoutant les paroles de Thierry. Si tout était aussi simple, c’est ce qu’elle aurait fait depuis le début mais malheureusement, ce n’était pas le cas… Loin de là même.

« J’ai un rôle à jouer… pour éviter que les futures générations ne soient perverties. Je ne peux pas partir et les laisser seules. C’est mon devoir… »

« Je comprends rien à ce que tu dis. »

« Ce n’est pas si important que ça que tu comprennes. Néanmoins, pour ce que tu vas faire, voilà une petite récompense. »

Elle alla l’embrasser sur la joue, les yeux rouges de Thierry s’ouvrant subitement avant qu’il ne recule. Il pesta légèrement avant d’ordonner à son Nosferalto de l’emporter au loin. Non, mais pour qui elle se prenait ?! Ca ne se faisait pas ce genre de choses ! Elle l’observa s’éloigner en le saluant de la main droite, un petit sourire aux lèvres :

« J’espère que j’aurais le temps de te revoir à Frimapic avant ton combat. Tellus, prépare toi. Nous nous en allons. Direction la ligue. »

La Carchacrok poussa un cri tonitruant, se mettant accroupie pour laisser monter la jeune femme aux longs cheveux blonds et aux rubans noirs. Retourner le plus rapidement à la ligue et aller voir ce qui allait se passer là-bas. La lettre semblait être d’une importance vitale et elle se demandait ce qui s’était passé pour que le conseil des quatre se mette dans cet état. Est-ce qu’ils étaient revenus ? Elle avait tout fait pour se méfier, pour éviter de perdre son poste. Elle était devenue de plus en plus forte pour être sûr qu’ils ne reviennent pas, qu’ils n’essayent même pas de reprendre le contrôle de Sinnoh.

« Non mais c’est quoi son problème à cette femme ?! »

« Nosferalto ? »

« Si je l’apprécie ? Te fous pas de ma gueule ! J’ai pas que ça à foutre ! Puisque tu aimes tant l’ouvrir et que tu sembles avoir des ressources, tu me porteras jusqu’au Mont Couronné ! »

« Nosfeeeeeeeeee ! »

« Rien à foutre ! T’avais pas qu’à l’ouvrir ! »

Le Nosferalto poussa une longue plainte alors qu’il portait Thierry sur son dos. Vraiment, il n’avait fait que poser une simple petite question. Généralement, Thierry ne les écoutait même pas mais aujourd’hui, il lui avait répondu. Qu’est-ce qu’il devait en conclure ? Que le jeune homme devenait de plus en plus social, même par rapport à ses pokémons ? Ce n’était pas impossible, du moins, il était souvent amical avec ses pokémons… mais restait toujours très distant sur lui-même.


Soprallegro s’écroula au sol, respirant très rapidement tandis que Thierry observait la grotte qui se tenait devant lui. Une grande entrée de plusieurs mètres de hauteur mais qui était à l’intérieur du Mont Couronné. Ce Mont était un véritable gruyère de pierre et nombreuses étaient les grottes qui se rejoignaient entre elles. Malheureusement, il n’y avait qu’une seule issue qui menait à Célestia.

« C’est bon, tu t’es assez reposé ? On y va tout de suite ! »

« Nosfe ?! NOSFE ! »

« Je ne veux rien entendre de ta part. J’ai besoin de toi pour me guider dans ces grottes, je tiens à te le signaler. Sans toi, je suis perdu ! »

Mais il était fatigué ! Le Nosferalto poussa un nouveau cri avant de prendre les devants en rentrant dans la grotte, Thierry derrière lui. La chauve-souris bleue guidait le jeune homme en utilisant ses ultrasons, le pire dans tout cela était le fait que Thierry ne voyait presque rien devant lui. Deux heures s’écoulèrent et ils allèrent se reposer contre un mur de roche, il n’y avait qu’un seul chemin pour l’instant et ce n’était guère bon pour le futur.

« Tiens, prend donc un peu d’eau. Tu dois quand même avoir assez soif. »

« Nosferalto ! Nosfe ! »

« Je blaguais, t’as pas d’humour ? Pfff… Ramène toi au lieu. »

Il releva la manche de sa tenue blanche, tendant son bras à Soprallegro. Il ne montrait jamais comment il nourrissait le Nosferalto à Cynthia sinon, il était sûr qu’elle allait se mettre dans tous ses états. La chauve-souris bleue s’approcha de Thierry, plantant ses crocs dans ses bras. Le jeune homme poussa un petit cri de douleur en se laissant faire.

« Vas y mollo. J’ai pas une quantité infinie de sang. »

« Nosfeeeee, slurp. Nosferalto ! »

Au bout de deux minutes, la créature retira ses crocs pointus alors que Thierry observait le sang qui s’écoulait des petites plaies circulaires. Pfff… Pourquoi faisait-il ça ? Car il en avait simplement l’habitude. Ce n’était pas parce qu’un Nosferalto était dressé qu’il ne pouvait plus boire de sang voilà tout. Maintenant, son bras gauche allait mettre quelques heures avant d’être parfaitement rétabli.

« Tu as eut ta dose hebdomadaire, je pense que c’est largement suffisant. Rares sont les dresseurs qui feraient ça pour leurs Nosferaltos. On se remet en route maintenant. »

Voilà qu’il reprenait sa voix ronchonne mais Soprallegro savait qu’il n’était pas comme ça. C’était rare que Thierry s’en prenne réellement à ses pokémons, il s’occupait d’eux avec grand soin mais ça, il ne le montrait pas. Le Nosferalto poussa un petit cri de joie avant de se remettre en route, ressourcé par cette boisson si exceptionnelle. Deux nouvelles heures s’écoulèrent et la sortie ne semblait pas se montrer. Thierry marchait d’un pas lent tandis que Soprallegro l’observait tout en se guidant grâce à ses ondes.

« Dis moi… Soprallegro ? »

« Nosfe ? »

« Est-ce que te plais avec moi ? Est-ce que je suis un bon dresseur ? »

Hum ? Ca faisait bien huit ans qu’il était avec Thierry mais c’était la première fois qu’il lui posait une telle question. Le jeune homme ne se sentait pas bien ? C’était quand même bizarre de l’entendre poser une telle question. C’est vraiment bizarre. Visiblement, le jeune homme semblait avoir choqué Soprallegro avec sa question et il grogna légèrement :

« Non, c’est bon. T’as pas besoin de me répondre. Toute façon, je m’en fous. Guide moi vers Célestia, c’est tout. »

Qu’est-ce qui lui prenait maintenant ? Ce n’était pas normal de se demander une telle chose. Si il n’était pas un bon dresseur, Soprallegro serait parti depuis longtemps… et les autres aussi. Mais si il était un bon dresseur… Soprallegro et Lachanceuse auraient évolué depuis très longtemps. Il observa le Nosferalto qui continuait son chemin dans la grotte : Dire qu’il n’avait été qu’un petit Nosferapti lorsqu’il l’avait capturé… Du moins, petit… Il était plus grand que les autres de sa race mais voilà tout.

« Et merde… A cause d’elle, j’ai que des conneries dans le crâne ! »

Cette foutue femme avec cette gentillesse détestable avait réussi à le perturber avant son départ. Il tenait fermement son sac sur ses épaules, se disant que dès qu’il serait arrivé à Célestia, il irait préparer le remède, le filer à cette vieille et voilà, il partait ensuite !

« Nosfe ! Nosferalto. »

« Un problème ? C’est une voie sans issue ou autre ? »

« Nosferalto. Nos nos nos ralto. »

« Tu sens un peu de vent donc on s’en rapproche mais… Il y a quelqu’un ou quelque chose qui obstrue la sortie. »

Le Nosferalto hocha la tête pour dire que c’était bien ça avant de prendre un peu d’avance pour être sûr qu’il n’y avait aucun danger. Pfff… Dans quel guêpier s’était-il foutu à cause de Cynthia ? Hier… Il avait eut un petit moment de faiblesse en la voyant pleurer. C’était la première fois qu’il la voyait si triste et il se serait presque laissé aller mais heureusement, il s’était repris en partie. Maintenant, il avait accepté cette chose de la part de Cynthia et il se demandait qu’est-ce qui pouvait être plus important que la famille…

« La famille… Pfff… Elle en a une, c’est vrai contrairement à d’autres… »

Il ferma les yeux pour ne plus y réfléchir, il ne devait pas changer à cause d’elle, pas avant d’avoir exterminé ces cinq types, ces cinq enfoirés qui avaient détruit sa vie. A cause d’eux… Il… Il… Le cri de Soprallegro se fit entendre avant que n’apparaisse la chauve-souris bleue, salement blessée par une créature. Il avait de nombreuses marques de coups sur le corps et il se demandait ce qui pouvait causer autant de blessures à Soprallegro.

« Hey mon grand ! Qu’est-ce qui se passe ?! »

« Nos… »

« Machopeur ! »

Et bien finalement, il venait d’obtenir sa réponse. L’imposante créature humanoïde d’un mètre cinquante se tenait devant la sortie, faisant barrage de son corps comme pour signaler qu’elle n’allait laisser personne rentrer ou sortir de celle-ci. Il pouvait bien utiliser d’autres pokémons pour combattre mais vu le regard que lui portait le Machopeur, il se doutait qu’il avait une idée en tête.

« Soprallegro, tu es capable de te battre encore ? Ou alors de voler ? »

« Nosfe… »

« D’accord, seulement capable de voler. J’espère que c’est bien Célestia qui se tient derrière lui. On va faire une petite tactique qui va montrer à ce bouffon tout en muscles que l’on ne plaisante pas. Prend mon sac. »

Qu’est-ce qu’il avait comme idée en tête ? Il ne savait pas mais il laissait son dresseur lui mettre le sac sur son dos. Thierry craqua ses deux mains, disant à Soprallegro de le suivre alors qu’il courait vers le Machopeur. Celui-ci s’était mis en garde, prêt à le frapper dès l’instant où il serait à sa hauteur. Lorsque ce fut le cas, Thierry évita de justesse le coup qui allait s’abattre sur lui, passant à côté du Machopeur, Soprallegro passant au-dessus de lui.

« Il fallait simplement aller dans les deux sens. Les Machopeurs sont si lents à frapper et à réagir correctement. Soprallegro, on se tire d’ici ! »

Le Nosferalto poussa un cri pour dire qu’il avait bien compris, se disant que son maître réfléchissait vite et bien. Il prit de l’avance sur Thierry, sortant de la grotte pour voir les gigantesques montagnes et cascades autour de lui… Ils étaient bels et bien arrivés dans la zone où se trouvait le village de Célestia.

« Bouffon ! Quand on a deux de QI, on tente pas de me barrer le chemin ! »

Aie… Il aurait mieux fait de se taire sur ce coup là. Le Machopeur n’avait pas l’air d’avoir apprécier les paroles de Thierry, soulevant une pierre qui devait bien faire la moitié de sa taille avant de l’envoyer avec facilité sur la tête du jeune homme. Soprallegro poussa un cri en remarquant l’imposante pierre qui alla frapper le dos du crâne du jeune homme.

« Oh… Merde ! »

C’était moche… très moche… La pierre qui venait de le frapper dans le dos du crâne l’avait forcé à s’éclater la figure sur le sol et déjà il sentait un liquide qui s’écoulait sur son visage… mais aussi sur le dos de son crâne. Il n’arrivait pas à rester conscient, c’était bien plus difficile qu’il n’y paraissait. Ca ne pouvait… pas se terminer maintenant ? Soprallegro s’était rapproché de lui, poussant des cris stridents en tournant autour de lui alors que le Machopeur s’approchait du jeune homme qui baignait dans son sang. Il fermait les yeux, se disant que finalement… c’était la fin. La dernière chose qu’il voyait était cette lumière… cette lumière qui émanait du corps de Soprallegro.

Finalement… Il n’avait pas réussi à terminer ce qu’il avait commencé…Comment allait-elle le prendre ? Ne plus le revoir… Ne plus la serrer dans ses bras… Ils étaient leurs enfants et pourtant…Lui, son existence se terminait déjà. Pourquoi revoyait-il Cynthia dans ses derniers moments ? Il ne s’était pas attaché à elle même si… Elle était la seule personne de Sinnoh qu’il appréciait un tout petit peu, il devait le reconnaître. Quelques toussotements se firent entendre, l’extirpant de sa rêverie… Il n’était pas mort ? Il ouvrit faiblement les yeux pour apercevoir un visage ridé par les années : Un vieil homme qui se tenait devant lui avec un petit sourire. Il se redressa subitement, posant une main sur son crâne en criant légèrement de douleur :

« ARGGGG ! »

« Calmez vous, jeune homme. Vous n’avez plus à vous inquiéter. Vous êtes en sécurité ici. »

« Non mais… Je ne peux pas rester ici ! Je dois me rendre à Célestia le plus rapidement possible ! »

Qu’est-ce lui qui prenait de se comporter comme ça ? N’avait-il pas de remerciements à donner à cette personne ? Il comprenait facilement qu’il avait été secouru par ce vieillard mais il ne voulait pas le remercier, il s’en fichait pas mal, il n’avait rien à lui dire ! C’était ce qu’il tentait de penser intérieurement en lui mais il n’y arrivait pas… Il nageait en pleine confusion et le vieil homme lui répondit d’une petite voix :

« Vous êtes à Célestia… Vous feriez mieux de vous reposer. Je suis désolé mais notre maison n’est pas tellement grande et ma femme est malade… Je n’ai put faire que de mon mieux pour arrêter votre hémorragie. »

Quelques toussotements firent tourner le regard de Thierry sur une vieille femme qui était allongée sur le sol, couchée sous une couverture. Elle avait les yeux fermés et tentait de dormir mais continuait inlassablement de tousser. Thierry se leva en s’écriant :

« Mais je ne veux pas tomber malade moi non plus ! »

« Cette maladie n’est pas contagieuse… seulement très dangereuse pour la personne qui la porte. Je suis… désolé de ne pas pouvoir m’occuper de vous plus longtemps mais je dois veiller sur ma femme et sur notre petite-fille. »

Le vieillard poussa un profond soupir attristé avant de se rapprocher de sa femme, lui mettant un gant de toilette sur le front. Le jeune homme observait la scène en posant une main sur son front pour sentir les bandelettes autour de ce dernier. Les gens de Sinnoh… n’étaient pas tous mauvais, seulement ces foutus journalistes et ces cinq types ! Cette foutue populace qui n’avait pas hésité… Mais ces deux personnes n’étaient pas coupables, intérieurement, c’est ce qu’il pensait. Il grogna légèrement en s’approchant du vieillard :

« Est-ce que je peux vous aider ? Il y a un moyen de la soigner ? »

Pfff… Voilà qu’il s’occupait maintenant des vieux ! Et il ne savait pas comment allait Soprallegro mais cela pouvait bien attendre. Ce n’était pas de la faute de ces deux vieilles personnes, voilà ce qu’il devait se dire. Ils n’avaient rien à voir… Mais qu’est-ce qui lui prenait de vouloir les aider ?! Intérieurement, il maudissait Cynthia. Il était certain que c’était de sa faute si il devenait aussi mou !

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