Chapitre 19 : Ne pas garder confiance

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : Ne pas garder confiance

« Zéran, tu n’as presque pas décroché un mot de la journée. Tu vas bien ? »

« Oui oui, Agléa. Promis juré, je vais bien. J’ai juste … besoin de réfléchir. »

« D’accord, comme tu veux mais tu sais que s’il y a un souci, tu peux venir me parler, n’est-ce pas ? Il en est de même pour Klork. Même si bon, si c’est intellectuel … il vaut mieux ne pas trop attendre grand-chose de son côté, hein ? »

« C’est toujours sympathique de se faire insulter par quelqu’un qui nous connaît à peine. » soupira Klork sans pour autant s’y mettre de son côté, preuve de sa maturité contrairement à celle d’Agléa. D’ailleurs, il ne connaissait pas son âge, chose qu’il alla corriger de suite.

« Klork, dis moi, tu as quel âge ? En fait, vous avez tous quel âge ? J’en ai aucune idée et bon, pour commencer pour être correct, je suis âgé de vingt ans. »

« Vingt-cinq de mon côté, Vélisa en a vingt-deux. » dit Réxéros tout en désignant ensuite Vélisa du doigt, celle-ci faisant une légère mine boudeuse.

« Vingt-trois … ans … » murmura Silesti, poussant un profond soupir comme pour replonger dans le pays des songes dont elle n’aurait jamais dû être extraite, Cator s’exclamant :

« Ah ben pareil que toi, Silesti. Vingt-trois aussi ! Et vous deux ? »

« Vingt-deux ans. Il le faut bien pour rendre parfait ce corps. » proclama Agléa, bombant la poitrine avec un peu de fierté, Klork baissant son œil avant de chuchoter :

« Dix-huit … J’ai été nommé candidat peu de temps après mon anniversaire. »

« Oh, tu es le petit jeunot du groupe alors ? Tandis que Réxéros est l’aîné ? Moi, je suis dans le milieu, visiblement. » termina de dire Zéran en retrouvant le sourire.

« Et oui … Mais ça ne veut pas dire que je dois être pris à la légère hein ! »

Klork était presque boudeur, comme si avoir révélé son âge était problématique. Pour autant, Zéran ne se moquait guère. Dans le fond ,c’était tout simplement remarquable que Klork ait été nommé candidat malgré son jeune âge.

« Enfin bref, maintenant qu’on sait l’âge de tout le monde, même des dames alors qu’elles n’avaient rien demandé, on continue notre bout de chemin ! Il va bientôt faire nuit donc on va devoir trouver un endroit où nous installer. »

« Pour les tentes, on fait comme ces derniers jours, ça n’a pas changé, compris ? »

Tous acquiescèrent aux propos de Cator puis de Réxéros. Pourquoi changer une telle disposition si elle avait prouvé son efficacité, n’est-ce pas ? Enfin, ce n’était pas vraiment comme si le but était de chercher l’efficacité non plus. Simplement ça suffisait amplement et il n’y avait pas besoin d’autre chose. De toute façon, il n’y avait aucune raison pour que quelqu’un dorme avec une autre personne sauf si … … … Non, aucun en était à ce stade.

Le chemin ne fut plus très laborieux, chacun et chacune étant fatigué par la marche accomplie pour la journée. Comme quoi, toute une nuit à bien dormir dans une auberge et voilà que c’était au final un très gros drame ou presque. Tout en installant la tente calmement, Klork s’était rapproché de Zéran, lui demandant :

« Dis moi … Est-ce que tu ne voudrais pas parler un petit peu, Zéran ? Je te demande ça … Juste au cas où. Je ne sais pas si tu en as envie ou non. »

« Je ne sais pas vraiment … J’ai peut-être besoin d’être seul, je crois. Je ne pourrais pas vraiment te dire ça, Klork. Je … Hum … voilà. »

« Est-ce que c’est à cause de mon âge ? Tu me trouves peut-être inexpérimenté ? Tu sais, l’âge ne fait pas tout même s’il est vrai que nous avons deux ans de différence et … »

« Hein ? Mais ça n’a aucun rapport avec ça, Klork. Pas du tout. C’est … Désolé … »

Il voyait mal comment lui expliquer à peu près correctement qu’il était songeur par rapport à ce qui se passait entre eux deux. Surtout depuis le moment où il avait vu les regards appuyés sur sa personne, tout ça à cause de son maître d’armes humain. Est-ce que chaque famille n’avait pas ses sombres secrets, hein ? Alors pourquoi est-ce qu’ils le regardaient tous comme s’il était un monstre ou presque ?

Enfin … Pas un monstre … juste comme s’il avait caché ça à dessein et que dans le fond, ils ne pouvaient plus lui faire confiance. La confiance, ça se méritait … et dans ce groupe, elle était peut-être inexistante ? Lui qui s’était promis de ne pas trop s’ouvrir aux autres, il avait complètement échoué depuis le début et faisait tout le contraire.

« Si tu as besoin de parler, tu sais où me trouver, d’accord ? »

« Le message est bien noté, Klork. Finissons de monter cette tente. »

Cela coupait tout de suite court à la conversation et il remarqua un voile de tristesse dans le regard borgne de Klork. Pas besoin de jouer à ce petit jeu avec lui, il n’était plus aussi stupide qu’auparavant. Il comprenait parfaitement ce qui se tramait.

« Je ne veux pas me faire avoir … pas maintenant … il en est hors de question ; »

Il devait lutter pour ça. Il devait montrer à quel point il pouvait en ressortir grandi. Qu’il était capable de discerner le faux du vrai. C’est … vraiment ce qu’il voulait depuis le début Non ! Il était perdu ! Il devait faire quoi ? Continuer à parler avec Klork comme si de rien n’était ? Klork était peut-être en train de souffrir intérieurement par sa faute.

« Hey, vous deux ! Le repas est prêt ! Vous avez pas encore fini de monter votre tente ? » s’écria Cator avant de se rapprocher du duo, Zéran relevant les yeux.

C’est vrai que leur tente n’avait pas une fière allure, il fallait reconnaître … malheureusement. Zéran passa une main dans ses cheveux blonds, prêt à s’excuser.

« Je vais terminer le reste, Zéran. Tu peux aller manger avec les autres. »

« Tu es sûr et certain, Klork ? Ca ne me dérange pas de rester, tu sais ? »

« Sûr … et certain, Zéran. Tu n’as pas à te préoccuper de ça. Je peux m’en charger. Ça sera même plus simple qu’avec toi. Je n’aurais pas à repasser derrière toi. »

Ça, par contre, ce n’était vraiment pas très sympathique de la part du félémon borgne. Sans montrer qu’il en était vexé, Zéran fit qu’un simplement hochement de tête avant de se tourner vers Cator, disant avec neutralité :

« Je vais quand même rester un peu avec Klork. Il dit ça mais je sais qu’il aura besoin de moi pour finaliser tout à l’intérieur de la tente. »

« Je ne crois pas que ça soit nécessaire, Zéran. Il s’est pourtant bien exprimé à ce sujet. Après, si tu préfères attendre pour manger avec Klork, tu fais comme tu veux. »

… … … Malgré les dires de Klork, il avait encore moins envie de manger avec le reste du groupe. Si ça ne tenait qu’à lui, il préférait manger seul. Mais avec Klork, cela passerait n’est-ce pas ? Même s’il n’était pas vraiment certain de la tournure des événements.
Comment pouvait-il expliquer ça de manière correcte et subtile ? C’était tout simplement impossible … Il avait juste en tête le fait que … enfin bon … Comment … C’était tout ça à cause de cette histoire d’humains et célestiens ! Il avait l’air d’être complètement mis de côté, voilà tout ! Tout simplement à cause de cette histoire ! Ca n’avait aucune relation avec l’âge de Klork, Agléa ou des autres ! C’était juste que… RAAAAAAAAH ! VOILA QUOI !

« Voilà, c’est terminé. Zéran, nous pouvons aller manger. »

« Hein ? Tu as terminé ? Mais j’avais dit que j’allais t’épauler, Klork ! »

« C’est bon, je n’ai pas eut de soucis de mon côté. Tu n’as pas à t’en faire. Au moins, la tente ne nous tombera pas sur le crâne, ce qui est une bonne chose, n’est-ce pas ? » dit le félémon aux cheveux verts, passant à côté de lui comme si de rien n’était.

Est-ce qu’ils étaient obligés de se parler ainsi ? Peut-être qu’en discutant tous les deux, ils pouvaient se comprendre, non ? Au lieu de garder en eux tout ce qu’ils avaient sur le coeur. RAAAAAH ! NON ! Son père lui avait pourtant mis en garde ! Alors pourquoi ? Ah … Pourquoi est-ce que tout devenait aussi compliqué maintenant ?

« J’arrive, Klork. Je vais juste déposer nos affaires dans la tente, c’est l’affaire d’une minute. »

« Comme tu veux, je commencerais à manger sans toi, aucun souci avec ça ? » dit-il alors que Zéran fit un petit mouvement de la main.

« Je vais me dépêcher donc tu auras à peine le temps de mettre une bouchée que je serais déjà à tes côtés, Klork. Tu devrais te dépêcher avant que ça ne soit froid. »

Klork lui rendit le petit sourire qu’il vint faire. Pourtant, l’un comme l’autre devait se douter qu’il sonnait faux … et creux. C’était si … laid. Tout ça avait changé en une journée, preuve que les relations sociales étaient si fragiles à briser.

Peut-être qu’il exagérait ? Peut-être qu’il s’imaginait des choses ? Comment comprendre exactement ce qui se passait ? Il n’en avait aucune idée. Le félémon aux yeux rubis était maintenant dans la tente, déposant son propre sac avant de faire de même avec ceux de Klork, n’est-ce pas ? Peut-être qu’en fouillant dans son sac, il trouverait des preuves de sa trahison, de ses mensonges ?

« Est-ce que j’en suis vraiment réduit à ça ? Vraiment … Est-ce que je veux ça ? »

Il était là, observant le sac devant lui. C’était ce fameux sac où il pouvait transporter une quantité inconcevable d’équipement sans que cela ne déborde. Un tel sac était si précieux et pourtant, en même temps, rien ne l’empêchait de jeter un œil, n’est-ce pas ?

Pourquoi n’est-ce pas ? Pourquoi ? Pourquoi à chaque fois, il en était ainsi ? Ah … Ah … Ah … Voilà qu’il était en sueur. La déception causée par les autres. L’envie de bien faire, n’est-ce pas ? Alors … pourquoi ? POURQUOI ?!

« Avec ces âges … avec le reste. Avec le … Agléa et le passé et le reste. »

Il déglutit, ayant du mal à rester concentré sur le sac. Non, il n’en était pas réduit à ça. Il ne devait pas s’immiscer dans les propriétés privées des autres. Klork n’apprécierait pas. Il vint s’asseoir contre la toile de la tente, fermant les yeux.

« Même les personnes les plus proches sont capables de nous faire souffrir. Ah … Ah … Pourquoi est-ce qu’il a fallut que l’on me demande si … je me rappelais d’Agléa ? Nous ne nous connaissons pas … et comment est-ce que Kosmor va ? Je ne reçois pas ses courriers. »

C’était normal. Vu qu’ils étaient en permanence en voyage, il n’y avait aucune possibilité d’en recevoir. Lui-même pouvait en envoyer vu que son frère restait au même endroit mais … voilà en même temps. Ah … Vraiment. Chacun était étrange à sa façon. Silesti qui n’arrêtait pas de dormir, est-ce qu’à force de se désintéresser d’elle, elle pouvait alors surveiller tout le monde, écouter ce qui se disait et cela sans que ça ne dérange quiconque ? Qui sait ce qu’elle connaissait réellement dans fond hein ? Nul ne le savait !
Réxéros et Vélisa, en y réfléchissant bien ,ils étaient toujours les deux ensemble, n’est-ce pas ? Ils devaient sûrement avoir beaucoup d’idées en tête ? Vu que Réxéros les emmenait dans une ville appartenant à sa famille, il avait la possibilité de les piéger. Et Vélisa, elle aussi, elle avait une fortune colossale de ce qu’il avait compris. Elle pouvait s’emporter et tout raser sur son passage, enfin, là, c’était une exagération.
Et Cator ! On oubliait d’en parler mais lui ? Il était leur guide. Il suffisait de les emmener dans un ravin et voilà, c’en était fini de tout le groupe. Il semblait aussi avoir des connaissances sur les créatures qui peuplaient le royaume des félémons. Il serait si simple pour lui de se débarrasser d’eux. Un simple claquement de doigts et voilà, ils étaient alors tous morts, comme si de rien n’était.

« Agléa et Klork. Même eux deux, même eux deux. » se murmura le félémon aux cheveux blonds. Voilà qu’il était plongé profondément dans ses pensées absurdes et ses réflexions qui allaient briser tout ce qu’il avait réussi à construire depuis plus d’un mois. Même … Agléa … et même … Klork. Eux aussi, il était difficile de leur faire confiance.

Il se rendait malade rien qu’en y pensant. Il en avait la nausée, il avait presque envie de vomir. C’était tout simplement inconcevable que tout se passe bien … et il ne voyait pas comment arranger tout ça. Agléa prétendait l’aimer mais comment pouvait-on aimer quelqu’un que l’on connaissait à peine ?

« Elle veut juste me manipuler, j’en suis sûr et certain. C’est toujours ainsi, je ne tomberais pas dans ce piège grossier, je vaux mieux que ça. »

Et Klork ! C’était trop étrange ! Ca ne le dérangeait pas d’être seulement le bras-droit du prochain monarque. Pourquoi est-ce qu’il ne voulait pas plus ? Qu’est-ce qui l’en empêchait ? Il avait toutes … les qualités pour ça … malgré qu’il était le plus jeune du groupe. On ne pouvait pas lui mentir. Il était certain qu’il y avait un piège.

« Chacun veut attenter à la vie des autres. La seule question est : Quand ? »

Quand est-ce qu’il vaut agir ? Quand est-ce qu’il vaut tromper l’autre et prendre alors le dessus ? C’était ça la principale donnée aléatoire. Il fallait attendre le bon moment pour en emporter un sans que cela n’attire la colère des autres, que tous pensent que ce n’était qu’un simple accident ou quelque chose du genre. Oui … c’était ainsi qu’il fallait voir tout ça.

« Ah … Ah … Ah … Je me sens nauséeux. Rien que le fait d’y penser me rend malade. J’ai besoin de souffler. Il faut que je souffles, que je fasse autre chose. »

C’était pas possible autrement. Il allait mal finir sinon. Il devait trouver le moyen de s’en aller de là. Il devait retourner chez lui, non ? Au moins, là-bas, il n’aura pas à s’inquiéter de tout ça et il pouvait alors penser à autre chose, n’est-ce pas ? Ce n’était pas comme ça à chaque fois ? Pourquoi ça ne l’était pas ? Pourquoi que …

« Zéran de la Vanité, vous n’êtes pas venu manger en fin de compte. » vint dire la voix de Klork, le sortant de ses rêveries alors qu’il déglutissait en voyant la tête du félémon aux cheveux verts se présenter à l’intérieur de la tente.

« K… Klork ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Enfin là ! Enfin maintenant … »

« Rien de spécial, pourquoi cette question ? Vous êtes sûr d’aller bien ? Vous êtes tout en sueur. Peut-être que vous devriez vraiment vous reposer non ? »

« Je vais bien, ne t’en fait pas ! Je vais très bien, Klork. J’ai juste besoin de souffler un peu, rien de plus, rien de moins, hahaha. » dit-il en cherchant à rigoler faiblement.

« Non, je le vois parfaitement. Bon, je vais expliquer aux autres que tu n’es pas en état d’aller manger, Zéran. Ensuite, je m’occupe de toi. »

« Je n’ai besoin de personne ! Et je ne suis pas malade du tout ! PAS DU TOUT ! » hurla Zéran alors que la sueur continuait de dégouliner de son front.


Pourquoi est-ce qu’il avait aussi chaud d’un coup ? Pourquoi est-ce que la température était aussi haute ? Sans aucune explication en plus ! Il … Il … Ah … Ah … Il avait besoin de souffler un peu, c’est tout. Juste besoin de ça et ensuite, tout allait pour le mieux.

« Comment ça, Zéran se sent mal ? Je vais le voir tout de suite ! »

« Non Agléa. Vu qu’il a besoin de repos et d’être tranquille, tu es la moins bien placée pour ça. Je me charge de lui. Nous sommes habilités à soigner les autres dans la famille de la Rage. »

« Mon œil ! Tu veux juste pouvoir passer bien plus de temps avec lui que les autres. Tu veux juste le garder pour toi et ne pas le laisser aux autres ! »

« Quelqu’un peut-il lui dire que ses affabulations ne vont rien arranger à la santé de Zéran ? Je vais aller le retrouver pour la nuit. Bonne soirée à vous. »

Il avait juste entendu brièvement une conversation assez forte entre Agléa et Klork. Ensuite ? Il ne se rappelait pas vraiment. Il était juste couché dans la tente, respirant un peu bruyamment sans pouvoir donner réellement d’explications.

« Co … Comment est-ce qu’il va ? Il a quoi ? » chuchota une voix féminine.

« Une fièvre, sûrement causée par la fatigue, la marche et surtout par son état psychologique. Des fois, les maladies se développent plus rapidement car nous pensons être malade. C’est le cas de Zéran, voilà tout. »

« Mais pourquoi est-ce que c’est toi qui a le droit de le porter sur tes genoux et pas moi ? Que je sache, c’est un peu injuste, non ? »

« Ce n’est pas une question de justice, Agléa. Je me préoccupes autant que toi de son état de santé, c’est différent … Il a besoin de repos. Est-ce que tu te calmerais si je te le laisse le prendre sur tes genoux ? Je vous jure … Je me demandes parfois pourquoi tu en fais autant pour lui alors que vous vous connaissez à peine. »

« Car c’est un secret. » dit la félémone aux cheveux auburn, souriant tout en voyant Klork pousser un soupir et lui dire de s’installer dans la tente.

« Je le trouvais bizarre … mais pas à ce point. Savoir qu’il est dans cet état n’est pas vraiment rassurant mais nous nous ne pouvons rien faire, sauf patienter. Il faut espérer que demain, tout ira mieux. Tu es prête ? Je te le met sur tes genoux. »

Elle était plus que prête ! A genoux à côté de Klork, elle attendait avec impatience la tête de Zéran sur ses genoux, moment qui arriva bien vite à sa plus grande joie. Le félémon à la chevelure blonde, endormi, était visiblement presque comme apaisé.

« Ca me fait vraiment étrange de l’avoir sur les genoux. Je crois que je suis chez les célestiens maintenant ! » s’exclama Agléa avec joie, Klork clignant de son œil valide.

« Tu sais que tu viens de proférer des paroles déplaisantes, n’est-ce pas ? Du moins, très dangereuses à prononcer en cet endroit. »

« Je ne vois pas pourquoi. Je ne vois pas ce qui dérange réellement. Que je sache, je n’ai rien fait de mal, non ? Et puis, juste que ce sont des remarques humaines. Être chez les célestiens, ça veut dire acquérir un bonheur absolu chez les humains. »

« Vraiment des réfléxions stupides parfois chez eux. » marmonna Klork.

« Je ne te le fais pas dire. Les célestiens ne sont pas mieux logés que chez nous. Si c’était le ca, ils n’auraient pas besoin de nous déclarer la guerre, n’est-ce pas ? »

Il n’était pas certain que cette vision de la situation militaire entre les félémons et les célestiens soit aussi simple que ça mais bon … Si cela permettait à la félémone de se rassurer, il n’allait pas l’arrêter. Voilà qu’elle passait une main dans la chevelure blonde de Zéran, grand sourire aux lèvres tandis que Klork murmurait :

« Je préfère te prévenir : Je ne vais pas me coucher tout de suite. Je pars me laver mais après, il te faudra retourner dans la tente avec les autres filles. »

« Naaaaaaaaan ! Je n’ai pas envie ! Je pourrais veiller sur lui durant toute la nuit ! Déjà, vas falloir que tu ailles te laver, ensuite, on verra ! »

« C’est tout vu, Agléa. Un félémon et une félémone ensemble dans une tente ? Je n’ai peut-être aucune expérience contrairement à vous autres dans ce domaine mais je sais très bien où cela peut emmener. Je ne suis pas stupide à ce point. »

Agléa pencha la tête sur le côté, faisant semblant de ne pas comprendre où voulait en venir le candidat de la Rage. Celui-ci hocha la tête négativement, comme dépité avant de quitter la tente. Maintenant qu’ils étaient seuls, Agléa gardait encore plus son sourire, murmurant :

« Et bien, entre nous, il en aura fallut du temps pour arriver à cet instant, non ? Tout ça parce que tu es tombé malade. La prochaine fois, espérons que ça soit simplement parce que tu en as envie, qu’est-ce que tu en dis, Zéran ? »

« Hmmm … Klork … Moins de bruit … Veut… Dormir un peu … Hmmm … J’ai sommeil … Pas confiance … En tout le monde. »

« Pas confiance en tout le monde ? Et pourquoi tu t’imagines que c’est Klork qui est là ? Tu sais comment rendre les félémones mécontentes, n’est-ce pas ? Pour la peine, tu mérites bien que je reposes une partie de mon corps sur ta tête tiens ! »

Et voilà qu’elle se mettait en place, sans aucune gêne. La félémon déposa simplement la base de sa poitrine sur le front de Zéran, sans aucune pudeur… ou presque. Il était possible de voir qu’elle était rouge avec cette idée alors qu’elle regardait l’entrée de la tente avec appréhension. Elle espérait juste que Klork ne rentre pas maintenant

« Je ne saurais pas vraiment comment lui expliquer la scène. Quand même … »

Elle savait particulièrement que cet atout était important pour plaire aux félémons et même Zéran avait montré de l’intérêt envers eux mais en même temps, elle … Enfin bon … C’était difficile à expliquer correctement. Elle espérait juste que ce n’était pas qu’à cause de ceci que Zéran tomberait dans ses bras.

« Sinon, je crois que je serais vraiment très déçue par la tournure des événements. Oh que oui … Zéran, ne me déçois pas … s’il te plaît. » chuchota t-elle doucement.

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