Chapitre 20 : Assaut par le ciel

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Assaut par le ciel

Le lendemain, c’était à peine s’il se rappelait de ce qui s’était passé. Il en avait strictement aucune idée et il était complètement vaporeux mentalement. Le regard fronçé, Zéran était au milieu du groupe, Agléa à ses côtés tandis que Klork fermait la marche. Il devait avoir franchement une mine effroyable pour que même Silesti lui propose à manger.

« Pour … récupérer des forces … c’est très bon, Zéran. »

Il l’avait remercié d’un petit geste de la main avant de regarder tout simplement droit devant lui. On lui avait pas expliqué plus de ce qui s’était passé sauf qu’il avait été fiévreux toute la nuit, ce qui expliquait la rougeur sur ses joues lorsqu’il s’était réveillé. Ca ou alors le fait qu’il avait été installé entre Klork … et Agléa. Agléa qui avait dormi dans la même tente que lui ! Il avait bien voulu des détails de la raison de sa présence en cet endroit mais aucun n’avait jugé bon de lui en donner.

« J’aimerai vraiment … savoir ce qui s’est passé. Vous ne pouvez pas me le dire, n’est-ce pas ? Agléa, pourquoi est-ce que … »

« Cette nuit était merveilleuse, Zéran, tu ne peux pas savoir. Je crois que j’en avais tellement rêvée mais qu’elle se réalise ce soir … Je … Aaaaah … Je suis si heureuse. »

« Mais mais mais … Rien de sexuel, hein ? Klork ! Tu n’aurais pas laissé faire ! »

« Qui sait ? » dit Agléa tout en sifflotant, Klork ne préférant pas répondre, Zéran disant :

« HEY ! Klork ! Tu peux me répondre s’il te plaît ? Je ne suis vraiment pas rassuré maintenant ! Allez, ne me mens pas, je … »

« Il ne s’est rien passé, Zéran. Est-ce que tu es rassuré maintenant ? Bon … Ce n’est pas tout ça, Cator mais je ne connais pas du tout la zone où on se trouve actuellement. »

« Garantie sans danger. Les animaux n’osent pas venir vers ici, c’est pourquoi je nous fais traverser cet endroit. C’est simple hein ? Et puis, il n’y a même pas besoin de regarder où on met les pieds. Enfin, un peu quand même au cas où ! »

Et Cator éclata d’un grand rire tonitruant. Autant dire qu’entre lui et Réxéros, c’était le jour et la nuit pour porter la bonne humeur dans le groupe. Il était bien plus aisé de l’écouter et de le suivre que Réxéros qui se vantait sans cesse à chaque déplacement. Encore que Réxéros n’était pas un mauvais bougre, loin de là. Les économies faites étaient vraiment nombreuses et il fallait avouer que sans lui, ils auraient déjà dépensé en grosse partie la majorité de leur fortune. D’ailleurs, Agléa venait souvent partager sa nourriture avec Zéran, comme si de rien n’était. Quant à l’endroit où ils étaient ?


Cela avait tout d’une jungle épaisse, avec des lianes et des ronces, chaque félémon devant faire attention où il mettait les pieds pour éviter de tomber ou de s’écorcher les bras et les genoux. Armé d’un cimeterre, Zéran, malgré son état, s’était mis à aider Cator tout en l’accompagnant devant le reste de la file.

« Tu me dis où il faut couper et ensuite, tout sera bon. » déclara le félémon blond.

« Tu es certain que c’est une bonne idée ? Je dis pas que tu tiens à peine debout mais ça n’a pas l’air d’être la grande forme hein ? Je voudrais pas que tu aies des problèmes, Zéran. »

« T’en fait pas, vas. Je suis plus que capable de tenir le coup. La fièvre a presque entièrement disparu et il vaut mieux que je fasses quelque chose plutôt que de me tourner les pouces comme si de rien n’était. Tu n’es pas d’accord avec moi, Klork ? »

« Je ne donnerais pas mon accord alors que ton état de santé reste la priorité à mes yeux et à ceux d’Agléa. Quand tu t’es levé, tu n’as pas voulu que je te porte, à partir de là … »

« Je n’avais pas envie de devenir un poids mort pour le reste de l’expédition ! » s’exclama Zéran, évitant de fixer la mine soucieuse de Klork.

« Ok ok … mais pas de zèle et il faut que tu t’hydrates donc dès que tu as soif, tu bois ! »

Mais il était pas en sucre ! Et surtout … Il n’avait pas oublié ses mauvaises pensées d’hier. Ses pensées tournées vers chacun des membres du groupe. Il n’avait pas … oublié qu’il ne pouvait pas leur faire confiance même s’il était vrai qu’hier, ils pouvaient aisément se débarrasser de lui. Mais peut-être qu’en agissant de la sorte, ils n’auraient alors pas été capables de continuer l’aventure ? Hmm … C’était bien là la question qu’il fallait se poser.

« Hum, c’est étrange par contre. Même s’il n’y a que peu d’animaux, ne pas en voir du tout, c’est étonnant. » finit par dire Cator après une bonne heure de marche dans cette jungle.

« Et au final, qu’est-ce que cela veut insinuer, Cator ? »

« Tout simplement que nous ne sommes peut-être pas les seuls à être dans cette jungle. Maintenant, à savoir si c’est une bonne ou mauvaise chose, ça, je ne peux pas le confirmer. »

Rassurant, c’était vraiment très rassurant quand même Cator se mettait à perdre sa joie et sa bonne humeur pour expliquer qu’il y avait peut-être des indésirables dans les alentours. A partir de là, est-ce qu’ils allaient être dérangés ? Et surtout, que vu que malgré ses propres paroles, il savait qu’il n’était pas vraiment en forme, si combat il y allait avoir, il n’allait pas pouvoir épauler Klork. Par contre, à force de le regarder, il ne voyait pas sa corne.

« Nous tenterons d’abord la discussion avec eux. Si ça ne résolve pas la situation de façon courtoise, nous irons aux menaces. Et si encore là, ça ne suffit pas, on en viendra aux armes, c’est aussi simple que ça. »

Klork avait pris la parole. Dès qu’il s’agissait de combat, nul ne mettait en doute ses compétences pour cela. Par contre, pour la diplomatie, peut-être fallait-il laisser Agléa ? Non pas qu’il la considérait comme un objet à mettre devant eux mais elle était capable de se mettre en valeur et de pouvoir donc faire tourner la situation à leur avantage.
Du moins, cela était normalement possible … s’il n’y avait pas eut de telles personnes en face d’eux. Oui … C’était la première fois qu’il en voyait en chair et en os. Des êtres ailés, flottant dans les airs. La tête levée vers le ciel, il voyait à peine ces personnes qui étaient considérées comme leurs ennemis depuis des temps immémoriaux. Il ne savait pas comment réagir … mais ils allaient devoir se battre, n’est-ce pas ? La question ne se posait pas hein ?

« Qu’est-ce que des célestiens font dans cette région du royaume félémon ?! Normalement, ils ne devraient même pas arriver à nos frontières ! »

« Ce sont des éclaireurs, Cator. Ils ont des capacités pour se déplacer discrètement … mais même ainsi, ils sont trop profondément dans nos contrées, ce n’est pas normal. » répondit Klork tout en prenant son épée à deux mains. Zéran avait sorti ses deux cimeterres, chaque félémon prenant position, attendant les paroles de Klork. « Bon … Je ne sais pas s’ils nous ont repéré mais ils ont l’air de chercher quelque chose. Autant en profiter. Ils sont combien ? Quelqu’un arrive à compter ? » reprit le félémon aux cheveux verts.

« Je dirai une dizaine au grand maximum. Avec ma grande taille, c’est un peu plus aisé et … Euh … Je crois qu’il y en a un qui vient de me repérer. » s’exclama Agléa.

« Il fallait s’en douter. Que tout le monde se mette en position ! »

Et voilà que Klork reprenait maintenant les commandes du groupe. Chacun obéissait et même Silesti avait rouvert ses yeux bruns. Malgré cela, ils étaient toujours aussi vides d’expression, comme si tout cela ne la concernait guère. Zéran maintenait ses deux cimeterres en main, se plaçant à côté de Klork.

« Cette fois-ci, nos adversaires n’ont pas une intelligence animale, Zéran. Et surtout, ils hésiteront encore moins à nous tuer. Tu dois sérieusement y penser, d’accord ? Et surtout, si tu commences à fatiguer, n’hésites pas à t’éloigner. Je me chargerais du reste. »

« Tu viens de me dire que c’est encore plus dangereux que contre les lizéfals et tu veux déjà que je m’en ailles ? Si tout le monde meurt ici, tout ça aura servi à quoi ? »

« Personne ne va mourir, Zéran. Je ne laisserais personne succomber ! »

De bien belles paroles mais comment y croire ? Il avait perdu toute confiance en Klork comme chez les autres. S’il agissait pour les défendre, c’était tout simplement car ils étaient utiles et que sans eux, il ne pouvait pas atteindre son objectif. Il n’y avait aucun sentiment quelconque. D’ailleurs, cette fois-ci, tout le monde avait sorti une arme, comme bien prêt à se battre. Même Cator, Réxéros et Vélisa avaient une arme. Seule Silesti … restait immobile.

« Qu’est-ce qu’ils attendent ? » demanda Zéran après quelques secondes, voyant que les célestiens ne descendaient toujours pas.

« Ils pensent tout simplement que nous ne sommes pas capables de les atteindre dans cet endroit reculé. Je vais très vite les faire descendre de leur perchoir à ces emplumés ! »

Klork avait pointé sa lame en direction du sol, finissant par la loger dedans avant de serrer ses poings de toutes ses forces sur la garde son arme. Quelques instants plus tard, comme si la terre venait de se briser en deux en cet endroit, une fissure était apparue dans le sol alors qu’en même temps, plusieurs pieux de pierre partaient en direction du ciel.

« Voilà qui vont les forcer à venir nous combattre au corps à corps ! »

« Est-ce qu’au moins, nous étions sûrs qu’ils voulaient s’en prendre à nous ? »

« Zéran, dans ce genre de situations, avec nos ennemis mortels, il ne faut pas se poser de questions. C’est tuer ou être tué ! Tu ne peux pas leur permettre de t’attaquer en premier. »

Oui oui, il avait bien compris le message mais quand même ! C’était pas de sa faute s’il s’interrogeait juste sur la situation en elle-même hein ? Pas qu’il en voulait à Klork de vouloir bien agir avec un peu de zèle peut-être mais … Il arrêta de se poser des questions lorsqu’un des célestiens … avait finit par tomber lourdement au sol, un pieu de pierre s’étant planté dans son torse avec une facilité déconcertante. Ils étaient aussi faibles que ça ? Pourtant, voilà que les êtres aux plumes de différentes couleurs étaient en train de foncer droit vers eux. Bon, maintenant, le combat, ils n’avaient plus le choix !

« Que chacun tente d’occuper un célestien ! Moi-même, je peux m’en charger de trois en même temps ! Zéran, je t’ai dit de rester près de moi mais … tu peux aller de l’autre côté du groupe ? Je préfère te savoir en train de les protéger et les épauler. »

« Oui, je comprends ce que tu veux dire. A nous deux d’un côté, ça veut dire que de l’autre côté, ils auront plus de difficultés. J’y vais ! »

Est-ce que ça voulait surtout dire que Klork lui faisait confiance par rapport à la situation ? Il n’y avait qu’à espérer que ça soit le cas. Ça serait une bonne chose même s’il fallait avouer que d’un côté comme de l’autre, il n’était pas rassuré. Ces célestiens … Il pouvait mieux les voir à travers les branches qui se brisaient alors qu’ils atterrissaient au sol, de chaque côté du cadavre de leur compagnons.

Il était vrai qu’ils avaient une certaine beauté qui émanait d’eux. Et leurs ailes de plumes de couleur blanche. Seul l’un d’entre eux possédait une seconde paire d’ailes, toute aussi blanche que les autres. Est-ce que c’était … leur chef ? D’après leurs tenues qui étaient plus des armures de cuir que de véritable protections, ils étaient bien là en tant qu’éclaireurs.

« Chiens félémons ! Nous allons vous faire payer la mort de notre compagnon ! »

« Vous ne savez pas que normalement lorsque l’on s’invite chez quelqu’un, on se présente d’abord ? Les bonnes manières, ce n’est pas appris chez les célestiens ? » rétorqua Agléa en ayant un petit rire mauvais, le même soldat aux deux paires d’ailes la pointant de son épée longue tout en s’exclamant avec colère :

« Qu’est-ce qu’une félémon dotée des attributs d’une vache pourrait comprendre à ce que sont les bonnes manières ! Retourne dans ton étable, animal ! »

Ouch ! Il n’était pas vraiment partisan des insultes, c’était la marque des faibles mais il était vrai qu’Agléa était de loin la mieux dotée physiquement. D’ailleurs, il n’apercevait aucune fille dans le groupe d’éclaireurs. Peut-être que cela n’existait pas chez les Célestiens ? Nullement inquiétée et énervée par l’insulte, Agléa reprit sur le même ton amusé :

« Et bien, des remarques sur le physique de la part d’êtres androgynes comme vous, il faut avouer que c’est assez ironique en un sens. Dois-je comprendre que votre propre frustration montre par là que visiblement, vous êtes celui qui reçoit dans votre couple ? »

« Qu’est-ce que … ELIMINEZ LA EN PREMIERE ! NE LA LAISSEZ PAS VIVRE ! »

Depuis quand est-ce qu’Agléa parlait de la sorte ? Il ne savait même pas qu’elle était dotée d’une certaine rhétorique ! Encore un peu sous l’étonnement et le choc, voilà que l’un des soldats célestiens s’était élancé en déployant ses ailes, volant en direction d’Agléa. Ah non, hors de question qu’il la laisse être blessée par …

« Et voilà, c’est si facile quand on se laisse aller à la colère. Dommage. »

Avant qu’il ne puisse agir, la pointe d’un fouet passa juste à côté de lui, venant s’enrouler autour du cou du célestien pour lui faire percuter quelques rochers et arbres, un bruit sinistre se faisant entendre deux ou trois fois avant que le corps sans vie ne tombe sur le sol. Un petit claquement et voilà qu’Agléa reprenait :

« Je ne suis peut-être pas aussi forte que Klork mais de là où je viens, il s’avère qu’il me fallait savoir me défendre en toutes circonstances. Vous comprendrez que je ne suis pas le genre de félémone à devoir attendre que l’on vienne me porter secours. »

De là d’où elle vient ? Est-ce que tous les membres de la famille de la Débauche étaient ainsi ? Du moins, capables de soulever un corps humanoîde avec juste un fléau ? Il regarda Agléa avec appréciation, celle-ci rougissant un peu tout en disant.

« Oh … Zéran ! Voyons ! Un peu de contrôle s’il te plaît. Tes yeux remplis de désir peuvent bien attendre la fin du combat ! »

« Je n’ai jamais eut un tel regard envers toi, Agléa ! Je trouvais ça impressionnant, c’est tout ! Ne commences donc pas à t’imaginer des choses ! »

« Oh mais je ne m’imagines rien de rien. Et puis, tu n’auras qu’à me récompenser personnellement si tu trouves ça si merveilleux, non ? »

Humpf ! Peut-être pas … Mais enfin, ils allaient voir. Mais voilà, déjà, qui disait qu’elle n’était pas capable de tuer son amant pendant l’acte charnel ? Maintenant qu’il la voyait combattre, une telle question le taraudait et envahissait son esprit. Autant dire qu’il n’était pas du tout tranquille par tout ça.

Vélisa se battait avec une dague dans sa main droite … et des pointes dans la main gauche ? Cela ressemblait aussi à des dagues mais sans aucune poignet, juste une pointe … d’ailleurs, elle avait maintenant des anneaux à chaque doigt de la main gauche ? Il comprit bien vite où cela voulait en venir lorsqu’elle envoya toutes ses pointes en direction d’un célestien qui avait décidé de venger la mort du second camarade. Les pointes se plantèrent de part et d’autres du torse de l’être ailé, Zéran finissant par remarquer des fil presque invisibles à l’oeil nu. Un rapide coup d’oeil et il comprenait … qu’ils étaient rattachés aux anneaux.

« Sincèrement, vous êtes très mal tombés. Vous pensiez que nous étions qu’une bande de félémon lambda ? Désolée pour vous de ne pas l’être ! »

Voilà que même Vélisa se moquait de leurs adversaires, tirant d’un coup sec en arrière avec sa main gauche. Des giclées de sang arrosèrent quelques racines au sol alors que le torse du célestien se retrouvait parcouru par de nombreux trous visiblement très profonds. Celui-ci plaça une main sur l’un des trous, s’écriant :

« COMMENT … MAIS … QU’EST … »

« Arrêtes de geindre et gesticuler. Tu peux déjà te considérer comme mort, voilà tout. » rétorqua Vélisa une nouvelle fois avant que sa dague ne parte en direction du crâne du célestien, l’achevant avant de s’en extirper via … un fil là aussi ? Elle était … vraiment bizarre mais c’était efficace, très efficace.
Les célestiens étaient maintenant réticents à se battre sauf celui avec ses deux paires d’ailes, leur disant qu’ils étaient de fiers guerriers et qu’ils n’avaient rien à craindre des félémons, simplement de leurs actes qui manquaient de courage !

Manquer de courage. C’était un sacré terme que voilà, n’est-ce pas ? Cela voulait dire et prétendait qu’eux en avaient ? Bah … De toute façon, il était prêt à se battre. Il regarda juste Réxéros, voyant qu’il avait mis de longues armes pointues à chaque main. Cela ressemblait à des katars. Comment connaissait-il le nom ? Tout simplement grâce à Klork quand il avait décidé de ramener tout un arsenal ou presque avec lui lors de la première séance d’entraînement. Et Cator aussi était équipé ! Un bouclier rond … et un imposant marteau tenu à une main. Dans l’idée, à part Klork et son armure, c’était bien le seul qui était capable de parer les coups adverses.

« Silesti ? Tu ferais bien de rester près de moi. »

Il n’avait pas vraiment … à se préoccuper des autres car ils étaient plus qu’aptes à se défendre mais Silesti n’avait sorti aucune arme. Seul son regard brun fixait devant elle les différents êtres ailés, comme du vulgaire bétail.

Mais une autre question lui trottait dans la tête : Pourquoi est-ce qu’ils sortaient leurs armes que maintenant ? Pourquoi contre les lizéfals, ils n’avaient rien fait ? Seule Agléa avait fait un effort et pas les autres. Pour que Klork et lui soient blessés ? Pour qu’ils puissent prendre l’avantage dans la soirée ? C’est ça en fait, hein ? Seule Silesti était complètement à l’ouest dans cette histoire, comme si elle ne comprenait pas la dangerosité du moment. C’était bien pour ça qu’il restait près d’elle et …

« Pas besoin … de me protéger … Zéran. Ca va … aller. »

« Euh, tu me permets d’en douter un peu, Silesti ? Je ne pense pas te voir prête à te défendre, loin de là. Je préfère jouer la prudence, entre nous. »

Une simple mesure de sécurité, rien de plus, rien de moins. La félémon aux cheveux noirs fit un petit hochement de tête positif, comme pour bien expliquer qu’elle comprenait parfaitement où Zéran voulait en venir. Pourtant il était sûr et certain de ne pas se tromper, loin de là … Alors, comment est-ce qu’elle allait faire exactement ? Comment est-ce qu’elle allait se débrouiller ? Il voulait savoir …

Violence. Ce fût tellement violent et unilatéral. Il avait à peine besoin de se préoccuper du célestien qui arriva à sa hauteur. Les autres félémons faisaient un tel carnage et même en cherchant à protéger Silesti, il avait à peine détourné le regard pour se concentrer sur son propre combat qu’il entendit un hurlement strident. Lorsqu’il avait reposé ses yeux sur Silesti, il ne restait plus que les pieds du célestien, rattachés à ce qui semblait être des os verticaux.

« Qu’est-ce que … ça veut dire ? » se dit-il à lui-même après quelques secondes.

Le ménage avait été fait mais pas seulement. Cela avait été accompli avec une telle efficacité et un tel ravage que le félémon aux cheveux blonds en restait muet. Il tentait bien de s’exprimer mais aucun son ne vint sortir de sa bouche. Que pouvait-il dire après un tel carnage ? Et déjà, sans aucune décence, il remarquait que Réxéros et Vélisa étaient tout simplement en train de faire les poches des cadavres.

« Ils ont sûrement de la nourriture ou de la monnaie. De même, leurs armes pourraient bien se vendre dans certaines villes. Bref, on ne va pas hésiter à les dépouiller. Là où ils sont, ils n’ont plus besoin de tout ça de toute façon. »

« Je ne sais pas … N’avoir aucun respect pour les morts, même si ce sont des ennemis … Enfin, ça ne me concerne pas en un sens. »

Il avait juste fait cette remarque, jetant un bref regard à Klork et les autres. Cator semblait se demander s’il pouvait aussi avant de s’y mettre. Klork ne daigna pas regarder ce spectacle qu’il devait sûrement trouver affligeant tandis que Silesti s’était remise en position pour dormir debout. Et Agléa ? Et bien … Agléa.

« Tu as vu comme je sais me battre, Zéran ? Hein hein ? » dit-elle avec joie et entrain.

Et bien, elle était juste en face de lui, faisant balancer sa poitrine dans son décolleté tout en tenant fermement le fouet entre ses mains. Elle était plus joyeuse que cupide, semblant vouloir être félicitée par Zéran qui haussa les épaules.

« C’est très bien, Agléa. Mais comment tu as put avoir autant de mal face aux lizéfals ? »

« Car les lizéfals sont stupides, voilà tout, Zéran. Avec eux, impossible de réellement les mettre en colère et les faire tomber dans mon piège. Mais toi ? Ca … va ? Tu n’allais pas très bien avant le combat alors, je … Enfin tu sais … »

Elle se préoccupait de lui, n’est-ce pas ? Mais comment pouvait-il faire confiance à tous ces félémons qui cachaient bien leurs jeux ? Comment pouvait-il décemment, même en prenant son temps, pouvoir être convaincu par ces derniers ?

« Zéraaaaaaaaaaan ! Ne m’ignore pas ! C’est mesquin de ta part ! Regardes où j’ai mis le fouet ? Tu voudrais me le prendre ? »

Ce fût à peine s’il daignait voir le décolleté la félémone aux cheveux auburn car oui, c’était bien entendu à cet endroit qu’elle avait décidé de loger le manche de son fouet. Hmm … Il était à nouveau en sueur mais il pouvait tenir bon. De toute façon, il s’interdisait de perdre conscience. Ces personnes en profiteraient trop et il n’allait pas succomber à ces dernières. Il était plus fort mentalement qu’elles. Et surtout, la confiance venait définitivement d’être perdue dans le groupe. La raison était simple : Avant de mourir sous les assauts de Klork qui était un peu blessé car il s’était occupé de plusieurs célestiens en même temps, le chef de ces derniers avait eut d’étranges paroles : « Ils nous ont … piégés, ces enfoirés. Nous emmener droit … sur eux … pour nous … tuer. C’était un … piège. » Ensuite ? Klork l’avait tout simplement achevé en plantant sa lame dans le corps … mais le mal était fait.

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