- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 195 : Un nouveau compagnon
« Tsss … Tu oses donc trahir les pokémons ténébreux en allant rejoindre les humains ? »
« Trahir qui ? J’ai toujours été un solitaire … Et entre nous, combattre un pokémon spectre est dans ma nature même. Je ne vois donc aucun problème à venir te tuer, Karos. »
L’Absol répliquait avec dédain, ne semblant pas tenir compte des paroles du pokémon adverse. Cela ne le dérangeait pas le moins du monde d’embêter grandement le Noctunoir, celui-ci pestant de rage avant d’hurler :
« CHANGEMENT DE PLAN ! ELIMINEZ CET ABSOL ! »
Il allait lui faire payer cela ! Il voulait se moquer de lui ? Il allait le regretter amèrement ! Et pas qu’un peu ! Mais voilà, maintenant que tous ciblaient l’Absol, réussir à éliminer les créatures était bien plus simple puisqu’elles se focalisaient toutes sur le pokémon ténébreux. Elyséa possédant le corps de Kéran n’eut aucun mal à s’en prendre aux envoyés du Noctunoir, Katérina et Hodan venant les épauler ainsi que Loa.
La princesse ? Elle était bien à l’abri, protégée par les soldats encore vivants, lui demandant des nouvelles de sa santé tout en formant un cocon protecteur. Nul ne pouvait l’approcher ! Nul ne devait l’approcher plutôt ! Voilà tout ! Il en était hors de question ! Hors de question de laisser continuer cela ! Ils ne pouvaient pas être d’une grande aide mais …
« Héros Kéran ! Merci pour votre aide et celles de vos compagnons ! »
Un soldat qui les hélait pour les remercier de ce qu’ils faisaient. Et un autre … Et encore un autre … Même s’ils avaient déjà des morts, ils ne faisaient que remercier le jeune homme et ses compagnons ainsi que leur nouvel allié.
Les troupes du Noctunoir commencèrent à se réduire peu à peu et les pokémons spectres qui l’accompagnaient reculèrent, ne voulant pas mourir une nouvelle fois. Le Noctunoir poussa un cri de rage, hurlant avec colère et énervement :
« POURQUOI ?! POURQUOI FAUT-IL TOUJOURS QUE L’ON ME METTE DES BÂTONS DANS LES ROUES ?! Je suis un roi ! Un monarque ! Je suis fait pour régner ! »
Il était plus fort que tous les autres ! Il était au-dessus de chacun ! Il ne pouvait pas se faire battre de la sorte ! PAS DU TOUT ! Et ces larves … Ces grosses larves … Il regardait les pokémons spectres qui reculaient inexorablement.
« DISPARAISSEZ ! » cria Karos avant de faire apparaître des dizaines de sphères autour de lui, les projetant sur les pokémons pour les englober. Les sphères se dirigèrent vers le Noctunoir, celui-ci ouvrant sa bouche ventrale avant que les sphères ne rentrent à l’intérieur. Des cris … et des bruits de mastication alors que des visages dégoûtés se firent voir sur chacun et chacune. Même Katérina semblait horrifiée. Seul Kéran, possédé par Elyséa restait impassible avant de se jeter en direction du Noctunoir.
« Qu’importe ! Même si j’ai perdu … Je possède de nouveaux membres à mon actif … Bientôt … Oui … Bientôt, mon armée sera tellement immense qu’elle balayera tout sur son passage ! Que nul ne pourra la contrecarrer ! Mais pour l’heure … Soyez heureux, je vous laisse envie pour le moment. Katérina, nous nous reverrons … mon enfant. »
Katérina émit un léger rictus de colère en entendant les derniers mots du Noctunoir, celui-ci disparaissant avec son armée. Seuls les cadavres des pokémons et soldats du Dominion Naturel étaient présents, une partie des survivants pleurant la mort de leurs compagnons disparus. Kéran n’avait toujours pas repris le contrôle de son corps, murmurant :
« Nous ne pouvons … jamais protéger tout le monde. »
« Si tel était le cas … Le monde serait en paix, Kéran mais ce n’est pas le cas, tu le sais bien. J’en suis vraiment désolée … et pardon … »
« Pardon pour ? Pour avoir possédé mon corps ? Je pense que je peux t’excuser, Elyséa. Oui … Je pense même que je peux te remercier, ça ne me semble pas volé comme idée. »
Oh … S’il le voulait. Elle ne pensait pas qu’elle méritait des félicitations ou des remerciements mais si le jeune homme voulait lui en donner … Mais en même temps, il fallait qu’elle lui rende son corps pourtant … Elle se sentait si bien en lui, elle n’avait jamais possédé auparavant et maintenant qu’elle y avait goûté, elle n’avait pas envie de ressortir. Là … tout son corps était si chaud … vivant … Rien à voir avec l’impression qu’elle était morte. C’était même tout le contraire. Ah … Ah … Vraiment tout le contraire.
Ou alors, était-ce parce qu’elle était dans le corps de Kéran et pas un autre ? Etait-ce pour cela ? Elle ne savait pas … Elle ne savait pas du tout … tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle n’avait pas envie de le quitter. C’était la première fois depuis qu’elle était morte … qu’elle ressentait une telle chaleur, une telle envie d’être vivante. Et puis, Kéran lui avait laissé la possibilité de contrôler son corps, il pouvait bien le lui laisser pendant quelques temps non ?
« Elyséa ? J’aimerai … tenter de discuter avec Katérina, est-ce que je peux retrouver mon corps ? S’il te plaît ? »
« Hein ? Euh … Oui … Bien entendu. »
Elle était faible, terriblement faible même. Elle avait pensé à une imbécilité et voilà le résultat : elle avait failli… posséder Kéran définitivement. Rien que l’idée d’y penser … Elle se dégoûtait, elle était même horrifiée par cela.
« Kéran … Je te laisse tranquille quelques temps. Je … J’ai besoin de … Besoin d’être seule. Ne me pose pas de question, merci bien. »
« Hein ? Quoi ? HEY ! Attends un peu ! Elyséa ! »
« Pardon. » murmura la voix féminine en lui alors qu’il avait repris définitivement le contrôle de son corps. Sauf qu’il … ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Il aurait bien voulu une explication mais …
« Enfin … Je la verrai pendant que je dors, là pour le moment, j’ai plutôt envie d’aller voir Katérina ! J’ai vraiment à lui parler ! Katér… » commença à dire le jeune homme avant de s’arrêter. Encore là … Il était toujours là … lui … Comme auparavant.
Il ne devait pas s’énerver. Il valait mieux que ça … réellement mieux même. Katérina était libre d’aller avec qui elle voulait. Enfin non … Ce n’était pas la faute d’Hodan. Voilà … Ce n’était pas la faute d’Hodan. Pourquoi ? Car jamais auparavant, Hodan n’avait fait un tel geste vers Katérina, loin de là même. Alors pourquoi maintenant ?
Non … La seule responsable de tout cela, c’était Katérina. Et puis … Il s’était promis une chose, n’est-ce pas ? Il s’était promis de partir. Il allait envisager d’en parler ce soir avec elle ! Enfin, pas seulement … mais d’abord avec elle. Le reste … pouvait bien attendre.
Il voulait mettre les choses au clair. Il le voulait vraiment … Car ça ne pouvait plus durer ! Plus du tout même ! C’était juste une immense farce et blague qu’elle venait de lui faire ! Ca servait à quoi de le rendre jaloux exprès hein ? Ca lui faisait tellement plaisir ? Elle aimait le faire souffrir, c’est ça ? Mais il ne se laisserait pas faire !
Pas du tout ! Il allait se battre si c’était nécessaire ! Le reste n’avait aucune importance ! Enfin … Non … Mais voir Katérina qui était limite accrochée à Hodan … Pfff … Est-ce qu’il méritait vraiment ça ? Il souffrait intérieurement … et ça semblait faire plaisir à la jeune femme. Bon … De toute façon, il devait aller voir comment Loa se portait. Un bref coup d’œil et il remarquait que la femme aux cheveux verts était en parfaite santé. Alors, il ne … fallait pas … comment dire … Enfin … Il alla voir la princesse Iyasminé, l’adolescente étant encore un peu sous le choc. Pourtant, ça ne devait pas être la première mort qu’elle voyait, n’est-ce pas ? Elle se tourna vers lui, le regardant avec un petit sourire triste aux lèvres.
« Ils vont retourner à la nature. Nous allons les enterrer avec leurs compagnons. »
« Iyasminé, princesse, il faut que je vous dise quelque chose. Il y a de fortes chances qu’ils ne trouvent pas la paix car le Noctunoir que nous avons affronté possède leurs âmes. Il … a déjà fait pareil avec mes pokémons. »
« Hein ? Quoi ? Mais mais mais … Comment … Ce n’est pas possible ! Je ne veux pas de cela ! Je veux qu’ils puissent reposer en paix ! »
« Je le ferai princesse … Il faut que j’abatte ce Noctunoir … mais pour cela … Il faut l’empêcher de s’enfuir. Je ne sais pas comment je vais y arriver mais ce n’est pas grave. »
« Je te fais confiance, Kéran. Mais … Je peux quand même les enterrer ? »
Bien sûr que oui. Il hocha la tête positivement et il allait l’aider. De toute façon, Katérina ne s’intéressait plus du tout à lui. C’était … moche … alors autant essayer de penser à autre chose. Il commença à creuser, la Momartik venant l’aider en gelant la terre pour qu’elle soit plus facile à briser.
Une bonne heure plus tard, tous les corps furent enterrés, Sarène s’étant même permise de faire des mini-tombes glacées pour les remercier de ce qu’ils avaient fait. Kéran ne fit que baisser la tête, fermant brièvement les yeux.
Il ne devait plus penser à tout cela. Ce n’était pas bon pour lui, pas du tout même. Pas du tout … Ah … Pourquoi est-ce qu’il se focalisait sur Katérina ? Il y avait surement d’autres femmes dans le monde. Il pouvait surement en trouver une autre.
Mais à quoi est-ce qu’elle pensait exactement ? Pfff … AH ! Qu’est-ce … que Katérina venait faire ? Elle se rapprochait de lui, se plaçant en face avant de le regarder avec interrogation. Elle fronça les sourcils, marmonnant :
« T’as pas l‘air d’être possédé, où elle est ? »
« Elle m’a laissé le contrôle de mon corps. Pourquoi ? Tu as un message à lui donner, Katérina ? » demanda calmement le jeune homme aux cheveux gris.
« Ouais, de plus se rapprocher de toi, ça commence à me gonfler sérieusement. »
Il haussa un sourcil de désapprobation, regardant fixement Katérina. Elle blaguait, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Comment est-ce qu’elle osait dire ça alors qu’elle était toujours accompagnée d’Hodan depuis hier ?
Sans un mot, il passa à côté d’elle, l’ignorant superbement avant de se diriger vers l’Absol. Celui-ci s’apprêtait déjà à partir mais Kéran vint se positionner devant lui, demandant :
« Est-ce que tu comptes nous quitter maintenant ? »
« Je n’ai plus rien à faire ici. Je ne vois pas pourquoi je resterai et … »
« MESSIRE ABSOL ! MESSIRE ABSOL ! » cria une voix féminine, l’Absol répliquant :
« Je m’appelle Zénark. J’ai été baptisé et … »
Il s’arrêta de parler une nouvelle fois, voyant la princesse Iyasminé qui s’avançait vers lui, haletante et un peu essoufflée. Elle se pencha en avant, reprenant sa respiration avant de dire d’une voix un peu coupée :
« Est-ce vrai que vous allez partir maintenant ? Pourquoi cela ? »
« Je suis un pokémon ténébreux. Je n’ai pas à rester avec les humains. Je ne fais que passer dans le coin avant de … »
« Vous ne pouvez pas rester avec nous s’il vous plaît ? Avec vous, ça serait bien plus sûr. »
Les soldats regardèrent la princesse avec effroi. Faire une telle proposition à un pokémon ténébreux ? Etait-elle devenue folle ? Puis les visages parcourus par l’effroi devinrent plus calmes et sereins. En y réfléchissant bien, sans Zénar … Il fallait reconnaître que la princesse serait morte à l’heure qu’il est.
« S’il vous plaît … Veuillez accepter la proposition de la princesse. » dit l’un des soldats, rapidement rejoint par d’autres soldats qui incitaient à ce que l’Absol les accompagne.
« Si je viens avec vous, est-ce que vous allez vous taire ? »
« Je vous le promets, messire Zénark. » répondit la princesse du Dominion Naturel avec un grand sourire, Zénark la fixant pendant quelques secondes.
« Soit … Je veux bien vous accompagner pendant quelques temps. »
Ah ! Voilà tout ! Si on prenait les pokémons ténébreux et les spectres, si on les brossait dans le sens du poil, ils étaient faciles à amadouer ! Néanmoins, il n’allait pas en faire la remarque au pokémon à la corne noire. Il valait mieux ne pas trop le provoquer.
« Tout est bien qui finit bien … on va dire cela. »
Il murmurait cela avec lenteur, posant ses yeux sur Katérina. Celle-ci le regardait avec rage bien que plusieurs mètres les distançaient. Ses bras croisés au niveau de la poitrine, elle semblait réellement prête à le tuer si elle le pouvait.
« … … … Si seulement Hodan pouvait la laisser seule pendant quelques instants. »
Qu’il puisse lui parler au moins. Ne serait-ce que quelques minutes. Qu’ils parlent à cœur ouvert. Qu’ils discutent tous les deux. C’est ça qu’il voulait et rien d’autre ! Pourquoi était-ce aussi compliqué d’obtenir ce si peu de choses ? POURQUOI ?! POURQUOI ?!
Même pendant le reste de la journée, il ne parla à rien, ni personne. Même pas Elyséa … Elyséa qui était muette … Qu’est-ce qui se passait avec elle aussi ? Pfff … Tout était trop compliqué ! Et cette nuit, il allait dormir dans la tente, que ça plaise ou non à Katérina. Mais contrairement à ce qu’il pensait, elle le laissa faire, s’endormant de son côté.
S’endormant de son côté … Tout en l’ignorant. Sauf que lui … ne trouvait pas le sommeil. Il n’y arrivait pas. La raison était simple … très simple. Il ne faisait que regarder Katérina qui dormait paisiblement, très paisiblement. Le pire était qu’elle bougeait durant la nuit et qu’elle gémissait. Il ne devait pas avoir … peur … ne pas s’inquiéter. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il sentait qu’elle était excitée ? Il avait peur … tellement peur maintenant.
« Katérina … Ce qui se passe ici restera ici, n’est-ce pas ? Je sais parfaitement que tu n’as fait que m’amadouer toute la journée pour que j’accepte cela. C’est pourquoi je suis ici et maintenant. Je tiens à te signaler que cela n’a pour but que de me permettre d’apprendre à mieux aimer une femme si un jour, je dois en trouver une qui prendra mon cœur. »
« Ouais, ouais … Et moi, de mon côté, c’est juste pour me venger de Kéran et d’Elyséa. Ils n’avaient pas qu’à faire ça dans mon dos. De même, ça va me permettre de me remettre en forme pour Kéran. Manquerait plus qu’il soit plus doué que moi. Aller, hop ! Dézappe toi ! Par contre … J’espère que ça te dérange pas … ce que tu m’as rajouté. »
Elle était déjà nue, une main cachant sa poitrine, la seconde cachant son sexe de femme. L’homme en face d’elle avait fini par retirer ses vêtements, Katérina poussant un petit sifflement admiratif avant de dire d’une voix un peu gênée :
« Ah ouais … Quand même … Je vais finir par croire que tu as tout ce qu’il faut là où il faut … Comme quoi, vivre parmi les dragons, ça emmène que du bon. »
Et elle … Ne pas être excitée en voyant le corps de l’homme en face d’elle, c’était impossible. Oui … Ça allait être une sacrée leçon, elle le sentait bien. Et tout cela uniquement dans ses rêves, jamais rien de réel. Si Kéran en profitait, pourquoi pas elle ?