Chapitre 20 : Humanité perdue

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Humanité perdue

« Qu’est-ce qui lui arrive ? »

« Je vais bien … je vais bien … laissez-moi … »

Je murmure cela alors que je passe mes tentacules sur mon visage. Je vais mal … je vais très mal mais je peux leur parler. Je regarde autour de moi leurs visages étonnés. Qu’ils me laissent … je vais bien. Je vais bien.

« Je ne peux pas lire dans ses pensées. Comment est-ce possible ? » demande Lania alors qu’ils restent autour de moi, étonnés et un peu apeurés par la suite des évènements.

« Vous ne pouvez plus. Je me sens … bien. Je suis juste un monstre. En tant que monstre, je dois disparaître. Mais ne vous inquiétez pas. Je vais m’occuper de lui. Regardez-moi. Je suis différent non ? Différent de vous non ? »

Je ne sais pas pourquoi je parle comme ça. Pourquoi est-ce que je parle aussi calmement alors qu’il y avait encore quelques minutes, je voulais tout détruire. Je ne sais pas … je me sens mal et vide. Je leur ai demandé de me regarder et j’entends la voix d’Alphonse qui me dit calmement et faiblement :

« Tu n’as plus qu’un œil, Ric. Un gros œil rouge … comme ceux des Noctunoirs. »

« C’est pour cela que vos pouvoirs psychiques ne peuvent plus m’atteindre. Et que même Adomantxys n’a rien pu faire pour m’empêcher de bouger. Ca me semble normal … et logique. Ah … ne vous en faites pas pour moi. »

« Mais ta blessure … » bredouille Céra alors que je me redresse. J’entends un petit cri étonné de la part de Calsidya, Loïc mumurant :

« Ta blessure au ventre n’est plus là ? A la place, tu as du métal bleu … avec des yeux rouges ? On dirait les yeux d’un Archeodong. »

« Ce qui me permet de vous parler. Vous ne comprenez pas ? Je suis un monstre, je resterai toujours un monstre. Remerciez les pouvoirs psychiques de cet Archéodong pour passer outre ma colère. J’y vais … avant qu’ils ne partent. »

Je commence à ramper mais à une vitesse bien plus grande qu’auparavant. Mes pouvoirs psychiques me permettent un déplacement bien plus simple. Mais je sens que les autres me suivent alors qu’en même temps, le sol commence à trembler fortement, comme toute la base. La fusée commence à partir ? Je dois les arrêter ! Mais je ne suis pas stupide ! J’ai entendu Belzak et les autres.

Une fusée est en train de partir à une cinquantaine de mètre de nous. Sauf qu’elle n’est pas seule. Une seconde fusée est là, des scientifiques et des soldats s’affairant déjà à la faire partir pour aller rejoindre celle de Belzak. Sauf qu’ils n’ne auront pas la possibilité. Je les tue sans aucune hésitation, commençant à me diriger vers la fusée avant qu’une voix douce et tendre ne me dise :

« Tu ne comptes quand même pas partir sans nous, n’est-ce pas ? Et désolée, je n’ai pas trouvé de tenue pour toi. »

… … … Je me retourne, voyant mon unique œil qui se pose sur les femmes et les hommes en tenue de cosmonaute. Ils sont tous prêts ? Sauf Loïc ? Celui-ci hausse les épaules, disant :

« Contrairement à Belzak, je ne suis pas vraiment préparé. Néanmoins, même si je ne suis pas le plus pertinent des hommes pour permettre le lancement d’une fusée, j’ai pu apprendre de nombreuses choses pendant que tout le monde se préparait à ce grand voyage. Dommage pour moi, je ne pense pas que je verrai la Terre de l’espace. »

« Fais attention à toi, non ? Tu seras seul dans cet endroit si on te laisse … »

« C’est bien la première fois que tu montres de l’inquiétude pour quelqu’un d’autre depuis que tu es devenu ainsi, Ric. » répond Loïc alors que je m’adressais à lui par la pensée. Je ne trouve pas ça drôle, pas très drôle même.

Je ne lui réponds pas. Je rentre en premier dans la fusée alors que je m’approche de la salle de contrôle. J’utilise mes pouvoirs psychiques pour commencer à préparer le tout. Ce n’est pas vraiment une fusée, ça y ressemble mais l’espace dedans me fait plus penser aux vaisseaux de science-fiction que l’on pouvait apercevoir dans les films à la télévision. C’est étrange mais me dire que c’est la réalité … Mais c’est la réalité. Je suis un monstre, je ne suis plus humain, plus rien du tout. La fusée est parée au décollage, comme je l’entends alors que je reste un peu soucieux pour Loïc. Même si mon visage ne peut plus refléter grand-chose à cause de ma forme, je dois paraître inquiet car Séphyria m’embrasse sur mon œil que j’ai fermé par réflexe. Je l’entends me dire :

« Tu n’as pas remarqué que Roubé et Alphonse sont restés en bas ? Il était hors de question pour eux de laisser Loïc seul. Je suis contente de voir que tu es revenu. »

« Séphyria, je ne reviendrai pas. Ne te fait pas d’illusions. J’ai décidé de tout abandonner. Ca ne sert plus à rien de se battre pour ça. » dis-je par la pensée à elle seule alors qu’elle semble étonnée. Elle voudrait reparler mais je la force à remettre son casque, la fusée commençant maintenant à quitter le sol, tout le monde étant obligé de s’asseoir … sauf moi bien entendu.

Les minutes s’écoulent alors que nous quittons peu à peu l’atmosphère terrestre. J’entends des coups de feu ainsi que des cris autour de moi. La communication avec le sol ? Loïc ? Alphonse ? Quand même pas ? Ils …

« Ric. Nous devons quitter la base, on vous laisse vous occuper de Belzak dans l’espace. Il semblerait que quelques membres de la Triafa sont encore vivants. » dit Roubé alors que peu à peu, les personnes autour de moi retirent leurs tenues de cosmonautes pour être plus libres.

« Co… comment vont Alphonse et Loïc ? »

« Pas si bien que ça. Je n’ai pas réellement la possibilité de les défendre mais maintenant que vous êtes dans l’espace, je vais tenter de les emmener en sé… »

J’ai juste le temps d’entendre le bruit d’une explosion avant des grésillements … puis la communication est coupée ? Je ne préfère pas regarder les personnes autour de moi. Qu’est-ce que j’ai fait ? Comment est-ce que je pourrai nous ramener sur la planète Terre ensuite ? Pourquoi est-ce que j’ai accepté tout ça ? La vengeance m’a emmené aux pires choses. La vengeance m’a dévoré … je ne suis pas qu’un monstre physiquement mais aussi à l’intérieur. Je trouverai le moyen … quitte à perdre tout ce qui me reste de l’ancien Ric. Il n’ a plus de retour en arrière pour moi.

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