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Chapitre 21 : La rage au ventre
« Ça ne devait pas se passer comme ça normalement. »
Je n’aime pas me répéter mais ça ne devait pas se passer comme ça ! PAS DU TOUT ! Pourquoi est-ce que j’ai des morts autour de moi ?! Pourquoi ?! POURQUOI ?! Pourquoi est-ce que ceux qui nous aident meurent les uns après les autres ? Et pourquoi …
« Pourquoi est-ce que ces pokémons à moitié humanisés aident ces enflures ? »
« La majorité sont déjà … endoctrinés de la même façon que les premiers pokémons que tu as rencontrés, Ric. Tu dois t’en rappeler, je pense. »
« … … … Oui, je le sais parfaitement. »
Je le sais parfaitement ! Ca m’énerve ! Ca m’énerve de ne rien pouvoir faire pour aider ces créatures ! Qu’est-ce que je suis sensé faire hein ? Qu’est-ce que je suis sensé faire ?! J’observe les créatures au sol, pestant contre moi-même.
« Les pokémons humanisés … Je n’aime pas ça. Je n’aime pas du tout. PAS DU TOUT ! »
« Je le sais parfaitement, Ric. Je le sais parfaitement. »
« Non ! Tu n’en sais rien, Calsydia ! Tu n’en sais rien du tout ! »
Elle ne peut pas savoir à quel point ça me fait mal. J’ai l’impression de perdre une partie de moi-même. Je ne sais pas pourquoi je pense une telle chose, loin de là mais bon … C’est ainsi et pas autrement. J’ai mon arme en main, visant un pokémon ressemblant à un Reptincel humanisé. D’une balle, il meure, celle-ci s’étant logée dans sa tête.
« Dépêchons-nous. Moins de morts il y aura, mieux c’est. »
C’est tout ce que j’ai à dire pour éviter de perdre le contrôle de moi-même. Je ne sais pas … J’ai l’impression d’être différent à cause de toutes ces morts. Je ne comprends pas, je ne comprends pas du tout. Pourquoi est-ce que je me sens aussi bizarre ? C’est étrange, vraiment étrange mais bon …
« Si j’arrive à mettre la main sur Emairon ou Loïc … Ils le regretteront de leurs vies. »
« Avant que tu ne cherches à le tuer, je veux parler avec Emairon, Ric. »
« PAS LE TEMPS ! Il doit mourir, Séphyria ! Tu ne comprends pas ce qu’il a fait ?! »
« Ce qu’il a fait … Je le sais parfaitement … mais je veux savoir pourquoi. Pourquoi as-t-il fait exactement cela et pas autre chose. Il nous doit des explications. De longues explications … et j’espère pour lui qu’elles seront bonnes. »
Elle peut paraître inquiétante et menaçante, je n’arrive pas à croire à ses paroles. Je n’ai pas la tête à cela, pas du tout même. Je veux juste … en terminer définitivement avec Emairon et Loïc. Je veux retrouver Dyamia. Je ne sais pas … après … Je ne sais pas.
Je ne sais pas du tout … Je ne sais pas ce que je dois faire, je ne sais pas. JE NE SAIS PAS ! Je suis perturbé alors que je marche pour éviter les cadavres au sol ! Voilà ce que je fais actuellement ! J’évite des cadavres ! Voilà tout ! C’est seulement ça et rien d’autre ! Je ne sais même pas où nous allons !
« Séphyria, tu n’as jamais été ici ? Calsidya ? »
« Jamais … Je n’ai pas visité toutes les bases de la Triafa, Ric. » me répond avec lenteur Séphyria. Elle semble exaspérée par ma propre colère. Je devrais me calmer … Je sais que je le devrais … mais je n’y arrive pas
Je ne sais pas quoi faire. Je regarde à gauche et à droite, des couloirs, des portes, soient entrouvertes, soient fermées. Mais du sang partout, des cadavres partout. C’est la seule vision que j’ai de tout cela. Je suis sensé le prendre comment ? Je suis sensé réagir comment ? Je ne sais pas. Je ne sais plus.
« AH ! » crie soudainement Séphyria, s’immobilisant.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui te prend, Séphyria ? » demande-je alors qu’elle semble étonnée, regardant autour d’elle. Sans même m’adresser la parole pour me répondre, elle se dirige vers le couloir de droite, pénétrant dans une pièce fermée … du moins avant qu’elle ne fasse sauter la porte hors de ses gongs. « Je le savais ! »
« Te voilà donc … Séphyria. Je me doutais bien … que tu me trouverais. »
Cette voix … Si calme et neutre … JE SAIS QUI C’EST ! JE SAIS ! Je serre mon arme alors que je vois … Emairon ! IL EST LA ! Calme et tranquille ! Sage et neutre ! Il est là ! Il me fixe de ses yeux rubis avant de murmurer :
« Ric … Tu es aussi présent. C’est donc vrai … que vous vous êtes introduits au sein même d’une des bases les plus importantes de la Triafa. Juste pour récupérer Dyamia. »
« Juste ? C’est cela que tu dis juste ? Est-ce que tu as « juste » tué Lania pour pouvoir être aux côtés de Dyamia ? »
C’est Séphyria qui prend la parole, ses mains devenant aussitôt des serres. Elle n’hésiterait pas, n’est-ce pas ? Je ne me trompe pas. Mais je ne veux pas penser plus longtemps à ça ! JE NE VEUX PAS ! Je tire aussitôt une balle mais celle-ci est stoppée dans les airs, comme si elle venait de percuter un mur invisible.
« Ric … Je sais parfaitement que tu veux me tuer … Tes ondes … Tes émotions … Tes pensées … Tes sentiments. Même si tu n’étais pas amoureux de Lania, l’affection que tu portais à son égard est tellement forte … que lorsque je l’ai tuée, tu as perdu une partie de toi-même. Pourtant, par rapport à la durée totale de ton existence, elle n’a parcouru ta vie que très brièvement. N’est-ce pas ? Ou alors, je me trompe. »
« … … … Tu te fous de ma gueule, n’est-ce pas ? TU OSES ME POSER CE GENRE DE QUESTIONS ?! » hurle-je avant de commencer à tirer toutes les balles de mon pistolet, même quand celui-ci n’est plus chargé. Toutes les balles sont stoppées.
« Je ne me moques pas de toi, pardon. Mais ce qui devait être fait … est fait. »
Ce qui devait être fait … devait être fait. C’était ainsi et pas autrement. Pas autrement. AH ! Il pousse un hurlement de douleur alors que je le regarde un peu avec étonnement. Il pose une main sur son front, gémissant et criant ensuite.
« Tu crois que tout cela va m’apitoyer ? TU CROIS QUE JE VAIS ME PLAINDRE ?! »
« Emairon ? Est-ce que tu regrettes ce que tu as fait ? »
Ce fut Séphyria qui vient poser cette question. Moi-même, je ne l’aurai pas posée. Je ne peux pas la poser ! Ah … Ah … Ah … Deux bras se placent autour de moi, Calsidya me serrant contre elle, dans mon dos, me soufflant :
« Respire un bon coup, Ric ! Ca ne sert à rien de t’emporter. »
« Lâche-moi ! Je n’ai pas besoin de tes conseils ! C’est cet homme qui a tué Lania ! Ce monstre ! Lania l’aimait ! Lania l’aimait comme une folle ! Elle le considérait comme son prince charmant ! Son chevalier servant ! Comme l’homme de sa vie ! Ca n’existait que dans les contes le fait qu’une Gardevoir aime un Gallame ! ET LUI … LUI ! LUI A TOUT BRISE ! COMME CA EN UN INSTANT ! »
J’enrage, je tente de me débattre alors que je sanglote. Je ne peux pas lui pardonner ça ! Je ne peux pas lui pardonner ça ! Même si lui aussi commence à pleurer !