Chapitre 21 : Révélation au monde

ShiroiRyu
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Troisième partie : Perdre sa raison de vivre

Chapitre 21 : Révélation au monde

«Que dis-tu, Holikan ? Répète donc voir, mes oreilles semblent m’abandonner. »

« Je suis désolé de me répéter, roi Théor mais je ne peux épouser votre fille malheureusement et dans de telles conditions. Je suis au regret de vous annoncer que cela m’est impossible maintenant et pour une bonne et unique raison : la femme à mes côtés. »

La femme à ses côtés ? Le Yanmega, les nobles et les soldats posèrent leurs yeux sur la Drascore, celle-ci restant imperturbable bien qu’elle avait un petit sourire aux lèvres.

« Tu préfères donc abandonner le futur trône ? »

« Si je n’éprouve aucun sentiment amoureux envers la princesse Terria, je ne veux pas que la future génération de monarque soit basée sur une relation sans aucune fondation amoureuse. »

« Je ne peux rien faire pour contredire ton choix. Je ne vais pas forcer un homme à épouser ma fille s’il ne l’aime pas. Tu as ma bénédiction pour cette relation, Holikan et bien que tu ne seras jamais monarque, cela ne veut pas dire que je ne veux pas t’avoir à ses côtés quand ma fille deviendra la future reine de ce royaume. »

« Bien entendu, roi Théor. Si vous voulez bien m’excuser, il est maintenant temps pour moi de répondre à d’autres obligations plus personnelles. »

Le roi hocha la tête positivement tandis qu’Holikan quittait la salle du trône, tenant la main d’Olistar dans la sienne. Un profond soupir de soulagement se fit entendre, quelques têtes se tournant vers la princesse sauf celle du roi qui restait perturbé par cette nouvelle.

Lui ? Le Coconfort ? Il était tout simplement resté debout, comme les autres soldats. Holikan n’était plus alors un problème. Il fallait s’en douter mais maintenant … Il pouvait être un peu soulagé par tout ça. Il allait … non … Il ne fallait pas rêver. On ne reconnaîtrait jamais … ses sentiments envers la princesse Terria. D’ailleurs, celle-ci avait posé son regard sur lui avant qu’il ne détourne la tête en rougissant. Ce qui s’était passé hier … Il valait mieux l’oublier car sinon, cela reviendrait à se faire souffrir.

« Roi Théor, qu’allez-vous donc faire maintenant ? » demanda l’un des nobles.

« Quoi donc ? Faire quoi ? A quel sujet ? De quoi est-ce que vous parlez ? »

« Au sujet de votre fille. Maintenant que son prétendant n’est plus présent, que comptais-vous faire ? Un tournoi pour la main de votre fille ? »

« Je ne sais pas … Je n’y ai pas encore réfléchit. Je suis sous le choc de cette nouvelle. Je préfère attendre et patienter, je ne peux faire que cela par rapport aux événements. »

Tant mieux alors ! L’Apireine exultait de joie alors qu’Earnos restait de marbre. Il ne devait pas montrer qu’il était heureux. Ça ne se faisait pas. Surtout pas en de pareilles circonstances. Mais bon, il était un peu content d’apprendre cela quand même, il le reconnaissait. Ah … Il était aussi heureux pour Olistar et Holikan.

« Personne à gauche, personne à droite. » murmura une voix féminine.

« Terria, je ne pense pas que ça soit une bonne idée de … » commença à dire Earnos avant de se retrouver plongé dans un profond mutisme, les lèvres de Terria se collant sur les siennes en un profond et long baiser de plusieurs secondes. Finalement, elle les retira, remettant correctement ses cheveux blonds avant de dire d’une voix enjouée :

« Tu as entendu, Earnos ? Olistar et Holikan ! C’est une très bonne nouvelle non ? Vraiment très bonne, je trouve. Je suis contente pour eux deux. »

« Oui, bien entendu, je veux bien te croire que tu es heureuse … Bien sûr. »

« Hum ! Tu n’as pas l’air de l’être. Personne à droite, personne à gauche, personne derrière nous. » reprit la princesse avant d’embrasser une nouvelle fois Earnos.

NON ! Il ne fallait pas faire ça ! Il la repoussa légèrement en arrière, stoppant le baiser bien que lui-même aurait voulu le continuer lui aussi. Il la regarda avec un peu de colère.

« Princesse Terria, stoppez-ça maintenant. Retournez d’où vous venez, je vais moi-même aller m’entraîner de mon côté. Veuillez ne pas m’importuner ! »

« Oh … Bien entendu, je suis désolée, Earnos. J’espère que tu vas bientôt te considérer comme un Dardargnan. Tu l’es déjà depuis bien longtemps même si tu n’y crois pas. »

Il haussa les épaules pour dire que tout cela le rendait complètement indifférent alors qu’il était temps pour eux de se séparer. Elle avait encore réussi à l’emmener dans un coin, il n’arrivait pas à y croire ! Purée, si ça se découvrait, il pouvait dire adieu à la vie car oui, il était impossible pour eux deux de s’aimer. Il n’avait que cette pensée en tête et aucune autre. Comment penser autrement alors que le roi cherchait un insecte fort pour sa fille hein ? Ce n’était pas avec lui qu’elle serait protégée, loin de là.

« Tiens ? Tu as pu rentrer, Earnos ? »

« J’ai eu l’autorisation. Il faut dire que mon corps n’est pas encore parfaitement remis de tout ce qui s’est passé. Ça ne fait que quelques jours. J’ai essayé de m’entraîner mais je n’y suis pas arrivé malheureusement. Pfff … »

Il était retourné à la boutique de fleurs, là où sa mère travaillait avec sa fille. Il poussa un profond soupir déboussolé avant de s’installer sur une chaise.

« Tu as l’air vraiment exténué. Ne te force pas si tu es blessé hein ? Par contre, qu’est-ce que c’est que ces cheveux blonds ? » demanda sa mère en se rapprochant de lui.

« Les miens peut-être ? J’ai les cheveux blonds, maman. » ironisa l’adolescent en haussant les épaules avant de signaler qu’il allait dans sa chambre. Il passa à côté de la Coxyclaque, celle-ci prenant un long fil doré entre les doigts avant de poser un regard interrogateur sur son fils. Est-ce que ce dernier ne serait-il pas en train de cacher quelque chose ?

Les journées passèrent et certains insectes nobles comptaient maintenant fleurette à la princesse Apireine. Sans être exceptionnellement jaloux, l’adolescent aux cheveux blonds n’appréciait guère que ces personnes s’accaparent Terria. Pourtant, il restait à distance respectable d’elle car ce n’était pas son devoir de se mêler de ce genre de choses.

« Earnos ! Tu attends quoi pour venir me frayer un chemin ? »

Hum ? La princesse venait de s’exprimer en sa direction, tendant la main vers les airs pour bien montrer qu’elle avait besoin d’aide. Ah … C’était bien l’un des rares moments où il était plus qu’utile. Il s’approcha de la cour autour de l’Apireine, n’hésitant pas à pousser de l’épaule les prétendants tout en déclarant.

« La princesse Terria aimerait bien être tranquille. Elle est ravie que vous lui accordiez une certaine attention mais trop, c’est trop. » déclara le futur Dardargnan.

« Et c’est quand même gênant que vous m’entouriez tous. J’ai besoin de souffler aussi ! »

Elle se laissait extirper de tout ce beau monde par Earnos, celui-ci marchant à côté d’elle alors qu’ils se dirigeaient à nouveau vers les couloirs qui menaient à la chambre de la princesse. Comme il était son chevalier et qu’Holikan devait maintenant s’occuper aussi d’Olistar, ils étaient seuls pendant le trajet, passant à côté de quelques soldats. Finalement, elle murmura à voix basse et faiblement :

« Dis … Earnos, tu n’es pas un peu jaloux du monde qui m’entoure ? »

« Pas le moins du monde, Terria. Je te l’avais déjà signalé : il vaut mieux trouver un insecte fort et puissant pour toi. »

« C’est exact, jeune Earnos. Merci de mettre un peu de plomb dans la cervelle de ma fille ! » déclara une voix derrière eux, les faisant sursauter.
Heureusement qu’ils ne se tenaient pas la main car ils se trouvaient maintenant en face du roi. Celui-ci, ses yeux rubis posés sur sa fille et son chevalier, les regardaient pendant quelques instants avant de soupirer à son tour.

« Terria, tu es quand même priée de ne pas rejeter chaque insecte qui vient te faire la cour. L’un d’entre eux sera ton potentiel futur mari. Ces insectes sont pour la plupart très forts. »

« Oui … Père … Mais je n’ai pas encore la tête à cela. » marmonna Terria, visiblement un peu irritée de ne pas pouvoir passer plus de temps avec Earnos.

« Earnos, je te fais confiance pour la convaincre. Maintenant qu’Holikan passe des vacances avec cette Drascore nommée Olistar, tu es le seul qui soit chargé de protéger Terria. Ah ! Quel gâchis … Pourtant, il avait du potentiel, beaucoup de potentiel … »

Le roi s’en alla, laissant seuls les deux adolescents. Il ne fallait pas se faire d’illusions à ce sujet, loin de là même. Le roi n’accepterait jamais qu’il puisse aimer Terria et inversement. Il emmena la princesse dans sa chambre sans un mot, celle-ci tendant ses lèvres discrètement. Il posa un doigt sur ces dernières, la repoussant faiblement avant de la laisser seule.

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