Chapitre 22 : Agression préméditée

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Agression préméditée

« Qu’est-ce que tu fais aussi tard dans la nuit, dehors ? »

« Je ne fais que me promener, ne vous inquiétz donc guère à ce sujet. »

Voilà qu’il s’adressait aux gardes du palais, toujours aussi suspicieux dès qu’il avait fait un mouvement hors de sa chambre en pleine soirée. Il s’éloigna d’eux, finissant par attendre qu’ils ne soient plus visibles avant de grimper au sommet d’une colonne. Rapidement, avec vivacité, il venait sautiller de colonne en colonne.

« Il vaut mieux faire une petite balade de temps en temps. »

Surtout pour oublier ce qu’il avait appris cette nuit. Il n’avait pas réussi à trouver le sommeil. Tout cela le perturbait tellement. Il prit une profonde respiration, finissant alors par quitter le château, un bref regard derrière lui. Voilà, il était maintenant dans les ruelles.

« Voyons voir ce qu vaut la vie dans le royaume pendant la nuit. »

Ce n’était pas la première fois qu’il s’amusait à faire cela mais d’ailleurs, il n’éprouvait aucun plaisir. C’était simplement qu’il préférait pouvoir se promener, pour penser à autre chose. Pourquoi est-ce que la reine avait dit cela ? Qu’Earnos était comme son propre fils ?

« Pourquoi ? Pourquoi ? On ne prononce pas ces paroles à la légère ! Pas de la part d’une reine ! Je sais qu’il est spécial ! Mais à ce point ? Pourquoi dire ça ? POURQUOI ? »

Pourquoi est-ce qu’il fallait ça maintenant ? Tout se passait correctement mais il avait l’impression que tout … venait de chavirer. Ce n’était pas un simple secret sans aucune importance. Si la princesse Terria apprenait cela, qu’est-ce qui se passerait ? Et le roi ? Et tout le reste ? Alors ? Comment faire exactement ? Comment ?

« Non, ce n’est pas bon, je n’arrive pas à me concentrer. »

Se concentrer à quoi ? Il ne sait pas lui-même. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il finit par atterrir au sommet d’un toit. Ce fameux toit qui lui permettait d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur tout le royaume … non, c’était légèrement exagéré.

« Tiens, qu’est-ce qui se passe par là ? »

Difficile d’ignorer quand tout un petit groupe de cinq personnes se déplacent avec vélocité pour être sûres de ne pas être vues. Malheureusement pour elles, il faudra bien faire plus pour espérer lui échapper. Le garçon aux cheveux violets, il se déplaçait avec la même vitesse mais encore plus discrètement. C’est aussi simple que ça ?

« Qu’est-ce qu’ils manigancent ceux là ? »

Ce n’était pas vraiment une bonne chose. S’ils avaient besoin de se cacher, c’est qu’ils allaient accomplir un acte qui n’était pas toléré. Hein ? Où est-ce qu’ils sont ? Il a réussi à les perdre de vue ? C’est étrange ! Il était sûr et certain d’avoir réussi à les poursuivre, pourquoi est-ce que ce n’était pas le cas ? Comment était-ce possible ?

« Il vaut mieux que je rentre, ce n’est pas ma journée. »

Rapidement, il retourna au château, finissant par arriver dans sa chambre sans encombre. Avec tout ce qui s’était produit, il sombra ENFIN dans le sommeil, celui-ci restant perturbé à cause de la présence d’Earnos. Spécial … comme un fils.


Le lendemain matin, il remarqua que la reine Seiry n’était plus là. Comment ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Lorsqu’il interrogea la princesse, celle-ci haussa les épaules, ne comprenant pas du tout de son côté. Elle arriva rapidement dans la salle du trône, questionnant alors son père :

« Papa ! Papa ! Maman, où qu’elle est s’il te plaît ? Je ne la vois plus ! »

« Nous n’avons pas voulu te prévenir, Terria, mais ta mère est partie en expédition pour rejoindre le clan des Rapions et des Drascores. Bien que je ne tolère guère cela et que j’ai voulu refuser depuis longtemps, elle ne m’a pas écouté. »

Le roi poussa un soupir, visiblement désabusé par cette nouvelle. Il tenait fermement à sa femme et ne voulait pas qu’elle soit en danger. Ce n’était pas la première fois qu’il exprimait son refus envers la reine mais généralement, elle ne l’écoutait pas.

« Mais est-ce qu’elle accompagnée, roi Tanator ? »

« Bien entendu ! Comment est-ce qu’il pourrait en être autrement ? Je ne vais pas laisser ma femme aller seule dans un tel endroit ! Surtout pour rencontrer des gens de ton espèce. »

Le Rapion accusa le coup. Là encore, ce n’était pas récent, le fait que le roi Tanator détestait cordialement les espèces d’insectes qui vivaient hors du royaume. Mais bon, il ne devait pas en tenir compte car la reine était un ange.

« Bref, des gardes protègent ta mère, ma fille. Tu n’as pas à t’inquiéter. »

« Alors fais pareil, papa, d’accord ? » s’exclama la princesse aux cheveux couleur d’or, le roi souriant tendrement envers la jeune fille, tendant ses bras. Elle sauta dans ces derniers, rigolant doucement tandis qu’Olistar observait cela.


Le roi Tanator n’était pas un homme mauvais ou cruel. Malgré son animosité apparente envers les races « dissidentes » comme il les appelait, il n’avait rien d’un tyran. L’amour qu’il exprimait envers sa femme et sa fille était des plus sincères. De même, ses amis pouvaient compter sur son aide si cela s’avérait nécessaire. Néanmoins, c’était un roi-Yanmega, l’un des insectes les plus puissants dans le royaume. Et tant que tel, il avait fait alors la guerre dans le passé, ce qui expliquait son caractère envers certaines races.

« ROI TANATOR ! ROI TANATOR ! »

Un soldat arrive à toute allure dans la pièce, haletant et visiblement choqué. Le roi déposa sa fille sur le sol, se levant de son trône avant de s’exclamer :

« Que se passe t-il ? Qu’est-ce qui vous prend de rentrer dans la salle du trône de la sorte ? »

« La … LA REINE SEIRY ! Elle est en danger ! Elle a été attaquée ! »

« QUOI ?! Qu’est-ce que vous venez de dire ? Que tous les soldats du château se mettent en route ! Quant à vous, comment avez vous osé l’abandonner ?! »

Le roi avait perdu presque aussitôt son sourire alors qu’il venait d’apprendre une terrible nouvelle. La princesse elle-même était comme choquée, Olistar se présentant à ses côtés avant de murmurer d’une voix calme :

« Ne vous en faites pas, princesse, si le soldat est là, c’est que votre mère, la reine Seiry, n’est pas réellement en danger. Mais nous devrions suivre le roi. »

« Ou … Oui ! Mais si c’est vraiment ? Enfin, si elle est vraiment … »

« Mais non, ne vous faites donc pas de soucis à ce sujet. » vint dire encore une fois Olistar bien qu’il n’était guère lui-même rassuré par tout cela, loin de là.

« Si tu le dis, Olistar mais … il faut alors se dépêcher avant que mon père ne nous autorise plus à l’accompagner. Je veux voir maman et vite ! »

Il était vrai. Elle avait totalement raison. S’ils ne se dépêchaient pas, il était sûr et certain que le roi refuserait qu’ils viennent avec lui. Mais une chose dont il était incertain, c’était bien entendu de l’état de la reine. Il avait voulut éviter d’apeurer la princesse mais si la reine avait été attaquée … Non ! Il valait mieux ne pas réfléchir de la sorte !

« Allons, allons, il n’y a pas tant que cela à s’en faire. »

« NON ! Tu as été blessée ! Regarde donc dans quel état est-ce que tu te trouves ! »

« Mon amour, ne vous souciez donc guère de ces rares blessures. Je vous rappelle que j’avais quelques Apitrinis à mes côtés. Et vous savez comment ils sont. Je n’étais pas en danger, malgré tout ce que vous pensiez. Bien entendu, je ne pensais pas me faire attaquer mais cela n’est pas de la faute de l’un d’entre nous. »

« Où sont les coupables ? Avez-vous gardé quelques prisonniers ? L’interrogatoire que je leurs promets vas les marquer à vie et … »

« Allons, que vous ai-je dit ? J’étais accompagnée par quelques Apitrinis. »

La reine Seiry continuait de rassurer son mari, quelques éraflures au visage et sur le corps alors que les Apitrinis à côté d’elle restaient sur leurs gardes. C’était la première fois que la jeune fille les voyait ainsi, pensant toujours qu’ils n’étaient que de simples domestiques.

« Ils font un peu peur quand même. Oh … Euh … Maman ? »

« Oh ? Que fais-tu donc ici, Terria ? Je ne pensais pas que ton père t’aurait autorisée à venir me voir mais ne t’en fait pas, maman va bien. »

« Oui mais … si c’était pas le cas, snif ? C’est qui les vilains qui ont fait ça ? »

« Ils ne sont plus là, tu n’as pas à t’inquiéter, Terria. Olistar ? Est-ce que tu peux t’en occuper s’il te plaît ? Cela serait vraiment très sympathique de part, je dois le reconnaître. »

« Je vais le faire tout de suite, reine Seiry. Princesse Terria, si vous voulez bien m’accompagner, il faut que votre mère se repose. »

« Mais je ne veux pas ! Maman va avoir besoin de moi ! Maman, dis à Olistar que … »

« S’il te plaît, Terria, écoutes donc Olistar. » soupira la reine avant de disparaître aux côtés des Apitrinis et du roi, tous l’emmenant ailleurs pour obtenir quelques soins.
Olistar commença à tapoter doucement le dos de la jeune fille aux cheveux blonds, celle-ci s’étant mise à sangloter. Bien entendu que ce n’était pas plaisant, bien entendu que cette nouvelle … n’était pas rassurante. Mais surtout, lui-même était en train de raccorder tout dans son cerveau. Les personnes d’hier ? Est-ce qu’elles étaient responsables de cet attentat ? Si tel était le cas, c’était alors de sa faute.

« Cela ne se reproduira plus, je vous le promets, Terria. »

« Hein ? Euh … De quoi, Olistar ? Snif … Tu me promets que ma maman ne sera plus en danger, c’est bien ça ? Mais et euh … »

« Pas uniquement elle mais vous aussi. »

Et pour cela, ses soirées allaient être bien courtes dorénavant. Il n’allait pas pouvoir souffler un instant mais il était hors de question de rester là, les bras croisés sans rien faire.

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