Chapitre 22 : Eloignement

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Eloignement

« Voilà. Je ne sais pas si vous comptez vraiment dormir en ville aujourd’hui mais pour mon cas, ça ne sera pas possible. Je vais plutôt me préparer dehors. »

« Comme tu veux, y a une raison à ça ? Ou alors, c’est juste parce que tu n’es pas franchement motivé, Réxéros ? » demanda Cator alors qu’ils étaient arrivés à l’intérieur d’une ville de taille moyenne. Oh, si on retirait un quart ou un tiers des habitations, cela ressemblait plus à un village mais vu que les maisons étaient en brique et non en bois comme les quelques fortifications, il valait mieux garder le terme de ville.

« Ce n’est pas une ville dont ma famille est responsable. Je préfère jouer la sécurité de mon côté. A vous de voir si vous voulez faire de même. On fait juste nos achats, peut-être de quoi nous soigner et on repart aussitôt. »

« Ça me semble être la meilleure des possibilités, Réxéros. Mouais. Mais fais attention à pas faire le petit chef, non plus hein ? Je te rappelles que si on en est là, c’est grâce à Cator qui a réussi à nous emmener jusqu’à cette ville. » déclara Vélisa après quelques instants.

« Ouais, ouais, Vélisa. Je l’ai pas oublié. Merci Cator pour le chemin, c’est sympathique de ta part, vraiment très sympathique. Au moins, nous sommes sûrs de ne pas nous perdre maintenant, c’est une bonne chose. Bon, vous en pensez quoi vous autres ? »

« Hey, Réxéros. Pas de ouais ouais avec moi hein ? Je te rappelles qui c’est qui achète tout ce que ta famille ramène ? C’est la famille de l’Avidité »

Réxéros vint se confondre en excuses après les propos de Vélisa. Depuis qu’ils étaient en ville, ils étaient les deux à prendre principalement la parole. Tant mieux puisque les autres n’avaient aucune motivation à cela. Zéran regardait Agléa, celle-ci ne disant rien. Il en était de même avec Klork qui était vraiment étrange depuis cette nuit. Il avait espéré pouvoir lui parler un peu plus mais le félémon cherchait toujours à converser avec autrui … comme il s’était en train de le fuir ou de s’éloigner. Etait-ce à cause des cicatrices ? Peut-être qu’il ne devait pas les voir et que Klork lui en voulait pour cette raison ?

Non, il y avait sûrement le fait qu’il l’avait vu aussi dans une position de faiblesse. Klork n’était pas invincible, loin de là. Son corps n’était pas parfait et ne pouvait donc pas forcément supporter toutes les attaques que les ennemis lui lançaient. Mais était-ce une raison pour l’ignorer complètement ? Comme un malpropre ?

« Zéran, est-ce que tu veux m’accompagner comme la dernière fois ? »

« Tu veux plutôt dire : Est-ce que tu veux bien dépenser ton argent pour moi ? » déclara le félémon à la chevelure blonde, faisant un faible sourire qu’Agléa lui rendit aussitôt.

« Pas du tout. Pas cette fois malheureusement ! J’ai aussi de l’argent hein ? Mais après, si tu veux m’offrir quelque chose, je ne dirais pas non. Ca serait malpoli de ma part que de refuser, tu comprends ce que je veux dire par là ? »

« Je comprends très bien, ne t’en fait pas. Allons-y. Nous nous retrouvons où alors ? » termina de demander Zéran, regardant brièvement Klork comme pour voir s’il se décidait à parler.

Aucune réponse de sa part. A quoi est-ce qu’il s’attendait réellement ? A ce que le félémon accepte et veuille bien les accompagner ? C’était tout simplement impossible. Ah … Malgré tout, il fit un sourire de circonstances à Agléa alors qu’ils partaient tous les deux de leur côté. Quand ils furent assez éloignés, Réxéros marmonna :

« Je vous jure, ils sont toujours collés l’un à l’autre. C’est bien ça les félémones de la Débauche. Dès que cela met le grappin sur un homme, elles ne le lâchent plus. »

« Bah … Je savais bien que Zéran était quelqu’un de faible. Il a prétendu qu’il lui tiendrait tête et hop, dès les premiers jours, il lui est tombé entre les pattes. » continua Vélisa.

« Je crois qu’Agléa apprécie vraiment Zéran, vous ne croyez pas ? Je sais que les membres de la famille de la Débauche sont considérés comme des manipulateurs mais dans ce cas … »

« Cator, t’es vraiment trop crédule et gentil. Ca se voit parfaitement qu’elle veut avoir des avantages en restant avec lui. Comme à chaque fois, c’est la famille de la Vanité qui a gagné depuis des siècles, elle veut simplement que sa famille se fasse bien voir au cas où il finirait par devenir le prochain monarque. Sauf que ça ne sera pas possible … Je suis sûr et certaine que l’un des deux est responsable de cette attaque de célestiens sur nous. » termina de suggérer Réxéros, Cator ouvrant la bouche sans qu’aucun mot n’en sorte. Silesti avait fini par ouvrir un œil brun, inquisiteur, le posant sur Réxéros tandis que Klork ne disait aucun mot.

« Euh … C’est une grave accusation, Réxéros. Zéran n’a pas l’air assez malin pour faire ça. »

« Et pourtant, qui te dit que ce n’est pas un piège de sa part ? Il se fait passer pour ce qu’il n’est pas ! Comme Agléa. Tu ne trouves pas ça bizarre qu’un membre de la famille de la Vanité ne soit pas prétentieux et orgueilleux comme ils le sont tous ? »

« Justement, ce n’est peut-être pas son cas non ? Pourquoi juger de la sorte alors que nous n’en savons rien ? Je préfère lui laisser une chance, Réxéros. Vélisa ? »

« Même si Réxéros fait un peu de zèle par rapport à ses suppositions, je suis toute aussi suspicieuse à ce sujet. Zéran est assez lunatique comme candidat. Des fois, il parle trop, des fois, il semble nous faire la tête. La preuve, Klork et lui ne se sont pas adressés la parole ou presque depuis l’attaque des célestiens. Qu’est-ce que tu en dis, Klork ? »

« Ne me mêlez pas à ça. J’ai mes raisons d’agir de la sorte. » rétorqua Klork, émettant un grognement comme pour bien signaler que la tournure de la discussion ne lui plaisait guère, loin de là et que si cela continuait, ça pouvait très vite dégénérer.

« Bien entendu, la preuve, si ce n’est pas lui, c’est toi. Bref … Cator, tu sais ce que l’on en pense. Silesti, tu as un avis à formuler par rapport à tout ça ? »

« Je suis … fatiguée de vous écouter. J’ai juste envie de dormir, rien de plus, rien de moins. Hmm … Je vais plutôt aller … errer dans les ruelles plutôt que de vous écouter. »

« Silesti, je t’accompagne. Je crois que cela me fera du bien, l’air est un peu nauséabond par ici. Cator, choisis mieux tes compagnons. » vint dire Klork avant de se mettre à suivre Silesti, celle-ci flottant en direction d’une ruelle voisine, les deux félémons disparaissant.

« Tsss … Ne les écoutes pas, Cator. Comme quoi, peut-être que l’on s’est trompés dans le fond. Il vaudrait mieux surveiller Klork. »

« Je crois que tout le monde est à cran, Réxéros. Il faudrait plutôt que chacun se calme et patiente un peu car cela va dégénérer en un conflit dont personne ne veut. » dit Cator.

« Est-ce que tu te mets avec l’un d’entre eux, Cator ? Nous sommes tous les trois ceux qui dirigent ce groupe. Klork n’est que le bras armé du groupe, Silesti ne fait que manger et dormir. Agléa est toujours accrochée à Zéran sans se préoccuper du groupe tandis que Zéran est complètement perdu et déconnecté de ce qui se passe autour de lui. Nous sommes tous les trois ceux qui emmènent ce groupe à destination. »

C’est vrai que Vélisa avait raison mais ça ne changeait en rien la situation. Ils ne pouvaient pas se mettre à juger tout le monde comme si de rien n’était. Le félémon un peu boudiné hocha la tête, bien décidé à suivre Réxéros et Vélisa malgré les paroles de cette dernière. Le groupe était tout simplement en train de se désagréger.

« Alors, Zéran ! Qu’est-ce que tu en dis de ça ? Tu crois que de la charcuterie irait bien ? »

« Elle coûte quand même assez cher, non ? On ne devrait pas faire trop de dépenses. Mais en même temps, là, nous n’avons pas de réduction et c’est dommage … Mais on ne peut rien y faire. C’est ainsi et pas autrement. » soupira Zéran en haussant les épaules.

« Peut-être que si on se fait passer pour un couple, on aurait une réduction ? Tu veux que l’on essaye ? Je suis certaine que ça marcherait ! »

Tsss ! C’était donc pour ça qu’elle voulait qu’il vienne hein ? Pour qu’elle puisse l’utiliser à sa guise ? Pourtant, comme auparavant, ça ne le dérangeait pas … mais non. Ils n’allaient pas se faire passer pour un couple comme elle le désirait. Dommage pour elle hein ? Elle fit une petite mine boudeuse avant de pourtant se loger contre lui, murmurant :

« Bon et bien … On ne va pas utiliser cet atout ou les miens à notre avantage mais ça n’empêchera pas que les gens se poseront des questions. »

« Un jour, il faudra vraiment m’expliquer ce qu’une félémone comme toi peut me trouver de si particulier alors que d’autres sont bien mieux. »

« Tu n’en as vraiment aucune idée ? C’est vrai que … Oui. Ce n’est pas bien grave. J’imagine qu’avec le temps, tu comprendras par toi-même. Patience est mère de toutes les vertus. »

De bien sages paroles qui provenaient d’une félémone qui avait tout de l’opposé. D’ailleurs, les regards jaloux des félémons comme des félémones envers l’un ou autre, il ne savait pas trop pourquoi mais il en avait une certaine pointe de fierté. Pourtant, il n’était pas du genre à considérer Agléa comme un simple objet.

Hum … Sincèrement, il … ah … C’était franchement compliqué. Il voulait avoir AUCUNE confiance envers les autres, surtout avec cette agression. Mais à côté, il avait l’impression de trahir ses propres convictions et son père en voulant à tout prix être en paix avec Klork et Agléa. Les autres, c’était bien moins important. Comment pouvait-il se sortir de là ?

« En fin de compte, nous n’avons pas tellement de courses à faire, non ? »

« Je ne crois pas, Agléa. Et puis, c’est pas à moi de te le dire. Je te rappelle que je ne fais que t’accompagner, rien de plus. Je ne sais pas où tu m’emmène réellement hein ? »

« Peut-être que c’était un piège et que tu es tombé dedans ? Je voulais peut-être juste t’inciter à passer plus de temps avec moi sans que tu ne t’en rendes compte ? »

« Expliquer son piège, ça rend tout de suite ce dernier bien moins impressionnant, tu le sais, Agléa ? Enfin bon … Je vois ce que tu voulais faire et ça ne me dérange pas vraiment. Nous devrions alors nous mettre en route pour retrouver les autres. »

Non non. Maintenant qu’elle lui avait parfaitement expliqué pourquoi elle lui avait proposé de venir, il était tout simplement hors de question qu’il s’échappe une nouvelle fois. Voilà que maintenant, le jeune félémon se laissait traîner dans les ruelles, sans pour autant montrer un désarroi ou autre. Il ne semblait pas être plus embêté que ça par la situation.

« Dis … Qu’est-ce que tu trouves de si bien chez Klork, Zéran ? »

« Ce que je trouve de si bien ? Dis comme ça, ta formulation est un peu étrange, tu sais ? »

« Je le sais parfaitement mais ça ne me dérange pas. Je voulais juste … savoir pourquoi tu cherches autant à te lier d’amitié avec lui ? Il est vraiment bizarre hein ? Attention, je ne le trouve pas méchant ou autre, simplement, je ne comprends pas ce qu’il a de si bien. »

« Tout simplement qu’il est le premier félémon a avoir pris la peine de me parler lorsque vous êtes tous venus vous présenter devant mon père. Si on rajoute le fait qu’il a passé tout un mois à m’entraîner pour que je paraisses pas ridicule devant mon père et que je sois choisis en tant que candidat de la Vanité, voilà tout. »

« En fait, tu n’es pas ami avec lui, tu te sens juste redevable de tout ce qu’il a fait pour toi. »

… … … Quand elle s’exprimait ainsi, elle n’avait pas tort. Pourtant, il cherchait une raison valide à tout ça. Comment dénier la vérité ? Comment … prétendre que c’était un peu plus que ça ? Pourquoi est-ce qu’il le ferait d’ailleurs ? Qu’est-ce qui l’inciterait à penser de la sorte ? Pourquoi ? Pourquoi … ça et pas autrement ? Pourquoi ?

« Je … crois que l’on ferait mieux de retourner voir les autres, Agléa. » finit-il par dire alors qu’elle poussait un petit gémissement de douleur en lui disant qu’il lui faisait mal.

« Qu’est-ce qui te prend ? Est-ce que je t’ai mis en colère, Zéran ? Si c’est le cas, je m’excuse mais tu n’es pas obligé de serrer aussi fortement hein ? »

« Ce n’est pas voulu … Je veux juste que l’on aille retrouver les autres et vite … »

Ce n’était pas une raison pour serrer aussi fortement sa main. Elle la retira, le prenant par le bras tout en le regardant d’un air un peu contrarié. Maintenant, il se calmait, d’accord ? Elle avait compris pourquoi il faisait ça mais ça ne servait à rien de faire du zèle inutile. Ils allaient s’y rendre, c’est tout. Et il allait discuter autant qu’il le désire.

« Vous voilà déjà de retour ? Vous avez fait vite … »

« Zéran était pressé de retourner parmi vous. De toute façon, dans le fond, je n’ai fait que quelques courses des plus basiques, rien de plus. »

Agléa avait finit par relâcher le bras de Zéran, présentant le sac qu’elle portait sur son dos C’était toujours assez étrange en la regardant de voir un tel objet avec une tenue comme la sienne. Néanmoins, le félémon aux cheveux blonds ne fit aucune remarque, son regard rubis posé sur Klork, toujours en retrait … et énervé ?

« Vous avez réussi à vous occuper de votre côté ? » demanda t-il, Réxéros lui répondant :

« Silesti et Klork sont revenus avant vous bien qu’ils soient partis après vous. Ils avaient aussi visiblement une course à faire. C’était même étrange que Silesti soit celle qui soit partie en première mais on dirait que pour se nourrir, elle n’avait pas vraiment le choix, hahaha. »

« Et Klork a accepté de la suivre ? Enfin, il s’est proposé ? Silesti ne fut pas trop difficile à supporter, Klork ? » demanda Zéran après les propos de Rexéros, le félémon en armure rouge émettant un simple grognement de mécontentement avant de dire :

« Pas de soucis avec elle, pas du tout. Il n’y avait pas à s’en faire. »

« Tant … mieux. Silesti, tu as trouvé de quoi manger ou te rassasier ? Ou enfin cuisiner ? »

« Oui … mais il faudra cuisiner pour moi, Zéran. Klork a tout porté … sans problème. »

Tout porter ? Un bref regard à côté de Silesti et il comprenait que l’imposant sac de cuir devait sûrement contenir que des victuailles. Que de la nourriture en grosse quantité. Faisant une petite mine désabusée, il poussa un soupir avant de sourire :

« J’imagine que le pauvre Cator va devoir réfléchir au repas des prochains jours. »

« Si tu es … gentil, je partagerais … avec toi. Pareil pour toi … Agléa … Klork, lui, il en aura … car il m’a aidé. Et Cator aussi … car il va cuisiner. »

Ah oui, tout le monde n’avait pas le choix n’est-ce pas ? Silesti était une vraie énigme et … Hein ? Elle n’avait pas oublié de parler de Réxéros et Vélisa ? Néanmoins, les deux personnes non-citées par Silesti ne semblaient pas se préoccuper de ça, discutant entre elles. D’ailleurs, c’était lui ou la situation semblait avoir empiré encore plus depuis qu’il était parti avec Agléa ? Il avait du mal … à vraiment tout comprendre.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé mais j’ai vraiment l’impression que tout a dégénéré et d’une sale façon. Je me fais peut-être des idées dans le fond. »

« Tu parles à voix haute, Zéran ? Fais attention à ce que les oreilles indiscrètes ne t’entendent pas. » lui chuchota Agléa avec une voix étrangement douce. « Je l’ai aussi remarqué si tu veux tout savoir. Klork est grognon, Silesti semble en vouloir à Réxéros et Vélisa, Cator est complètement perdu, Réxéros et Vélisa ne parlent qu’entre eux. Bref, ce n’est pas la joie et le bonheur dans le groupe. Fais attention à ce que tu dis. »

Il savait pertinemment qu’elle avait raison mais Klork était en colère pour quelle raison ? Silesti aussi d’ailleurs. Encore que la colère chez elle était beaucoup plus difficile à percevoir. C’était sûrement la faute par rapport à son visage toujours aussi stoïque. C’était à se demander comment elle arrivait à rester ainsi sans que ça ne pose aucun problème.

« Bon … Ce n’est pas bien grave, je ferais mieux de ne pas me tourmenter plus que ça l’esprit. J’ai bien mieux à faire de mon côté, ah … » se chuchota t-il alors qu’Agléa était la seule qui puisse l’entendre, souriante et heureuse.

Même s’il n’était pas responsable directement, la situation s’était vraiment envenimée et il se sentait très mal à l’aise. Pourtant, c’était bien comme ça que ça devait se dérouler, n’est-ce pas ? Avec des suspicions de partout. Pourquoi est-ce que ça lui taraudait autant l’esprit ? Il n’avait pas à se sentir fautif de tout ça ! Pas du tout !


Ah … Ah … Ah … Voilà qu’il se sentait à nouveau mal. A force de vouloir bien faire mais le faire mal, puis perturbé par toutes les réflexion qui envahissaient ses pensées, il était complètement et définitivement perdu. Il n’avait aucune notion correcte sur ce qu’il devait faire … et aucun échappatoire ou presque. C’est en sentant un petit coup de coude de la part d’Agléa qu’il finit par se tourner vers elle. Elle lui désignait Klork qui l’observait à la dérobée, Zéran finissant par dire :

« Je sais ce que j’ai oublié de faire en ville. Je reviens vite ! J’en ait pour une trentaine de minutes. Pas besoin de m’accompagner, je peux me débrouiller seul. »

Voilà. Il avait le sentiment que c’était nécessaire. Il en était convaincu. Sans même laisser la parole à Agléa voire à Klork qui avait eut envie de dire quelque chose, il était parti en courant pour retourner à l’intérieur de la ville.

« Mais qu’est-ce qui lui prend ? On dirait presque que c’était comme un enjeu de vie ou de mort. Agléa ? Il t’a dit quoi ? »

« Pourquoi tu ne vas pas lui poser toi-même la question, Klork ? » vint dire la félémone aux cheveux auburn sur un ton un peu cassant : « Vu que Zéran s’est fait du souci pour toi mais que tu as préféré l’ignorer complètement ou presque. »

« Ce n’est pas à cause de ça. Je ne l’ai pas ignoré pour une raison aussi absurde. Hum … J’espère juste qu’il ne va rien lui arriver. Peut-être que je devrais … »

« Le laisser … se débrouiler. Zéran … est un candidat … comme nous. Il doit … apprendre à savoir … agir seul, Klork. » finit par dire Silesti. Un peu étonné qu’elle prenne la parole par rapport à Zéran, Klork resta muet pendant quelques secondes, hochant finalement la tête.

« Tu as sûrement raison mais avec les derniers événements, je … »

Comment pouvait-il prétendre s’inquiéter pour Zéran dans une telle situation ? Une situation provoquée par cette attaque de la part des célestiens. Et il ne fallait pas oublier l’après-bataille. Cette discussion entre Réxéros et Vélisa. Définitivement, il n’avait pas apprécier ça.

« Le mieux sera de lui demander ce qu’il a fait en revenant, voilà tout. »

Pendant ce temps, Zéran s’était déplacé dans les ruelles de la petite ville. Non pas celles marchandes mais plus pour regarder les différents bâtiments jusqu’à finalement tomber sur celui qu’il désirait. Soupirant de soulagement, il pénétra à l’intérieur avant de dire :

« Est-ce qu’il est possible d’écrire directement ici ? Ou faut-il aller chercher du papier et de l’encre ailleurs avant de vous transmettre la lettre ? Bonjour, mes excuses. »

« Bonjour et … nous avons un service de vente de lettres où vous n’aurez qu’à écrire par vous-même avant de nous la livrer. N’oubliez pas l’adresse et le reste. »

Pfiou … Il poussa un petit soupir de soulagement. Tant mieux ! Il avait peur qu’il n’y avait guère réellement de possibilités. Tant mieux en un sens. Voilà que le félémon s’empressa de prendre de quoi écrire, payant déjà pour cette commission.

« Je n’ai qu’à lui envoyer une lettre, lui expliquer la dispute avec Klork, ce qui s’est passé et tout le reste. Même si je ne recevrais pas de réponse, ça sera mieux … que de laisser traîner tout ça sans aucune explication. Oui, ça sera beaucoup mieux. »

Ah … Voilà comment il avait réussi à se soulager un peu l’esprit dans le fond. Il allait mieux, bien mieux maintenant. Le voilà en train d’écrire tout ce qu’il avait sur le coeur, que ça soit avec Agléa sans pour autant rentrer dans les détails. Kosmor restait un enfant, il allait oublier quand même de lui parler de choses adultes.
Par contre, pour le reste, il n’avait aucune intention de lui cacher la vérité. Kosmor voulait de ses nouvelles, il lui en donnait la possibilité. Maintenant, est-ce que Kosmor comprendrait quand même ? Jamais il n’allait le savoir malheureusement.

Ah … C’était si tendu, si perplexe, si angoissant … et il n’y avait rien pour améliorer tout ça. Rien du tout ! Il était tout simplement en train de trembler pendant qu’il écrivait mais heureusement, il arrivait à retranscrire ce qu’il ressentait. Devant son comportement, un félémon s’approcha de lui, lui demandant :

« Vous allez bien ? Vous souffrez ? Si vous avez besoin d’aide, je peux contacter un soigneur. Nous en avons dans cette ville, ce n’est pas trop loin. »

« Non, non … ne vous inquiétez pas à ce sujet. Tout va bien, je vous le promet. »

« Ce n’est pas à moi que vous devriez faire des promesses, mais comme vous n’arrêtez pas de trembler, je me posais la question. S’il y a un souci, vous pouvez nous le dire. »

« Non non … C’est bon de ce coté. Sincèrement, je vais très bien. »

« D’… accord. Bref, vous savez où nous trouver. Faites attention à votre écriture néanmoins. Avec vos tremblements, il ne faudrait pas que cela finisse par être illisible. »

Le félémon était peut-être très sympathique mais il pouvait pas se mêler de ce qui le regardait ? Encore, il avait raison par rapport à l’écriture. Il devait retrouver son calme. Ecrire n’importe comment, ça n’allait mener à rien de bon. C’était stupide que de se prendre la tête pour tout ça. Il devait … faire le vide dans son esprit et écrire.

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