Chapitre 23 : Glumarx

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Glumarx

Un cri d’agonie et voilà que deux griffes se plantaient dans la gorge d’un Gnomold solitaire, un Gnomold bien stupide pour s’être cru capable de venir tuer un groupe de dix personnes à lui seul. Tery poussa un léger soupir alors qu’un homme lui demandait :

« Et ça ne fait même pas cinq minutes que nous sommes rentrés dans la forêt ! Par contre, lieutenant, pourquoi vous n’avez pas utilisé la magie ? »

« Pourquoi faire ? Si on peut terrasser un Gnomold sans la magie, alors il faut le faire. La magie nous épuise et puisque nous ne savons pas à quoi ressemble un Glumarx, il vaut donc mieux éviter de se fatiguer inutilement. » dit-il directement.

« C’est pas bête comme réflexion ! » répondit le soldat en hochant la tête.

C’était pour ça qu’il s’entraînait… pour ne plus paraître bête. Il eut un petit rire, faisant un geste de ses griffes pour retirer le sang ruisselant dessus et le projeter sur le sol. Il se tourna vers une femme qui devait avoir vingt-cinq voir trente ans grand maximum. Elle avait une petite hache dans sa main droite et il alla lui dire :

« Est-ce que tu pourrais couper ses deux pattes ? »

« Hein ? Mais pour… Ah oui, c’est une bonne idée. » murmura la femme.

« Est-ce que quelqu’un a un sac avec lui ou je ne sais quoi qui pourrait récupérer les deux pattes et les mettre à l’intérieur ? »

« Y a la maréchale qui m’a filé un sac, ouep ! Elle m’a dit que ça nous servirait à mettre la preuve comme quoi le Glumarx est mort. »

Il se tourna vers la personne qui venait de lui adresser la parole. Un grand gaillard aux cheveux noirs et qui devait bien mesurer dans les un mètre quatre-vingt dix. Il devait avoir deux ou trois années de plus que lui et dans ses yeux bruns, on ne pouvait pas dire que l’on apercevait de l’intelligence. Il désigna un sac en cuir qu’il tenait sur son épaule gauche, sa main droite étant occupée par une épée longue.

« Et bien, tu veux bien ouvrir ton sac ? » demanda Tery calmement.

« Aucun souci, lieutenant ! C’est comme vous le voulez ! »

Il déposa le sac au sol, l’ouvrant d’une main alors que Tery se mettait à observer la femme pour voir où elle en était dans son découpage de main. C’était du travail assez barbare mais c’était toujours mieux que lui lorsqu’il avait utilisé les masses des gnomolds pour séparer les mains du reste du corps. Quelques instants plus tard, les deux pattes furent jetées dans le sac, l’homme aux cheveux bruns le récupérant en signalant qu’ils pouvaient repartir quand le lieutenant le voudrait. Tery hocha la tête une première fois, prenant la parole :

« Maintenant que l’on sait qu’ils nous attendent à chaque coin derrière un arbre, on se méfie et on reste sur nos gardes. On devrait éviter de se faire blesser par ces Gnomolds. Si vous en repérez un, on évite de le tuer et on l’ignore sauf si il se montre agressif. »

« Ce n’est pas forcément une bonne idée, lieutenant Tery. Si on le laisse partir, peut-être qu’il ira prévenir ses comparses et ils nous tendront un piège quelques mètres plus loin. »

« Ou alors, il tombera tout simplement sur un autre groupe et il se fera tué. Nous sommes très nombreux aujourd’hui, il n’y a pas à s’inquiéter à ce sujet. »

Il eut un grand rire alors qu’il demandait à tous de se remettre en route pour trouver le Glumarx. Le fait d’entendre le mot lieutenant de la bouche des membres de son groupe, et cela sans ironie, lui faisait plus que plaisir. En considérant aussi qu’ils semblaient être assez efficaces et capables de se battre, il n’avait rien à craindre. Le Glumarx serait de l’histoire ancienne dès qu’ils le trouveraient.

Pendant une quinzaine de minutes où ils entendirent de nombreux bruits de pas autour d’eux qui s’éloignaient, le groupe continuait d’avancer, chacun y allant de son petit mot pour essayer de rendre l’atmosphère moins pesante. Tery n’était pas très doué pour faire rire et il le remarqua à ce moment. Contrairement à l’Ombre, les autres n’étaient pas vraiment du genre à apprécier les petites blagues. En y réfléchissant bien, jamais il n’avait dit de blague à l’être encapuchonné et pourtant… Il semblait aimer rire.

« AHHHHHH ! AU SECOURS ! AU SECOURS ! AU… » hurla une voix.

« D’où ?! D’où venaient ces cris ?! » cria l’un des hommes du groupe.

Chacun se mit sur le qui-vive, tournant son visage aux alentours pour voir d’où sortaient ces cris affreux. L’un de ces compagnons lui désigna un endroit du doigt et il s’était mis à trembler. Il tenta de se contrôler et de donner une contenance. D’une voix un peu tremblante, il prit la parole, cherchant ses mots :

« Allons… Allons-y ! Ils ont besoin de nous ! »

Il s’était mis à courir sans se retourner, ne cherchant pas à s’arrêter. Il savait que s’il s’arrêtait, alors il perdait son courage qui animait ses jambes. Il devait continuer ! Il devait… Il devait quoi… Il se retrouva au beau milieu d’une clairière, son groupe arrivant derrière lui. Poussant un léger soupir, il demanda :

« C’est bien d’ici que provenaient les cris ? »

« J’ai une bonne ouïe et pour moi, c’est le cas. Mais… » répondit l’un des hommes.

« Il n’y a personne. Que tout le monde commence à chercher des indices ! Ils ne doivent pas être très loin ! Je me demande si le Glumarx… » s’arrêta de dire Tery.

Il valait mieux éviter d’y penser maintenant. Le groupe se sépara, chacun partant de son côté pour trouver un morceau de tissu, un corps ou quoi que ce soit qui permette d’identifier qu’il y avait bien eu des humains ici. Dans son cas, il essayait de ne pas avoir trop peur. Il se demandait s’il allait trouver un cadavre et si c’était le cas… Quelle serait sa réaction ? Rapidement, de la sueur s’écoula de son front alors qu’il se mettait à haleter. Ne plus penser à ça… Il devait arrêter de penser à tout ça ! C’était du passé : il n’allait pas se retrouver nez à nez avec un corps ruisselant de sang ! C’était complètement stupide de raisonner comme ça ! Il quitta la clairière, faisant attention où il mettait les pieds. Il se prit une branche au niveau du visage, gémissant de douleur.


D’autres cris se firent entendre et il était maintenant séparé du reste du groupe. D’après ce qu’il avait put… cerner, ce n’était pas l’un des membres de son groupe mais ça venait du nord de sa position ! Il devait… Il devait prendre son courage à deux mains ! Il s’était mis à courir le plus vite possible, se dirigeant vers l’endroit d’où provenait le cri. Moins d’une minute plus tard, il se retrouvait dans une zone à moitié entre la clairière et les bois.

« Il y a quelqu’un ?! Hého ! Quelqu’un m’entend ?! »

Aucune réponse, il aurait du s’en douter… sauf un bruit saugrenu comme si des bulles éclataient autour de lui. Il positionna correctement ses deux griffes, ripant l’une contre l’autre pour prévenir la personne ou la chose qu’il était prêt à se défendre ! Le bruit s’éloigna alors qu’il restait parfaitement immobile puis finalement… Plus rien…

« Lieutenant Tery ! Lieutenant Tery ! Où est-ce que vous êtes ? AHHH ! »

Il se tourna subitement, voyant l’homme aux cheveux noirs qui arrivait… et qui glissait au sol, tombant majestueusement dans l’herbe en poussant une plainte. Comment il avait fait pour arriver à ça ? Un examen minutieux lui montra qu’il venait de glisser dans une… bave et du sang ? Tery alla lui dire d’une voix troublée :

« Tu ferais bien mieux de te relever. Il y a … »

« Hééééé ! C’est quoi ce truc ?! C’est gluant ! » s’écria l’homme avec surprise.

« On ne sait pas ce que c’est alors dépêches toi ! Et les autres ? Ils sont… Ils sont où ? »

« Mais moi, je sais pas ! Et puis bon… »

L’homme aux cheveux noirs se redressa, observant quelques instants le sang puis la bave avant de jeter un coup d’œil à son sac pour voir s’il n’avait rien perdu. Heureusement, ce n’était pas le cas et il poussa un petit soupir de soulagement alors que Tery lui demandait :

« Au fait, je me disais… C’est quoi encore ton nom ? »

« Olin pour vous servir lieutenant, je suis un nouveau soldat qui s’est inscrit à l’armée de Midès y a deux semaines ! On m’a dit que c’était le métier qui me conviendrait le mieux ! »

« Je n’en doute pas un seul instant. Bon maintenant… Commençons à trouver des indices car là… Nous sommes plutôt mal partis. » murmura Tery calmement.

Autant dire la vérité : ils n’avaient aucune information, ils entendaient des cris, bref que des choses peu réjouissantes. Si on remarquait aussi les traces de sang et de bave, on pouvait se faire une idée : la créature avait vraiment faim, très faim… et il y avait des chances que suivre les traces de bave mènerait à l’endroit où elle se trouvait. Ou non ?

« Qu’est-ce qu’on fait, lieutenant Tery ? On va chercher les autres ? »

« C’est la seule piste que nous avons pour le Glumarx. On ne doit pas la perdre ! Je vais continuer de ce côté, toi tu vas voir où sont les autres et tu leur dis qu’on vient sûrement d’avoir des morts en plus sur le dos. »

« Comme vous le voulez ! Faites attention, lieutenant ! »

Il observa Olin qui partait de son côté alors que lui-même se dirigeait en suivant les traces de bave et de sang. Peu à peu, il recommençait à entendre les bruits singuliers de la créature. Il en était sûr, c’était le Glumarx ! Il s’arrêta subitement alors que des voix parlaient entre elles, des tremblements se faisant ressentir :

« C’était quoi ces cris, chef ? Je je… »

« La ferme et continue d’avancer ! Tu restes devant les autres ! »

« Mais je ne veux pas être un éclaireur ! On m’a raconté que tous ceux qui voyaient un Glumarx n’en revenaient jamais vivants ! »

« On sera le contre-exemple. Avance ou je me sens forcé de te botter les fesses si tu continues à geindre comme un gamin ! »

« ATTENTION CHEF ! UNE BANDE DE GNOMOLDS ! »

Des cris ressemblant à ceux des animaux, des lames qui s’entrechoquent, il évitait maintenant de s’avancer alors qu’il écoutait les différentes voix. Il n’osait pas bouger, il ne devait pas aider les autres groupes, seulement le sien ! Plusieurs minutes s’écoulèrent où il entendit des ordres hurlés par celui qui semblait être le lieutenant ou sous-lieutenant de son groupe tandis que des rires les accompagnaient, des rires à moitié animale.

Enfin, après une quinzaine de minutes, il n’y eu plus aucun bruit et il ne savait pas qui avait gagné : les Gnomolds ? Ou alors le groupe de soldats ? Il ne se considérait pas lâche pour autant ! C’était ça : si un groupe disparaissait, cela faisait un rival en moins. Il devait ramener une preuve comme quoi il avait tué le Glumarx, pas laisser les autres !

« Qu’est-ce que… »

Il s’arrêta subitement de parler, entendant à nouveau les bruits étranges d’il y a quelques minutes. Maintenant, il en était sûr, le Glumarx était là ! Mais pourquoi en ce moment et pas pendant le combat ? Est-ce qu’il avait peur de la foule ? Du combat ? C’était peut-être une créature qui préférait voler les cadavres. Il allait en avoir le cœur net ! Il s’avança à pas de loup vers la direction d’où provenait le bruit. Après quelques secondes, il arriva devant un spectacle affligeant… puisqu’il n’y en avait pas ! Il n’y avait aucune trace de cadavres ! Aucun corps n’était présent ! Il n’y avait que des traces de sang et de bave. Il entendait le bruit qui s’éloignait mais il en était sûr cette fois-ci : le Glumarx était passé par là et il… avalait les cadavres. Il n’y avait pas d’autres réponses à ce qu’il voyait !


Il devait prévenir les autres… ah mais non ! Olin s’en occupait déjà mais alors qu’est-ce qu’il devait faire ? Si cette créature était nécrophage, alors il n’avait pas à s’inquiéter mais… En un sens, cela restait quand même terrifiant de se dire qu’elle était aussi efficace pour faire disparaître les corps. Il valait mieux ne pas la combattre seul et il comprenait maintenant pourquoi la maréchale Nali préférait envoyer une grosse troupe rien que pour cette créature. Déjà avec les Gnomolds mais si en plus, il y avait cette… chose alors les soucis allaient s’accumuler les uns sur les autres.

« Lieutenant Tery ! Lieutenant Tery, vous êtes où ? » cria la voix d’Olin.

« Non mais tais-toi un peu imbécile ! Tu veux nous faire repérer par les Gnomolds ?! »

« Mais le lieutenant m’a dit que… » reprit Olin.

« Ce que le lieutenant a dit, on s’en fout royalement ! » dit à voix haute un homme.

« Mais non ! Le lieutenant m’a dit de tous nous réunir ! »

« Et où est-il ? Pfff… Ce n’est qu’un gamin en plus ! » termina de dire une voix féminine.

Et bien… C’était très joli ce qu’il entendait sur lui. Enfin, il aurait du s’y attendre. Il se dirigea vers l’endroit d’où provenaient les voix, passant quelques secondes à marcher sur les feuilles et les branches cassées. Il observa son groupe dirigé par Olin, remarquant que celui-ci était bien plus qu’impressionnant. Malgré le fait qu’il était l’un des plus jeunes, il arrivait à se faire respecter. Il fallait dire qu’il avait les muscles et la taille qui aidaient à ça.

« Pardon, pardon, pardon. Je suis là. Je vous ai enfin retrouvés. » s’écria Tery.

Il se présenta à son groupe, Olin le désignant du doigt avec un grand sourire tandis que les autres n’étaient pas forcément ravis de le voir. Enfin, qu’importe leurs réactions, ils avaient une mission à accomplir et il devait leur parler à ce sujet. Il toussota légèrement :

« Bon… Maintenant, que nous sommes tous réunis, on peut repartir à la chasse au Glumarx. »

« Lieutenant, vous avez trouvé des informations ? Ou vous l’avez trouvé ? »

« Je n’ai pas réussi à suivre sa piste correctement MAIS… »

Mais… Il leur expliquait ce qu’il avait réuni comme informations : ainsi, le Glumarx s’emmenait à chaque fois qu’un combat se terminait et surtout… Il dévorait les cadavres. La seconde information n’était pas très importante et autre point intéressant : il ne savait pas à quoi il ressemblait. Enfin, il reprit la parole :

« Donc l’idée que l’on va mettre en place, c’est tout simplement de trouver une scène de combat. On les laisse se battre et… »

« Ce n’est pas un acte un peu lâche ? » osa dire l’un des hommes.

« Où ça ? S’ils savent se débrouiller, c’est tant mieux pour eux. Enfin… Tout ce qu’il faut, c’est un cadavre ou plusieurs cadavres. Après, on s’éloigne de quelques mètres de ces derniers et on attend. Ca sera comme un appât. »

« Ca pourrait marcher mais bon… Je ne suis pas d’accord avec vos méthodes. Mais comme vous êtes le lieutenant, je n’ai pas à discuter vos ordres. » répondit le même homme.

« Alors c’est parfait ! On se met en route ! » termina d’annoncer Tery.

Il reprit le commandement de sa troupe, remarquant qu’il ne manquait personne, chose qui l’étonna puisqu’ils avaient été séparés pendant un bon nombre de minutes. Pourquoi son acte serait-il lâche ? Il ne faisait qu’utiliser le décor et les évènements extérieurs à son profit, ce n’était pas de la lâcheté mais de l’ingéniosité. Enfin, il n’avait pas à trop se questionner à ce sujet : ils devaient trouver le Glumarx dès que possible.

Une bonne quinzaine de minutes passèrent jusqu’à ce que des bruits résonnent aux oreilles de la troupe. Instinctivement, il leva la main en l’air, se tournant vers les autres membres. Murmurant doucement, il leur dit :

« On avance… Et on ne fait pas un bruit, d’accord ? »

« Ok, lieutenant. J’ai bien compris le message. »

Olin lui répondait et il ne savait pas s’il devait sourire ou pleurer. Il n’était pas particulièrement stupide, de son point de vue, mais s’il lui demandait de ne pas parler, c’était pour une bonne raison. Enfin, qu’importe, il n’allait pas lui répondre maintenant. Plusieurs gestes de la main et il indiquait aux autres de le suivre. Ils arrivèrent à une scène de bataille entre un groupe de six Gnomolds et trois personnes… qui ne semblaient pas être de l’armée. Rapidement, les Gnomolds prirent le dessus, perdant l’un de leurs membres alors que les autres se mettaient à fouiller les cadavres. Ils s’exclamèrent les uns après les autres :

« On se dépêche ! On se dépêche ! »

« Elle va se ramener ! Elle est attirée par le sang ! On se dépêche ! » cria l’un d’entre eux.

« Prenez les armes ! On se dépêche ! » s’exclama un troisième avant de voler les cadavres.

« Je prend les bourses ! On se dépêche ! On se dépêche ! »

Celui qui ne s’était pas exprimé semblait être le chef de la petite troupe. Sans même sourciller, il abandonna le cadavre de son compagnon à côté des trois humains avant d’annoncer au reste de la troupe qu’ils devaient partir le plus vite possible. Quelques instants plus tard, ils avaient disparus et nul ne faisait de bruit bien que tout le monde restait immobile.

« Ca arrive… Je suis sûr que ça arrive… Entendez ce bruit… »

« J’entend rien moi… Tu es sûr que… C’est quoi ? »

Celui qui venait de lui répondre s’était tue alors qu’il tendait l’oreille. Les autres firent la même chose alors que Tery gardait ses yeux verts posés sur les quatre cadavres. Enfin… Il sentait que la créature se présentait à eux. Enfin… Les arbres à droite des cadavres étaient pris de tremblements alors qu’il entendait Olin s’exprimer :

« Mais c’est quoi cette chose ? C’est… C’est… »

« Un Glumarx. Je crois qu’on a trouvée notre cible. » murmura le jeune homme.

Et quelle cible… Il fallait se l’avouer : Il n’avait jamais pensé à une telle créature. Comment la définir ? Verte ? Ah … Ca, ce n’était pas difficile à remarquer. Mais après ? Comment le représenter ? Visqueuse ? C’était peut-être le bon mot. Cette créature ressemblait à une gelée verte et difforme qui mesurait dans un mètre de hauteur. A l’intérieur de la gelée, une sphère blanche de dix centimètres de diamètre bougeait, comme si elle était vivante. Tery chuchota pour lui mais à voix basse :

« C’est donc ça, un Glumarx ? Mais ça n’a même pas de tête. Comment est-ce que l’on est sensé affronter un tel monstre ? Qui n’a même pas réellement de forme. »

Il se demandait d’où venait alors cette référence et cette citation car bon… Le Glumarx n’avait même pas de tête ! Enfin bon, l’heure n’était pas aux remarques et il continua avec son groupe d’étudier ce que la créature allait faire. Celle-ci se dirigeait vers les quatre cadavres, s’immobilisant alors qu’elle s’en rapprochait de celui du gnomold. Subitement, elle se leva en partie, venant recouvrir complètement le cadavre du gnomold avant que des bruits de succions se fassent entendre… et qu’un spectacle peu ragoûtant se fasse voir.

« Hé… Hé… Je… Je ne rêve pas ou… » commença à murmurer Tery.

« J’aurais pas du manger ce matin… Je me sens mal… » dit l’un des soldats, mettant une main sur sa bouche alors que les autres évitaient de prendre la parole. C’était tout simplement horrible et pourtant … Pourtant …

Il n’avait pas vraiment de mots pour exprimer le dégoût en observant ça. Le cadavre du Gnomold était en train de se liquéfier et de se décomposer, sa peau et ses poils disparaissant dans le glumarx, laissant apparaître la peau à vif avant que celle-ci ne se déchire. Sous la peau… Les muscles… Sous les muscles… Les os… Tout était en train de fondre comme neige au soleil à l’intérieur du corps du Glumarx.

« Qu’est-ce qu’on fait ? On l’attaque maintenant ? » osa demander Olin.

« Laissons le terminer… son repas. » répondit Tery, cherchant à garder son calme.

« Son repas… Je n’irais pas m’en prendre une part. » dit un soldat faiblement.

« Ensuite, dès qu’il a terminé, on l’entoure et après… » reprit le jeune homme.

« On fait quoi ? On saute sur lui ? » demanda à nouveau Olin.

Il valait mieux éviter… En y réfléchissant bien, s’il était capable d’engloutir des corps entiers, il était même conseillé de ne pas le toucher mais alors quoi faire ? Ils devaient rapidement trouver un moyen de combattre cette créature. Le glumarx en avait déjà terminé avec trois cadavres et il se demandait même si son appétit n’était jamais rassasié. Et au passage… C’était lui ou alors le glumarx prenait un peu de volume à chaque fois ? Peu en hauteur mais surtout en épaisseur. Le dernier corps fut englouti et il fit un grand geste de la main pour signaler qu’il était temps de passer à l’action. Poussant un cri, accompagné par son groupe, il entoura rapidement le glumarx, celui-ci terminant son repas avant de s’immobiliser. La sphère blanche vola de gauche à droite à l’intérieur de la gelée verte puis s’arrêta subitement en se tournant vers Tery. Un œil… C’était un œil qui l’observait.

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