Quatrième axe : Pardon

Chapitre 23 : Un harem

« … … … … … Tu te fous de moi hein ?! DIS-LE QUE TU TE FOUS DE MOI ! »

Le garçon fut soulevé au-dessus du col par une fille qui avait une année de moins que lui. Il se laissait faire comme à son habitude alors que cinq femmes et une fille aux cheveux verts ainsi qu’aux yeux violets. Toutes semblaient surprises … à part Lasty.

« Bonjour Perrine … Comment tu vas ? Je me suis dit qu’il valait mieux toutes te les présenter même si ça fait déjà presque une année que je les connais. »

« Je crois qu’en fait … T’as vraiment envie que je te tue hein ? »

« Hého … Petite gamine … Touches pas à mon dresseur, d’accord ? » annonça Omera alors que la jeune fille tournait son visage vers elle, l’observant de haut en bas. Elle serra avec plus d’insistance le col de Personne, le soulevant encore plus au-dessus du sol. « Je vois que t’essayes d’imiter mon frère jusqu’au bout hein ? Même tes putes sont du même genre. »

« Ouille … Rina, Fulgé, Cassy, Sarila … Veuillez reculer. » murmura Lasty avec lenteur alors qu’Omera ouvrait en grand ses deux yeux dorés.

« Y en a une que je vais me faire … Je ne sais pas c’est qui la morveuse mais m’insulter de fille facile, ça me plaît pas vraiment. T’as envie de perdre tes dents maintenant ou non ? »

« C’est pas moi qui me trimballe à moitié à poil alors tu ferais mieux de la fermer. »

« J’ai l’impression de revenir quelques années en arrière. » murmura le jeune garçon à son tour alors que Perrine le relâchait, s’approchant d’Omera, celle-ci montrant ses crocs à la place de ses dents.

« Si ma tenue me dérange, c’est que tu as un souci avec mes formes non ? Tu ne serais pas jalouse par hasard ? Ca se comprendrait … T’es encore qu’une gamine sans charme. »

« Je préfère être qu’une gamine plutôt qu’une dépravée. »

« Omera … Tu ne vas quand même pas te disputer avec Perrine non ? Elle n’a que la moitié de ton âge … Tu es une grande fille. »

« Non mais tu me défends oui ou non ?! Je suis ta pokémon ! Elle, c’est une inconnue ! »

« … … … »
Il restait muet, rougissant violemment alors qu’Omera avait aussi un peu de rouge aux deux joues. Depuis six mois, enfin … Depuis que c’était officiellement le cas qu’elle était sa pokémon ainsi que Cassy, c’était la première fois qu’elle se comportait comme ça. Enfin … Ce n’était pas déplaisant non plus. Mais elle avait quand même plus de vingt ans et là … A se comporter comme ça, on aurait plutôt dit une gamine. Il poussa un profond soupir, ne pouvant pas s’empêcher de sourire avant de dire :

« Perrine, laisses tranquille Omera. La jolie Voltali, c’est Cassy. L’adolescente flamboyante, c’est Fulgé tandis que la demoiselle aux ailes dorées et noires quand elle les sort, c’est Rina. Enfin, la dernière mais pas les moindres, c’est Sarila. »

« Mouais … T’as invité ton animalerie. Déjà une, c’était suffisante mais alors six. Pourquoi est-ce que tu es là ? Pour me montrer tes nouvelles amies ? »

« Non non … C’est comme d’habitude … Enfin … D’habitude, je ne viens qu’avec Lasty mais là, c’était exceptionnel. Enfin … Personne n’est vraiment ma … Enfin si … Certaines … Mais bon … Euh … C’est vrai qu’elles ne savent pas pourquoi je suis ici à part Lasty. »

« La totalité de son salaire est donné à la famille de l’un de ces précédents pokémons. Comme elle est assez pauvre et que … »

« LA FERME ! JE NE VEUX PAS VOUS VOIR RENTRER DANS LA MAISONNETTE ! » hurla soudainement Perrine avant de s’éloigner, pénétrant dans la demeure alors qu’il soupirait une nouvelle fois.

Ah … Vraiment … C’était normal qu’elle refuse … Mais bon, il en avait l’habitude. Rina et Fulgé se tournèrent vers leur sœur, Omera revenant vers le jeune garçon en faisant une légère moue confuse par le comportement qu’elle avait eut. Cassy et Sarila étaient près de Lasty, attendant que celle-ci raconte toute l’histoire.

« Je pense qu’il vaut mieux pour moi que je vous dis tout au sujet de Personne, de ce qu’il fait ici et de cette maisonnette … Ca sera mieux pour tout le monde. »

… … … Oh punaise … Il allait être gêné, il en était sûr et certain. Lasty savait raconter des histoires … Il le savait parfaitement … Oh punaise … Peut-être qu’il devait s’éloigner et voir si il pouvait rentrer dans la maisonnette …

« Tu restes ici … maître Personne. » murmura Omera avec un léger sourire carnassier. Pourquoi est-ce qu’il s’enfuyait ? Il avait quelque chose à se reprocher ? Elle n’allait pas lui excuser ce qui s’était passé avec Perrine. Elle s’était rendue complètement ridicule ! Elle était sa pokémon … Bon sang … Qu’est-ce qui lui avait pris de dire ça ?!

… … … … … Voilà qu’il avait la tête baissée, tous les regards tournés vers lui. Et voilà … Vraiment Lasty avait enjolivé toutes les choses. Et surtout rendu le tout bien larmoyant … Même Perrine s’était ramenée quelques minutes auparavant, écoutant les paroles de Lasty. A la fin de l’histoire, elle avait croisé les bras, émettant un simple grognement. Elle connaissait tout ça … Mais bon … Enfin presque … Ca avait une toute autre signification dans les paroles de la jeune femme aux cheveux bleus.

« Enfin bon … On était pas obligé d’en dire autant. Et comment ça se fait que tu saches tout ça depuis que j’ai perdu mes parents, Lasty ? »

« Tu m’as tout raconté … lorsque tu t’es retrouvé seul … Le premier soir … dans l’Ultime Elément … Tu as été très loquace ce soir-là. »

« Je crois que je le regrette maintenant. Et pourquoi vous ne dites rien du tout ? C’est pas comme si ce n’était pas courant ce genre de choses hein ? Et que je saches, vous avez toutes subies quelque chose de triste dans la v… »

« Toi … Tu restes avec nous dorénavant. » coupa net Omera, plaçant le dos du jeune garçon contre son ventre. Enfin non … Il y avait quand même un problème car la nuque et le dos du crâne du Personne était à un niveau critique mais des plus doux. Et il voyait déjà Cassy qui s’approchait de lui, se mettant à genoux pour arriver à sa hauteur et le serrer elle aussi. Non mais … Il était pris en sandwich et c’était carrément gênant !

« Euh … Je ne sais pas ce qui vous prend mais on peut me lâcher ? Je vais étouffer ! »

« Toi, tu restes avec nous, j’ai dit. Il est hors de question que tu quittes nos yeux à partir d’aujourd’hui, c’est bien clair ? Mademoiselle Rina ne m’avait pas tout à ton sujet … »

« Je n’étais pas autant au courant que Lasty à ce sujet … Moi-même, je reconnais que pour un humain ou un pokémon … Tout ce qu’il a vécu est très dur. Normalement, sa perception de la vie aurait dû se modifier et se noircir … Mais visiblement, à l’heure actuelle, ça n’a pas l’air d’être le cas et c’est une bonne chose. »

« Je crois qu’Omera et Cassy voulaient avoir par-dessus tout un dresseur capable de les comprendre. » murmura Fulgé en observant les deux femmes ainsi que le jeune garçon. Sarila restait éloignée, se grattant l’oreille alors qu’il semblait que les conteneurs plantés dans son dos réduisaient de taille au fur et à mesure du temps qui s’écoule.

« Pourquoi vous me regardez ? Vous croyez que je vais lui sauter dans les bras et faire façon réunion de famille ? Je suis heureuse de savoir que Personne est mon dresseur mais je suis pas aussi émotive que les deux pleureuses. »

« AH ! TU VOIS ! Je te l’avais dit, Personne ! Cette Luxray se comporte comme une gamine ! » répondit finalement Perrine alors que le jeune garçon faisait un petit geste de la main avec une certaine difficulté.

« Oh la ferme, Perrine … » dit-il en lui coupant la parole. « Bon … Omera, Cassy, vous allez vous rendre ridicules … Surtout toi, Omera. Je ne pensais pas que tu étais aussi émotive … »

« Je ne suis pas émotive ! Ne raconte pas n’importe quoi, Personne. C’est juste que … Oh et puis zut … Tu peux penser ce que tu veux … T’es qu’un gamin qui a vécu bien plus de choses que moi ou Cassy. Je ne sais même pas … pourquoi … Pfff … Comment j’ai pu en vouloir à tous les humains et autres pokémons alors que toi-même … Tu as l’air trop parfait. »

« Moi parfait ? Je suis loin de l’être … »

« Non, tu préfères les femmes plus âgées que toi, c’est déjà un mal. » répliqua t-elle sèchement alors qu’il se taisait aussitôt.

Ouais bon … Elle n’était pas obligée de le crier sur tous les toits non plus hein ? Il vint réussir à s’extirper de ses bras et ceux de Cassy alors qu’il se tournait vers Perrine. Bon … Elle n’avait pas à lui lancer ce regard accusateur. Il n’avait jamais voulut tout ça, lui hein ! Fallait pas le regarder comme ça non plus !

« Bon … Euh … Est-ce que je peux dire bonjour à ta mère sinon Perrine ? Et aussi à tes frères et sœurs ? Sauf si ça te déranges … »

« Ca me dérange, ouais … Mais puisque tu as posé la question, tu sais parfaitement que je vais accepter. Par contre, toi, la Luxray, Omera … Tu me remballes ta paire de seins dans ton manteau … C’est pas de la prostitution à domicile ! Et y a des enfants ! »

« Ouais bon … Y a d’autres façons de le dire. T’es une vraie chienne. Je préfère encore Rufus de ce côté-là. » répondit la jeune femme, refermant son manteau, restant néanmoins en jupe puisqu’elle n’avait pas le choix de toute façon.

« Et au passage … Vous faites doucement, ok ? Ma mère va mal … Elle est très très fatiguée … Mais bon … Depuis ton passage chaque semaine, Personne … Plus aucun homme ne vient nous embêter. Et moi-même, je sais me défendre et défendre ma famille. Quelle bande de connards … A part lui … Les autres se sont tous barrés sans donner de nouvelles. Ils ont honte de ma mère mais moi, j’ai honte d’eux. »

« Elle va mal ? » demanda le jeune garçon avec une inquiétude grandissante.

« Elle est très fatiguée … Le médecin a dit qu’elle avait besoin de repos et donc je m’occupe de tout. Ce n’est rien de bien grave de toute façon … Y a pas à s’en faire. »

« Si je peux … t’aider… Je le fais hein ? »

« Ouais ouais … J’aime pas le reconnaître mais sans ton argent, on serait déjà foutus depuis perpets … Et je mets toujours de l’argent de côté pour les imprévus comme sa maladie. Le mieux serait que tu ne viennes que très rarement … comme auparavant. Il ne faut pas qu’ils s’habituent à te voir sinon, ils se poseront des questions. »

Comme elle le désirait … C’était une drôle de demande mais pour l’instant … Il allait présenter les pokémons à la famille de Perrine … à la famille de Malixo. Il n’oubliait pas … malgré les années qui passaient … tout ça. Il devait garder ses souvenirs dans sa mémoire.