Chapitre 24 : Avis de tempête

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 24 : Avis de tempête

« Mes félicitations ! Vous avez réussi ! Vous avez parfaitement réussi ! Je n’arrive pas à le croire ! Vous avez réussi ! Vraiment ? »

« C’était assez simple. » marmonna Waram alors qu’il n’était pourtant pas en état de faire le fier, vu ses blessures et les soins appliqués sur son corps.

« Comment savez-vous si nous avons réussi ou non ? Vous sembliez convaincu puis ensuite, vous avez commencé à vous poser quelques questions. »

« Grâce à cela, bien entendu. » déclara le chef du village, se dirigeant vers ce qui semblait être un mini-courant d’eau qui jonchait un côté du village. « Il y a aussi quelques puits qui se remplissent aux deux-tiers quand l’eau est présente. »

« Je vois, je vois, c’est donc une très bonne nouvelle. Je suis contente pour vous ! Nous partirons surement demain du village pour retourner chez nous. »

« Je vous avais promis quelque chose. Est-ce que je peux vous en parler en privé, mademoiselle ? » demanda le chef du village à Sanphinoa.

« Euh, oui, bien entendu. Waram, je vais discuter avec le chef du village ! »

« Fais ce que tu veux, j’en ai rien à faire. » grogna l’adolescent bien qu’il semblait plus mécontent qu’autre chose qu’il ne soit pas libre de venir lui aussi.

De loin, l’adolescente discutait avec entrain avec le chef du village, celui-ci semblant lui faire une proposition. Puis elle exulta sur place, sautillant gaiement alors que Waram penchait la tête sur le côté. Ca puait l’embrouille, la grosse embrouille même.

« Je sais pas ce qu’ils manigancent tous les deux mais ça me plait pas. »

« Par contre, ça a l’air de plaire à Sanphinoa, ça ne peut pas être mauvais, Waram. » murmura Sarine en s’adressant à l’adolescent, celui-ci émettant un autre grognement sonore.

« Je sais pas mais je me méfie. On ne sait jamais avec ce genre de cultures. »

« Ce genre de cultures, ils ne sont pas si différents de toi, Waram. »

« Mouais, je le sais bien. Ils ont aussi deux bras, deux jambes, une tête … mais bon … Juste que lorsque Sanphinoa est heureuse, c’est que ça cache quelque chose. J’aime pas ça. »

« Tu préférais donc la voir malheureuse ? Ca ne semblait pas être le cas hier. » dit Karry en prenant la parole à son tour, l’adolescent s’étranglant à moitié.

« La ferme, vous deux ! J’ai pas besoin de commères de la sorte ! »

« Commères, commères, quel vilain mot. Mais bon, soit. Attendons Sanphinoa. »

Tsss ! Elle pouvait bien parler Karry, il n’en avait rien à faire. Bon, c’était bientôt fini les cachotteries avec le chef du village ? Ou alors, il devait s’y rendre. Et puis zut ! C’est ce qu’il allait faire ! C’était aussi simple que ça !

« Sanphinoa ! J’arrive ! J’en ai assez d’attendre ! »

« Hein ? Oui, c’est bon, Waram ! Le chef du village veut nous inviter à faire un rite de ce dernier. Tu veux bien ? Dis dis ? C’est juste pour nous deux, pour nous remercier. »

« Pas un truc pour nous apporter la malchance ou je ne sais quoi hein ? Je suis au courant qu’il y a des personnes comme des marabouts ou je ne sais quoi, qui peuvent infliger des malédictions. Je préfère me méfier et … » dit-il avant qu’elle n’arrive jusqu’à lui, prenant sa main pour le tirer auprès d’elle, semblant follement joyeuse avant de dire :

« Mais non, gros bêta, ce n’est pas du tout ça. Mais le chef m’a dit que c’était un secret mais ne t’en fait pas, c’est juste pour apporter beaucoup de chance. »

« Beaucoup de chance ? Mouais, bien parce que c’est toi. Et que ça peut te rendre heureuse. »

« Follement même. Mais il faut que tu sois là, sinon … ça ne sera pas possible et ça ne marchera pas . Tu veux bien participer avec moi ? S’il te plaît ? »

« Oui, oui, on va y participer. Arrête de pleurer. Bon, faites vite, hein ? »

« Je me dépêcherai. Cela ne prendra qu’une heure ou deux puisque vous êtes des étrangers. »

« Quoi ? Autant de temps ? Oh bon sang. Sanphinoa, ça a intérêt à être bien. »

« Oui, oui, ça l’est, je te le promets ! »

Elle disait cela avec entrain alors qu’il soupirait. Déjà, de l’encens était en train d’être brûlé alors qu’il se sentait loin, très loin. Un peu le regard perdu dans la vague, il se mit assis, Sanphinoa faisant de même tout en posant sa tête sur son épaule.

« Ca a une bonne odeur, tu ne trouves pas, Waram ? »

« Je ne sais pas … et je m’en fous … Juste attendre que ça se finisse, c’est tout. »

Voilà que le chef du village commençait à marmonner dans sa langue natale, Waram ne sachant pas du tout de quoi il parlait. Mais bon, ça semblait être fait avec professionnalisme donc bon … voilà quoi … Il marmonna :

« Je me sens un peu bizarre, Sanphinoa. »

« Moi aussi, Waram, moi aussi. Mais le masque m’aide à supporter l’odeur. Il faut juste que l’on supporte ça tous les deux. Tu veux bien tenir le coup ? »

« Je le tiendrai, je le tiendrai … juste pour toi. » marmonna l’adolescent, plongé dans son subconscient alors qu’il gardait Sanphinoa contre lui, la serrant plus que d’habitude. Il sentit le masque qui se déplaçait à moitié sur le visage de l’adolescent mais il n’ouvrit pas les yeux.

Deux heures plus tard, il sortit de la hutte du chef du village, tenant à peine debout, retenant néanmoins Sanphinoa pour qu’elle ne s’écroule pas. Ils avaient quelques marques tribales sur le visage, Waram s’étant laissé faire vu son état.

« La cérémonie est terminée alors, Sanphinoa ? »

« C’est le cas, Karry ! Sarine, c’était vraiment superbe. Je suis si heureuse ! »

Il ne voyait pas pourquoi elle devait l’être alors qu’il s’éloignait de plusieurs mètres pour aller s’asseoir sur un banc fait de bois. Il retint sa tête avec ses deux mains, ses coudes posés sur ses genoux alors que Sanphinoa discutait avec Sarine et Karry. Les deux armures semblèrent surprises avant de regarder Waram puis de rire, accompagnées de Sanphinoa.

Finalement, elles vinrent toutes le rejoindre alors qu’il était en train de réfléchir à ce qu’ils devaient faire. Quitter le village, n’est-ce pas ? Ou au moins, se renseigner à ce sujet. Ca ne serait pas une mauvaise idée et … hein ?

Voilà que l’un des habitants quittait le véhicule qu’il possédait, l’un des rares objets technologiques récents du village, se dirigeant vers la hutte du chef, commençant à s’exclamer dans une langue inconnue. Quelques minutes après, le chef du village quitta la hutte, demandant à tous les villageois de se réunir. Enfin, après de nombreux dialogues, le chef revint vers le duo, déclarant :

« Normalement, vous êtes venus en avion, n’est-ce pas ? Je suis au regret de vous annoncer qu’il y a une tempête qui s’est déclarée et que tous les vols sont annulés jusqu’à ce qu’elle se termine. Il semblerait que cette tempête se dirige vers notre village. »

« Euh, je sais bien que c’est pas trop une bonne nouvelle mais ça veut dire qu’on part quand ? Car bon, ça nous aide pas ça. »

« Je ne peux guère vous aider. Je vais vous donner un abri comme à nous tous. Il se peut même que nous allions nous rendre dans les caves souterraines pour nous protéger. »

« Waram, Sarine. Il y a des chances que cette tempête ne soit pas naturelle. » déclara Karry alors que tout le monde se tournait vers elle, étonnés. « Ce genre de tempêtes, on peut les prévoir des jours à l’avance. Mais là, aucune nouvelle et elle arrive le lendemain de notre arrivée ? C’est trop précis pour que ça soit naturel. »

Des personnes ? Des chevaliers-pokémon ? Non, quand même pas ? Pourtant, Waram semblait prendre cela au plus sérieux, regardant la Barpau de métal avant de dire :

« Tu as une idée de qui ça pourrait être ? A part des chevaliers-pokémon ? »

« Aucune idée. Sauf qu’ils sont surement liés à la roche ou au sol, rien d’autre à définir. Peut-être au vol pour créer une tempête mais ça m’étonnerait. Bref, c’est pas vraiment joyeux. On ferait mieux de quitter le village pour qu’il ne soit pas en danger. Après, si vous voulez pas, bah, tant pis hein ? J’aurai prévenu, j’ai fais mon boulot. »

« Mouais, on s’en va mais juste parce que je le supporte pas. »

Il disait cela avec nonchalance, ne cherchant même pas à converser avec le chef du village. C’était de la pure mauvaise foi mais il quitta le village, récupérant leurs sacs avant que Sanphinoa le rejoigne, murmurant :

« C’est tellement gentil de ta part, Waram. Tellement gentil. »

« Hum ? Pourquoi ? Je n’ai rien fait de spécial, tu t’imagines encore des choses, je parie. »

« Non non … Ou peut-être que si. J’espère que la cérémonie t’a plu, Waram. J’ai adoré, moi. Même si je ne sais pas ce que c’était exactement. »

Pourquoi il avait l’impression qu’elle mentait effrontément ? Peut-être parce qu’elle émettait un petit rire tout en se tournant vers Sarine et Karry ? Mouais, ça puait la magouille ! La grosse magouille qu’il appréciait pas mais bon … La tempête ? Ils allaient tout simplement se rendre jusqu’à la ville où y avait l’aéroport et ça serait réglé.

« Waram ? Tu n’es pas un peu inquiet ? Même pas un tout petit peu ? » demanda Sanphinoa après une bonne heure de marche alors qu’il se tournait vers elle :

« Pourquoi je le serai ? Y a quelque chose de spécial par rapport à ça ? »

« Non non … enfin, ce sont des chevaliers-pokémon qui font ça. Tu n’as pas peur ? »

« Pas vraiment, je les exploserai puisqu’ils veulent chercher des embrouilles, c’est tout. »

« Je me demande pourquoi je m’inquiète pour toi en fait, Waram. »

Elle posait la question tout en rigolant alors qu’il haussait les épaules. Oui, c’était limite difficile à comprendre. Mais bon, il ne s’y intéressait pas. La tempête, il sentait qu’elle se levait de plus en plus rapidement et surtout qu’elle se rapprochait d’eux.

« Dire qu’on la voit venir à toute allure vers nous. Sarine. »

L’armure vint se mettre autour de Waram alors qu’il se plaçait en position de défense, étant immobile maintenant en attendant. Sanphinoa fit de même avec Karry alors qu’elle se plaçait à côté de Waram, murmurant :

« Je ne suis pas vraiment rassurée quand même, Waram. »

« Arrête de pleurer un peu, t’es une femme-chevalier pokémon ! Pas n’importe qui ! »

« Je ne pleure pas ! Je veux juste … éviter que ça se finisse mal ! Pas après cette cérémonie ! Je ne veux pas que ça se finisse maintenant ! »

Mais c’était quoi cette foutue cérémonie ?! Il posa un bras sur son épaule, venant l’attirer contre lui pour la serrer pendant une trentaine de secondes. Pourquoi est-ce qu’il se sentait obligé de réagir de la sorte avec elle ? A cause d’hier ? A cause de cette nuit ? Enfin, il n’avait aucune explication raisonnable. Il avait juste eut cette envie de la rassurer, sans savoir exactement s’il allait y arriver ou non. Quelle idiotie quand même.

« Oh ? Visiblement, ils nous attendaient. Ca nous facilitera le travail. »

Une voix masculine, encore assez jeune d’après ce qu’il entendait. Il cligna des yeux, la tempête s’arrêtant à quelques mètres d’eux alors que deux formes étaient visibles dans le sable, le soulevant pour laisser apparaître deux adolescents qui devaient être proche de l’âge adulte. Mais bon, ce n’était pas vraiment intéressant.

« Vous voulez me donner une explication avant que je vous explose ? »

« Oh, il est vraiment comme il en avait parlé. Une vraie teigne, ça va être amusant. »

« Vous ne voulez pas répondre ? Ca facilitera rapidement la discussion. Nous sommes deux et pas des moins puissants. Je préfère vous prévenir : ça risquerait de très mal se finir entre nous. Mais bon, comme je sais que vous n’allez pas m’écouter, c’est bien dommage. »

Bien dommage ? Elle entendait parfaitement l’ironie dans la voix de Waram. Mais bon, le souci, c’est qu’elle ne savait pas qui ils étaient en face. Elle vient dire :

« Je m’appelle Sanphinoa du Barpau ! On ne vous veut aucun mal ! Le garçon qui m’accompagne est Waram du Solochi ! »

« La ferme, Sanphinoa. Si tu dis qu’on est pas là pour leur faire mal, ils vont croire que nous sommes des mauviettes. Laisse-moi m’occuper de leur cas, ça sera beaucoup plus simple. A deux contre un, ça ne devrait poser aucun problème contre eux. »

« Le chevalier de bronze du Kraknoix et celui de bronze du Sabelette. Je ne pense pas que nos noms soient si intéressants. Par contre, on n’a pas de temps à perdre avec la gamine qui t’accompagne. Tu viens avec nous. »

Hum ? Il ne rêvait pas ou alors leur but, ce n’était pas de le faire chier, juste de le capturer ? Ce qui voulait dire que Sanphinoa ne les intéressait pas. Hum, soit. Si tel était le cas. Il retira l’adolescente de ses bras, lui chuchotant :

« Puisqu’ils me veulent, tu n’as pas à te battre. Recules-donc, Sanphinoa. »

« Hein ? Non non ! Waram, je ne vais pas te laisser te battre seul ! »

« Ecoute juste ce que je t’ai dit, tu n’as pas vraiment le choix et … »

Il se retrouve aspergé par un jet d’eau de la part de Sanphinoa, celle-ci émettant un petit grognement assez mignon et attendrissant. Qu’est-ce qu’il était en train de penser exactement ? Ce n’était pas son genre d’imaginer de telles choses. C’était tout simplement absurde de sa part et il entendait les grands éclats de rire mauvais de la part de leurs deux adversaires. Il ne devait pas s’énerver et …

« Je t’aide si j’ai envie, Waram ! Ne tente pas de m’arrêter, c’est tout ! »

Et voilà qu’elle décidait de jouer la princesse rebelle. Comme s’il avait vraiment que ça à faire hein ? Elle y pensait un peu à lui ? Il n’en avait pas l’impression quoi ! Elle abusait !

« Ils m’ont l’air de simplets. Ca devrait être assez facile en fin de compte. »

« Surtout s’ils se tapent sur la gueule tous les deux. Ca nous mâche le boulot, n’est-ce pas, Rayan ? » demanda le chevalier-pokémon de bronze du Sabelette, s’adressant à son compagnon en armure-pokémon du Kraknoix.

« Ah ça, je te le fais pas dire ! C’est du pain béni pour nous, Barno. »

Ils pouvaient continuer à parler tous les deux, de son côté, il en avait strictement rien à faire mais vraiment complètement rien à faire. Sauf peut-être une chose :

« Qui c’est qui vous envoie ? Car vous avez bien signalé que vous étiez venus pour moi … et que ce n’est pas pour me tuer. Même si cela ne me fait pas peur de vous donner une leçon. »

« Je ne crois pas qu’il soit nécessaire que tu saches cette information pour le moment. Nos consignes sont claires : nous devons juste te rapporter. Bon, tu peux juste être plus mort que vif et ensuite, nous … »

Barno fit un saut en arrière, esquivant un nouveau jet d’eau provenant de Sanphinoa, celle-ci ayant tendu une main vers eux. Elle venait de leur couper la parole, déclarant :

« Vous avez été très mal renseignés visiblement. Surtout pour envoyer deux chevaliers-pokémon maniant les pouvoirs terrestres contre moi. »

« Ca, par contre, c’était pas forcément prévu qu’il soit accompagné par une femme-chevalier maniant l’élément aqueux. Ou alors, il nous avait prévenus ? »

« Bof, qu’est-ce que je suis sensé en savoir ? Je m’en rappelle plus moi, pour te dire ! »

Voilà que les deux adolescents se regardaient en chiens de faïence, cherchant à savoir si oui ou non, Sanphinoa était prévu dans leurs plans. Après quelques secondes, Waram émit un puissant grognement, crachant des flammes violettes de ses poings en direction de ses deux adversaires. Ces derniers s’enfoncèrent dans le sable, disparaissant de leurs vues.
« Sanphinoa, fais attention à toi. Ils essayeront de nous avoir par surprise. »
Elle ne lui répondit pas, prenant sa main droite dans la sienne tout en regardant autour d’elle à travers son masque. Elle était suspicieuse, suspicieuse par rapport à tout cela. Soudainement, le sol sous eux commença à trembler, Sanphinoa et Waram sautant en même temps, leurs mains se séparant. Au même instant, les deux chevaliers-pokémon terrestres sortirent du sable, chacun en face d’un adversaire potentiel.
« Héhéhé … C’est donc comme ça ? On va bien s’amuser, tous ensemble. » déclara le chevalier-pokémon du Sabelette, se trouvant en face de Sanphinoa.

« Pour elle, tu peux t’en occuper et l’éliminer si tu veux ! » dit à sa suite le chevalier-pokémon du Kraknoix, poussant Waram en arrière pour l’éloigner de l’autre combat.
Ils étaient dans leurs éléments. Il n’y avait aucune possibilité pour qu’ils perdent !

Laisser un commentaire