Chapitre 24 : Nervosité ambiante

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Nervosité ambiante

« Est-ce que tu aurais une idée précise, Klork ? De ton côté ? Ou des indices que je n’ai pas ? Car je t’avoue que je ne sais pas du tout comment faire de mon côté. »

« Tu n’es pas seul, Zéran, à voir ça … mais bon … Entre nous, je ne crois pas que nous trouverons réellement de solution aussi aisément. C’est dommage mais … c’était bien préparé. Et en même temps, je suis certain que ce n’est pas l’un d’entre nous directement. »

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par là, Klork ? » questionna une nouvelle fois le félémon aux yeux rubis, couché dans la tente alors que chacune d’entre elles était bien séparée des autres. Ils se parlaient en chuchotant, comme si de rien n’était.

« Qu’il y a de fortes chances qu’une personne extérieure ait prévenu justement les célestiens de notre arrivée mais … qu’en même temps, cette personne a été envoyée par l’un d’entre nous. Je dirais qu’elle devait transporter un message que les célestiens ont intercepté et que dans ce message, il y avait le chemin que nous aillions prendre. »

« Comment … est-ce que tu as pû imaginer tout ça, Klork ? »

« Tout simplement par pure réflexion, rien d’autre. C’est une méthode que certains félémons utiliseraient pour se débarrasser de leurs concurrents. Tu ne peux pas savoir à quel point certains sont viles et mauvais, prêts à tout pour balayer leurs adversaires. »

« Je ne vois pas … mais ça a l’air vraiment de te déranger des personnes qui agissent ainsi. Des personnes qui sont prêtes à trahir les autres. Ce n’est jamais le cas dans la famille de la Rage ? Ne te met pas en colère hein ? Je ne fais que te demander. »

« Je ne suis pas en colère, loin de là, Zéran. Mais ta question mérite une réponse appropriée : il y en a … mais si on les trouve, ce n’est pas seulement eux qui sont bafoués et répudiés. Non, toute leur famille est alors ternie et il leur faudra des années voire des décennies pour laver le déshonneur qui vont les envahir. Aucun n’oserait faire ça … »

« Je vois, je vois. Ca n’a vraiment pas l’air très drôle chez vous, je tiens à te le dire. »

« Ca n’a jamais été le cas. Vous vous êtes imaginé des choses particulièrement fausses par rapport à la famile de la Rage. Enfin, le seul point où vous avez tous entièrement raison, c’est bien sur notre côté guerrier. De ce point de vue, nous sommes vraiment tous des brutes épaisses mais avec un zeste de stratégie quand même. »

Ils étaient tous les deux couchés, aucun ne regardant l’autre. Les deux félémons étudiaient juste le tissu de la toile de la tente, comme si de rien n’était. Pourtant, leur conversation continuait, Zéran finissant par reprendre la parole :

« Dans le fond, je dirais que vous êtes les plus appréciables des félémons. Je ne comprends pas pourquoi la famille de la Rage n’est pas plus proche de celle de la Vanité. »

« Car dans le fond, nous ne recherchons pas le pouvoir ou nous ne l’avons pas. Nous sommes bien plus axés sur la guerre et le combat qu’autre chose. Pour autant, nous ne sommes pas à prendre à la légère, tu t’en doutes, non ? »

« Pas un seul instant, je sais à quoi m’attendre en vue de tes capacités au combat. » murmura Zéran. Rien que le fait de parler de tout et de rien, cela semblait soulager grandement le félémon à la chevelure blonde, celui-ci continuant de dire : « Revenons-en à la personne responsable. Tu penses vraiment qu’elle cherchait à tous nous tuer ? »

« J’imagine qu’elle n’a pas vu plus loin que le bout de son nez. Si elle avait réellement réfléchit à la tournure des événements, peut-être qu’elle aurait alors envisagé quelques célestiens mais pas une troupe qui nous dépassait en nombre. Nous serions peut-être tous morts et dans le fond, le coupable aussi, ça aurait été problématique pour lui. »

« C’est vrai que mourir bêtement car son piège s’est retourné contre lui, je crois que ça aurait été une mort des plus stupides. Enfin, ce n’est pas à rire. C’est même très sérieux. »

« Comme tu le dis si bien, la situation est plus que sérieuse mais … on ne pourra rien faire d’autre. Il faudra juste rester sur nos gardes pour que ça ne se reproduise plus, Zéran. Maintenant, de toute façon, on sait qu’on n’a pas à s’inquiéter l’un par rapport à l’autre non ? »

« C’est exact, Klork. C’est exact. D’ailleurs, y a un point positif à tout ça même si tu ne l’as pas forcément remarqué mais … tu me tutoies définitivement. »

« Humpf ! Je ne répondrais pas à cette remarque ! » marmonna Klork, comme pris en faute avant de tourner le dos à Zéran qui avait un sourire aux lèvres. En se comportant de cette façon, ça ne faisait que l’amuser encore plus. Il appréciait bien de voir Klork réagir ainsi.

Mais bon, ça ne voulait pas dire que tout était en paix. Maintenant, il fallait dormir mais … Le pouvait-on réellement ? Lui-même se rappelait des cris de Vélisa en direction de Klork. Même s’il souriait en se rappelant du coup que le félémon avait porté, c’était plus la menace de Vélisa qui l’inquiétait. Elle le méritait amplement mais …

« Klork, tu crois qu’on devrait faire un tour de garde pour … »

Aucune réponse de la part de ce dernier. Il eut rapidement la réponse en voyant le corps qui se soulevait de dos. Il était profondément endormi. Il avait suffit d’un seul instant, n’est-ce pas ? Peut-être qu’il était bien plus fatigué qu’il ne le montrait ? Oui, il y avait de fortes chances que ça soit ça dans le fond.

« Je me dis que je ne suis peut-être pas le seul à être grandement soulagé ce soir. Peut-être que ça lui tenait autant à coeur qu’à moi dans le fond … hahaha. »

Il devait avoir le sourire, oui, un grand sourire, peut-être pas victorieux, mais de joie. Il était content, très content de tout ça. Comme avec Agléa, il sentait que pour Klork, il n’y avait plus vraiment aucune inquiétude à avoir le concernant. Il était sûr et certain qu’il était vraiment digne de confiance. L’un comme l’autre ne lui feront jamais de mal.

« Depuis quand est-ce que je n’ai … pas pensé ainsi ? »

Même durant son enfance, il s’accordait à se rappeler qu’il ne donnait sa confiance à personne. Pourquoi est-ce qu’il avait toujours ainsi. Etait-ce à cause de quelqu’un ? D’un mauvais souvenir ? Il n’en avait pas vraiment idée mais … bon … Il allait plutôt dormir, là.

Le lendemain ne se passa pas sous les meilleurs auspices. Il fallait dire que les regards haineux de Vélisa étaient presque comme autant de poignards lancés en direction de Klork. Pour autant, celui-ci avait décidé de l’ignorer complètement. Ce n’était pas comme si s’excuser allait vraiment arranger la situation, n’est-ce pas ?

De toute façon, le plus soucieux du groupe n’était pas Klork mais Cator. Celui-ci, tous les cent mètres ou presque, regardait à gauche et à droite, jusqu’à ce que Silesti finisse par arriver à a hauteur, marmonnant faiblement :

« Se passe quoi … Cator ? On … ralentit, non ? Tu as peur … des célestiens ? »

« N… Non, Silesti. Tu te trompes complètement. Ce n’est pas du tout ça. C’est juste que … »

« Si tu as peur des célestiens, nous te protégerons … Toi, tu nous guides. »

« Ce n’est pas ça, je te dis. C’est juste étrange. Les animaux, ils sont effrayés et apeurés. Je ne sais pas pourquoi mais on dirait que dans les environs, quelque chose de dangereux s’y trouve. Je n’ai aucune idée par rapport à ça. »

Etrange ? Klork et Zéran se regardèrent. Est-ce que Vélisa et Réxéros avaient préparé un piège ou autre ? Car oui, ils étaient maintenant les principaux suspects et le reste du groupe n’avait plus vraiment de doute à ce sujet. Pour autant, il ne fallait pas accuser à tort, c’était bien pour cela qu’ils restaient muets, ne prenant pas la parole.

« Si un animal … sauvage nous attaque, on … le tue et on le mange. »

Devant les paroles de Silesti, Cator eut un petit sourire, comme si de tels propos étaient rassurants, ce qui n’était pas vraiment le cas dans une telle situation. Pour autant, il ne se plaint guère de tout ça, finissant par dire :

« D’accord, d’accord, j’ai compris. On va reprendre la route alors. Désolé de vous avoir fait part de mes inquiétudes, c’était peut être inutile en fin de compte. Nous sommes tout un groupe de félémons expérimentés. Nous n’avons rien à craindre. »

« C’est exact, Cator ! Tu n’as aucun souci à te faire. Mais ça reste étonnant ce que tu dis. Tu aurais une idée de ce qui mettrait les animaux dans cet état ? »

Zéran avait fini par accélérer le pas, Klork restant en retrait, comme d’habitude, Agléa venant lui tenir compagnie, plus visiblement pour le titiller que pour avoir une véritable conversation avec lui. Comme surpris que Zéran s’intéresse à ce qu’il avait dit, Cator trembla légèrement, devenant songeur avant de finalement répondre :

« Ca peut être un animal beaucoup plus dangereux que les autres. Ou alors, un mouvement de félémons qui sont partis en chasse. A côté ça peut être aussi un élément naturel comme tout simplement un incendie ou autre. Enfin, dans tous les cas, ce n’est pas un bon signe et nous devrions prendre en compte ces mouvements. »

« Peut-être que le mieux serait alors que l’on trouve une ville le plus rapidement possible. Tu penses pouvoir nous guider, Cator ? Peut-être dans la journée ? »

« Je … Je vais faire de mon mieux, je préfère ne rien promettre, je suis vraiment désolé. »

« Tu n’as pas à t’excuser. Si tu veux vraiment que l’on soit tous heureux, c’est plutôt si tu finis par arriver à nous extirper de cette zone. J’ai l’impression que l’on vit dans la jungle depuis des semaines … et ça n’en fait même pas une en fin de compte. »

« C’est vrai … En fait, à cause de cet aspect, nous sommes bien plus lents qu’à nos débuts car il est plus facile de se perdre dans une jungle que dans un bois. Et bien entendu, il est beaucoup plus aisé de se repérer dans une plaine ou une prairie que dans un endroit boisé. »

Il fallait reconnaître que Cator était vraiment doué dans son rôle de guide explorateur. Mais surtout, vu que Zéran discutait avec lui, ça permettait de le rassurer un peu sur la démarche finale dans toute cette histoire. Comme soulagé qu’on ne lui en veuille pas pour ce retard mais surtout les explications peu rassurantes données, voilà qu’il continuait à discuter avec Zéran, décrivant parfois les bêtes sauvages que l’on pourraient trouver dans les environs.

« Il ne manie peut-être pas aussi bien la parole que moi mais il faut avouer qu’il est doué. »

« Zéran ? Ce n’est pas vraiment une question de manipulation mais plus de sincérité qu’autre chose. Il ne cherche pas à mentir à Cator, il s’intéresse vraiment à ce qu’il lui dit et ça se voit dans son regard et dans sa voix. Il a tant à apprendre. Peut-être que tout ce qui est banal pour nous est une nouveauté à ses yeux. » répondit Klork à Zéran qui était revenu vers lui.

« Comme les yeux d’un enfant. Hahaha. Si je lui dis ça en pleine face, je ne crois pas qu’il appréciera la comparaison, Klork. Pas du tout même. Et ta blessure ? »

« Ca peut aller. Mes blessures vont se refermer peu à peu. Nous, les membres de la Rage, avons des capacités de régénération un peu supérieures aux autres. »

« Un peu ? Ou beaucoup ? Enfin, contrairement à Zéran, je ne connais pas l’exactitude de l’état de tes blessures donc je ne peux rien dire ou savoir. » demanda Cator à son tour.

« Ce n’est pas bien grave ou important. Tout ce qu’il faut savoir, c’est que je suis loin d’être dans un état aussi critique que pourrait le supposer Zéran avec son zèle légendaire. »

« Il est vrai que parfois, il fait un foin de pas grand-chose. Mais bon … A côté, parfois, il oublie le plus important et c’est … assez triste. » déclara Agléa qui s’était rapprochée.

Triste ? L’oeil doré de Klork jeta un regard à Agléa. Que voulait-elle dire par là ? Qu’est-ce qu’insinuait en particulier ? Hum … A l’écouter, on pourrait presque croire que Zéran avait commis une bêtise ou un acte dont il ne se souvenait guère et dont seule Agléa avait connaissance. Qu’est-ce qui s’était passé entre eux, hier ?

« Sinon, tu as remarqué que Réxéros et Vélisa ne nous ont pas adressé la parole depuis le début de la journée ? Ils nous ignorent complètement ? »

« Tant mieux en un sens. Hier, j’étais presque capable de commettre un meurtre. »

« Je crois que le plus désolé si cela devait arriver aurait été Zéran, Klork, n’est-ce pas ? »

Il y avait de très fortes chances … et cela malgré le fait qu’il soit la cible des accusations. Même avec ça, il cherchait à être assez fort pour montrer que cela ne l’affectait pas … mais dans le fond, il ne fallait pas se faire d’illusions. Cela le touchait, et bien plus qu’il n’en fallait. Comment pouvait-on désirer la mort d’une personne à ce point ? Surtout sans aucune preuve ? C’était tout simplement absurde et déraisonnable.

« Je ne pense pas qu’il faut se mettre martel en tête. Ce qui s’est passé est vraiment désastreux et risible … mais au moins, tout semble s’être arrangé, non ? »

« Je ne sais pas pourquoi tu tentes de me rassurer. Ce n’est pas comme si j’étais inquiet, tu sais ? Il vaudrait mieux voir avec Zéran pour ça. »

« Zéran est en pleine discussion avec Cator. Je ne vais pas l’empêcher de converser avec ce dernier alors qu’il fait d’incroyables efforts pour tenter de le rassurer. » dit Agléa alors que Klork haussait un sourcil. D’incroyables efforts ? Il ne fallait peut-être pas exagérer non plus hein ? Zéran avait l’air de faire que tout se déroule très bien aussi.

« Quand même, tu as l’air d’une vraie encyclopédie vivante, on te l’a déjà dit ? »

« Jamais … Enfin, sauf parmi les miens mais tu sais, Zéran, c’est naturel chez nous. Nous adorons explorer ce monde, découvrir ses richesses, sa faune, sa flore. On se demande comment certaines créatures vivent parmi nous, quel est leur mode alimentaire et toutes ces choses. D’ailleurs, cela peut te paraître étonnant mais nous sommes très doués pour en dresser quelques unes. Tu sais, ces diligences et autres véhicules tirés ou alors les montures que certain félémons ont ? Et bien, si elles ont été dressées par un félémon de la famille de la Gloutonnerie, c’est une marque de qualité. »

« Je vois, je vois … mais non, ce n’est pas si étonnant que ça non plus. Tu montres parfaitement que tu t’y connais dans tout ça. Je n’ai pas à être surpris ! »

« Dommage mais bon, c’est une sorte de compliment si tu reconnais ça non ? Je ne devrais pas être déçu alors, non ? » dit le félémon un peu plus petit que lui mais avec un léger sourire gêné aux lèvres, comme si se mettre en valeur n’était pas une habitude chez lui.

« Pas le moins du monde ! C’est quand même grâce à toi qu’on est sur la route et correctement. Tu devrais arrêté d’être inquiet. Tu es toujours en train de sourire mais à côté, tu as l’air d’être une boule d’anxiété. Tu devrais faire attention. »

« Je ne crois pas être le seul à être anxieux pour pas grand-chose, non ? Nous sommes deux dans ce cas, n’est-ce pas ? Toi et moi, hahaha. » continua de dire Cator tout en rigolant.

« Tu marques un point, ce n’est pas faux du tout. J’ai parfois quelques … soucis, il faut reconnaître mais bon, ça va un peu mieux, je dois t’avouer. J’ai réussi à faire la paix avec Klork et puis Agléa aussi. Et toi, ça avance bien avec Silesti ? »

« Hein que de quoi ? Silesti ? Et bien … Disons qu’elle adore ma cuisine, c’est un premier pas. Au moins, je sais comment la calmer si elle se met en colère, hahaha. »

« Ne dit-on pas que pour atteindre le coeur d’une félémone, il faut passer par son estomac ? »

« Je ne crois pas que ça soit cette réplique exacte, Zéran. » le corrigea Cator bien plus qu’enjoué et amusé par les propos du félémon blondinet.

« L’idée est là, c’est le plus important non ? » continua Zéran de dire alors qu’il souriait à son tour. Au moins, en discutant de choses aussi inutiles et superflues ou presque, il avait réussi à s’aérer l’esprit et à penser à autre chose.
Car oui, il n’était pas aveugle. Il avait senti cette colère sourde qui résidait dans Réxéros et Vélisa. D’ailleurs, il était assez inquiet par rapport à Cator. Il avait bien compris que le félémon un peu grassouillet ne savait pas dans quel « camp » se mettre, c’était d’ailleurs un peu pour ça qu’il cherchait à discuter avec lui. Pour lui montrer qu’il n’avait pas besoin de se focaliser sur un clan ou un autre.

Car d’ailleurs, il n’y avait pas de clan et c’était ça que Réxéros et Vélisa ne semblaient pas comprendre. Ils étaient un seul groupe et lui-même, malgré les dires de son père, comprenait parfaitement qu’il ne devait pas prendre en considération ces trahisons … du moins jusqu’à maintenant. Il ne pouvait pas ignorer que Vélisa et Réxéros voulaient sa mort.

Et il devait réagir en conséquence. Les sourires et tout le reste, ça allait un moment. Même s’il savait que Klork et Agléa n’apprécieraient pas ça, il n’était pas félémon à se laisser faire. Hier, cela avait été une mauvaise surprise et il était vrai qu’il avait très mal accusé le coup … mais maintenant, ça allait mieux et il était hors de question qu’il se fasse marcher sur les pieds par ces deux félémons. Il ne pensait pas les éliminer … mais leur faire bien comprendre de ne pas plus recommencer s’ils ne voulaient pas avoir de gros problèmes à l’avenir.

« Je ferais bien d’y réfléchir sérieusement … Une leçon à leur donner. »

Il était peut-être un peu vindicatif mais dans une telle situation, il fallait bien que cela rentre dans le crâne de ces deux félémons. Peut-être que son père n’avait pas totalement tort … mais ni totalement raison. Peut-être était-ce une réaction exagérée et que si Agléa et Klork l’apprenaient, ils appréciraient guère ce qu’il fait mais … non. Cela ne le gênait pas.

« Ces êtres ne comprennent pas la manière douce, pourquoi devrais-je … »

« Zéran ? De qui est-ce que tu parles ? De quelques animaux ? »

« Hein ? Euh … Non non ! Je parlais d’autre chose. Je me dis que ce n’est pas si bon que ça ou presque … Enfin, rien de bien important. »

« Sinon, qu’est-ce que tu aimerais manger ce soir ? Silesti a dit qu’elle comptait nous faire profiter de toute la nourriture qu’elle a achetée donc autant s’y jeter dessus non ? »

« J’avoue que je ne voudrais pas quelque chose de trop lourd dans l’estomac si possible. J’ai un peu le ventre noué à cause de toute cette situation mais en même temps, on ne tente pas d’arriver en ville avant le début de soirée ? La question ne se poserait pas alors, non ? »

« Ce n’est pas faux mais par mesure de précaution, il vaut mieux prévoir non ? Et il y a aussi le repas de midi qu’il ne faut pas ignorer non plus ! »

Il marquait un point à ce sujet ! Par contre, Zéran était retourné auprès de Klork et Agléa, remarquant que les deux jeunes gens discutaient tranquillement depuis déjà quelques temps. Est-ce qu’ils avaient fait la paix ? Car dans le fond, il n’était pas sûr qu’ils avaient été vraiment amis mais sur le coup, il était plutôt heureux de la situation.

« De quoi est-ce que vous parliez de bien ? Je peux participer ? » questionna Zéran.

« Oh, tout simplement de pas grand-chose. Je me tenais au courant de ses blessures. Il me signalait que ça va aller et que ce n’est pas aussi grave que prévu. C’est donc une bonne chose en un sens ! Mais maintenant, est-ce que ça sera suffisant ? » déclara Agléa.

« Comment ça ? Savoir si on se fait attaqués ou autre ? Et bien, je serais là. De mon côté, on va dire que je n’ai aucun souci à me battre donc je devrais pouvoir repousser nos assaillants. Enfin, ça dépendra de ce qui nous tombera dessus. » reprit aussitôt Zéran.

« Ce n’est pas faux … c’est même correct en un sens mais après … Même blessé, je peux me battre, c’est toujours ainsi avec les membres de la Rage. Même amputé d’un bras ou d’une jambe, il ne faut pas croire que la partie est gagnée face à nous. »

« C’est vraiment très rassurant quand tu parles ainsi. Quelle virilité, Klork ! » s’exclama Zéran tout en rigolant un peu, Klork finissant par détourner la tête sans pour autant répondre à la courte provocation du jeune homme.

Mais voilà, la discussion avait le mérite de faire passer le temps et rapidement, ils arrivèrent en vue d’une ville plutôt imposante. Mais à peine avaient-ils remarqué celle-ci qu’une voix féminine s’écria derrière eux :

« AH ! Mais c’est l’une de nos villes à l’Avidité ! Enfin un endroit à peu près potable ! »

« Bon et bien, au moins, nous aurons un toit au-dessus de nos têtes et nous pourrons donc nous reposer calmement et allégrement. C’est une très bonne chose … ah … » compléta Réxéros après les paroles enjouées de Vélisa :

« On va peut-être même pouvoir prendre un bon bain ! En voilà une excellente nouvelle, n’est-ce pas, Zéran ? Tu voudras venir avec moi, dis ? »

Chacun y allait de sa petite phrase, Zéran haussant un sourcil comme à son habitude aux propos d’Agléa. Celle-ci devait déjà connaître la réponse, n’est-ce pas ? Pourtant, elle attendait qu’il parle, Zéran murmurant :

« Un jour, on verra. Pour l’heure, je pense que je vais me contenter d’une chambre d’auberge comme à mon habitude. Une chambre partagée avec une félémone, quand je serais marié. »

C’était bien là l’unique réponse convenable qu’il pouvait donner par rapport à tout ça. Il observa le visage réjoui d’Agléa qui devait s’imaginer mille choses et pas forcément des plus décentes à leur sujet.
Et maintenant, il regardait aussi Klork. Bien entendu, ils allaient prendre une chambre à deux. Agléa avec Silesti, ça ne serait pas une mauvaise chose non plus. Ah … Et Cator avec Réxéros, pourquoi pas ? Vélisa n’a qu’à rester seule. Enfin, qu’ils se débrouillent ces deux là.

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