Chapitre 24 : Oiseau solitaire

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Oiseau solitaire

« Lalala … Lalala … Lalalalalalala ! »

Une jeune femme était en train de chantonner gaiement, ne semblant pas se préoccuper de ce qui se trouvait autour d’elle. Il fallait dire qu’il n’y avait que des nuages et que seul le battement régulier de ses ailes se faisaient entendre dans l’immensité bleutée qui l’entourait. Souriante, elle avançait tranquillement, comme si la vie n’était qu’un long souffle tranquille, se laissant bercer par le vent et les mouvements aériens pour la guider.

« Je me demandes où je vais être emmenée aujourd’hui. Hum … Ah … Cela fait déjà si longtemps depuis ce jour où ils sont partis. »


Maintenant de dos par rapport au sol, comme si elle n’était nullement effrayée que ce dernier se rapproche dangereusement d’elle si ses ailes stoppaient leurs mouvements, elle observa le ciel. A cette hauteur, il y avait bien moins de nuages mais pourtant, ils étaient encore présents et elle en profitait pour les compter.

« Un, deux, trois, nous sommes aux abois. Quatre, cinq six, on nous aura pas par surprise. »

Petit comptine qu’elle venait d’inventer. Elle appréciait deux fois plus les paroles dernièrement. Il fallait dire que maintenant qu’elle était libre de tout engagement, certains ne se gênaient pas pour tenter de lui faire la peau.

« Ah … Je vous jure. Un petit moment de calme et de tranquillité, n’est-ce pas trop demander ? Vous pourriez pas me laisser en paix pour quelques heures ? »

D’un geste nonchalant, voilà qu’elle créait quelques lames d’air autour d’elle, des cris résonnant comme des échos, signe que les corps de ses poursuivants tombaient les uns après les autres. Un long soupir aux lèvres, elle gardait les yeux fermés tout en disant :

« Au moins, je m’amusais … Je ne sais toujours pas si c’était un coup de foudre. »


Mais si ce n’était pas le cas, comment expliquer ce qu’elle avait ressenti à son apparition, à ses paroles, à son départ ? Malgré ses obligations, elle avait désiré partir d’ici mais ce n’était plus le cas maintenant et elle était libre comme l’air !

« Ah … Jusqu’à Traslord, je vais en mettre du temps, beaucoup de temps. Surtout si on décide de continuer à me déranger en permanence, n’est-ce pas ? »

Mais cette fois-ci, il s’agissait de rapaces qui avaient décidé de faire d’elle leur prochain gueuleton. Finalement, les yeux s’ouvrirent, laissant paraître deux pupilles dorées avant qu’elle ne se redresse dans les airs, déployant ses ailes. L’une était faite de plumes noires, comme celle d’un corbeau tandis que l’autre ressemblait à celle d’une chauve-souris. La longue chevelure noire flottait derrière elle, un petit éclat blanc de tissu se trouvant au bout alors qu’elle craquait ses doigts en finissant de dire :

« Vous avez vraiment décidé de me fatiguer tout le long de la journée, hein ? Si vous n’avez pas compris que je n’ai plus aucune raison de rester dans cette tour, vous ne pourrez rien faire pour m’en empêcher. Il est mort et c’est tout ce que cela implique ! Maintenant du vent ! »

Et voilà qu’elle recommençait un joli petit carnage bien particulier avec ces rapaces qui espéraient pouvoir se faire un gueuleton avec elle. La jeune femme aux cheveux noirs n’avait aucun problème pour les éliminer, terminant son œuvre quelques instants après l’avoir commencée. Et oui, le ménage, c’était comme ça qu’elle l’accomplissait.

« J’espère que vous avez compris la leçon, les enfants. Maintenant, ne revenez plus me déranger, c’est bien compris ? Si tel est le cas, je préfère être seule. Du moins, pas vraiment .. mais pas en votre compagnie, quoi. »

Ah … Bon, elle allait peut-être devoir se trouver un petit village où se reposer, non ? Ce n’était pas tout ça mais avec le sang sur ses habits, un petit décrassage ne serait vraiment pas du luxe pour elle. OUAIP ! Elle avait pas vraiment fière allure.

« On attire pas les mouches avec du miel ! »

… … … Hmm. Elle n’était pas vraiment certaine qu’elle était en train de se complimenter en se comparant de la sorte. Encore que si, vu qu’elle s’incarnait dans le miel, c’était pas une mauvaise chose dans le fond mais ce n’était pas le bon moment pour se mettre en valeur ! Elle allait plutôt chercher un bon bain !

« On veut pas de vous dans cet endroit ! C’est pourtant pas compliqué ! »

« Même contre de l’argent ? Vous êtes vraiment difficile en affaires … ou alors, quelque chose vous dérange chez moi ? Je vous écoutes, je suis vraiment toute ouïe à ce sujet. »

« Tu le sais parfaitement ! On ne veut pas de d’une être maudite par son sang ! »

« Tout cela simplement à cause de mes ailes, n’est-ce pas ? »

« Tu pues la mort et la corruption. Tu es néfaste et tu emmènes le mauvais présage rien qu’en apparaissant. Tu portes malchance ! »

« Ah ces vieilles comptines. Même dans des endroits perdus dans Claudiska, on finit par les entendre, visiblement, hein ? Bon, c’est dommage mais qu’importe, je trouverais sûrement ailleurs un endroit qui voudra bien de moi. »

C’est pour cela qu’elle avait tout simplement quitté le village après s’être servi dans le marché aux légumes. Oh, elle avait de quoi payer mais personne ne voulait de son argent. Résultat ? Elle se servait elle-même et si cela les dérangeait, ils pouvaient toujours tenter de l’arrêter. Ca serait bien beau comme résultat, ah ! Mais aucun n’allait oser une telle chose.

« Bandes de connards écervelés. La prochaine fois, je n’aurai aucune hésitation à vous exterminer tous pour vous apprendre à me traiter comme une paria. »

De bien belles paroles mais qu’elle n’allait jamais mettre en action. Elle était comme ça : non-violente. Ce n’était pas vraiment très crédible mais ce n’était pas un problème, loin de là. La femme aux ailes si différentes vint s’installer contre un rocher, observant les légumes qu’elle avait récupérés. Au moins, avec ça, elle pouvait se faire un petit repas. Le problème, c’est que ça manquait de viande. Elle marmonna :

« Peut-être que j’aurai pu me servir chez le boucher ! »

AH ! Il aurait sûrement tenté de lui couper les ailes avec son hachoir mais qu’importe, elle n’aurait pas eut vraiment de mal à l’arrêter, et cela à mains nues si nécessaire. Hum … Maudite, malédiction, porteuse de mauvais événements.

« Je vais presque finir par croire que la tour, ce n’était pas une si mauvaise chose. »

HAHAHA ! Non … Même pas en rêve. Elle n’était pas conne, elle savait pourquoi ils avaient tant voulu qu’elle gère cette dernière. Tout simplement pour qu’elle soit isolée et que personne ne puisse subir sa malédiction. C’était n’importe quoi ! Bien entendu, quelques malheureux devaient l’accompagner mais généralement, il s’agissait de fouteurs de troubles. Et bien souvent, ils étaient très calmes après qu’elle se soit chargée d’eux.

« Y a bien qu’à Claudiska que je suis traitée comme une moins que rien. »

Et encore, moins que rien, ça voulait dire qu’on envisageait de la considérer comme quelque chose. Sauf que la réalité était toute autre : On ne voulait VRAIMENT PAS la voir en peinture. Il en était hors de question, ne serait-ce même que converser avec elle. Ouais, tout ça parce qu’elle avait été abandonnée à la naissance, mise dans un orphelinat et que même dès quatre ans, l’orphelinat avait mystérieusement brûlé.
Depuis ce jour, même si une famille avait essayé de l’adopter, ça n’avait pas duré. Moins d’une année avait suffit à ce que l’homme de la maison se retrouve sans emploi, que la mère perde toute fertilité et ainsi de suite et que leur seul garçon ait un accident mortel. A partir de là, sa réputation était faite ! Ah … Sacrée réputation.

« Limite, si on m’avait traité de gourgandine ou de femme de joie, je suis sûre que ma vie aurait été largement meilleure. Chienne de vie, oui. »

Tout cela aurait été beaucoup plus simple normalement. Du moins, c’est ce qui était prévu. Que tout se passe bien mieux, tout ça … mais dans le fond, il valait mieux ne plus trop espérer de ce côté là. AH ! Quelle idiotie ! La seule chose qui la motivait, c’était ce petit coup de foudre qu’elle avait ressenti en le voyant.


Ce moment où elle avait compris qu’il avait une vie aussi laide que la sienne … sauf qu’il avait réussi à combattre le destin pour former ce petit groupe. Les créatures légendaires, les dieux, toutes ces choses, elle s’en foutait royalement ! AH ! Elle voulait juste vivre … et ces personnes qui accompagnaient le jeune homme, surtout les deux femmes accrochées à ses basques, elles n’avaient pas besoin d’être là. Elle voulait se l’approprier, se le garder rien que pour elle et personne d’autre.

« Mais avant toute chose, je ferais bien de le retrouver. »

Les murs avaient des oreilles et elle-même avait laissé traîner les siennes pour obtenir quelques brides d’informations. Oh, elle restait quand même d’un statut assez élevé dans la hiérarchie militaire de Claudiska. Elle avait réussi à savoir diverses informations sur ce qui se passait à Traslord, Shunter et Omnosmos. Honoros et Mékalarma pouvaient aller se faire voir, ces deux pays étaient inintéressants pour elle, loin de là.

De toute façon, en y réfléchissant bien, pourquoi est-ce qu’elle irait les voir ces deux ? Ce n’était pas comme si elle était amie avec eux. Ils n’allaient pas faire copain-copine et se parlaient comme s’ils se connaissaient depuis des années hein ?

« Ah … Qu’est-ce que je suis seule en fin de compte. J’ai vraiment personne sur qui compter. Et je parie même que Tery en a rien à faire de moi. »

Oh ça, pas besoin de parier, elle en était clairement convaincue, hahaha ! Mais bon, elle n’avait pas à être triste. C’était ainsi et pas autrement … et oui. Le jeune homme aux cheveux bruns avait juste mieux à faire, comme tenter de sauver le monde. Même si elle n’avait pas vraiment saisi la raison qui poussait un groupe à tuer les créatures légendaires … hum, en fait, si. Dans le fond, ce n’était pas dur de savoir pourquoi.

« Sûrement avec ces portes démoniaques. Ah … Ces démons. »

Ce qu’elle pensait d’eux ? Et bien, rien du tout justement. Elle ne pensait rien de tout ça. Pourquoi est-ce que cela changerait maintenant ? Ah … Elle n’avait aucun apriori par rapport aux démons. Les démons n’étaient-ils pas les parias de ce monde ? Dans le fond, si on y réfléchissait bien, elle était même plus proche des démons que du reste du monde.

« Ma pauvre fille, dans quelle galère navigues-tu depuis que tu es née ? »

Oh, c’était bien, ça. Se parler toute seule, ça permettait au moins d’entendre le son de sa voix si charmante, celle que nul ne voulait entendre dans Claudiska. Oui, suffisait juste d’ouvrir la bouche pour qu’on pense qu’elle lance un mauvais sort à l’encontre de ceux ou celles qui n’avaient pas réussi à boucher leurs oreilles à temps.

« Ils sont vraiment d’un ridicule à toute épreuve. S’ils ne comprennent pas ça … »

Sa voix était très belle et elle était même certaine que si elle se décidait à se lancer dans la carrière de barde, avec un instrument à vent, elle pourrait faire des miracles dans les auberges C’est vrai qu’en y réfléchissant bien, ce n’était pas une mauvaise idée pour gagner sa croûte. Ouais ! C’était une bonne idée en fin de compte !

« Je ferais bien de la noter dans un coin de ma tête. »

En fait, elle n’avait pas été renvoyée de la tour, encore que maintenant, il n’y avait plus rien à garder. Bon, d’accord, il restait quelques monstruosités issues des temps anciens dans la tour mais hey, elle n’était pas là pour faire tout le sale boulot des autres non plus hein ? Un peu de décence quand même ! Elle pouvait très bien se débrouiller comme une grande ! Hahaha !
En fait, elle était perdue. Pas géographiquement, elle savait où se rendre mais elle sentait bien que son cerveau commençait à la malmener alors qu’elle cherchait une solution à tout ça. C’était … vraiment difficile, n’est-ce pas ? Hum … Toujours assise dans son coin, isolée des autres, elle mangeait les quelques fruits volés une nouvelle fois. Au moins, ils étaient délicieux, c’était un peu ça qui lui mettait du baume au coeur.

« Tu te contentes vraiment de n’importe quoi, ma grande. »

Difficile de tenir le coup moralement lorsque tout allait mal. BAH ! Elle était plus forte que ça ! Une bonne baffe dans la figure et on y retournait ! Ouais, autant voir la vie du bon côté ! Enfin, même si la vie ne voulait pas vraiment d’elle, hein ?
Pfiou ! Vu qu’il était impossible d’espérer dormir dans ce village et surtout se prendre une chambre pour se laver, il n’y avait pas d’autres solutions. Soyez naturelle, soyez naturiste dans la nature. Déployant ses ailes, elle quitta cet endroit qu’elle avait maudit par sa seule présence, du moins, les rumeurs partiront dans ce sens s’il y a une mauvaise récolte cette année ou autre, elle s’envola jusqu’à trouver un coin d’eau. Pour cela, pas trop de difficultés, il suffisait de tendre l’oreille et de profiter du vent.
Ce dernier, sous couvert d’être un peu humide, lui indiquait alors l’endroit où elle pouvait se désaltérer mais surtout se faire un brin de toilette. ZOUP ! Les habits jetés en vrac au sol comme si de rien n’était, la femme aux ailes différentes plongea sous le cascade, appréciant l’eau sur son corps en poussant un profond soupir de soulagement.

« Bon, elle est un peu froide mais qu’importe, on ne va pas s’en plaindre plus qu’il n’en faut, hahaha ! Ah … Et les animaux aussi. »

Elle avait jeté un bref regard en direction de quelques fouineurs qui s’interrogeaient sur la présence de la femme ailée non-loin de là. Pour autant, lorsqu’elle se tourna vers eux, sans un sourire, elle vint dire :

« Vous n’avez pas encore remarqué ce que je suis ? Vous voulez peut-être de l’aide ? »

Pour toute réponse de la part des animaux, certains montrèrent les crocs, d’autres décampèrent alors qu’elle sortait d’un pas lent de l’eau, se rapprochant des habits qu’elle enfila comme si de rien n’était malgré qu’elle soit trempée.

« Ces idiots, ils savent pas quand le danger est présent, n’est-ce pas ? »

Si encore, elle perdait son temps à bien vouloir les attaquer, chose qui était bien incertaine. Pfff … Elle ne pouvait même pas être tranquille pour quelques minutes. Les animaux avaient un certain instinct qui leur permettait de comprendre qu’elle n’était pas du tout faite pour eux.

« Je ne suis faite pour personne de toute façon. A partir de là, la question ne se pose même plus. » se dit-elle à elle-même, haussant les épaules. Bon, ce petit coin de paradis allait-il lui servir d’endroit où dormir ? Hmm … Telle était la question qu’elle se posait en ce moment même. Ca n’avait pas l’air déplaisant mais avec les animaux sauvages dans les environs, si l’un, mû par la peur, tentait de s’en prendre à elle, ça pouvait très vite dégénérer.

« BAH ! Ce n’était pas comme s’ils étaient vraiment effrayants de toute façon. »

Elle fit un petit mouvement négatif de la main comme pour bien montrer qu’il allait en falloir bien plus pour réussir à lui faire peur. Choisissant un arbre, elle finit par grimper à ce dernier, rigolant toute seule en se rappelant une chose très importante : ses ailes n’étaient pas faites pour la décoration ! Elle s’envola plus aisément, finissant par trouver une branche assez épaisse et résistante, s’adossant à l’écorce de l’arbre.

« Hmm … Ca me semble plutôt pas mal pour sécher et faire un bout de sieste, aaah ! »

Oui. Fermer les yeux mais toujours avec un sommeil que d’un œil. Question de sécurité : Les coups dans le dos, elle en connaissait un bon nombre et cela ne lui avait jamais fait du bien dans le dos, elle devait reconnaître. Hmm … Non, pas du tout.
Pourtant, lorsqu’elle se réveilla, quelques heures plus tard, ce fût tranquillement. La nuit était tombée depuis déjà longtemps de ce qu’elle pouvait voir à travers les feuilles de l’arbre mais c’était justement loin d’être dérangeant, c’était même … parfait ?

« Bon ben … Petit oiseau de nuit, à toi de voyager dans la tranquillité. »

A part quelques créatures nocturnes, elle allait pouvoir profiter d’un confort de voyage des plus plaisants. Nul n’allait la déranger pendant qu’elle allait prendre la voie des airs. Alors … Bon, elle n’aimait pas vraiment le froid mais vu qu’Honoros et Mékalarma ne la concernaient pas, elle allait quand même se rendre à Traslord.

Là-bas, en se renseignant peut-être auprès des soldats en leur faisant un peu de charme, elle n’était pas disgracieuse, avait quelques formes et autres, elle pouvait aisément se mettre en valeur et cela sans aucun souci vu qu’ils n’étaient pas au courant des rumeurs à son sujet. D’ailleurs, elle était même certaine que ses ailes différentes pouvaient lui donner un aspect exotique loin d’être déplaisant !

« Héhéhé … Tu seras une véritable reine là-bas, ma grande. »

Enfin, elle exagérait juste un petit peu la situation. Elle n’était pas stupide au point de croire qu’ils allaient se laisser amadouer aussi facilement. Le jeune demoiselle aux cheveux noirs prit une profonde inspiration, faisant paraître ses lignes vertes avant de s’envoler vers les cieux, brisant quelques branches sur son passage.
Quelques instants après, elle était déjà avec une vue sur l’horizon mais aussi une vision complète de l’île sous elle avec le fameux bois où elle avait trouvé refuge pour la journée. Hmm … Elle avait bien ses fruits dans son sac ? Ouip ! Donc, elle n’avait pas à s’en faire le moins du monde. Elle se dit :

« Je peux tenir facilement deux ou trois jours avec. Dommage que je ne sois pas comme ces adeptes, ils peuvent manier plusieurs éléments en même temps, j’aurai bien gelé ma nourriture pour être sûre de pouvoir la garder quelques temps de plus. Enfin bon, c’est dommage mais on va faire avec. En route ! Traslord est encore bien loin. »

Des journées voire des semaines car avec l’arrivée des démons, il ne fallait pas espérer pouvoir traverser les frontières comme on le voulait. Parfois, on pouvait tenter de faire un peu de forçing mais c’était relativement déconseillé si on ne voulait pas avoir trop d’ennuis avec l’armée du royaume qu’on tentait de traverser.
Enfin, tout ça était bien beau mais ça n’allait pas arranger ses affaires. Si aussi, elle pouvait cacher un peu ses ailes. OH ! Oui, c’était une bonne idée mais en même temps, on reconnaissait trop aisément son visage et c’était assez problématique. Hmm … En fait, si elle voulait mener une vie tranquille, il valait mieux vivre camouflée de partout ?

« Grmbl. Tout ça pour pouvoir leur plaire et obtenir quelques informations. »

Mais bon, parfois, pour obtenir ce que l’on désire, il fallait faire quelques sacrifices. Tant qu’on ne lui demandait pas de couper l’une de ses ailes ou de changer quelque chose sur son corps, il en était hors de question. Par contre, trouver une longue cape pour cacher ses ailes, une capuche pour son visage … Oui. C’était peut-être possible d’accéder à tout ça.

Ca ne lui ferait pas mal hein ? De pouvoir discuter avec des gens un peu normalement. D’habitude, elle ne se préoccupait pas du tout de cela mais vu qu’elle avait besoin d’informations à ce sujet, elle avait devoir faire un petit effort. Un effort tout simplement pour un coup de folie de sa part car oui, c’était de la pure folie qu’elle faisait.
Comment expliquer autrement le désir de retrouver quelqu’un qui ne savait même pas que vous existez ? Qui n’en a sûrement rien à faire de votre petite présence dans ce monde gigantesque ? Il n’y avait aucune explication comme il n’y avait aucun raisonnement un tant soit peu valide pour qu’elle agisse de la sorte.

« C’est tout simplement n’importe quoi mais c’est ainsi. Si seulement je pouvais tomber sur l’un de ces démons pour l’interroger, peut-être qu’il me donnerait des indications. »

Mais en même temps, elle y croyait difficilement. Si ces démons étaient aussi monstrueux que les rumeurs le prétendaient, autant ne pas espérer grand-chose de ce côté. Ah … L’espoir, ça faisait bien longtemps qu’elle ne s’y raccrochait plus. Mais en même temps, ça ne voulait pas dire qu’elle perdait toute volonté, loin de là.


C’est juste qu’elle ne voulait pas, lorsque la situation était mauvaise, penser que tout allait s’arranger. Non, son coup de folie que de partir en voyage à la recherche de Tery, c’était bien la première fois qu’elle agissait aussi impulsivement pour une émotion qui la taraudait depuis maintenant plusieurs mois durant.

BON ! Trouver un petit village ou autre, s’accaparer de quoi se faire une une cape et une capuche et ensuite, se fondre parmi la foule dans une auberge pour avoir un peu plus d’informations. Oui, c’était une excellente idée ! Mais pourquoi est-ce qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant ? Elle n’en avait aucune idée !

En fait, si, elle le savait mais … hum … Oh ! Petit village en bas ! Comme un oiseau de proie, voilà qu’elle fonçait vers ce dernier, finissant par atterrir au sol alors que déjà, elle regardait les personnes qui se tournaient vers elles. D’abord les sourires puis en voyant ses ailes, les sourires devinrent des mimiques presque haineuses.

« Vous en faites pas, je ne fais que passer. »

« Tu ne devrais même pas passer ! Disparais, monstre ! On ne veut pas de toi chez nous ! »

« Quelques emplettes … ou je me sers par moi-même. C’est à vous de décider. »

Elle allait se promettre de tenir parole sur ce qu’elle avait décidé d’accomplir. Se noyer dans la foule après avoir changé un peu sa tenue, elle était certaine que c’était la décision à prendre pour enfin réussir à avancer dans ce monde pourri. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres : S’ils ne voulaient pas lui permettre de se camoufler correctement, autant qu’ils soient préparé à ce qui pouvait leur arriver, n’est-ce pas ? Ils risquaient juste de le regretter.

2 réflexions sur « Chapitre 24 : Oiseau solitaire »

  1. 😮 une nouvelle protagoniste , mi chauve souris , mi corbeau, ce n’est pas une démone et elle n’a pas les lignes d’Alzar étrange je me demande qui sont ses parents ^^

    1. Ah tu ne l’as pas reconnue ? ^^
      C’est pourtant la demoiselle qui dirigeait la Tour, là où se trouvait le fameux aigle bicéphale ! 🙂

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