Chapitre 241 : Toujours là pour lui

ShiroiRyu
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Chapitre 241 : Toujours là pour lui

« Alors … Il est vrai que je dois te mettre au courant, Kurym. Même si j’aurai aimé ne pas t’apporter ce genre de nouvelles. Cela concerne la personne qui te rendait visite chaque jour, tu sais de qui je parle, n’est-ce pas ? »

« Bien entendu … Mais pourquoi est-ce que tu veux me parler d’elle ? »

Il était déjà anxieux, très anxieux même mais il évitait de le montrer. Enfin, il tentait d’éviter de le montrer, le problème, c’est que cela était clairement visible sur son visage.

« Elle ne viendra plus … Elle ne viendra pas … »

« Qu’est-ce que … Il lui est arrivé quelque chose ? Non … Surement pas. Ce n’est pas ça … Tu ne sembles pas assez triste pour ça. »

« Elle … Kurym, elle t’utilisait, tu le sais ? Juste pour obtenir des armes et des armures. »

« Ah ça … Je me doutais bien que c’était la seule chose qui l’intéressait. Mais est-ce qu’elle va bien ? Ou non ? Enfin … »

Il vint se remettre sur ses jambes, étant déjà prêt pour travailler. C’était mieux … pour ne plus penser à toute cette histoire. C’était bien mieux même. Il poussa un profond soupir, ne disant plus rien avant de s’éloigner d’Elyséa.

« Est-ce que je peux te dire autre chose, Kurym ? »

« Pour me décevoir encore plus des … humains ? Pourquoi pas … Tu peux y aller. »

« Je t’observais … depuis des semaines … voire des mois … »

Hein ? L’observer ? Comment ça ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Comment est-ce qu’elle l’observait ? De quelle manière ? Comment était-ce tout simplement possible ? Il … AAAAAAAH ! Il le savait maintenant ! Il le savait parfaitement !

« C’était toi … Les beaux yeux bleus que je voyais ? »

« Les beaux yeux bleus ? Hmm ? » dit la femme aux cheveux blancs avant de se rapprocher de lui. Il vint aussitôt rougir, bredouillant quelques mots.

« Pardon, pardon … C’est venu comme ça, sur le moment. Enfin, je n’ai pas modéré mes paroles et puis, je aussi … Enfin … »

« Les personnes qui parlent sans réfléchir sont souvent les plus sincères, je tiens à te le signaler. Tu étais donc sincère sur mes yeux ? »

« Ils sont vraiment beaux … Oui … Enfin … Ils sont bleus … comme la glace. Enfin, ils sont purs … Enfin ! Je ne sais pas ! »

« Hahaha … Merci du compliment, Kurym. » chuchota la femme en rigolant faiblement.

Quelques jours … Quelques jours s’étaient écoulés et les deux personnes étaient en train de manger paisiblement, l’un en face de l’autre, comme si de rien n’était. Le jeune homme ne semblait un peu soucieux, disant :

« Est-ce que tu es vraiment sûre de toi ? »

« Bien entendu. Mais quand même … J’aimerai savoir ce que tu manigances. »

« Rien de spécial, je te le promets. » murmura le jeune homme aux cheveux blancs alors qu’il avait encore du mal à croire qu’Elyséa venait tous les jours le voir. Vraiment beaucoup de mal… Et pourtant, c’était le cas. Il en était sûr et certain, il en était convaincu.

« Hmm … Tu n’oserais quand même pas mentir à la seule personne qui vient te rendre visite, n’est-ce pas ? Ou alors … Est-ce que tu … Ah … Ca y est … »

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi est-ce que tu pousses un petit soupir ? Le repas n’est pas bon ? Pas satisfaisant ? »

« Non, je me rappelle … La guerre est bientôt finie … Demain … C’est demain que je rencontrerai cette personne qui est l’ambassadeur des dragons. »

« Comment est-ce qu’il est ? Il ressemble à quoi ? C’est un humain ? »

« Bien entendu qu’il est humain ! Pourquoi est-ce qu’il ne le serait pas ? Il doit avoir notre âge, il a des cheveux blonds, il est plutôt immense et … »

« Est-ce qu’il est beau ? » bredouilla le jeune homme, n’arrivant pas à terminer son repas, Elyséa semblant songeuse tandis qu’elle remarquait que Kurym baissait la tête.

« Beau comme un dieu … sûrement. Il a quand même une certaine prestance et noblesse en lui. On voit qu’il a été élevé par des dragons durant toute sa vie. »

« Moi aussi … Mais … Je … Enfin bon … »

Il ne savait pas quoi dire. Il avait lancé cette attaque mais il se doutait de la réponse. Qu’est-ce qu’il avait espéré hein ? Pourquoi est-ce qu’il se sentait aussi mal ? Elyséa termina son repas, se levant de table avant de dire :

« Je pense donc qu’il est temps pour moi de partir plus tôt. Ainsi, demain, je serai prête pour ce qui m’attend. Bref, je reviendrai dès que j’aurai terminé tout ça. »

« Je … Attends un peu, Elyséa, non … C’est bon … »

« Oh … Ne t’en fait donc pas, je ne compte pas fêter ça. Je ne suis pas vraiment de ce genre … Je préfère encore passer un … »

Elle s’était rendu jusqu’à la porte, s’apprêtant à l’ouvrir mais Kurym l’attrapa par le bras. Elle portait depuis tout le temps … Depuis tout ce temps … Cette armure sur son corps. Cette armure grise … Mais elle pouvait sentir le froid qui pénétrait le métal.

« Ne t’en va pas aujourd’hui ! Reste … ici … pour cette nuit … s’il te plaît. »

Le ton était implorant comme si c’était la dernière chance du jeune homme. Pourtant, Elyséa ne bougea pas de sa position, lui tournant toujours le dos avant d’appuyer doucement sur le bras recouvert de métal. Avec lenteur, l’armure se fissura à cause du froid, se brisant en morceaux à ce niveau.

« AH ! Pa … Pardon ! Je ne pensais pas utiliser mes pouvoirs pour …. »

« Kurym ? Il fait quand même bien chaud dans cette forge. Tu ne trouves pas ? Les journées passent et je porte toujours cette lourde armure. »

« Euh … J’ai pu voir ça … C’est vrai, je tiens à le signaler. Je ne voulais pas que … »

« Tu veux bien m’aider à la retirer ? Mais … en la gelant. De toute façon, elle est vieille et usée. Donc … Est-ce que tu peux ? »

La geler ? Euh … Il voulait bien mais … C’était gênant … mais en même temps, il avait envie … Enfin, il était un peu excité. Il devait le reconnaître, hahaha. Pourquoi est-ce qu’il rigolait ? Pourquoi est-ce qu’il rougissait ? Car … peut-être que … Enfin … Chaque partie … d’armure qui tombait … laissait découvrir un nouveau pan de peau … Mais elle était … Elle était là … Peu à peu, il voyait la chair nue ou presque d’Elyséa.

Car elle portait encore un haut blanc … Un marcel blanc ? Comme lui ? Et le pantalon de toile noire ? C’était aussi comme lui ! C’était étrange ! Il avait l’impression de se voir dans un miroir … mais en même temps, il …

Gloups ! Il avait jamais remarqué à cause de l’armure mais … Elle était très féminine. Elyséa était très féminine. Et bon, avec les morceaux de métal et puis tout ça, et puis … Enfin ! Elyséa se plaça à quelques centimètres de lui, sa poitrine touchant le torse de Kurym.

« Mais un problème se pose, Kurym. J’ai cru … remarquer que tu n’avais qu’un seul lit. »

« Hahaha … Euh oui … Enfin bon … Le lit … Je crois que … »

Il ne termina pas sa phrase, rapprochant son visage en même temps qu’Elyséa. Leurs lèvres se lièrent pendant de longues secondes, Kurym comme la jeune femme rougissant en même temps. Lorsqu’il retira ses lèvres, il bafouilla :

« Je suis … désolé si ce n’est pas très bon. »

« Ah ? Pourtant, je considère mon premier baiser comme très réussi. »

« Ton … Enfin … Premier… Je … Enfin … Le mien aussi … Elle n’a jamais … »

« Tu sais qu’il vaut mieux ne jamais parler d’une autre femme pendant ces moments précis ? Ou alors, il faut que je t’apprenne cela, Kurym ? Enfin … Apprenons à deux, d’accord ? »

« Je veux bien … Elyséa … Je veux apprendre à te connaître. »

« Alors … Viens donc … »

Elle tend ses bras avec tendresse, les passant autour du cou du jeune homme pour l’attirer jusqu’à elle. Un nouveau baiser et voilà qu’en même temps, l’une de ses mains vient lever son marcel pour le lui retirer. Elle l’invite à faire de même de son côté, lui montrant les nombreux bandages au niveau de sa poitrine.

« Quand … Je combats, je n’aime pas que ça bouge trop … Et puis … Cela est un peu gênant qu’elle soit aussi … imposante. »

« Non, non ! Tu es une femme assez grande, elle est très bien comme ça ! »

Il cherchait à la compliment car il ne savait pas réellement comment s’y prendre avec elle. Mais elle faisait tout pour le calmer, chose qu’elle arrivait parfaitement. Maintenant, il glissait aussi le pantalon de toile de la femme aux cheveux blancs, remarquant encore une fois les bandages … Qu’est-ce que …

« Ah ça … Par contre, c’est une petite fantaisie … personnelle. Désolée. » dit Elyséa en rigolant légèrement.

« C’est très bien … Enfin, ça donne envie de les retirer un par un … pour mieux … »

« Oh ? Mais tu pensais que j’allais les garder ? Ca sera à toi de les retirer justement … Laisses donc tes envies te guider. »

C’était une telle … demande de sa part qu’il ne pouvait pas la contredire. Avec lenteur et tremblements, il commença à chercher le début des bandages alors qu’elle-même le mettait complètement nu comme un ver d’une main malhabile, montrant par là son inexpérience … comme lui … Mais bon …

« Tu ne veux pas que l’on aille dans la chambre … Avec le feu à côté, il y a … »

« Oh … Nous irons nous laver ensuite, non ? Et puis … Cette sueur n’est pas déplaisante, nous le serons tous les deux. Tu as dit que tu voulais que je dorme ici ce soir … Mais je ne suis pas très fatiguée, Kurym. »

« J’espère que j’arriverai à te faire dormir … ENFIN NON ! Pas de cette manière ! »

« Par l’épuisement ? Je l’espère aussi. »

L’épuisement … avec elle ? Il sentait que ça serait une chose merveilleuse. Finalement, les bandages recouvrant la poitrine d’Elyséa tombèrent au sol tandis que Kéran lui-même ne pouvait pas en détourner les yeux, puisqu’il se trouvait en Kurym. C’était Elyséa … comme il ne l’avait jamais vue auparavant.

Amante … Une amante parfaite … Une amante douce et tendre … Une amante qui découvrait les joies du contact de la chair et de la peau … entre deux personnes. Il était jaloux de Kurym … Vraiment jaloux. Pourquoi est-ce que lui n’avait jamais eu ça ? Pourquoi donc ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Il était en colère, réellement en colère … Pourquoi est-ce qu’il devait voir Elyséa heureuse avec quelqu’un comme lui ?! QUI LUI RESSEMBLAIT ?! Pourquoi ce Kurym et pas lui ?! Pourquoi est-ce que les entendre, les voir, les …

« Assez … J’en ai assez … Je veux quitter cet endroit ! Je veux quitter cet endroit ! Je ne sais pas qui est ce Kurym ! Non … »

Non … Il venait de penser à quelque chose. Il était peut-être le descendant d’Elyséa. Peut-être … C’était peut-être ça … Il descendait d’Elyséa et Kurym … Rien que le nom de ce type ! Le fait qu’il lui ressemble ! Ce n’était pas du hasard !

« Elyséa serait mon ancêtre … »

Il ne voulait pas ça. Il n’en avait pas envie. Il ne voulait pas ça ! Elyséa était au courant ! Elle était surement au courant depuis le début ! C’était pour ça toutes ses affections ! Non … Non … Ce n’était pas ça. Quelque chose clochait mais quoi ?

« Je ne dois pas m’emporter pour ça, pas du tout même. »

Pourquoi s’énerverait-il ? Sincèrement ? Il … Il n’était pas en défaut, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce qu’il était aussi jaloux et triste ? Car Elyséa … n’était pas pour lui, n’est-ce pas ? Elle avait été amoureuse de cet homme, un homme qui lui ressemblait. Il n’avait pas à être son remplaçant et puis bon … Il aimait Katérina.

« Mais voir … Elyséa aussi heureuse et amoureuse, c’est beau … C’est vraiment très beau … Je suis content pour elle. »


Car il ne s’était jamais attendu à ce que la femme qui le possédait depuis des années soit ainsi. Enfin, qu’elle soit son ancêtre ne changerait rien à leur relation de toute façon. Elyséa était … vraiment quelqu’un d’exceptionnel.

« Et je devrai plutôt la remercier pour tout ce qu’elle a fait pour moi. »

Oui … Au final, le temps qu’il pensait à tout cela, les deux jeunes gens s’étaient aimés … Et la tache de sang sur le drap ne les dérangeait pas le moins du monde. Endormis l’un contre l’autre, Elyséa et Kurym ne semblaient pas vouloir se détacher.

« J’aurai aimé … que ça se passe aussi comme ça pour moi. »

Mais peut-être qu’il ne le méritait pas ? Il devait trouver une sortie … C’était mieux. Un endroit où il s’en allait. Mais pourquoi ne quittait-il pas cette zone ? Il pouvait juste les regarder … Où est-ce qu’il était ? Ah oui … Dans l’histoire de Kurym. Peut-être qu’elle n’était pas encore finie ?

« Peut-être que … c’est lui dont parlait Elyséa ? »

Quand Elyséa avait eu ses petites crises d’hystérie, hurlant qu’elle voulait le rendre heureux, qu’il méritait son bonheur. Qu’est-ce qui s’était passé ? Qu’est-ce que Kurym avait subi à ce moment ? Il manquait une dernière chose, il en était maintenant certain.

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