Chapitre 25 : Aveux et Décision

ShiroiRyu
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Cinquième Partie : L’Absolu
Chapitre 25 : Aveux et Décision

Après les derniers évènements, il trouvait qu’il méritait bien un peu de repos et c’était chose faite. Là où il se trouvait, il profitait que ses yeux soient fermés pour penser et imaginer ce qu’il allait faire dans le futur : Mettre un terme à la Team Univers, tuer Riko, faire sa petite vie avec Riza, être heureux avec Sirenia. Oui, tout allait bientôt se terminer et ils allaient enfin vivre en paix. Rien que d’y penser, il était déjà au paradis! Et les jambes sur lesquelles il se trouvait étaient vraiment douces et fines. Il ne savait pas que Riza était aussi gentille pour faire ces petits gestes qui témoignaient d’une très grande affection envers lui. Il ouvrait maintenant ses petits yeux verts, son visage se trouvant sur le côté. Il fût soudainement surpris de voir que Riza était endormie contre Tonar et qu’elle semblait se reposer. Il tourna légèrement le visage pour regarder le ciel mais deux monts de chair lui obstruaient la vue. Il aperçu les cheveux rouges significatifs…Ca ne pouvait pas être elle! Mais quand il remarqua la robe noire et blanche déchirée en partie, il se retint de pousser un cri tout en roulant sur le côté pour ne pas cogner sa tête dans ce qui pensait être une poitrine. Il se releva rapidement avant de désigner la créature qui l’avait accueilli sur ses genoux :
« Qu’est ce que? Attends Ryusuke, réfléchit un peu. Ce qui se trouve devant toi ne peut pas être Sirenia. C’est…C’est tout simplement impossible! Comment pourrait-elle avoir ces choses? »
Il désigna la poitrine de Sirenia beaucoup trop serrée dans la robe noire et blanche. Il déglutit en se disant que si cette poitrine était trop serrée dans la tenue actuelle alors qu’est ce qu’elle allait être quand elle serait à l’air libre?! Il imaginait maintenant les nombreuses nuits qu’il allait passer avec Sirenia et trembla de toutes parts. D’effroi ou d’excitation?
« Ah non non. On ne va pas à commencer à penser comme ça Ryusuke. Il doit avoir une explication rationnelle à tout ça. Je n’ai jamais vu des Gardevoir avec ça. Enfin…Maintenant que j’y pense, peut-être dans les nombreux concours Pokémons. Mais même, ils n’étaient pas de cette taille! Qu’est ce qui se passe? Mais qu’est ce qui se passe ici?! »
Il perdait toute réflexion : Tout ce qui se déroulait ces derniers temps tenait de l’illogisme. Si seulement il s’était douté qu’elle allait devenir comme ça, JAMAIS il n’auraît penser à dormir avec elle aussi souvent! Maintenant, elle allait quémander à ce qu’il la serre dans ses bras pendant qu’ils dormaient ensemble. Faisant les 100 pas entre Tonar, Riza et Sirenia, il était perdu dans ses pensées avant que le Carchacrok n’ouvre un oeil pour voir l’humain. Il n’y avait pas besoin d’être un génie pour voir qu’il était perturbé par la situation. Riza ouvrit légèrement la bouche avant de bâiller longuement. Elle entendait les pas et les réflexions que Ryusuke se posaient même si cela ressemblait plus à des grognements qu’à un texte audible.
« Bonjour Ryusuke. Tu m’as l’air bien nerveux ce matin. »
« Riza! Aides moi! J’ai besoin de toi! »
Il s’était dirigé vers la jeune femme dès qu’il avait entendu sa voix. ELLE! Elle pouvait sûrement l’aider puisqu’elle était de sexe féminin. Ses yeux rouges regardaient avec inquiétude le jeune garçon : Que s’était-il passé pour qu’il puisse être dans cet état? Elle se releva tandis que l’adolescent s’était positionné derrière elle comme si il était effrayé. Elle avait une légère gêne aux joues : Jamais Ryusuke n’avait été aussi proche d’elle.
« Allons allons, calmes toi Ryusuke et expliques moi ce qui se passe? »
« Mais regardes moi ça! Comment c’est possible?! Les Pokémons ne doivent pas ressembler à ça normalement! »

Il désigna du doigt Sirenia qui était toujours endormie, dos contre un arbre. Apeuré? Il l’était et cela contrastait complètement avec le comportement qu’il avait habituellement. Elle regardait maintenant Sirenia et ne voyait rien de bizarre : Elle avait tout d’une Gardevoir tout à fait normale. Sa robe noire et blanche était beaucoup trop petite pour elle mais cela, il ne pouvait pas le deviner à l’avance. Riza s’approcha de la pokémon endormie avant de tirer un peu sur la robe pour la déchirer et l’ouvrir un peu plus. La poitrine s’était libérait peu à peu de son écrin de tissu et déjà, elle prenait des proportions équivalentes à Riza. Il détourna son visage et s’était mis à parler soudainement vers Tonar :
« Qu’est ce que ta maîtresse fout? Tu veux bien me l’expliquer? Je ne le sens pas sur ce coup. Pas du tout même. »
« GRAAAAHHHH! »
« J’ai jamais été aussi d’accord avec toi qu’à ce moment précis. Si j’étais vulgaire, je dirais que ça me fout les boules de voir ça. »
« J’ai terminé Ryusuke. Sirenia devrait avoir une surprise en se réveillant. J’ai retoucher un peu sa robe pour qu’elle soit moins vulgaire. »
Maintenant qu’elle s’était poussée, il regardait la Gardevoir à la mèche rouge. Sa poitrine avait été libérée et maintenant, elle semblait pouvoir enfin respirer. Les quelques déchirures sur la robe avaient disparues et on se doutait qu’elles étaient tout simplement camouflées par on ne sait quelles astuces de la part de Riza. Plus il l’observait, plus il l’imaginait comme une f…Il détourna le regard à nouveau : Non, il ne devait pas se faire de fausses idées!
« Ca…Ca ne réponds pas à ma question Riza. Pourquoi qu’elle a…Pourquoi elle est comme ça? »
« Et bien, ce n’est pas si dur je dirais. Elle a tout simplement évoluée car je t’avoue qu’elle était prête à nous tuer tout les deux et qu’elle le pouvait mais grâce à toi, elle nous a épargné. Je crois que je dois te remercier Ryusuke pour cela. »
Les deux mains enserrèrent le cou de l’adolescent pour qu’elle puisse se coller contre lui. Leurs deux visages rougis, il ne savait guère comment réagir mais déjà son coeur le guidait. Il ne pensait pas que ses rêves allaient se réaliser aussi tôt mais bon…Il sentait les formes généreuses de Riza contre lui qui avait fermé les yeux.
Dire qu’elle avait attendu toute ces années pour faire ça et maintenant qu’ils étaient enfin seuls et isolés, elle pouvait enfin se déclarer ouvertement envers lui. Elle sentait qu’il répondait positivement à sa récompense et déjà leurs lèvres se rapprochaient avant que leur étreinte se brise subitement.
« Puis-je savoir ce que vous tentiez de faire devant mes yeux? Ryusuke? Riza? »
Les yeux émeraudes de Sirenia s’étaient complètement ouverts. Comme une zombie, la totalité de son corps se releva sans qu’elle n’ai besoin d’utiliser ses mains. Lentement, ses yeux se dirigeaient de Ryusuke vers Riza puis revenaient vers l’adolescent. Les deux humains avaient les joues rougies. Visiblement, ils semblaient avoir été pris en faute. Riza n’osait prendre la parole et Ryusuke tenta une approche délicate :
« Hum…Et bien…Comment dire : Riza voulait me récompenser de l’avoir sauver. Ce n’était rien d’autre que ça, tu n’avais pas besoin de t’inquiéter, elle n’allait pas me tuer. »
« Elle ne le fera pas n’est-ce pas? Mais nous devons parler tout les deux Ryusuke, qu’as-tu décidé à mon sujet? »
La voix était si mature et féminine qu’il restait étonné que cela soit Sirenia qui lui parlait. De plus, le ton employé neutre mais noble était complètement différent de la forme qu’elle avait auparavant. Maintenant qu’elle venait de lui adresser la parole, il n’avait plus vraiment envie de recevoir la récompense de Riza : Cela pouvait attendre un autre moment intime. Ses deux mains posées sur son ventre, il prit la parole sur un ton solennel :
« Malgré ce que tu as fait et que je ne pourrais oublier, j’ai décidé de bien vouloir te garder. De toute façon, je n’ai pas à décider ce genre de choses. Bien entendu, je serais un peu en froid avec toi pendant quelques jours car je dois digérer cette information. »
« A ce sujet, Ryusuke, je dois te dire quelque chose au sujet de Sirenia. Il est vrai qu’elle a tuer tes parents mais comment dire… »
Elle semblait un peu mal à l’aise : Elle n’avait pas dit toute la vérité lors de cet évènement et maintenant qu’ils se retrouvaient tous ensemble, il valait mieux tout avouer avant qu’il ne soit trop tard. Elle caressait le crâne de Tonar tout en terminant sa phrase :
« Sirenia t’a aussi sauvé la vie Ryusuke. Elle est celle à qui tu dois le fait d’être ici après toutes ces années. Le professeur Enéka nous a expliqué la situation : Après que Sirenia ai ôtée la vie à tes deux parents, le Rhinastoc de Riko allait te tuer sans que tu ne le remarques mais… »
« Je lui ai tout simplement fait exploser la tête, c’était la première fois que j’utilisais un peu de mon état de Berserk et que je sauvais un humain au lieu de le tuer. Je ne l’ai jamais regretté si tu veux tout savoir. Je ne suis qu’une simple créature que les membres de la Team Univers utilisaient à leurs fins démoniaques. Grâce à toi, je pouvais vivre et exister. Au lieu de détruire, je voulais créer et tu étais si doux et gentil avec moi : Tu aimais t’occuper des fleurs et tu sais, je n’ai jamais oublié tes dernières paroles avant que je ne causes la destruction de cette base. Te souviens-tu pourquoi j’ai fait cela? »
« Je…Tout ne m’est pas encore revenu en mémoire. Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose m’empêche de me souvenir. »
D’une démarche gracieuse et lente, la Gardevoir à la robe noire et blanche s’avançait vers Ryusuke. Quand elle était à sa hauteur, il remarquait qu’elle était devenue légèrement plus grande que lui, de quelques centimètres tout au plus. Elle releva sa mèche de cheveux bruns avant de faire de même avec la sienne pour qu’il puisse voir ses deux yeux verts. Elle posa avec délicatesse son menton contre celui de l’adolescent, celui-ci déglutissant. Il se sentait très mal à l’aise tandis qu’enfin s’ouvrait la porte de ses souvenirs. Elle venait de retirer la barrière qu’elle avait mise autour de ces deux années. Riza les laissa faire en souriant : Sirenia était vraiment très attachée à Ryusuke même pour une pokémon. La créature à la chevelure rouge retira son front collé de celui de Ryusuke avant de reprendre la voix d’une voix douce et tendre :
«  »Jamais je vous laisserais l’utiliser! J’en ai marre de la Team Univers! Vous ne pensez qu’à utiliser Sirenia pour vos guerres stupides! Vous vous en foutez royalement de ses sentiments et vous vous prétendez des dresseurs?! Si vous voulez prendre Sirenia, il faudra me passer sur le corps et je vous préviens, je ne me laisserais pas faire! Sirenia est mon amie et je l’aime beaucoup! Je vous empêcherais de nous séparer tout les deux à nouveau! Elle est plus humaine que la majorité d’entre vous! » »

Il la regardait avec interrogation : Qu’est-ce qu’elle venait de dire? Ses paroles, on pouvait croire à une citation. Alors qu’elle s’était montrée réservée et intouchable depuis son réveil, son visage rougissait avec candeur comme si le fait d’avoir prononcé cette réplique venait de lui rappeler l’un de ses souvenirs les plus tendres :
« Déjà à l’époque, je t’appréciais beaucoup. Tu étais mon seul camarade et même si les scientifiques de la Team Univers te considéraient comme un mauvais Eveilleur, tu es celui qui m’a permis de m’éveiller et de fleurir comme la rose que tu m’as offerte il y a quelques temps. Tous ces moments passés avec toi étaient délicieux et sont gravés dans mon coeur. Lorsque Riko s’en est pris à toi pour ton insubordination et tes paroles, je n’ai guère mis de temps à réagir et j’ai anéanti toutes ces personnes qui avaient osé te faire ce mal.
Mais j’ai compris une chose : Avec moi, tu ne pouvais être heureux malgré tes paroles et ce baiser que tu m’as donné. Cette chose que normalement deux humains ne se donnent que si ils s’aiment pour l’éternité. Tu m’as volé mon premier baiser et même si nous étions trop jeunes pour comprendre la portée de ce geste, j’ai compris à ce jour à quel point tu m’étais important. Je t’ai fait une amnésie psychologique et je t’ai téléporté à plus de cinq cent kilomètres des ruines de cette base. Je me suis toujours occupée pendant les prochains mois pour que personne ne puisse partir à ta recherche et enfin, ils aient abandonnés. A partir de là, j’ai vérifier un bon nombre de fois que tu étais tombé dans une bonne famille et j’ai vue que tu étais heureux, alors je suis simplement partie ailleurs. T’avoir retrouvé après plus de dix ans n’était que le fruit du hasard et si un jour, je devais disparaître à nouveau pour que tu sois heureux comme avec Riza, alors je le ferais car de toute mon existence, je n’ai jamais voulue que ton bonheur et voir la joie se lire sur ton visage. »
Quelle monologue de sa part! Donner la parole à Sirenia et voilà ce qu’elle pouvait dire. Sa longue tirade avait laissé place à un silence absolu. Riza baissait la tête avec un petit sourire triste aux lèvres : Comment pouvait-elle s’immiscer entre Sirenia et Ryusuke? La pureté des sentiments de la Gardevoir était telle qu’elle ne voulait plus rien espérer de la part de Ryusuke. Et le garçon dans tout ça? Lui aussi avait baissé la tête.
Il était troublé par les paroles de Sirenia : Comment sa petite soeur pouvait-elle lui dire ces choses? La Gardevoir avait les paroles et les sentiments d’une adulte alors qu’il n’était encore qu’un adolescent. Elle connaissait ses sentiments et elle les acceptait. Entre eux deux? Il était visiblement le gamin immature mais il devait lui répondre. Toutes les pièces du puzzle se mettaient en route et enfin il comprenait la raison de plusieurs points obscurs. Il avait un léger trémolo dans sa voix :
« Je…ne t’ai jamais vraiment oublié. Même si tu n’étais qu’une ombre dans mes souvenirs, tu étais celle qui me poussait à apprendre le violon. Je me rappelais que je devais faire plaisir à une petite fille de mon passé, une petite fille qui aimait les fleurs et la musique. Je voulais lui montrer que j’avais appris à jouer d’un instrument et je m’imaginais jouer pendant des heures devant elle comme seul auditoire. »
Il releva la tête, un sourire peint sur ses lèvres. Jamais il n’aurait admis qu’il était ému par les paroles de la créature aux cheveux rouges. Quel faux-semblant depuis les premiers jours : A chaque fois, il l’avait appelé « sa petite soeur » pour lui prouver au combien il l’appréciait. A chaque fois, elle s’était montrée enjouée et joyeuse comme si le fait d’avoir ce petit nom lui suffisait. A chaque fois, il lui avait signalé qu’il ne la considérait pas comme une pokémon mais c’était faux : Il la voyait toujours comme une petite créature affectueuse mais qui méritait d’être reconnue comme une membre de sa famille.
« Et mes dessins. Je savais que mes dessins, elle les aimait. Je voulais être capable de donner vie à ce que je dessinais pour pouvoir lui faire plaisir. Chaque ruban, chaque robe, chaque petite touche vestimentaire qui allait de paire avec elle pour la rendre encore plus jolie. Je voulais la rendre magnifique aux yeux des autres car elle était déjà sublime à mes yeux. Sirenia, tu as peut-être réussi à sceller ma mémoire mais jamais, au grand jamais tu n’as réussi à empêcher mes rêves de s’accomplir et cela qu’importe la puissance que tu utiliseras. »
Il leva les deux mains en direction du ciel comme si il venait d’atteindre l’Elysion au moment où il venait de terminer sa phrase. Ni Riza, ni Tonar se moquaient de lui, il avait dit le fond de sa pensée et même si le geste final semblait un peu théâtral, il fallait reconnaître que c’était la première fois qu’il vidait son sac devant autrui. Sirenia se rapprochait de lui, les deux mains liées sur le ventre. Elle déposa sa tête contre le torse de Ryusuke en fermant les yeux et avant même qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, les deux mains du jeune garçon se posèrent sur son dos. Bien que tremblant à l’idée de sentir complètement la créature aux cheveux rouges contre lui, il serrait avec tendresse la Pokémon. Lentement, en caressant la chevelure de Sirenia, il reprenait la parole :
« Alors s’il te plaît, arrêtes de ne penser qu’à moi. Tu as le droit de vivre comme tout le monde. Tu trouveras un jour ton bonheur avec un autre pokémon et vous vivrez heureux tout les deux. »
« Je le suis déjà. J’ai tout ce qu’il me faut Ryusuke au moment où je te parles. Je ne me contentes que de cela car c’est la seule chose dont j’ai besoin. »
Elle se montrait drôlement intime depuis qu’elle avait évolué. Il devait arrêter cette étreinte avant qu’elle ne fasse quelque chose qu’il allait regretter. Délicatement, il retira ses mains du dos de Sirenia bien que celle-ci gardait son corps contre celui de l’adolescent. De plus, avec sa féminité un peu trop développée pour une Pokémon, il ne devait pas prendre de risques. Il ne manquait plus qu’elle…
« Ryusuke, est-ce que tu me détestes? »
Elle avait relevé son visage, ses deux yeux verts vitreux le regardant avec insistance. Ce qu’il redoutait se réalisait juste devant lui : Ces yeux, le décolleté visible de sa robe noire et blanche, son corps féminin et élancé. Et cette demande… Il fît subitement un saut en arrière, se séparant complètement de Sirenia en respirant très rapidement : C’en était trop. La Gardevoir le regardait avec tristesse en attendant sa réponse. Il se tournait vers Riza, cherchant une aide de son côté. La jeune femme aux boucles blondes s’approcha de lui tout en lui murmurant :
« Dis lui que non, t’as l’air vraiment fin comme type à t’enfuir comme ça. »
« Mais je…Elle va croire… »
« Tu ne la détestes pas non? Alors ne lui ment pas! »
Elle lui donna une petite tape amicale sur le dos, le forcant à revenir vers Sirenia. Il détourna le regard tout en se grattant la tête : Vraiment, il était pas doué mais alors pas du tout doué pour parler aux Pokémons, surtout si ces derniers étaient doués de paroles.
« Non, je ne pourrais plus jamais te détester alors arrêtes de te tracasser pour ça. »
Un long soupir d’apaisement sortit de la bouche de Sirenia. Elle posait ses mains sur son coeur avant de se retourner : Cette forme n’effrayait pas Ryusuke. Jamais elle n’avait penser devenir comme ça un jour et déjà, elle s’était mise en marche devant les deux humains et le Carchacrok. Elle gardait dans ses pas l’air noble qui la caractérisait depuis qu’elle avait évolué.
« Nous devons nous mettre en route Ryusuke. Nous allons mettre un terme aux agissements de cette organisation et enfin, nous vivrons ensemble jusqu’à la fin des temps. »
« Riza, tu veux bien nous accompagner? »
Sirenia s’arrêta subitement tandis que Ryusuke s’était retourné vers la jeune femme aux cheveux blonds et à la robe rouge. Sans être particulièrement surprise par la demande de l’adolescent, elle souria avant de se mettre à sa portée.
« J’espérais que tu me poses la question et tu connais déjà la réponse. Toute cette comédie dans ma base pour te laisser en vie ne doit pas se rendre inutile avec ta mort. Je vais te rejoindre Ryusuke et tout les deux, nous réduirons à néant la Team Univers. »
« Cette comédie? Que veux-tu dire par là? Tu ne voulais pas gagner? Mais pourquoi? Tu avais largement de quoi me tuer. »
« Non, ce n’était pas mon but. Je m’étais préparée à mourir dès l’instant où je t’ai vu dans l’arène. Et pourquoi? Et bien…Disons que c’est un secret. »
Elle posa un doigt sur les lèvres de Ryusuke qui rougissait comme un enfant. Sirenia se retourna et il s’attendait à ce qu’elle s’énerve. Il se souvenait de sa jalousie très poussée et se préparait au pire venant d’elle, surtout après sa déclaration.
« Pouvons nous y aller, Ryusuke et Riza? Plus tôt nous nous rendrons là-bas, plus vite le problème sera réglé. D’ici quelques heures ou journées, je serais capable de nous téléporter pour nous mouvoir plus rapidement. »
Elle ne semblait guère en colère mais il la soupçonnait de la contenir en elle pour ne pas alerter Riza. Le sourire qu’elle fît à ce moment là confirmait la sincérité de ses paroles et Ryusuke poussa un léger soupir d’apaisement : Elle changeait avec le temps et son évolution la rendait bien plus mûre qu’il ne le pensait. Ses deux oreilles coupées en trois comme sous la forme d’un papillon étaient maintenant visibles et déjà Riza s’avançait pour montrer à Sirenia qu’elle était prête à partir. Le voyage pouvait débuter : Sirenia prenait les devants, elle savait où se rendre d’après les informations qu’elle connaissait. Ryusuke et Riza discutaient en arrière : Le jeune homme avait fait sortir Eleanor, Isalia et Tocor pour les montrer à Riza et faire les présentations. Anolk fût présenté de la même manière à Ryusuke et seul Tocor restait en-dehors de sa pokéball. Ryusuke et Riza sur son dos, ils continuaient de discuter tout les deux, le garçon prenant la parole :
« Tu sais pour la récompense…Je l’accepterais volontiers cette nuit. »
« Quels sont tes sentiments pour Sirenia? Tu n’as pas l’impression de la tromper en me disant cela? »
« J’aime Sirenia mais comme ma petite soeur. Je pensais que cela était assez explicite et visible. Pourquoi il en serait autrement? »
« Tu es sûr de ça Ryusuke? Tu ne l’aimes pas complètement? Pourtant, vous semblez très proches tout les deux. »
« C’est différent Riza. Elle et moi, nous vivons dans deux mondes complètement opposés avec une frontière infranchissable entre eux. Elle est un pokémon et je suis un humain. A partir de là, il n’y a rien à espérer. J’ai besoin d’une humaine comme moi et non d’une pokémon. »
« Et ses sentiments? Tu n’as pas peur de les froisser? Elle ne semble pas voir cette différence contrairement à toi. Pour ma part, je n’hésiterais pas à te donner ce que tu mérites pour m’avoir sauvé. Je l’ai gardée pendant toutes ces années juste pour ce moment mais cela attendra ce soir, d’accord? »
« Je pense qu’elle a compris qu’elle ne doit pas m’aimer malgré ses paroles. Elle sait que je ne peux pas lui donner ce qu’elle veut, contrairement à toi. Accroches toi bien, je vais demander à Tocor d’accélérer le pas. »
Il entoura la tête centrale de l’autruche tricéphale tandis que Riza compressa sa poitrine contre le dos de Ryusuke pour se maintenir contre lui, ses deux mains posées sur son torse. Sirenia s’était mise à léviter au-dessus du sol pour garder la même allure que Tocor, se trouvant au même endroit que ce dernier. Ryusuke passa une main sur son front en sentant quelques gouttes :
« Il pleut? Pourtant, il n’y a aucun orage à l’horizon. C’est louche cette histoire. On devrait se dépêcher et trouver un endroit où passer la nuit si tu veux mon avis Riza. Ca me fait penser : Tu ne vois aucun problème à dormir sous la même tente que moi? Je n’ai pas imaginé les futurs évènements donc je n’avais pas réellement prévu une seconde tente et un second sac de couchage. »
« C’est une proposition indécente Ryusuke mais pourquoi tu ne dormirais pas à la bonne étoile en me laissant la tente et le sac de couchage? Laisser deux adolescents sous une même tente, tu es vraiment déluré. »
« Ah mais que…Euh ben…Je ne pensais pas à ça! Mais bon, si tu crois que…Voilà. »
« Mais j’accepte cette proposition, je serais très heureuse de partager la même tente que toi. Nous pourrons nous remémorer nos deux années à la Team Univers. Tiens…Moi aussi, j’ai senti quelques gouttes. »
« Tocor, accélères s’il te plaît et trouves nous rapidement un bois ou un endroit où nous pouvons monter la tente. »
« DO! » « DRI! » « OOOOOOOOOO! »
« Ca va te sembler stupide mais malgré son air hargneux, je l’adore. Je ne sais pas pourquoi mais même si cela ne fait que quelques jours, j’ai l’impression de le connaître depuis tellement de temps. »
« Tocor était un jeune Doduo qui avait rejeté le Virus Berserk à la Team Univers. Il était voué à une mort certaine mais encore une fois, tu as joué ton héros et tu as empêché qu’on le tue. Tu as tout simplement crié qu’un pokémon n’est pas un objet et que ce n’est pas parce qu’il ne répond pas à nos attentes qu’il faut s’en débarrasser. »
« Ainsi…Je connaissais Tocor aussi? J’en apprends des choses à chaque fois. Mais pour Isalia, je ne penses pas la connaître. »
« Plus ou moins, elle était encore sous forme d’oeuf mais seule la Trinité et les futurs membres de celle-ci étaient au courant. Le professeur Enéka avait expliqué qu’il était bon de penser à créer un antidote au Virus Berserk si celui-ci devenait trop instable. Bien entendu, quand il est parti avec son assistant, l’antidote l’a suivi. »
Il rigola faiblement pour ne pas montrer ses sentiments à l’instant : Tout le monde le connaissait et il connaissait tout le monde. C’était si irréaliste : La perte de sa mémoire avait visiblement mal fait les choses ou alors le fait d’avoir passer plus de dix années loin de tout ça était la raison première? Il préférait envisager les évènements sous cet angle plutôt qu’un autre. Tout allait se terminer.

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