Chapitre 27 : Une reine à sauver

ShiroiRyu
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Chapitre 27 : Une reine à sauver

« MAINTENANT ! J’Y VAIS ! »

« Earnos ! Non ! Il ne faut pas que tu te fasses repéré ! Attends un peu ! EARNOS ! »

Trop tard, le « mal » était fait. Le garçon-Aspicot s’était tout simplement jeté sur l’un des cinq hommes. Tous furent surpris de le voir mais encore plus la fleuriste.

« Earnos ? Mais que fais-tu ici ? C’est de la folie ! Tu ne devrais pas ! Earnos ! »

« NON ! Il en est hors de question ! Je ne me laisserai pas faire ! Je combattrais jusqu’au bout ! Madame Florensia ! Allez-vous mettre à l’abri ! Je vous protège ! »

« Mais non, c’est beaucoup trop dangereux, Earnos. Olistar ? Tu es ici aussi ? Qu’est-ce que tu fais donc ? S’il te plaît, arrêtes-le et emporte-le avec toi. »

« Je pensais que vous iriez caché votre rôle plus longtemps … mais comme quoi, vous estimez que la situation est trop importante et grave. Je ne vois pas de raison de m’enfuir alors. EARNOS ! Laisses-moi en aussi ! Je viens combattre ! »

Il ne savait pas si c’était à cause d’Earnos qu’il se comportait comme un imbécile. Néanmoins, cela semblait fonctionner parfaitement. Son dard se logea dans le dos d’un des hommes. Ils devaient avoir une quarantaine d’années chacun mais surtout, avec leurs capes, impossible de savoir de quelle sorte d’insectes ils étaient. A partir de là, plus difficile pour lui de les combattre. C’était bien dommage, il faisait son maximum.

« Des gamins ? Mais qu’est-ce qu’ils font là ? »

« Ne touchez pas à madame FLORENSIA ! Je vous l’interdis ! Je vais vous tuer ! »

« Un Aspicot, c’est quoi exactement ? Qu’est-ce qu’il fait là ? Dégages, avorton ! »

Un coup de pied et voilà que l’enfant était projeté contre un mur, lui coupant à moitié le souffle. Il hoqueta de douleur, ne semblant pas s’y être attendu alors que deux autres hommes, dont celui qui avait eut le dos percé par le dard d’Olistar se retournaient vers lui.

« Là par contre, c’est plus divertissant. L’ambassadeur des Rapions, on peut faire d’une pierre, deux coups. Il suffit juste de bien le tabasser, de laisser quelques traces comme quoi, ce sont eux les responsables et le tour est alors joué. »

« Ça me plaît bien … il faut juste qu’il soit en vie ? Il n’a pas nécessairement besoin de tous ses membres pour cela, non ? On est bien d’accord, toi et moi ? »

« J’aime bien quand on arrive à se comprendre, c’est alors beaucoup plus amusant. »

« Alors, on y va. Viens donc par là, vilain petit Rapion. Il est l’heure de te donner une petite leçon dont tu te rappelleras toute ta vie. Viens par ici, mon mignon. »

« Si vous pensez vraiment que je vais me laisser faire par des hommes comme vous. »

Surtout des pleutres qui allaient à cinq contre une simple femme ! Oh, il ne savait pas réellement ce que valait la force d’une femme-Apireine et surtout, elle continuait de jouer le jeu en cachant son identité mais pour tous, sauf Earnos, il s’agissait de la reine Seiry.

« Arrêtez-ça ! Earnos ! Olistar ! S’il vous plaît ! Partez ! Je vais me débrouiller seule ! Laissez-leur la vie sauve ! Ils n’ont pas à être dans tout ça ! »

« Oh que si, ils ont décidé de se mêler de choses qui ne les regardaient pas. A partir de là, il est alors tout à fait normal de les punir. »

Les hommes exultaient tandis qu’Earnos s’était redressé, de petits dards sortant de ses paumes pour tenter de se planter dans l’homme qui avait réussi à le repousser. Celui-ci fit un mouvement de sa cape, esquivant les dards avant de donner un violent coup de poing au jeune garçon qui resta allongé au sol. De nombreux coups de pieds suivirent alors que l’homme exultait, comme amusé :

« Alos, comme ça, ça veut jouer au héros malgré son jeune âge ? Tu pensais quoi ? Qu’en tant qu’adultes, on se laisserait faire ? Dans ce monde, il faut être sans pitié envers les innocents ! Qu’ils soient de simples enfants ou non ! COMPRIS ?! »

Un autre coup de pied et voilà que l’enfant roule au sol, crachant du sang. Olistar poussa un cri, tournant son visage vers lui, esquivant au dernier moment ce qui ressemblait à une faux d’Insecateur. Pas de temps pour se déconcentrer ! Et zut !

« Earnos ! EARNOS ! Relèves-toi ! Tu ne peux pas tomber maintenant ! »

« Tu ferais mieux de te concentrer sur toi car ton propre sort n’est pas des plus enviables ! Lui aura au moins une mort rapide contrairement à toi ! »

« Pour cela, il faudra déjà réussir à m’atteindre, vous ne m’avez pas encore touché, je tiens à vous le signaler ! Il vous faudra en faire bien plus ! »

« J’AI DIT ASSEZ ! » hurla la femme aux cheveux blonds, toutes les têtes se tournant vers elle. Ses yeux rubis fixèrent les cinq hommes avant qu’elle ne reprenne : « Je vous accompagne, vous pourrez faire ce que vous voulez de moi mais laissez-les vivants … sinon, je pense que vous ne vous en sortirez pas vivants. »

« Oh ? Des menaces ? Dans ces moments précis ? Vous pensez vraiment que c’est le bon instant pour proférer de telles choses ? Vous n’avez pas l’air de comprendre la situation dans laquelle vous êtes, n’est-ce pas ? Que nous mourrions ne nous pose aucun problème. Que vous soyez morte par contre, provoquera un cataclysme dans tout le royaume des insectes. »

« P… pourquoi ? » bafouilla l’enfant aux cheveux blonds de telle façon que cela était à peine audible. Pourquoi est-ce qu’ils s’en prenaient à elle ?


C’était juste madame Florensia. La plus gentille des fleuristes du royaume des insectes. Il n’avait jamais su de quelle race d’insectes elle était et il s’en fichait complètement. Mais là, des hommes voulaient la tuer ? Comme ça ? Sans même expliquer pourquoi exactement ? Il en était hors de question. Vraiment hors de question. Il allait la sauver !

« Je ne … faillirais pas ! JAMAIS ! HORS DE QUESTION ! »

« Bordel mais ce gamin est increvable ou quoi ? Je pensais que vous iriez le tuer plus rapidement ! Achevez-le au lieu de vous amuser avec ! »

« Me donne pas d’ordres, j’ai rien à recevoir de ta … quoi ?! »

Earnos s’était redressé, un dard quittant sa paume, venant taillader la joue d’un des hommes, l’ensanglantant légèrement. Les yeux rouges du garçon-Aspicot étaient encore plein de vie, signe qu’il ne comptait pas abandonner la bataille de si tôt.

« Ah … ah … ah … vous ne pourrez pas … m’enterrer comme ça ! JAMAIS ! »

« Cette fois-ci, tu l’auras voulu, sale gamin ! Je vais te briser entre mes mandibules ! »

La cape tomba au sol, laissant voir deux imposantes mandibules avec quelques pointes. Un homme-Scarhino. Déjà de base, il était imposant mais ses mandibules l’étaient toutes autant. Elles claquèrent l’une contre l’autre avant d’accrocher le garçon entre elles.

« Et cette fois-ci, je vais me faire un malin plaisir à te briser les os … et avant que ça soit ton cou qui ne fasse un petit mouvement de côté. »

« EARNOS ! NE TE LAISSES PAS FAIRE ! EARNOS ! Tu ne peux pas tomber maintenant ! Je ne voulais pas en arriver là mais … Earnos … »

« Olistar, ne lui dit rien, s’il te plaît ! Il n’est pas trop tard ! Je vais régler cela à … »

« En vous laissant mourir pour lui ? Il n’acceptera JAMAIS que vous mourriez pour lui ! Je ne sais pas ce qui s’est passé pour vous mais non ! EARNOS ! TU NE VEUX PAS PROTEGER MADAME FLORENSIA ?! ET LA REINE SEIRY ?! »

« Pour… Pourquoi tu parles de la reine, Olistar ? Maintenant ? »

« Car Florensia EST la reine Seiry ! Regarde son visage ! Tu ne le vois pas ? Regarde son front ! Tu verras son rubis apparaître ! »

« Quoi ? Ce gamin Aspicot a foncé pour sauver une femme qu’il ne savait même pas être la reine Seiry ? HAHAHA ! Attendez, j’ai une bonne idée. »

L’homme Scarhino était plus qu’enjoué par la scène et souleva Earnos, le rapprochant de la fleuriste qui était légèrement blessée. Celle-ci observa l’enfant avec effroi, remarquant déjà les nombreuses blessures sur son corps.

« Earnos … Earnos … Je, vraiment … Earnos, je ne … »

« Madame Florensia, est-ce que c’est vrai ? Vous … vous êtes la reine Seiry ? »

« Je suis désolée, je devais le cacher. Toutes les Apireines sont ainsi. Il y a toujours … je suis vraiment désolé, Earnos. Je ne veux pas … attends un peu … »

« Madame Florensia est la reine Seiry. » se répéta l’enfant à voix haute.
Les lèvres de l’Apireine étaient maintenant de couleur dorée alors qu’elle plaçait un doigt dessus. Le doigt vint se coller sur l’éraflure ensanglantée, la faisant disparaître comme si de rien n’était. Mais les yeux d’Earnos restaient fixés sur elle.

« Madame … Seiry. Reine Seiry … Reine Florensia. »

« Tu es perturbé, c’est normal. Tu n’es qu’un enfant, Earnos. Laissez-le en vie. Il ne mérite pas d’être mêlé à tout cela. Ce n’est qu’un garçon-Aspicot ! »

« Il paraîtrait que cet enfant est très important à vos yeux, reine Seiry. Mais ne vous en faites pas, vous irez le rejoindre bien assez tôt. Et … Où est-ce qu’il est ? »

L’enfant-Aspicot avait réussi à se libérer de la prince entre les mandibules de l’homme-Scarhino. Celui-ci tourna la tête à droite et à gauche, cherchant où se trouvait l’enfant qui avait totalement disparu de leur champ de vision.

« Earnos ? » murmura Olistar, tout aussi surpris que les autres de la disparition complète de l’enfant. Un regard à gauche, un regard à droite mais rien du tout. Soudainement, un dard de la taille d’un bras se logea dans le corps de l’homme-Scarhino, Earnos se trouvant devant lui, les yeux complètement rouges. Son bras était devenu dans sa globalité le dard qui avait mis fin à la vie de l’un des cinq hommes.

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