Chapitre 28 : Un étrange Aspicot

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Un étrange Aspicot

« Qu’est-ce que … BORDEL ! IL EST MORT ! »

« Earnos ? Madame la reine, qu’est-ce qui vient de se passer ? »

« Je ne sais pas … Earnos ? Earnos ? » demanda la femme aux cheveux blonds alors que le rubis sur son front était maintenant bien apparant.

« Vais tous … vais tous … vais tous … TUER ! »

Le garçon aux cheveux blonds se jeta maintenant sur les deux insectes qui tentaient de s’en prendre à la reine, l’ayant déjà légèrement blessée aux bras. Ils arrivèrent au dernier moment à esquiver les attaques d’Earnos, celui-ci créant un trou dans le mur à cause de son dard.

« C’est quoi cette blague ?! On m’avait pas parlé d’un Aspicot comme ça ! »

« La reine cachait bien son jeu ! HEY ! Vous autres, arrêtez de vous amuser avec le Rapion ! Il faut absolument que l’on élimine la reine ! Focalisez-vous sur elle ! »

« Y TOUCHERAIT PAS ! COMPRIS ?! »

L’enfant avait hurlé en réponse aux ordres de celui qui semblait être le chef de bande. Qu’importe qu’il soit encore caché derrière sa cape, Earnos ne s’y intéressait pas. En fait, pouvait-il encore réellement réfléchir à tout cela ? Difficile à dire en vue de son état.

« Euh … on ne peut pas trop s’approcher de la reine. Le gamin est devant. »

« Et alors ? Vous avez peur de lui ou quoi ? Ca reste qu’un enfant ! Eliminez-le ! Utilisez tout ce que vous pouvez ! J’arrive pas à croire que vous soyez effrayés par un gamin !

L’enfant aux cheveux blonds regarda son bras droit devenu un dard tandis que celui de gauche était encore normal … pour quelques instants. Celui-ci se modifia complètement, prenant la forme d’un second dard. Il murmura, haletant et bavant :

« Venez. Vous attends, moi. Vous allez voir. Pas toucher à la reine.

« Reine Seiry, ne faudrait-il pas arrêter Earnos ? Je n’ai jamais vu une telle chose. On dirait qu’il possède déjà les pouvoirs d’un Dardargnan. »

« Impossible, je suis désolée mais c’est impossible. J’ai l’impression de voir les Apitrinis quand je suis en danger. On dirait exactement le même symptôme et … Les Apitrinis ! »

« Ils vont bientôt arriver ? Je croyais que ce n’était que des rumeurs à ce sujet. »
Pourtant, la vérité était bien là. L’enfant aux cheveux blonds menait une âpre bataille, Olistar s’étant dirigé vers les murs pour les détruire à coup de dard, pour que les renforts puissent arriver. Les quatre homme-insectes tentèrent principalement de se focaliser sur la reine, arrivant parfois à l’égratigner et à l’érafler mais sans la blesser fortement. L’enfant aux cheveux blonds était comme une défense impénétrable pour le moment.

« Ca sert à rien ! On y arrive pas ! ON Y ARRIVE PAS ! »

« Mais qu’est-ce qui m’a ramené une bande d’imbéciles pareil ?! Je vous jure ! Il faut tout faire soi-même ! Toi, sale gamin, on aura ta peau ! »

« Sauf que visiblement, c’est déjà trop tard pour vous. »

Olistar avait fait une remarque tout ce qu’il y avait de plus neutre alors que des bourdonnements résonnaient tout autour du magasin de fleurs. Rapidement, des hommes et des femmes vêtus de jaunes et noirs firent leurs apparitions par les trous causés par Olistar, se présentant dans la pièce. Leurs yeux complètement rouges, ils avaient une petite marque de même couleur sur le front, la reine Seiry murmurant :

« Les Apitrinis sont arrivés. A partir de là, tout est terminé. »

« Pas terminé ! C’est pas terminé ! Ils doivent payer pour ce qu’ils ont fait ! Doivent tous mourir pour leurs actes ! S’en prendre au royaume ! »

L’enfant aux cheveux blonds avait déjà frotté ses dards les uns contre les autres, prêt à se jeter dans la bataille pour continuer l’affrontement. Mais rapidement, la femme Apireine plaça ses bras autour du corps de l’enfant, le faisant se retourner avant de l’emmener dans ses bras. Les dards égratignèrent les hanches de la reine tandis qu’il continuait les mouvements, comme un automatisme, la reine chuchotant :

« C’est fini, Earnos. Calmes-toi. C’est bon, c’est terminé, Earnos. Tu en as assez fait. »

« ON DOIT ACCOMPLIR NOTRE MISSION ! »

« Interdiction de vous rapprocher de la Reine Apireine. »

Les Apitrinis parlèrent en choeur alors que déjà, ils empêchaient chaque homme de se mouvoir, bloquant leurs bras et leurs jambes, prêts à les éliminer. La reine Seiry se redressa, soulevant l’enfant aux cheveux blonds qui s’était subitement endormi dans ses bras.

« Vos actes prennent fin dès aujourd’hui. Malgré toute la bonté qui m’anime, il n’en sera jamais de même pour mon mari ou bon nombre de membres imminents de la noblesse et de l’armée. Je ne peux plus rien pour vous. »

« Et vous pensez vraiment que votre peuple n’est pas gangrené de l’intérieur, reine Seiry ? Vous croyez vraiment que vous pourrez continuer à vouloir œuvrer pour que chaque race d’insectes puisse vivre dans le royaume ? »

« Je sais parfaitement que certains n’acceptent pas qu’on les prive d’une partie de leurs privilèges, surtout pour des races extérieures mais cela est pour le bien de tous et non pas de quelques personnes. Apitrinis, emmenez-les. Moi-même, je vais vous accompagner. Olistar, tu es aussi la bienvenue. Si tu veux bien nous suivre. Il faut que l’on te soigne. Tu es blessé comme Earnos. Earnos… » murmura faiblement la reine Seiry, passant une main dans les cheveux blonds de l’enfant avant de le presser avec un peu plus de force contre elle. Olistar cligna des yeux en regardant ce tableau surréaliste.

« Je veux bien, reine Seiry. Mais vous êtes sûre de ne pas savoir ce qui se passe avec Earnos ? Je trouve cela vraiment très étrange et … »

« JE DOIS VOUS TUER REINE SEIRY ! » hurla l’un des hommes-insectes, ouvrant la bouche alors qu’un dard se présentait à l’intérieur, prêt à être projeté. Aussitôt, la bouche fût refermée par deux mains alors que deux autres serraient la tête, la faisant pivoter sur 180 degrés, tuant net l’homme. Les Apitrinis soulèvent le corps comme si de rien n’était tandis que les trois autres hommes-insectes étaient emmenés, la femme-Apireine se tournant vers l’enfant-Rapion avant d’hocher la tête négativement.

« Je ne sais rien à son sujet et c’est cela qui m’inquiète grandement, Olistar. Comme tu viens de le remarquer, les Apitrinis sont capables de ressentir le danger qui m’entoure et aussitôt de venir me défendre. Mais parfois, ils mettent du temps. J’ai eut cette impression que pour Earnos, ce n’était pas vraiment différent. »

« Mais … et pour la fleuriste ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ? »

« Je pense que pour cela, il faudra que je t’explique le tout bien plus tard. Mais nous devrions rentrer dès à présent. Je suis inquiète pour ma fille à ce sujet. »

« Ne vous en faites pas, j’ai pris mes précautions sur ce point. Et s’il a accomplit ce que je lui ait demandé, elle devrait être alors en sécurité. Je ne laisserais pas la princesse Terria être en danger comme vous l’avez été maintenant, reine Seiry. » déclara Olistar, faible sourire aux lèvres devant l’incompréhension de la femme-Apireine, celle-ci se demandant ce qu’il avait préparé pour pouvoir parler de la sorte.

« Tant que ce n’est pas dangereux. Cela me fait penser. Allez prévenir la famille d’Earnos et demandez-leur de venir au château le plus vite possible. Ils séjourneront pour quelques jours si nécessaire là-bas, hop hop, dépêchez-vous. »

« Comme vous le désirez, reine Seiry. »

L’un des Apitrinis quitta le groupe tandis que d’autres arrivaient déjà pour accompagner la reine. Au final, ils étaient plus d’une cinquantaine en position autour d’elle et des trois hommes-insectes qui avaient essayé d’attenter à sa vie.

« Olistar, toi aussi, tu auras besoin de te reposer mais depuis quand savais-tu cela ? »

« Simplement par un jugement. Je surveillais Earnos et Terria mais ensuite vous … Vos paroles concernant Earnos restent gravées dans ma mémoire. Je n’arrive pas à savoir ce qui s’est passé entre vous et Earnos et … je me demande si … »

« Des fois, il vaut mieux ne pas trop en savoir, tu ne crois pas ? Regarde ce qui est arrivé aujourd’hui. Néanmoins, si cela peut te rassurer, saches que ce qui s’est passé entre Earnos et moi est l’une des plus belles choses qui se soient produites dans ma vie. »

« Avec de telles paroles, vous comprenez que j’ai beaucoup de mal à ne pas vouloir trop en savoir. Euh … Je ne sais plus ce que je dis. Enfin bref, qu’importe, tant mieux en un sens mais … s’il vous plaît, faites attention à lui. Il est très important, n’est-ce pas ? »

« A mes yeux ? Oui. Aux tiens ? Sûrement. Ceux de ma fille ? Enormément. De sa famille ? La question ne se pose pas. Oui, Earnos est unique, comme chaque personne du royaume. »

« Mais unique … aussi pour nous. Encore que pour moi, il reste un Aspicot comme les autres, vous savez, il en existe tant dans ce … quoi ? Pourquoi souriez-vous ? »

« Oh pour rien, pour rien, je n’ai aucune raison de sourire de la sorte, Olistar. »

Peut-être mais ça paraissait vraiment très bizarre. L’enfant aux cheveux blonds semblait maintenant comme apaisé de se sentir contre la reine, Olistar préférant ne pas répondre aux paroles de la femme-Apireine. Bien entendu qu’il n’avait pas réellement dit la vérité mais était-ce nécessaire de le lui faire remarquer ? Pas réellement.

« Olistar ? Est-ce que tu veux prendre Earnos dans tes bras ? »

« Pourquoi ferais-je cela ? Il semble bien dans vos bras, non ? »

« Car si des personnes me voient avec Earnos, elles vont se poser des questions. Et il se pourrait qu’il soit une de leurs cibles dans le futur, je ne voudrais pas cela. Et je ne pense pas que cela te déplaira d’avoir ton compagnon de route. C’est bien grâce à vous deux que je suis en vie. Pour te l’avouer, je m’étais préparée à mourir ce soir. »

Se préparer à mourir ? La reine Seiry ? Mais si cela était arrivé, dans quel état le royaume se serait-il trouvé ? Il ne voulait même pas penser à cela, il en était hors de question. Il récupéra l’enfant-Aspicot, le gardant contre lui en levant un peu les yeux au ciel. Il était assez léger, cela s’expliquant par le fait qu’il était plus jeune que le garçon-Rapion.

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