Chapitre 271 : Face à face

ShiroiRyu
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Chapitre 271 : Face à face

« Kéran, ne dors pas. »

« Je dors si je veux, Elyséa. » marmonna le jeune homme, dans les bras d’Elyséa, celle-ci poussant un petit soupir alors qu’elle était adossée à un arbre.

Elle … Non. Le combat était terminé maintenant. Elle regarda le jeune homme qui se trouvait dans ses bras, caressant tendrement ses cheveux … qui repoussaient peu à peu. Peut-être qu’avec le temps, les brûlures disparaitraient ?

Pourquoi est-ce que son époque était révolue ? Car à son époque … Celle où elle fut vivante, retirer cette peau brûlée pour en remettre une belle, donnée par différentes personnes … Ca aurait été possible. Bien entendu, il y avait un souci de compactibilité et diverses autres … Non. Elle ne voulait plus y penser.

« Kéran, il va falloir se lever et rejoindre les autres bientôt. »

« Je m’en fiche … Je ne veux rien savoir du tout. Rien du tout … Je suis fatigué maintenant. C’est bien … de jouer les durs mais ça ne mène à rien. Je veux en terminer … On va juste détruire cette gelée et ensuite, on ira dans un coin tranquille … Là où personne ne me trouvera. Comme ça … Je … »

Je ? Il ne termina pas sa phrase alors qu’elle aurait bien voulu savoir ce qu’il avait en tête. Néanmoins, puisqu’il avait décidé de se taire, elle respectait son choix. Son choix était celui qu’elle prendrait aussi. Bon … Il fallait qu’il se lève, qu’il se motive un peu. Elle se redressa, le jeune homme dans ses bras, le portant comme une jeune mariée.

« Kéran, nous allons voir comment vont les autres. »

« Qu’est-ce que ça changera exactement ? »

« Ca changera qu’on saura s’ils vont bien ou non, voilà tout. »

« … … … D’accord. Il faut de toute façon que je parle avec Katérina. »

Elle s’immobilisa après les propos de Kéran. Parler avec Katérina. Elle savait parfaitement de quoi il voulait parler avec elle. Et c’était justement ça … que …

« Kéran ? Et si on ne disait rien du tout ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Ne rien dire ? Non … Je veux juste … qu’elle sache la vérité. Je ne mentirai pas. Pas du tout. Je ne veux pas lui mentir, Elyséa. »

« Ne pas lui mentir est une chose. Ne pas lui parler de ça en est une autre. Ce ne sont pas du tout … les mêmes notions. »

« Pourquoi … est-ce que je ne lui dirai rien ? Pourquoi est-ce que je ferai ça ? »

« Pour … » commença à murmurer Elyséa avant de s’arrêter.

Ne pas qu’il souffre … Elle voulait terminer sa phrase mais elle n’y arrivait pas. Elle … ne voulait pas qu’il souffre. Est-ce qu’il n’avait pas déjà assez enduré de choses aujourd’hui ? Kéran ne comprenait pas ce qui se passait avec Katérina non ? L’amour est aveugle …


Kéran était aveugle … mais était-il encore amoureux ? Elle ne pouvait pas lire les élans de son cœur. Pas du tout même. Elle emmena le jeune homme jusqu’au groupe du Dominion Naturel, regardant dans le ciel.

« Pourquoi est-ce que cette lumière ne veut pas s’éteindre ? »

Depuis la mort du Noctunoir, une forte lumière était présente dans les cieux. Et d’ailleurs, elle ne parlait pas du soleil qui était revenu … Car la destruction du Noctunoir avait apporté tellement de choses … Ah …

Ailleurs, dans divers endroits, plusieurs têtes se levaient, que cela soient celles d’humains ou alors de pokémons … Mais tous avaient quelque chose en commun : les ténèbres et la mort. Tous observaient la lumière crée par la mort du Noctunoir au loin, visible à des centaines de kilomètres à la ronde …

« La Grande Docte est morte ? Cette femme … a voué sa vie aux spectres et aux créatures ténébreuses. Dommage que tous les humains ne peuvent pas réagir de la même façon. »

« On fait quoi de nos réunions ? Nous avons perdu tellement de membres importants. Et avec cette lumière … Doit-on encore penser à chercher la mort de cette Darkrai ? Et notre roi ? »

« Tu n’as pas l’air d’avoir compris … Depuis ces derniers mois, tout est fichu. »

« Fichu ? Mais … C’est vrai que nous n’avons plus vu ce Noctunoir ou cet Absol … Et même si Mékos est mort et … »

« Les spectres possédant les pokémons métalliques sont en train de les faire procréer. Nous avons tout perdu … Depuis l’arrivée de cet homme aux cheveux blancs. Ce Kéran … Il est accompagné de cette Darkrai. Et notre roi est avec lui aussi. Notre ère est révolue … ou presque. Qu’est-ce que nous sommes réellement ? Des pokémons qui ne possèdent aucun corps humain. Nous sommes juste la lie … des pokémons spectres et ténébreux. »

« Que devons-nous faire alors ? »

« Ce que nous avions prévu à ce moment précis. Je ne vais pas vous mentir … Je suis quand même las de tout ça alors … Pour ma part, je vais me rendre à cet endroit. Comme je suis trop faible, je ne peux pas envisager de lutter contre eux. »

« Je crois que je vais faire de même de mon côté. Désolé. »

Encore des excuses, toujours des excuses. Chacun s’excusait de ce qui allait se passer tandis que les spectres décidaient si oui ou non ils allaient s’y rendre ensemble. Chacun n’aimait pas être séparé des autres … C’était la dernière réunion pour eux … et ils étaient certains qu’ailleurs, les pokémons ténébreux faisaient de même … Et aussi bon nombre de Doctes … Tout cela à cause de la mort de celle qui, un jour, s’était battue pour eux.

De retour auprès du groupe du Dominion Naturel, Kéran demanda à Elyséa de le faire descendre de ses bras, la jeune femme murmurant que non. Iyasminé haussa un sourcil en les regardant, faisant un petit sourire tout en murmurant :

« On dirait le prince et son héroïne qui vient le sauver. »

« Ce n’est pas drôle, Iyasminé … Enfin, si … Ca l’est … Mais je suis juste ridicule. »

« Pas tant que ça … Vous avez besoin d’aide. Vous voulez que je vous soigne ? » demanda l’adolescente aux cheveux rouges, son sourire se faisant plus triste alors qu’elle jetait un œil aux nombreux blessés autour d’elle.

« Tu n’y arriveras pas … Mais si tu peux juste me retirer la fatigue … Ca serait déjà pas mal … mais je ne sais pas si tu en es capable. »

« Je peux toujours essayer ! Pourquoi pas hein ? »

Elle émit un petit rire alors qu’Elyséa venait finalement le déposer au sol, le couchant correctement tandis qu’Iyasminé se positionnait au-dessus de lui.

Elle eut un petit hoquet en voyant son corps mais Kéran avait fermé les yeux, chuchotant que si elle ne voulait pas, ce n’était pas grave. Elle vint dire aussitôt :

« Non ! Non ! C’est juste que … Votre corps … Je n’y suis pas encore habituée … Est-ce que ça fait tellement mal partout ? »

« Mon dos est en train de souffrir … J’ai été brûlé de partout. »

« Mais comment ? Comment est-ce que vous avez eu tout ça ? »

« Ca serait trop long à expliquer, je crois … Mais je vous le dirai quand on sera tous reposés. Est-ce que tu as remarqué Katérina ou non ? Princesse Iyasminé ? »

« J’ai vu son corps voler dans les cieux en arrière mais à part ça, rien d’autre du tout. Mais je pense qu’elle va bien. Vous n’avez pas à vous en faire. Bon, je vais commencer. »

Qu’elle commence … Qu’elle commence … Il regarda Elyséa, la femme aux cheveux blancs s’étant mise assise sur ses genoux pour regarder Iyasminé avec un peu de peur. Elle avait peur ? Peur de quoi ? A son sujet ? Pour lui ? Il … n’y avait pas de quoi l’être.

« Elyséa, tu peux me prendre la main ? Ca atténuera la douleur. »

« Hein ? Euh … Oui, bien entendu, Kéran. »

Il avait trouvé le moyen de la rassurer de la sorte. Dès qu’elle glissa ses doigts entre les siens, il se sentait déjà mieux, bien mieux même. C’était … tellement plaisant, vraiment … Tellement plaisant. Iyasminé regarda les deux personnes, se concentrant néanmoins sur Kéran alors que les minutes s’écoulaient. Puis finalement, après tout ce temps, elle vint dire :

« Voilà, je pense que c’est bon. Héros ? Comment est-ce que vous sentez ? »

« Bien mieux … Enfin … Comme Elyséa me tient la main, je ne ressens plus la douleur … Mais au niveau de la fatigue, elle semble disparue. Merci beaucoup. »

« Iyasminé ? Est-ce que tu peux me laisser seule avec lui ? Et chercher Katérina ? »

« Hein ? Oui … Bien entendu, dame Elyséa. Bien entendu. »

Elle sembla un peu surprise qu’Elyséa lui demande cela mais elle s’exécuta sans comprendre plus loin ce que la femme voulait dire à Kéran. Cela devait être … entre eux deux. Surement quelque chose d’important, néanmoins.

« Kéran, j’ai eu des paroles confuses pendant que… »

« Ne parle plus …. Elyséa. Tu peux venir en moi ? Pendant que je reste couché ? Je crois que je n’ai pas envie d’entendre des explications de la sorte. »

« Je … D’accord. Je le fais. »

Il venait de lui clouer le bec avec gentillesse. Tout cela pour qu’elle arrête de vouloir se contredire. Les mots qu’il avait entendus, il ne risquait pas de les oublier. Alors qu’importe ce qu’elle tentait de faire, ça ne rentrerait pas dans une oreille pour sortir de l’autre. La femme pénétra dans son corps, Kéran reprenant :

« Je vais me lever et parler avec Katérina … Que cela te plaise ou non, Elyséa. »

« Je … Fais comme tu veux, Kéran. »

Et il n’aimait pas le ton triste qu’elle avait. Il avait l’impression de la torturer alors que c’était juste … dire la vérité à Katérina. Quoi d’autre ? Il vint se relever, gémissant un peu bien qu’il ne ressentait plus du tout de fatigue. Bon … Il avait toujours ce problème qu’était son corps mais il pouvait facilement passer par-dessus ça.

« Pardon … Vous n’auriez pas vu Katérina ? »

« Ah ! Elle vient de revenir … Enfin, elle est revenue avec la princesse. Je crois qu’elle est en train de se faire soigner. C’était … quand même un sacré combat … J’espère que je survivrai assez longtemps pour prévenir ma famille et pouvoir leur raconter tout ça. »

« Il ne reste plus qu’une étape à faire mais il se peut que vous n’en fassiez pas partie … car elle s’avère beaucoup trop dangereuse. »

« Hein ? Non non ! On a commencé avec vous, on terminera avec vous ! Comment est-ce que vous osez nous dire d’arrêter alors que vous vous battez dans ce corps ? «

« Je ne sais pas … Peut-être à cause de la différence de force ? Enfin … Faites comme vous le voulez, je vais aller voir Katérina. »

« Bien ! Faites attention à vous quand même ! »

Faire attention à lui ? Alors que le combat était terminé ? C’en était presque drôle … Oui … Presque drôle car ça ne l’était pas. Il n’avait pas envie de rire de toute façon … Il devait trouver Katérina … et c’est ce qu’il fit.
La femme était assise sur le sol, Iyasminé terminant de la soigner tandis qu’elle semblait songeuse. Son dos ne présentait plus les ailes d’Hodan. Elle tourna son visage vers lui, Kéran la trouvant … différente d’auparavant.

« Hey … Désolée pour ta mère, Kéran. »

« Comme si tu en étais responsable, Katérina. Tu ne peux pas faire grand-chose contre ça. Et puis … Il ne faut pas oublier Loa … ou Hansanio aussi. »

« Me demande ce qui lui a pris à Hansanio de faire ça … Enfin, ça, on le saura surement jamais, je pense. C’est bien dommage. Sinon, je crois que ça mérite quelques explications non ? Tu ne crois pas ? »

« A quel sujet ? Je voulais justement te parler … » demanda le jeune homme alors qu’elle le désignait du doigt. Lui ? Oh … Surement son corps.

« C’est par rapport à ça ? C’est personnel ? »

« Non, ce n’est pas par rapport à mon corps mais je veux bien expliquer ce qui s’est passé d’abord. Ensuite, j’aimerai te parler en privé. »

« … … … Comme tu veux, y a aucun problème à ça … Enfin, ça ne me dérange pas. »

Elle semblait néanmoins un peu anxieuse, se frottant le bras avec une certaine insistance. Lui, de son côté, semblait tout aussi nerveux. Comment lui dire ça par rapport à Elyséa ? C’était compliqué … mais il ne voulait pas manquer de courage.

« Bon ! Allons préparer à manger et … »

« Tu crois vraiment que tu peux préparer comme ça ? » rétorqua Katérina.

« Je vais m’en charger. » déclara une voix en Kéran mais celui-ci l’arrêta aussitôt.

« Non, tu ne feras pas tout ça, Elyséa. Je peux quand même me débrouiller. Tant que tu atténues la douleur … Ensuite, je parlerai à tout le monde de ce qui s’est passé. »

« Comme tu veux. Fais gaffe quand même. »

« Ne t’en fait pas, Katérina, tout ira bien … Oui … »

Tout ira bien. Il murmurait cela, la regardant sans aucun désir. C’est vrai … Katérina avait peut-être une tenue différente mais … A part du soulagement de la savoir en vie, il ne ressentait plus grand-chose. Quelque chose était peut-être mort en lui ? Plus qu’il ne le croyait ? Peut-être … Oui. C’était peut-être cela … ah … Ou alors … Il voulait juste régler cette histoire le plus rapidement possible et ensuite, il verrait.

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