Chapitre 29 : Une promesse

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Une promesse

« Sacrée matinée. » marmonna le jeune homme aux cheveux bruns.

Aujourd’hui était le jour où ils devaient partir, le laissant seul avec Manelena. Des journées étaient passées et c’était à peine s’il avait salué poliment Jésiana lorsqu’il avait revu la vieille femme dans la bibliothèque d’Omnosmos.

« Alors ? Tery? Tu ne seras pas trop triste sans moi ? »

« Hum, Clari, tu sais bien que si. » dit-il en souriant à la demoiselle aux couettes blondes, celle-ci rigolant de sa réponse tandis qu’il haussait les épaules.

« Tant mieux, tant mieux, c’est un peu le but de la manœuvre. Est-ce que tu apprécierais alors que je reste moi aussi ? Hum ? »

« Arrête donc tes bêtises, Clari. Tu sais bien qu’Elen et les autres vont avoir besoin de toi, n’est-ce pas ? Alors, s’il te plaît, fais attention à eux … mais aussi à toi d’accord ? »

« Bien entend mais avant que l’on parte d’ici quelques heures, tu ne veux vraiment pas … »

« Je vais faire de mon mieux, je ne peux que promettre cela. »

Elle continua de lui sourire, tapotant doucement son dos avant de s’éloigner. Bon ! Il devait prendre une profonde respiration et ensuite se préparer à aller remonter dans la chambre. Il tapota doucement son front, avant de frapper contre la porte.

« Elen ? C’est moi. Est-ce que je peux rentrer ? »

« Tu le peux, tu le sais parfaitement. Pourquoi est-ce que tu me poses la question ? »

« Je ne sais pas. Je ne suis jamais rassuré. » dit-il, pénétrant à l’intérieur de la chambre avant de refermer la porte derrière lui mais à clé. Elen était en train de se peigner devant un petit miroir. Ce n’était pas le grand luxe malgré la bonne auberge dans laquelle ils dormaient depuis déjà plusieurs jours mais bon … elle était assise sur un tabouret et observait le miroir.

« De quoi est-ce que tu veux parler ? Car tu sais parfaitement pourquoi tu es là. »

« Juste te dire de faire attention lors de ton voyage à Mékalarma. C’est dangereux, très dangereux, tu t’en doutes, n’est-ce pas ? Alors s’il te plaît … »

« C’est juste pour cela que tu es venu ? »

« Non, pas vraiment, loin de là. »

Comment est-ce qu’il pouvait expliquer cela à une femme qui ne daignait pas le regarder ? Il s’approcha, faisant deux pas en sa direction mais s’immobilisa aussitôt lorsqu’il vit que le corps d’Elen s’était mis à trembler. Non, il valait mieux ne pas avancer plus sans avoir pris ses précautions. Et maintenant ? Que comptait-il faire ? Parler ? Mais pour dire quoi ? Il n’en avait aucune idée. Il était pieds et mains liés à cet instant fatidique.

« Pars, Tery. Pars. » dit-il en coupant finalement le silence pesant qui venait de s’installer. Le jeune homme sursauta sur le coup, bredouillant :

« Hein ? Que ? Pourquoi ça ? Je n’ai pas fini de te parler, Elen. »

« Non, tu n’as justement rien à me dire. Tu le sais parfaitement. Vu comment tu parles, tu es juste incapable de m’adresser correctement la parole. Tu es venu là avec une idée que tu n’arrives pas à prononcer. Qu’est-ce que je dois penser alors ? Que je n’en vaux pas la peine ? Si tu n’arrives pas à t’exprimer, je ne peux plus rien pour toi. »

« Arrête donc ça, ce n’est pas là où je voulais en venir. »

Mais bon, elle n’avait pas totalement tort dans le fond. Il était juste là, sans savoir quoi faire ou dire. C’était vraiment gênant et embêtant. Il aurait bien aimé dire quelque chose mais rien ne sortait de sa bouche, aucun mot, aucune parole.

« Alors, qu’est-ce que tu veux me dire de si important que tu en perds la parole ? »

« Elen ? Est-ce que tu veux bien rester en communication avec moi ? Quand tu seras à Mékalarma ? Je veux dire par là : est-ce que tu voudras bien que l’on s’écrive, toi et moi ? J’ai juste cette question en tête, voilà tout. Si tu veux bien me répondre. »

« Je veux bien te répondre et oui, je compte t’écrire. Il faut bien que je te tienne au courant de notre avancée, n’est-ce pas ? Alors, je le ferai. »

« Ce n’est pas de ce genre de lettres dont je voulais parler, Elen. »

« Des lettres plus personnelles ? Pour que l’on se dise quoi, Tery ? Nous avons déjà tout dit, tous les deux, n’est-ce pas ? Tu ne crois pas ? »

Assez ! Il en avait assez ! D’accord, il avait dit une bêtise hier mais il voulait tout faire pour se faire pardonner ! Il s’approcha d’Elen et la força à se lever. Contrairement à ce qu’il croyait, elle se laissa faire et il poussa un petit soupir soulagé.
Pourtant, le soupir vint s’éteindre en vue du regard qu’elle lui lançait. Il devait continuer ! Et vite ! Il serra rapidement la jeune femme dans ses bras, lui caressant le dos avec tendresse. Comme elle ne faisait rien, c’était à lui de réagir proprement et correctement.

« Elen, s’il te plaît, note une unique chose qui ne changera jamais. Je t’aime. Je t’aime tant. »

« Prouves-le. Tu me prends dans tes bras mais ce n’est pas suffisant. »

« Et comment dois-je le faire ? Est-ce que tu veux bien me guider ? »

« Non, je ne te guiderais pas car ce n’est pas à moi de le faire. Tu dois te débrouiller seul. »

Dit de façon assez méchante, il savait qu’il n’avait pas trop le choix. Il vint rapidement embrasser la jeune femme aux cheveux blonds, la pressant un peu plus contre son cœur. Continuer encore à l’embrasser, encore et encore. Il n’allait pas arrêter le baiser.

Une minute, deux minutes, il arrêta de compter alors qu’il l’emmenait contre lui. Ne jamais la lâcher, lui montrer qu’il la désirait comme au premier jour. Comme si tout cela ne s’était jamais produit. Reculant peu à peu, il finit par tomber sur le lit, elle sur lui. Avec vivacité, il la retourna, échangeant leur position.

« Elen, tu es à moi et je suis à toi. Après tout ce temps passé ensemble, rien ne devrait nous déranger car nous savons aussi bien l’un que l’autre ce que nous sommes, non ? »

« Ce n’est pas avec des paroles que l’on me rassure mais avec des actes. »

« D’accord, d’accord, je vais te le prouver par les actes. »

Il avait dit cela, collant ses lèvres une nouvelle fois à elle avant de passer ses mains sur ses hanches, la regardant tendrement. Il se sentait mieux, en terrain conquis. Il était à elle, elle était à lui. C’était ça le plus important. Il avait fermé la porte à clef auparavant et il ne regrettait guère ce geste maintenant, il venait d’en trouver la raison.

Une heure plus tard, ils étaient tous les deux couchés dans le lit, les vêtements au sol. Elen avait la moitié du corps couchée sur Tery, respirant rapidement alors que le jeune homme avait le même souci mais un sourire aux lèvres. Sa main glissait le long du dos d’Elen.

« Préviens-moi quand tu seras à Mékalarma, n’est-ce pas ? »

« Et toi, je veux que tu me tiennes au courant par rapport à Manelena, d’accord ? »

« Je le ferai car je saisis le problème. Ça me semble normal et logique que tu t’inquiètes. »

« Hein ? Vraiment ? Comme ça ? Tery ? Pas de : « Tu te fais du souci pour rien. » Pourquoi est-ce que tu ne réagis pas comme d’habitude ? »

« Car je me suis dit que je serais terriblement jaloux si tu décidais d’ignorer mes suppliques si je te voyais en bons termes avec un beau jeune homme, voilà tout. Je ne veux pas te faire subir ce que je ne veux pas subir. »

« Je … enfin … je … Tery ! Enfin ! »

Enfin quoi ? Il eut guère le temps de poser la question qu’elle recommença à l’embrasser avec une ardeur renouvelée. Qu’est-ce qu’il avait dit de si spécial pour qu’elle se comporte de la sorte ? Tout ce qu’il savait, c’est qu’il étaient repartis pour un tour.
Quelques minutes après, haletant et en sueur, Tery avait sa main posée sur son cœur,cherchant à retrouver son souffle presque perdu. Elle avait été comme déchaînée pour cette fois et il avait du mal à retrouver ses esprits.

« Je t’aime tant, Tery. Grave cela dans ta mémoire, s’il te plaît. Je vais même faire mieux que cela. » chuchota Elen, commençant à embrasser son torse longuement, très longuement. Puis subitement, il poussa un petit cri, sentant un liquide qui s’écoulait sur son torse jusqu’au ventre. Que ? Du sang ? Elen l’avait mordu jusqu’au sang ? Elle avait relevé son visage, déposant un nouveau baiser sur ses lèvres, partageant le sang récupéré.

« Je t’ai imposé ma « marque », Tery. Tu es délicieux. »

Il ne savait pas vraiment quoi répondre quand elle parlait ainsi. En fait, il se sentait plutôt mal à l’aise maintenant. Mais, elle était redevenue celle qu’il aimait, c’était le plus important, du moins, à ses yeux, bien entendu.

« Fais attention à ne pas trop me blesser non plus hein ? Tu sais que je suis fragile. »

« Ne fait donc pas l’enfant, je sais à quel point tu es tenace et vivace. »

Hahaha. Qu’elle le complimentait de la sorte n’allait pas arranger la chose. Mais il savait qu’elle ne parlait pas uniquement de sa résistance aux coup et il vint ensuite rougir en pensant aux deux dernières heures qui venaient de s’écouler. Finalement, il dût se lever, heureux intérieurement et satisfait physiquement.

« Tu veux que je t’aide à te relever, Elen ? »

« Je pense plutôt que je vais aller me laver à nouveau. Est-ce que tu veux bien ? »

La question n’était pas pour venir l’accompagner mais tout simplement pour l’embrasser une nouvelle fois. Bien entendu ! Bien sûr ! Maintes fois si elle le désirait. Il était tellement heureux d’avoir retrouvé Elen qu’il pouvait l’embrasser pendant des heures. Continuant ce délicieux baiser pendant deux bonnes minutes, il quitta finalement le lit avant de se rhabiller. Bon ! Il était temps d’aller retrouver les autres. Ils allaient sûrement se poser des questions.

« Oh ? On dirait que quelqu’un a fait la paix avec sa petite amie. »


Bon ben, l’effet de surprise était loupé. On pouvait remercier Clari qui avait aussitôt dit cela lorsqu’il avait descendu les escaliers. Rougissant bêtement comme un enfant pris en fautes, il tenta de parler mais aucun mot ne sortir de ses lèvres.

« Oh ? Visiblement, tu n’as rien à dire à ce sujet, n’est-ce pas, Tery ? Elen va bientôt venir ? Nous devons partir dans la journée. »

« Elle … est partie se faire une beauté. »

Pfiou ! Cette fois-ci, il n’était même pas sûr de ses propres paroles. Pris en faute, il baissa la tête, se triturant les doigts. Qu’est-ce que lui avait pris de dire une telle chose ? Qu’est-ce que les autres allaient s’imaginer ? Tout simplement la vérité, c’est ça ? A quoi bon se poser des questions si tout le monde connaissait la réponse ?

« D’accord, d’accord. Il faut juste dire que vous avez mis quand même beaucoup de temps à discuter, toi et elle mais c’est donc résolu ? »

« Si tu veux bien arrêter là, Clari. Enfin, pour te répondre, oui, c’est résolu. »

« Tant mieux, tant mieux. C’est triste de vous voir vous disputer pour si peu. Je préfère quand vous êtes heureux tous les deux. » disait-elle alors qu’il la regardait. Elle était très sérieuse dans ses propos, il le savait. Elle était souvent moqueuse mais pas dans ce cas précis.

« Bon ! Entre nous, c’est bien beau mais qu’est-ce que l’on faire ? »


Clari avait reprit la parole, un sourire aux lèvres. Elle parlait de la situation à Mékalaarma. Qu’est-ce qu’ils comptaient faire ? De quelle façon ils allaient agir et tout le reste ? Elen descendit après une quinzaine de minutes, rayonnante de bonheur.

« Hum, visiblement, il semblerait que la joie et la bonne humeur parcourent cette table. »

Clari avait repris la parole tandis qu’Elen venait s’asseoir, demandant ce qu’elle avait loupé. Tery lui expliqua brièvement ce qu’il avait crut comprendre, Royan le rectifiant presque aussitôt pour éviter qu’il ne dise de bêtises.

« Bref, nous pourrions partir dans les heures qui suivent si ce n’est que ça. »

L’heure de départ avait été signalée. Il ne fallait maintenant plus qu’attendre. Tery ne chercha pas à passer les derniers moments avec Elen, voulant éviter de commettre une erreur une nouvelle fois. Il en avait assez fait ! Il ne fallait pas exagérer non plus.

« Bon, allons voir pour acheter quelques rations, qu’est-ce que vous en pensez ? Ce n’est pas une mauvaise idée d’acheter des fournitures et autres pour ce voyage. »

Clari avait eut une très bonne idée. Pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas pensé au départ ? Ah ! Facile … car il n’avait pas envisagé cela, tout simplement. C’était bête et stupide mais ce n’était pas à lui d’y réfléchir puisqu’il ne partait pas.

« Alors ? On y va tous non ? Puisque si chacun fait ses petites emplettes ? Et si Elise veut dire au revoir aux deux bibliothécaires avant que l’on y aille ? »

« Hein ? Mais euh … ben oui ? Pourquoi pas ? C’est une bonne idée ! J’aime bien ! »

Elise était vraiment quelqu’un de spécial. Il le comprenait après les propos de Clari puis les siens. Au moins, elle appréciait grandement la vie en Omnosmos et les cornes de démon qui lui poussaient sur le crâne n’étaient qu’un souvenir vague.

« Tery ? Tu viens avec nous ? Même si tu ne pars pas, tu peux nous conseiller non ? »

« Et surtout, comme j’ai une partie de l’argent, je risque d’être assez utile. » répondit-il avec un grand sourire aux lèvres tout en hochant la tête positivement.

« C’est vrai que ça nous aiderait beaucoup. Manelena ? » demanda Elen bien que le ton était un peu moins joyeux. La femme aux cheveux argentés haussa un sourcil avant de soupirer.

« Oui, je viens aussi. Si tout le monde fait le mouvement, je ne vais pas éviter tout ça. »

« Tant mieux, tant mieux. C’est mieux à plusieurs, surtout avec tout le groupe. »

Il avait dit cela en tapant dans ses mains, montrant par là qu’il était plus qu’heureux par la situation actuelle. Bien qu’il était convaincu qu’Elen faisait tout pour ne pas se montrer antipathique envers Manelena, il appréciait le geste.

Quelques minutes passèrent mais ils étaient déjà sortis de l’auberge. Il tenait fermement la main d’Elen dans la sienne alors qu’ils étaient un peu en retrait par rapport au reste du groupe. Comme à leur habitude, Sérest et Séran étaient partis de leur côté, délaissant complètement le reste du groupe qui ne vint en tenir guère compte.

« Alors, de la nourriture, à boire, même si nous sommes capables d’en produire, c’est toujours mieux que tout ce qui est artificiel, non ? »

« Je confirme cela. Rien ne vaut un vrai repas bien cuisiné plutôt que manger un morceau de pain au goût d’herbe fraîche. »

Elen n’était pas obligée de relever ses propos hein ? Mais bon, au moins, elle avait le sourire aux lèvres en parlant de la sorte et ça, c’était le plus important pour lui. Appréciant ce qu’il voyait grâce à elle, la journée se passa plus tranquillement et les achats aussi.

Finalement, les heures s’écoulèrent à une vitesse folle, personne n’ayant remarqué que le temps était passé bien trop vite pour eux. Partir en pleine soirée, c’était mieux pour la discrétion et être sûrs qu’ils n’étaient pas suivis.

« D’ici combien de temps vous pensez être revenus ? »

« Je dirai un bon mois au minimum. Nous devons quand même voyager dans tout Mekalarma. D’après ce que je crois comprendre, rien de bien imposant et énorme pour cette créature légendaire. On aura pas affaire à un monstre colossal. »

« C’est peut-être ça le plus inquiétant. C’est quelque chose d’humain. »

Il disait cela et les paroles d’Elen ne le rassuraient pas vraiment. Bien entendu, ils avaient fait la paix, et ils se l’étaient montré plusieurs fois dans la matinée mais voilà, ce n’tait pas pour ça qu’il était calme et tranquille.

« Ecrivez-nous, c’est tout ce que je vous demande, rien de plus. »

« Ne t’en fait pas, on te tiendra au courant, Tery. Et puis, je serais là pour la protéger, tu ne crois pas ? Tu n’as vraiment pas à t’en faire. »

Clari pouvait tenter de le rassurer comme il le voulait, ça ne marchait pas comme ça. Il continuait d’avoir peur de toute cette histoire. Bien entendu, tout ne se passait pas forcément comme prévu et il le savait, mais voilà, s’il y avait un gros problème, comment allait-il faire ? Comment allait-il se débrouiller pour y arriver ? Et surtout comment allait-il l’aider ?

« Hum ? Bon, je vois ce qu’il faut faire dans une telle situation, n’est-ce pas ? »

Elen s’était rapprochée de lui, venant le serrer dans ses bras. Comme ça, voilà. Ça permettait de calmer les tremblements du jeune homme et c’était vraiment le plus important à ce moment précis. Les secondes s’écoulèrent jusqu’à ce que Manelena murmure :

« Vous avez terminé ? Plus vous retardez, plus vous mettrez du temps à vous revoir alors séparez-vous et rappelez-vous surtout une seule règle. »

« Les Mekalarmiens sont en grande majorité des types qui n’aiment pas les autres races. A partir de là, n’espérez pas trop finir ami-ami avec eux, d’accord ? »

Il avait complété la phrase de Manelena, celle-ci haussant les épaules alors qu’il quittait les bras d’Elen. Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres, si soulagé de ne plus être en froid avec elle avant son départ. Ce n’était qu’une épreuve … qu’ils allaient facilement traverser.

« Bonne chance à vous, c’est tout ce que je peux vous dire. »

« Ça ne suffira pas mais bon, ce n’est pas bien grave mais bon, nous partons. »

Elen avait dit cela, frottant le dos de Tery. Est-ce que la jalousie était passée ? Il n’en savait rien du tout. La seule chose qu’il pouvait remarquer, c’est qu’il avait encore beaucoup à faire. La femme aux cheveux blonds quitta ses bras, lui souriant tendrement avant de se positionner non-loin des autres, reprenant la parole :

« Est-ce que vous êtes tous prêts à y aller ? »

« Aucun souci pour moi. Il va faire nuit, je pense que l’on ne pourra marcher que quelques heures avant d’avoir à se reposer. »

« Faites vraiment attention à vous, encore et encore, je le sais bien. »

Il ne pouvait s’empêcher d’être soucieux pour Elen et les autres. Bon, Sérest et Séran, il s’en préoccupait moins mais voilà, il n’était pas avec eux et ça le dérangeait. Il voulait les accompagner mais il savait qu’il n’y arriverait pas et surtout que ce n’était pas possible.

« Ne fait donc pas cette tête, Tery. Tu sais pertinemment que l’on peut se contacter par des lettres. On va surement faire la même méthode qu’avec ta mère : on écrira aux bibliothécaires et voilà, ça sera parfait, non ? Tu ne trouves pas ça ingénieux comme idée ? »

« Si, si, Elen. Si, si … enfin, juste … »

« On fera attention, oui. » soupira la femme aux cheveux blonds avec amusement. Pourquoi est-ce que pendant une journée, elle avait cru que Tery ne l’aimait plus ? C’était tout simplement impossible.

« Alors, vous pouvez partir. Oh … il vaut mieux que je m’éloigne plutôt que de regarder ça. C’est mieux sinon je ne vous laisserai jamais vous en aller. »

« Je vous jure, mais quelle fillette. Et c’est ça que je vais devoir surveiller ? »

« Essayes de le protéger du mieux que tu le peux sinon … » commença à menacer Elen alors que Manelena faisait un mouvement de la main pour lui dire s’en aller.

Il prit une profonde respiration, s’étant retourné jusqu’à ce que les bruits de pas s’éloignent peu à peu. Enfin après quelques minutes, il haussa les épaules, se dirigeant vers l’auberge en laissant seule Manelena. Celle-ci le regarda partir sans un mot, ne se préoccupant pas de lui. Elle haussa simplement les épaules à son tour, retournant à l’auberge sans discuter avec lui.

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