Chapitre 3 : Abus de méfiance

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Abus de méfiance

Qu’est-ce que ces types voulaient ? Ils étaient toujours là, en train de le regarder. Est-ce qu’ils avaient envie de se battre ? Car si tel était le cas, il n’aurait aucune hésitation. Enfin non, il fallait être un peu sérieux, c’était tout simplement impossible de gagner contre autant de personnes. Néanmoins, qu’est-ce qu’ils avaient tous à le fixer de la sorte ?
Certains étaient en train de sourire, d’autres non. Il ne cherchait même pas à les étudier plus en détail. Il remarquait juste qu’il y avait autant de filles que de garçons, comme il l’avait bien vu la première fois qu’ils étaient passés dans les couloirs. Hmm … Bon, ce n’était pas bien grave. Il n’avait pas à s’intéresser à ces types.
Il se pencha en avant, récupérant les épées et les boucliers en bois que lui et Kosmor avaient utilisés pour leur entraînement à deux. Bon puisqu’il en était ainsi, autant continuer sur cette voie et ensuite, il verrait par lui-même ce qu’il allait faire. Ça allait être bien mieux. De quelle voie il parlait intérieurement ?
Celle de l’ignorance complète de ces personnes dont il ne connaissait rien du tout. Pourquoi continuer à les regarder et les observer alors qu’il ne s’y intéressait pas ? Mais bon, ceux qui ne se moquaient pas de lui … En fait, il n’y avait bien qu’une seule personne qui n’avait visiblement aucun sourire en le regardant. Elle était impressionnante en taille, non ?
Et ces atours … Hmm … Non, il était hors de question de commencer à trouver un quelconque intérêt pour une autre famille. Si cette personne était une pince-sans-rire dans sa propre famille, ça ne le regardait pas le moins du monde. Mais … vraiment …

De toute façon, ces personnes, même si Kosmor voulait qu’il devienne ami avec elles, c’était tout simplement impossible. La mission qui était confiée aux sept candidats pour nommer parmi eux le futur chef des félémons était du genre très sanglante. Bien entendu, à chaque fois, c’était la famille de la Vanité qui avait son représentant qui finissait par gagner mais ce n’était pas qu’un simple détail à noter.

« Ces types, ils attendent de moi un adversaire à leur hauteur. Non, c’est le contraire, ils se moquent de moi. Ils se disent que j’ai l’air bien ridicule. »

Ridicule ? Tout simplement car il n’est pas aussi bien que son père. Car il s’est entraîné avec son petit frère et qu’il s’est fait battre à plate couture ou presque. Il n’était pas assez bien aux yeux de tous et de toutes ! Il n’était pas con ou aveugle ! Il avait parfaitement compris ça ! Il savait parfaitement ce que …

« Maître Zéran, que se passes t-il ? Vous vous êtes encore sali ! »

« Désolé mais mon petit frère voulait que je l’entraîne. Je n’ai pas put refuser sa demander comme d’habitude Vous savez comment il arrive à faire son regard larmoyant, n’est-ce pas ? Il est si efficace avec cette arme, ça en est surprenant. Ah … Dites, pourquoi est-ce qu’ils sont encore là ? Je pensais que c’était fini ? »

« Hmm … En fait, de ce que j’ai cru comprendre, votre père veut les voir, individuellement. C’est pourquoi ils attendent l’ordre avant d’aller se présenter à lui sûrement pour un interrogatoire un peu plus poussé. C’est tout ce que je sais d’un des gardes, pardon. »

« Oh, vous n’avez pas à vous excuser. C’est déjà pas mal comme information. Qu’ils ne viennent pas saccager néanmoins le jardin pendant qu’ils le visitent. »

Il y tenait. Il ne pouvait pas dire que c’était un souvenir de sa mère ou autre. Il n’en avait aucun souvenir. C’était aussi simple que ça. Son père lui avait juste signalé qu’il s’agissait d’une femme d’une extrême beauté, difficile à oublier … alors pourquoi lui-même ne s’en rappelait pas le moins du monde ? C’était … déplaisant.
Grumpf. Par contre, le fait que son père veuille voir les candidats, un par un, là, c’était intrigant. Ce n’était pas dans les habitudes de son père de faire ça. Etait-ce pour faire quelques préparatifs ou autres avant le lancement de l’expédition ?
Mais pourquoi faire que ça soit un par un. Etait-ce alors juste un message personnel à l’encontre de chaque candidat ? Pour mieux apprendre à les connaître et tout ? Etait-ce pour avoir un avantage à confier au candidat de la famille de la Vanité ?

« Non, il n’est pas du tout comme ça. Il a sûrement une idée derrière la tête mais je parie que ce n’est pas du tout ce à quoi je pense. »

Son père n’envisageait pas de tricher. Il était toujours droit et intègre. D’ailleurs, même pour un peuple aussi traître que celui des félémons, là où une certaine ambiance de trahison, vengeance et violence, était présente en permanence, son père faisait office de monarque incontesté et nul n’osait contredire son titre. Il avait toujours été assez impressionné par ça d’ailleurs. De voir en lui l’âme d’un chef qui se faisait respecté malgré leur race.

« Est-ce que je dois réussir à obtenir leur confiance ? »

Il s’était tourné brièvement vers ces hommes et femmes entourés par leurs soldats et serviteurs. D’ailleurs, l’un des groupes n’était plus présent pendant qu’il avait eut le dos tourné. Hmm, sûrement le premier à aller discuter avec son père, n’est-ce pas ? Mais ça servait à quoi d’acquérir leur confiance ?
Dans l’idée, il n’y allait avoir plus qu’un seul candidat à la fin de cette expédition, comme d’habitude. Six des sept candidats étaient destinés à mourir pour la gloire du dernier. Chercher à se rapprocher d’êtres dont il allait oublier le visage juste après qu’ils meurent, ça n’avait aucun intérêt, non ?

Pfff … Il avait envie de recommencer à s’entraîner à l’épée mais pas devant une foule spectatrice. Il n’était pas là pour se mettre en valeur et s’amuser avec son arme, c’est pourquoi il restait quand même réticent par rapport à ça.

« Maître Zéran ? Maître Zéran ? Que voulez-vous faire ? »

« Oh ? Euh … Hum, de quoi est-ce que nous parlions exactement ? J’avoue que je n’ai plus suivi tout le fil de la conversation, je tiens à m’excuser. »

« Par rapport à vos vêtements. Vous ne pouvez pas vous présenter devant ces envoyés dans cette tenue non ? Et il nous faut ranger ces épées et ces boucliers. Je vais appeler une autre servante pour venir les récupérer alors que j’irais vous accompagner pour vous changer. »

« Hmm … Je n’ai pas besoin d’aide pour me changer hein ? »

« Oh que si, vous laissez traîner vos affaires comme à votre habitude. Je dois ensuite ramasser derrière vous. J’avoue que c’est une tâche épuisante mais bon … »

« Zyréna, s’il te plaît … Évites de le dire à voix haute. Les gens peuvent nous entendre. »

Et il avait même des petits rires provenant des personnes au loin. Certains avaient visiblement une audition très développée pour pouvoir entendre ce que venait de dire la servante. Plaçant une main devant sa bouche en voyant qu’elle allait la rouvrir, il finit par dire d’une voix lente, très lente :

« Qu’est-ce que je viens de déclarer ? Tu n’as pas écouté ce que j’ai dit ? »

« Hmpf ! Hmpf … Hmm … Hmpf hmpf ! » tenta dire dire la servante tout en cherchant à se débattre mais sans aucune efficacité malheureusement. Finalement, elle arriva à faire retirer la main de Zéran de sa bouche, prenant une profonde respiration : « Pfiou … J’ai compris le message mais je continuerai si vous n’allez pas vous changer. »

Bon sang. Elle était vraiment intransigeante quand elle s’y mettait. Ce n’était pas parce qu’avec ses cheveux rouges avec cette petite frange de couleur bleue et le fait qu’elle soit sa cousine de cinq ans plus jeune que lui, qu’elle pouvait se permettre un tel langage. Il avait vraiment l’impression qu’il se faisait marcher par les plus jeunes de la famille, même si elle était éloignée. Bon … Il avait compris le message la deuxième fois.

Pfiou, dans sa chambre, il se permettait enfin de souffler un peu. Ce n’était pas tout ça mais mentalement, c’était relativement épuisant. Il avait sentit tous les regards qui se posaient sur lui. Des regards moqueurs, calculateurs. Tous jugeaient ses chances de devenir le candidat de la Vanité. Tous jugeaient alors le fait qu’il soit un adversaire de taille ou non.

« Et tous doivent se dire que je suis plus que pathétique, tsss … »

C’est pour ça qu’il n’avait pas envie de voir ces types. C’était lui qui devait les considérait comme inférieurs par rapport à ses origines. C’était lui qui devait tout simplement les voir comme des êtres incapables de pouvoir rivaliser avec sa famille.

Grumpf. Il entendit quelques frappes à la porte, c’était Zyréna qui lui demandait s’il avait terminé pour qu’il puisse récupérer quelques affaires. Non mais sérieusement. Autant les autres serviteurs et servantes gardaient vraiment une certaine distance avec lui, son père et son petit frère, autant elle, deux minutes après le début d’une discussion, elle n’avait plus rien à faire du protocole et des règles de conduite.

« Des fois, je me demandes si un petit coup sur le sommet du crâne du ne serait pas parfait pour lui remettre un peu les idées en place dans ces moments précis. »

Mais bon, il était pas le mieux positionné à l’heure actuelle pour parler de tout ça. Ah … Bon, voilà, vêtements propres, est-ce que cela conviendra à Zyréna ? Il n’en avait strictement aucune idée. De toute façon, avec sa chevelure rouge, elle était facile à reconnaître et il se rappelait parfois qu’il tentait de l’éviter. Oui, rien que ça !

Le voilà à nouveau en train de se promener dans les jardins royaux. Un bref coup d’oeil lui montrer qu’ils sont toujours là : eux. Les candidats des autres familles. Certains se sont éloignés des autres. En fait, trois sont réunis et discutent entre eux malgré leurs gardes tandis que les deux autres attendent leur tour d’après ce qu’il pensait remarquer.

« Ils auront bientôt fini. Vivement qu’ils partent de là. Plus vite ils disparaîtront de mon champ de vision, mieux je me porterais, tsss. »

C’était méchant et mesquin de sa part mais il en avait toujours été ainsi. Il n’arrivait pas à supporter les autres familles, ça n’allait pas changer maintenant. Pourquoi est-ce qu’il devrait se forcer à voir tout d’une autre façon pour ces personnes dont il ne se rappellera pas l’existence ? Il devait être plus pragmatique … mais était-ce que son père désirait ?

Non, il ne savait pas le moins du monde ce que son père voulait de lui et il ne pouvait pas lire dans les pensées de ce dernier. S’il ne lui demandait pas de façon directe, il n’obtiendra jamais de réponse et à partir de là, autant ne pas se bercer plus longtemps d’illusions. Recommencer l’entraînement comme si de rien n’était ?


En ignorant les autres ? Cela était plus facile à dire qu’à faire. Malheureusement, il y avait de fortes chances qu’il n’y arrive pas. Difficile de se concentrer quand on se savait épié. Il avait un style de combat plutôt rudimentaire et son petit frère était déjà bien plus ingénieux sur de nombreux qu’il était difficile d’ignorer.

« Il m’est déjà supérieur même dans l’expertise du combat. Ça en est presque pathétique de ma part hein ? Humpf … Ils sont sûrement en train de se moquer de moi. »

Il se répétait sans cesse cela, comme pour tenter de se convaincre lui-même. Peut-être que dans le fond, ils n’en avaient strictement rien à faire de lui et ils discutaient simplement de la réunion avec son père. Chacun ayant un point de vue différent, ça permettait alors de savoir ce qui s’était passé. Oui, c’était peut-être ça dans le fond …

« Je ne devrais pas me préoccuper plus longtemps de tout ça. »

C’était peut-être la seule phrase qu’il devait se répéter en boucle. A partir de là, ça serait parfait et il … Ah … Est-ce que les candidats étaient sympathiques ? Il se rappelait justement la phrase de son petit frère. Un bref regard lui indiquerait aisément de quelle famille était issu chaque candidat mais bon …
Il n’avait pas envie de lever ses yeux vers eux. Il ne les baissait pour personne mais les regarder reviendrait à se sentir concerné par eux, par ce qu’ils pensaient, ce qu’ils étaient, ce qu’il voyait. Il ne voulait pas … Son seul intérêt était vraiment pour sa famille. Commencer à porter un quelconque sentiment envers autrui, ça ne pouvait lui être que néfaste même si son père prétendait le contraire.

« Bon … Il faut juste que je souffle un peu, rien de plus, rien de moins. »


Une longue et profonde respiration. Ah … Il ne restait plus qu’une personne, n’est-ce pas ? D’ailleurs, pour la peine, malgré tout ce qu’il avait dit, malgré tout ce qu’il avait pensé, il allait regarder qui était cette dernière personne, le dernier candidat à aller voir son père.

Il fait un peu sa taille … mais il semble si imposant pourtant. Avec ces morceaux d’armure, il n’est pas difficile de savoir de quelle famille il provient. Il n’y a qu’une seule famille vraiment axée sur la guerre et il s’agit de celle de la Rage même loin du champ de bataille. Cet homme a une balafre qui traverse son œil gauche tandis que l’autre est de couleur dorée. Malgré la distance, oui, la rareté d’une telle couleur fait qu’il est facile de la reconnaître.

D’ailleurs, son armure est couleur rubis, comme si elle était capable de produire des flammes et même les endroits où il est possible de voir du tissu, ce dernier est de même couleur que l’armure. Par contre, pour la chevelure verte, il fallait reconnaître un sacré contraste avec l’armure et elle semblait plutôt en bataille bien qu’un peu longue pour un homme.

« Hum ? Est-ce qu’il m’a remarqué ? Bah … Qu’importe. Ils me fixaient, je n’ai pas à m’en vouloir de faire de même de mon côté. Et puis quoi encore. Manquerait plus que je sois honteux de ce que je fais maintenant, ah ! »

Pour la peine, il allait tout simplement recommencer l’entraînement. Se battant contre un ennemi invisible, voilà qu’il tentait pour autant de faire comme s’il affrontait son petit frère. Celui-ci, avec son uppercut fait à la rondache, avait réussi à le surprendre et pas forcément du bon côté. C’est pourquoi il devait tout mettre en œuvre pour trouver une solution face à ça.

Mais comment faire ? Donner un coup de bouclier pour parer celui qu’il risquait de recevoir si son épée était encore déviée ? Faire un mouvement sur le côté ? En arrière ? C’était bien trop compliqué d’envisager toutes les possibilités en plein combat. Et ce genre de réflexions pouvait être plus que mortel pendant un combat, n’est-ce pas ? Il ne devait pas oublier ça.

« Hum ? Oh … Tiens … C’est maintenant à son tour visiblement. »

Voilà qu’ils étaient cinq à discuter entre eux alors qu’il voyait le jeune homme en armure rouge partir vers la salle du trône avec ses soldats et ses serviteurs. Bon … Ben … Ce n’était pas tout ça, n’est-ce pas ? Il pouvait maintenant recommencer comme si rien ne l’intéressait.

Les cinq personnes discutaient entre elles mais cela ne serait qu’une perte de temps que de toutes les détailler. Peut-être que s’il finissait par être nommé candidat par la grâce de son père, alors, il voudra bien laisser un peu de son temps pour ça. Mais pour le moment, il ne voyait pas le besoin. Il l’avait fait sur un candidat, pas besoin que ça soit sur d’autres.

Le combat, était-ce vraiment ce qui lui manquait ? Il y avait sûrement du social aussi mais à part avec son père, son petit frère et les serviteurs de la maison, il était difficile de le voir discuter avec autrui. Mais ils … allaient former un groupe s’il devenait candidat de la Vanité Peut-être que son petit frère avait raison dans le fond ?

« Maître Zéran ? J’ai un message à vous faire passer de la part de votre père. »

Oh ? Elle était de retour pour venir lui parasiter son existence, ne serait-ce que pour quelques minutes. Pourtant, il fit un sourire à la servante à la chevelure bleue, disant :

« Bien entendu, si ce sont pour les habits, je tiens à préciser que c’est fait, je me suis changé. »

« Non non ! Ce n’est pas pour cela. Votre père désire vous voir après le dernière entrevue. »

« Hmm ? Qu’est-ce qu’il me voudrait exactement ? Il ne vous l’a pas dit ? »

« Je n’en sais pas le moins du monde. J’imagine qu’il veut vous montrer ce que vous devez devenir si vous désirez être l’un des leurs ? »

« Attention à ton langage, Zyréna. J’ai l’impression que tu outrepasses déjà ton rôle. »

« Ce n’est pas dans mes intentions, maître Zéran. Vous le savez parfaitement, non ? »

« Hmm … Et j’ai même l’impression que cela est en train de t’amuser, n’est-ce pas ? Ou alors, est-ce que je serais en train de me tromper ? Bref, je viendrais quand cela sera terminé avec le dernier candidat. Ce n’est pas encore le cas, non ? Si je me trompes pas, il doit être de la Rage. Cette famille-là n’est pas portée sur la réflexion et l’intelligence. Ils sont plus connus pour être des soldats militaires avec une vision très droite de l’éducation. De purs combattants. »

« C’est … exact. Je crois que votre père sera ravi de voir que vous vous êtes intéressé au candidat de la Rage. C’est une bonne chose, très bonne chose. Je ne peux que confirmer cela de mon propre côté. C’est … très plaisant, oui. »

« Ne commences donc pas à raconter n’importe quoi. Simplement, il était seul et isolé de son côté, en attendant son tour. Il n’a pas cherché à converser avec les autres candidats, donc, en se mettant dans son coin, il était plus aisé de le voir contrairement aux autres qui s’agglutinent et se collent les uns aux autres. »

« De bien vilaines paroles de votre part, maître Zéran. Néanmoins, qu’importe ce que vous tentez de contredire, vous savez parfaitement que les faits sont là. Je vais alors prévenir les gardes au sujet de votre réponse et je reviendrais vous chercher à ce moment précis. »

« Oui, oui, fais donc comme tu veux. Tu n’as pas besoin de moi, je crois, non ? »

« Nullement mais je tenais à vous le préciser. Bon entraînement en solitaire. Vous savez, continuez à faire des efforts, envisagez le monde qui vous entoure et vous pourrez alors essayer de devenir un grand monarque comme votre père. »

« Qu’est-ce que tu … Allez zou ! Du balai ! Tu dépasses carrément ta fonction ! »

Non mais oh ! Il n’allait pas se faire complimenter par une servante. Du moins, pas par Zyréna. Il ne fallait peut-être pas exagéré. Mais voilà qu’il entendait le petit rire de l’adolescente cornue, celle-ci s’éloignant avec amusement, comme plus que satisfaite de ce qu’elle venait d’accomplir. Ah … vraiment. Il finit par s’asseoir dans l’herbe. Pour la peine, qu’importe s’il venait se salir, ce n’était pas dramatique.

« Ça lui apprendra. Elle n’aura alors qu’à recommencer à laver mes vêtements, ah ! De toute façon, elle n’aura pas vraiment le choix. »


Hahaha ! Voilà qu’il rigolait de sa propre bêtise. Ce n’était pas dans ses habitudes de rire pour un acte aussi infantile mais il fallait vraiment avouer que ça faisait particulièrement du bien dans cette situation. Bon … Quelques minutes à rester dans l’herbe, reprendre une respiration normale et le voilà en train de serrer son arme une nouvelle fois.

L’entraînement se déroulait plutôt bien. La discussion avec Zyréna l’avait un peu embrouillé mais en même temps, il se sentait plus serein. Est-ce que le fait qu’il se soit intéressé à un autre candidat avait vraiment une importance aussi grande ? Ce n’était pas possible, non ? Est-ce que c’était vraiment ce que son père voulait ?

« Ca ne peut pas être ça. Du moins, pas de cette manière. Si c’était aussi simple que ça, je l’aurai fait depuis longtemps. C’est vrai que je n’ai aucun ami mais … bon … Ce n’est pas vraiment très utile dans ces moments-là. »

Bien entendu, c’était à se demander à qui il s’adressait mais finalement, quelques murmures se firent entendre alors qu’il se demandait ce qui était en train de se passer. Ce fût lorsqu’une voix s’adressa à lui, dans son dos, le faisant sursauter, qu’il se retourna aussitôt :

« Vous devriez mieux tenir votre arme. La poigne n’est pas assez forte pour ça. »

Hum hein ? Voilà qu’il … remarquait la personne en armure rouge. Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? D’ailleurs, ça ne voulait pas dire qu’elle en avait terminé avec son père ? Donc, c’était à lui d’aller le voir, n’est-ce pas ? Pfff … Ouais, bon, elle s’adressait à lui mais ça ne voulait pas dire qu’il devait lui répondre non plus :

« Vous ne pensez quand même pas que je vais vous remercier non plus hein ? Enfin, pourquoi est-ce que vous me dites ça ? C’est vraiment si moche la façon dont je tiens mon arme ? J’ai pourtant eut l’un des meilleurs professeurs à la lame qui existe dans le royaume des félémons. Me dire ça est un peu étrange, non ? »

« Le meilleur des professeurs est inutile si l’élève n’est pas capable de suivre. Peut-être qu’il aurait mieux valu avoir un professeur plus adapté pour cela. »

« Est-ce que vous êtes en train de critiquer les choix de mon père ? Si tel est le cas, je vous préviens qu’en plus, vous êtes dans notre domaine, je vous le ferais amèrement regretté. »

« Il est nul question de critique ou autres mais de simplement faire une constatation pour que vous puissiez vous améliorer. Vous semblez très motivé dans ce que vous tentez d’accomplir, je trouve cela dommage que vos efforts soient voués au néant car vous avez eut la malchance de ne pas avoir appris correctement ce qu’il vous faut. » continua à dire le félémon.

« D’accord, vous l’aurez voulu. C’en est trop. Je ne vous laisserais pas insulter plus longtemps ma famille et mon maître épéiste. Prenez cette épée, je pense que je vais vous octroyer une petite leçon. Cela vous apprendra à quelle place vous devez vous trouver. »

S’emporter face à un simple type comme ça, ce n’était pas son genre mais dans le cas présent, il allait faire une petite exception pour ce type. Voilà qu’il vint lui envoyer l’épée en bois qu’il utilisait, lui disant de patienter pendant qu’il allait en chercher une seconde. Les boucliers ? Même pas en rêve, il ne comptait pas les utiliser.

« J’espère que vous êtes prêt, candidat de la Rage. »

« Pas le moins du monde car ce n’était pas mon but de vous mettre en colère. J’en suis désolé. » dit tout simplement le jeune homme aux cheveux verts, soupirant de désarroi.

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