- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 4 : Une mentalité à suivre
« Que tu sois prêt ou non ne changera rien à ce qui va t’attendre ! »
« Je n’ai pas envie de me battre dans de telles conditions. Je préfère vous signaler que … »
Il ne laissa pas la personne prendre la parole. Il ne se préoccupait pas de ce type ! Il voulait juste lui infliger une bonne correction ! L’éducation, même militaire, était parfaite dans sa famille ! Prétendre le contraire, cela revenait alors à insulter sa famille et il n’allait pas laisser faire ça ! Il en était hors de question ! HORS DE QUESTION !
« Je tiens à me présenter quand même. Je me nommes Klork de la famille de la Rage. »
« Zéran de la Vanité est celui qui te mettra à terre pour te faire ravaler tes paroles ! »
« Il n’est pas question de me faire ravaler mes paroles ou autre. Je ne comprends pas pourquoi vous réagissez de la sorte mais … bon. »
Et il pouvait le vouvoyer autant qu’il le désirait, ça n’allait rien changer ! Ce Klork semblait des plus calmes malgré qu’il avait insulté sa famille ! Le jeune homme aux cheveux blonds chercha à frapper dans la hanche non-couverte par l’armure de métal rouge. Avec de tels actes, il allait être facile de repérer ses points faibles à ce type !
« Tu ne pourras plus lutter très bientôt. Tu as tellement d’ouvertures. »
« Je crois que vous vous méprenez complètement, Zéran de la Vanité. Si je ne suis pas couvert sur de nombreuses parties de mon corps, c’est pour me permettre une meilleure aisance dans mes déplacements. En voilà une preuve. »
Un mouvement sur le côté et il esquiva facilement le coup d’épée en bois de la part de Zéran. Celui-ci, un peu étonné, secoua la tête négativement. Ce n’était pas le moment de se faire avoir comme ça ! Il valait mieux, beaucoup mieux que ce type ! Son professeur était un bretteur hors-pair ! C’était un humain qui, pourtant, vivait avec eux depuis si longtemps. Un étrange humain mais c’était bien un humain !
« Je ne te laisserais pas continuer de la sorte ! Qu’importe si tu penses pouvoir esquiver mes coups, ça ne changera rien du tout ! RIEN DU TOUT ! »
« Vous vous emportez trop facilement. Cela est néfaste si vous voulez obtenir des résultats. Calmez-vous mais gardez cette hargne pour vos coups. Cette force peut être terrifiante si utilisée à bon escient. N’est-ce pas ce que vous désirez ? »
« Mais tais-toi ! Arrêtes de me parler ! Tu ne pourras pas me déconcentrer ! Je ne suis pas aussi faible que ça pour me laisser avoir de cette façon ! » hurla le jeune homme aux cheveux blonds, serrant les dents en tentant d’atteindre sa cible. Rien à faire malheureusement. C’était tout simplement impossible … mais c’était mal le connaître !
« Vous allez finir par vous épuiser et cela ne colle pas avec votre stature qui se veut calme et disciplinée. Nous devrions arrêter ce combat avant que vous ne vous fassiez mal, c’est pour votre bien. Je ne voudrais pas être mal vu par votre père, comprenez donc. »
« Laisses mon père hors de tout ça ! IL N’A RIEN A VOIR ! » hurla Zéran avec colère.
Pourquoi parler de lui alors qu’ils sont en plein combat ?! Ce jeune homme en armure rouge, il continue de se moquer ouvertement de lui ! Il semble en avoir rien à faire de ce qu’il ressent ! Il se fichait complètement de lui, ça n’allait pas se passer comme ça ! Une fois, deux fois, mais pas trois ! Il allait exterminer l’existence même de cet enfoiré !
Enfin, c’est ce qu’il avait prévu mais il n’était pas sûr d’y arriver. Ses coups, à chaque fois, ils ne touchaient pas sa cible ou du moins, pas directement. Cet homme arrivait à se battre avec une telle aisance mais surtout à parer ses coups comme si de rien n’était.
« Qu’est-ce que tu me cherches exactement ? Qu’est-ce que tu as à y gagner ? »
« Cela me permet de voir ce qu’est réellement l’héritier de la Vanité. Rien de plus, rien de moins. Si cela me permet aussi de constater sa force, je ne suis que gagnant dans l’histoire. »
Comme s’il venait de commettre un impair à parler de la sorte, l’homme posa une main devant sa bouche pour se taire. Visiblement, il était grandement gêné par ce qu’il venait de dire et il hocha la tête négativement plusieurs fois.
« Je devrais plutôt ne plus parler. Ce n’est pas dans mes habitudes de m’exprimer ouvertement envers une personne qui m’est complètement inconnue. Je tiens d’ailleurs à me présenter une nouvelle fois: je me nommes Klork de la Rage et comme vous vous en êtes sûrement douté, je suis le représentant de la famille de la Rage. Enchanté. » dit-il en une longue tirade.
« Enchanté ? Tu te fous de ma gueule ? En plein combat ? Mais tu me prends vraiment pour un mec ridicule, c’est ça hein ? Tu crois que je n’ai aucune chance contre toi ou quoi ? »
Il allait lui montrer à quel point il se trompait complètement ! Il allait bien finir par l’atteindre ! Mais en même temps, le souffle commençait à lui manquer et il sentait bien que sa tête tournait. Dans le fond, depuis le début de la journée, il s’entraînait presque sans cesse. Bien entendu, il se reposait entre mais ça ne changeait pas grand-chose.
« Je ne veux pas vous paraître insultant, ce n’est pas du tout le cas, Zéran. »
Alors … Qu’il arrête ce petit jeu stupide. Peut-être qu’en s’excusant d’avoir insulté son professeur et indirectement sa famille, il pouvait lui pardonner. Non … Ce Klork, il le regardait sans avoir de la pitié. C’était pire que ça. Il semblait … vraiment gêné par ses propres paroles. Est-ce qu’il s’en voulait réellement ?! Zéran marmonna à voix haute :
« C’est tout simplement absurde. Pourquoi est-ce que tu as voulu m’affronter ? »
« Hein ? Mais je n’ai pas voulu cela. Vous vous trompez complètement, n’est-ce pas ? »
Le jeune félémon aux cheveux blonds émit un petit rictus de colère. Il ne pouvait pas nier ça … Ce type, malgré sa taille et son allure, il ne semblait pas médisant ou méchant mais il l’avait provoqué ! Il devait se battre avec lui ! C’était par respect pour son maître !
« Qu’importe qui ou quoi est à l’origine de tout ça, je combattrais jusqu’au bout. »
« Et si au lieu de considérer cela comme un désir de revanche, on voyait ce combat comme un entraînement, qu’en dites-vous, Zéran ? »
« Un entraînement ? Pourquoi est-ce que j’accepterai un entraînement avec vous ? Donnez-moi une bonne raison que de m’entraîner avec vous ! »
« Et bien … Simplement pour mieux se connaître ? Je suis sûr que cela est une bonne chose et nous permettra de partir sur de bien meilleures bases, non ? »
Il commençait presque à perdre toute envie de se battre. Ce type, malgré qu’il était de la famille de la Rage, il lui donnait plus l’impression d’être de l’Oisiveté. Ses parole étaient calmes, beaucoup trop calmes pour le candidat de la Rage ! Il voyait plus ces êtres tout ravager sur leurs passages, ne laissant que désespoir et perdition derrière eux.
« Tu me fatigues … Même si c’est un entraînement, tu n’aurais aucune chance de me battre. Je suis l’aîné de la famille de la Vanité. Mon père est le monarque actuel. Ma puissance est donc sans pareille contrairement à la tienne. » continua de dire Zéran avec moins de véhémence.
« Cela reste encore à prouver. Mais donc …Considérons donc ce combat comme une méthode pour apprendre à mieux nous connaître. D’ailleurs, c’est ainsi que les membres de ma famille font pour mieux se comprendre. »
Ah mais qu’il se taise ! Il lui donnait mal au crâne à s’exprimer de la sorte. Haletant, il reprenait sa conversation en fixant l’homme aux cheveux verts en face de lui. Il ne souriait pas, il ne montrait aucune émotion ou expression sur son visage. Mais qu’est-ce qu’il avait un air des plus sérieux. Rah … Ce type voulait vraiment le connaître ?
« Qu’est-ce que tu as à gagner en apprenant des choses à mon sujet ? »
« Rien de spécial mais un combat nous permet de nous donner à fond dans ce que l’on fait. J’ai remarqué à quel point vous étiez enjoué en combattant ce qui semble être votre petit frère. Je me suis dit que pour vous, la famille est vraiment importante, n’est-ce pas ? »
« Ne faites pas comme si vous saviez exactement ce que je ressens. Je ne tomberais pas dans un piège aussi grossier, je tiens à vous le signaler tout de suite. »
« Qui a parlé de piège ? Non, seulement, je trouves cela admirable les personnes qui font ça pour leur famille. C’est pourquoi le fait que vous me proposiez un affrontement, même sous le coup de la colère est une bonne opportunité. »
Opportunité, opportunité, c’est bon, ce type a commencé à l’user réellement. Il ne pensait pas ça possible mais il était vraiment fatigué par cet homme. Pfiou … Il n’avait plus envie de lui faire ravaler ses paroles. Quelqu’un comme lui n’aurait jamais cherché à insulter délibérément les enseignements de son maître bretteur.
« Pourquoi … est-ce que tu as dit que mes mouvements à l’épée n’étaient pas parfaits, loin de là ? Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Avant que l’on se combatte. »
« Tout simplement car ils sont irréguliers. Vous n’êtes peut-être pas fait pour l’épée. »
« Je me suis toujours entraîné et battu à l’épée depuis mon plus jeune âge. Il est peut-être un peu tard pour prétendre que je ne suis pas bon avec, non ? »
« C’est exact ! Alors, l’éventualité que vous soyez juste inefficient avec votre style de combat à l’épée est tout à fait possible, je suis désolé de vous l’annoncer. »
C’est tard, trop tard pour lui dire ça. Il ne se moquait pas de lui. Cela s’entendait dans le ton de sa voix. Cet homme était sérieux. Les membres de la famille de la Rage étaient les spécialistes du combat. Si ce Klork … déclarait une telle chose …
« Ça ne changera rien. Je vais continuer, jusqu’au bout. »
Pour l’honneur de sa famille, même s’il doit finir sur les rotules, il va encore se battre ! Ce n’était pas le moment de flancher. S’il abandonnait maintenant, autant dire qu’il abandonnait tout ! Il devait … encore tout … recommencer. Comment est-ce qu’il pouvait alors prétendre pouvoir devenir le candidat de la Vanité … s’il ne cherchait pas à dépasser ses limites ?
Voilà que malgré l’interruption, le combat venait de recommencer, sans même que le jeune homme aux cheveux blonds ne cherche à trouver un avantage à battre Klork. Zéran donnait des coups qui partaient généralement dans le vide, frappant à côté de l’homme dans son imposante armure rouge. Ah … Ah … Ah … Il était maintenant bien essoufflé.
« Tu n’as pas du mal à te déplacer ? L’armure n’est pas trop lourde ? Comment est-ce que tu fais malgré celle-ci pour y arriver ? Ce n’est pas … normal de se déplacer ainsi. »
« Comme vous l’avez dit de votre côté, vous avez été habitué pendant des années à vous battre à l’épée. De mon côté, les lourdes charges ne sont plus un problème. »
« C’est … normal … Ah .. Mais ça ne changera rien ! Armure ou pas, je vais te vaincre ! »
Il devait arrêter de parler pour ne rien dire. Le combat n’allait pas pouvoir avancer sinon dans de telles conditions. Il avait déjà l’impression qu’il était retardé depuis pas mal de minutes. En même temps, ses chances étaient infimes de gagner … mais pas inexistantes !
Un coup, un second coup, un troisième coup … et voilà que son épée quitta sa main sans même qu’il ne comprenne pourquoi. Le mouvement de la lame de son adversaire avait été si vif et rapide qu’il ne l’avait pas remarqué. Bafouillant, il observa Klork :
« Qu’est-ce que … Ça veut dire ça ? Tu … Tu as fait quoi ? »
« Votre main n’était pas assez serrée sur la garde de votre arme. Je vous l’aie pourtant déjà dit, non ? A partir de là, il ne me fût pas trop difficile de pouvoir prendre l’ascendant sur vous d’une petite frappe, rien de plus, rien de moins. Est-ce que l’on doit considérer que ce combat est terminé ou non ? J’aimerai … vous parler si c’est possible. »
« Ce combat sera terminé seulement lorsque je l’aurai décidé. » déclara Zéran, récupérant sa lame en bois … avant de la planter dans le sol devant lui. « Il l’est maintenant. S’il a suffit d’un seul coup pour me battre, ça prouve que je suis vraiment en retard dans le domaine du combat et que je ne peux pas faire jeu égal avec vous, Klork de la Rage. »
« C’est … vraiment étrange comme réaction. Étrange mais ce n’est pas déplaisant. »
L’homme aux cheveux verts parut surpris des propos de Zéran. Assez surpris au point de se rapprocher de lui, lui faisant face avant de tendre avec lenteur sa main en sa direction :
« Je tiens à clarifier une nouvelle fois tout cela. Je ne suis pas venu dans le but d’insulter votre famille, Kéran de la Vanité. Je tiens à me présenter : Klork de la Rage. »
« Cela ne fera que la troisième fois vous vous présentez est-ce que vous le remarquez au moins ou non ? Car j’en ait pas vraiment l’impression. »
« A ce point ? Je n’ai guère compter. Je tiens à m’en excuser. Ce n’était guère voulu de ma part que de vous donner cette impression. »
« Ah … Laissez tomber et plutôt, expliquez-moi pourquoi vous ne vous êtes pas moqué de moi comme les autres ? Je ne suis pas aveugle. » marmonna Zéran en faisant un mouvement de la tête pour désigner les autres candidats. Sa défaite n’allait pas arranger les choses, il le savait parfaitement. Entre son petit frère et maintenant ce Klork, autant dire qu’il ne faisait pas bon d’être lui-même. Klork haussa les épaules, répondant :
« Pourquoi le ferais-je ? Je n’ai aucune raison à cela. Vous vous entraînez en famille, ne vous l’ai-je pas dit justement auparavant ? Pourquoi devrais-je en rire ?
« Si bien entendu mais ça ne change pas … enfin, qu’est-ce que vous avez à y gagner ? »
« Vous allez devenir le futur candidat de la Vanité, non ? Alors, il n’est pas anormal que d’entretenir une bonne relation avec quelqu’un qui sera un prochain partenaire dans notre prochaine expédition et … Pourquoi ce regard désolé ? »
« Ce n’est pas envers … vous. » murmura Zéran. C’était étrange. Cet homme ne laissait transparaître aucun mensonge dans sa voix. Pourtant, il savait pertinemment que les êtres de la Rage étaient connus pour être toujours francs, c’était surprenant… très surprenant mais pas dans le mauvais sens, loin de là. Autant être honnête jusqu’au bout : « Rien n’est sûr par rapport à ma nomination. Mon père ne sait pas s’il me choisira. Disons qu’il m’a signalé que je manquais de beaucoup de choses sauf que je n’arrive pas à percevoir de quoi il s’agit. »
« Oh … Il faut avouer que cela est assez problématique. Sans savoir ce qui nous attend, il est parfois difficile de progresser dans l’inconnu. »
« Mais il est hors de question d’abandonner maintenant ! J’arriverai à devenir le candidat de la Vanité mais surtout le prochain monarque ! »
« Gardez cette volonté, Zéran de la Vanité. » lui dit Klork, faisant un petit sourire. Zéran le remarqua, un peu perturbé par ce dernier. Hey … C’était quoi ça ? Pourquoi est-ce qu’il était en train de sourire comme ça ? Désarmé par ça, il bredouilla :
« Oui, je vais la garder mais il faut voir si ça va payer un jour, ça, j’en suis pas certain. »
« Je ne peux pas vous aider pour le reste mais j’ai une proposition à vous faire. »
« Hum ? Quoi donc ? » questionna le jeune homme aux cheveux blonds, devenant aussitôt suspicieux. Bien entendu, voilà bien. C’était logique, il y avait toujours un piège et …
« Laissez-moi donc vous servir de partenaire pour votre entraînement au combat. »
« Hein ? Que … Enfin … Pourquoi cela ? » dit Zéran, ne s’étant visiblement pas attendu à une telle proposition de la part du candidat de la Rage. Encore un peu surpris, cela commençait à faire beaucoup en une journée, il reprit : « Qu’est-ce que vous avez réellement à y gagner en vous exprimant ainsi, je peux savoir ? »
« Comme je vous l’ai dit, j’ai apprécié votre entraînement contre votre petit frère. Vous avez un esprit familial très fort et cela est une qualité remarquable pour un félémon. »
« Est-ce que vous n’auriez pas pris un coup de trop sur la tête à vous exprimer comme ça ? Une qualité remarquable ? Il n’y a bien que la famille de la Vanité qui pense de la sorte et encore, ce n’est pas totalement vrai. Vos mensonges ne m’affecteront pas, je vous préviens. »
« Il est nul question de mensonges, loin de là ! J’ai … le désir de vous entraîner pour vous permettre d’accéder à votre rêve. J’ai le sentiment que si je ne le fais pas, je regretterais le fait de ne pas vous avoir laissé cette chance même si ce n’est pas moi qui prendra la décision finale. Si vous ne devenez pas candidat de la Vanité, j’ai cette sensation que vous perdrez toute volonté de vivre et … ce n’est pas possible. »
« Arrêtez vos imbécillités et … taisez-vous. Je crois que j’en ait assez entendu pour aujourd’hui. Vous en avez fini avec mon père, n’est-ce pas ? Alors, il n’y a plus aucune raison pour vous de rester ici aujourd’hui. »
Cet homme. Qu’est-ce qu’il se permettait ? Pourquoi est-ce qu’il en savait autant à son sujet ? Il avait presque l’impression de lire dans ses pensées les plus secrètes. Est-ce que ça voulait dire que son père … l’avait prévenu à son sujet ? C’était n’importe quoi.
« Comme … vous le désirez. Je ne peux pas vous forcer la main, loin de là. »
« Néanmoins, vous pouvez convenir d’une heure matinale dès demain. Mais je tiens à vous prévenir : je ne comptes pas m’arrêter avec un simple entraînement d’une heure ou deux. Vous finirez sur les rotules sans pouvoir reprendre votre souffle. Est-ce que vous comprenez ? »
« Je n’en attendais pas moins de votre part, Zéran de la Vanité et il me tarde simplement d’être demain. Est-ce que cela vous dérange si je ramène plusieurs équipements pour l’entraînement ? Nous pourrons juger alors comment vous améliorer. »
« Tant que vous n’empoisonnez pas la garde des armes que vous allez ramener, je ne vois aucune raison de refuser ça, loin de là. Bref … Je vais retourner dans mes quartiers. Je crois que pour aujourd’hui, j’ai été assez atteint par la défaite »
Sans aucune salutation de sa part, il se retourna pour s’éloigner de Klork de la Rage. De toute façon, il passa en ignorant les autres candidats, sans même un regard en leur direction. Ces types avaient parfaitement entendu ce qu’il avait dit, n’est-ce pas ? Les sept familles étaient donc au courant qu’il allait être entraîné par celle de la Rage.
Pfiou … Aujourd’hui, cela avait été vraiment une journée mentalement épuisante. Il ne s’était pas attendu à une telle rencontre avec un membre provenant d’une autre famille. Ce Klork, c’était étrange de vouloir chercher à l’entraîner. Surtout pour prétendre que cela avantagerait tout le groupe. D’ailleurs, il n’avait même pas vu ses cornes.
C’était … si … bizarre. Il y avait un piège quelque part. Accorder à sa confiance à une autre famille reviendrait à signer son arrêt de mort. Cela avait toujours été ainsi et pas autrement. C’était son seul mode de pensée. La seule façon pour lui de voir les choses. Pourtant, ce Klork, il était vraiment trop honnête. Il prétendait que c’était plaisant de voir un félémon se comporter comme ça envers sa famille.
Etant retourné dans sa chambre, ses pensées continuaient de tournoyer dans son esprit, l’invitant à se coucher sur son lit avant de sombrer dans le sommeil. Est-ce que ça voulait dire que Klork réagissait de la même manière envers sa propre famille ? Il était vraiment très étrange ce type. Il n’arrivait pas à le chasser de son esprit.
Enfin bon, ce n’était pas bien grave dans le fond … c’est ce qu’il aurait aimé se dire. Lorsqu’il se réveilla, il était toujours sous le choc. Encore perturbé par cette rencontre, il ne toucha guère à son repas dans son assiette au dîner, son petit frère lui en faisant la remarque.
« Dis, dis, grand frère, tu es malade ou quoi ? Tu as à peine mangé aujourd’hui ! »
« Zéran. Je n’ai pas voulu faire la remarque devant les employés mais tu as osé oublier l’un de nos rendez-vous ? J’avais demandé à ce que tu me rejoignes dans la salle du trône mais tu ne l’as guère fait. Une servante m’a signalé que tu t’es combattu contre l’un des candidats et qu’ensuite, tu es parti directement dans ta chambre pour te reposer. »
« Que … Euh … Oui … C’est vrai, père. Je suis vraiment désolé. » dit le jeune homme aux cheveux blonds, comme pris en défaut une nouvelle fois. C’était … la première fois qu’il avait oublié un tel rendez-vous. Son père devait être furieux et …
« J’ai aussi entendu dire que tu avais déclaré que ce candidat pouvait revenir demain pour participer à tes entraînements au combat, n’est-ce pas ? Et cela, sans même chercher à avoir mon autorisation. Est-ce que je me trompes ? »
« N.. N… Non ! C’est peut-être de l’impudence de ma part et dès demain, je lui dirais de retourner chez lui tout en m’excusant de la gêne occasionnée. » bredouilla Zéran, ne sachant plus où se mettre. Ses yeux rivés sur son assiette, il sentait bien que c’était définitivement fichu pour lui que d’espérer devenir le candidat de la Vanité.
« Non, tu iras honorer ce que tu as proposé à ce jeune homme de la Vanité et tu iras profiter de l’entraînement qui en sortira. Pour une fois que tu acceptes une aide extérieure à la famille, c’est une bonne chose. Continues sur cette voie, Zéran. »
Hein ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que son père le félicitait ? Ce n’était … pas normal non ? Ce n’était pas ce à quoi il s’était attendu de sa part. Ce n’était pas ça qu’il pensait obtenir comme réponse. Pourtant, quelque part, dans son cœur, un soulagement s’était fait ressentir. Était-ce parce le fait qu’il allait pouvoir confirmait ce qu’il avait prévu avec Klork ? Ou le fait que son père lui avait dit ces quelques paroles ? Il … n’en savait rien du tout.