Chapitre 3 : Amnésie journalière

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Amnésie journalière

« Hémaltone, tu es sûr que c’est une bonne chose ? »

« Je n’ai jamais prétendu que c’était une bonne chose, loin de là. C’est tout le contraire … et je le reconnais mais qu’importe, ils doivent en payer le prix, voilà tout. »

Elle déglutit légèrement, visiblement contrariée alors que le jeune homme tient son violon en main, en jouant devant un homme qui devait avoir une trentaine d’années. Celui-ci pousse un hurlement qui est vite étouffé par la musique avant de tomber au sol, de la bave s’écoulant de sa bouche. Il est pris de soubresaut tandis que le jeune homme s’arrête.

« Et voilà … c’est fait. Nous pouvons nous en aller maintenant, Meloetta. »

« Je ne sais pas … Hémaltone. Je voudrais que tu arrêtes. Je comprends parfaitement pourquoi tu fais cela mais … ce n’est pas la bonne méthode. La vengeance et la musique ne font pas bon ménage. La musique doit être utilisé pour ravir l’audition des autres. Comme la danse doit l’être pour les yeux d’autrui. »

« Tout cela, c’est juste une chimère, une utopie. La musique a été perverti comme le reste par des hommes de pouvoir comme Solomon. Je ne vois pas pourquoi ma musique devrait plaire à des êtres qui ne font qu’en profiter. »

« Hémaltone, je … » commence à bredouiller Meloetta avant d’entendre des sirènes de police. Aussitôt, elle se téléporte, ramenant Hémaltone avec elle.

« Merci bien, Meloetta, normalement, tout devrait être plus calme. Nous avons réussi à faire le ménage … il ne doit plus rester grand chose. »

« Je ne suis pas si convaincue de cela. Néanmoins, si tu le prends de la sorte, je ne vais pas te retenir, Hémaltone. Je voudrais juste que tu fasses très attention. »

« Je le ferais, je le ferais, arrêtes donc de t’inquiéter pour rien. »

« Je ne m’inquiète pas pour rien ! Regardes la mine affreuse que tu as ! »

« Quelle mine affreuse ? Tu t’imagines des choses et ça en est vraiment déplaisant. »

Il dit cela avec un petit rictus aux lèvres aux lèvres tandis qu’elle pousse un profond soupir désabusé ou presque. Le jeune homme … est si différent maintenant. Elle se rapproche de lui, collant son petit corps contre son torse avant de dire :

« Elle doit être déjà en train de dormir, Hémaltone. Tu ferais bien de la rejoindre non ? Elle patiente sur toi. Malgré tout ce qui se passe, son corps ne t’oublie pa. »

« Je m’en fiches du corps … si le reste est perdu, j’ai tout perdu. »

« Non, ne dis pas cela car tu sais parfaitement que c’est faux. Ce n’est pas ainsi que … »

« Ca ne changera rien, qu’importe ce que tu dis, qu’importe ce que tu fais. Bonne nuit. »

Il part se coucher avec Flutina, venant la prendre dans ses bras. Le lendemain matin, lorsqu’il se réveille en premier, il va préparer le déjeuner Il embrasse la petite pokémon couchée sur le canapé, espérant se faire pardonner de ses paroles de la nuit passée.

« Hmmm … où est-ce que je suis ? Bonjour ? Qui êtes vous ? »

Flutina sort de la chambre, le regardant en se frottant les yeux. Elle n’a pas peur, malgré qu’à chaque jour, cela retourne … comme si de rien n’était. Il lui fait un petit sourire avant de prendre la parole, d’une voix douce et lente :

« Je m’appelle Hémaltone, enchanté, Flutina. »

« Mais … qu’est-ce que vous faites ici ? Où suis-je ? Cela sent plutôt bon ? Mais, comment est-ce que vous connaissez ce que je préfères ? »

« Ne vous inquiétez donc pas, Flutina. Venez vous asseoir et déjeuner, je vais tout vous expliquer, vous verrez, ce n’est pas compliqué. »
Et voilà, tout cela recommence comme d’habitude. Il ne sait pas comment exprimer tout ça … mais il sait juste qu’il doit le faire. Chaque jour, lorsqu’elle se réveille, elle perd totalement la mémoire ou presque. Elle ne sait plus qui il est, ce qu’elle a fait le jour précédent et toutes ces choses. Heureusement, elle apprend vite … et elle le comprend.

« C’est donc comme ça ? Si j’ai bien saisi ? Mais vraiment ? »

« Je vous le promets. Nous sommes ensembles, vous et moi. »

« C’est étrange. Vous savez des choses de ma jeunesse alors que je ne me rappelles pas des derniers mois. Maais surtout, mon corps ne vous dérange pas malgré tout ce qu’il a subit. Comment faites vous cela ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous empêche de me jeter ? »

« Tout simplement car malgré ta perte de souvenirs, je t’aime, c’est aussi simple que ça. »

« Vous m’aimez ? Vraiment ? Mais … je dois avoir de la chance d’être aimé par quelqu’un qui perd son temps à me rappeler chaque jour ce que je suis. »

« Je ne sais pas si c’est de la chance mais faire cela quotidiennement ne me dérange pas. Je suis heureux d’être à tes côtés, je trouve que c’est le plus important à mes yeux. »

« Est-ce que nous nous embrassons ? Allons plus loin ? Les gens le savent ? Vous n’avez pas peur des remarques d’autrui à mon sujet ? Vous êtes certains ? «

« Tu ne travailles plus pour Solomon. Nous ne faisons que dormir ensemble et nous embrasser, rien d’autre. Et que les gens le savent ne me dérange absolument pas. »

Elle a l’air émue et il lui fait un petit sourire. Ce visage ému, comme si c’était la première fois qu’elle entendait un tel discours mais lui ne s’en formalise plus intérieur. Oui … à force, il connaît ses réaction mais il ne les juge pas. Il ne peut que les apprécier doucement. Il l’aime et cela malgré ce qu’elle subît chaque matin. Il sera là pour elle.

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