Chapitre 4 : Mourir peu à peu

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Mourir peu à peu

« Que fais-tu, Flutina ? Est-ce que je peux le savoir ? »

« Je crois que c’est une bonne idée. Vous savez, Hémaltone, si je vous aies demandé du papier, ce n’est pas en toute innocence. Vous me répétez que je perds un peu la mémoire chaque jour et je vous crois. Mais aujourd’hui, je pense que j’ai trouvé une bonne solution. »

« Laquelle ? Est-ce que je peux le savoir ? »

« Je vais écrire un journal que je tiendrais chaque jour. Et chaque matin, vous pourrez me le donner pour que je puisses le lire paisiblement, s’il vous plaît ? »

« Pas de s’il vous plaît entre nous. Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet, je le ferais. »

« Oui mais bon … je préfère rester ainsi et vous parler de la sorte, par mesure de précaution. Je ne veux pas que vous pensiez que je suis trop rapide. »

« Tu ne l’es pas, tu n’as pas à t’en faire par rapport à ça. »

Il se rapproche d’elle et colle ses lèvres sur les siennes. Surprise, elle se laisse néanmoins faire, bougeant ses lèvres au rythme de celles d’Hémaltone. Lorsqu’il arrête le baiser, les joues rougies, la jeune femme bredouille en tenant un stylo :

« Je crois que je vais noter que je suis votre petite amie, Hémaltone. »

« Ca me semble être une merveilleuse idée … »

« Vous le voulez bien ? Je veux dire … ça ne vous dérange pas ? »

« Nullement ! Mais prépares-toi ensuite, nous irons voir les médecins. Je crois qu’il faut que je parle avec eux. Il faut te faire quelques examens, d’accord ? » dit-il alors qu’elle hoche la tête, se frottant le bras, un peu gênée et confuse.

« Je veux bien mais … enfin, ils me font un peur. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens rassurée à vos côtés mais quand je regarde les autres, j’ai tellement peur. »

« Tu n’as pas à l’être. Allons-y. Tu me prendras la main et tu verras, tout vas bien se passer. »

Il parle d’une voix douce et rassurante alors qu’elle récupère aussitôt sa main pour la mettre dans la sienne. Elle ne doit pas trembler, ce n’est pas bon, ce n’est pas bon. Mais finalement, elle sort avec lui de l’appartement, Meloetta et les pokémon d’Hémaltone derrière eux.

« Les gens nous regardent, Hémaltone. Qu’est-ce que je dois faire ? Leur sourire ? »

« Tu le peux mais ce n’est pas nécessaire, loin de là. Il vaut mieux que tu ne fasses rien pour le moment. Ils vont se poser des questions et nous n’avon pas besoin de ça. Le plus important est que tu ailles te faire soigner, c’est ce qui compte le plus à l’heure actuelle. »

« Comme vous le désirez, Hémaltone. Je vous fais entièrement confiance. »

Trois heures plus tard, il est assis sur une chaise, se tenant face au médecin en chef qui est de l’autre côté du bureau. Les coudes sur les genoux, il le fixe longuement, comme attendant les résultats de l’analyse du cerveau de la jeune femme. Le médecin observe plusieurs feuilles de papier devant lui, ainsi que des radiographies, commençant à prendre la parole :

« J’irais droit au but. Je ne peux vous dire qu’il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles. C’est bien loin de tout ça. Elle se meure à petit feu. »

« Hein … que … comment ça ? Qu’est-ce que vous racontez ? »

Il se lève aussitôt, alarmé par les nouvelles du médecin. Celui-ci reste de marbre devant la réaction d’Hémaltone, reprenant la parole en toussotant légèrement pour être bien compris :

« Malheureusement, son cerveau dégénère peu à peu. Les cellules qui le composent, ses neurones, tout est en train de mourir sans se régénérer. Avez-vous vu des changements ces derniers jours chez elle ? »

« Je … pas vraiment … à part son amnésie journalière. Lorsqu’elle se réveille, elle a oublié ce qui s’est passé ces dernière semaines. »

« Hum … je vois, je vois. C’est bien un signe avant-coureur de tout cela, si je peux me permettre de vous l’annoncer. De même, je … »

« Il n’y a aucun moyen de stopper tout ça ? Vous êtes médecin non ? Vous pouvez sauver des vies, n’est-ce pas ? Alors pourquoi est-ce que vous ne faites rien ?! »

« Car je suis médecin et non Arceus. Je n’ai pas de pouvoir divin pour cela. Bien que la science progresse à une vitesse folle ces dernières années, elle reste limitée sur de nombreux domaines. Peut-être que d’ici quelques années, nous trouverons un remède contre cela. »

« Mais d’ici là, elle sera morte ! Comment est-ce que je suis sensé faire ? »

« Vous avez deux choix : soit vous pouvez la laisser à l’hôpital où nous nous chargerons des soins, de s’occuper d’elle et de tout faire pour qu’elle finisse ses jours doucement. Soit vous pouvez la récupérer avec vous mais sachez une chose : bientôt, ses cellule atteindront le reste de son cerveau. Il se peut que ses capacités motrices faiblissent, l’empêchant de marcher correctement. Pareil pour son élocution et sa compréhension. Il en est de même pour ses capacités à écrire. Tout cela va régresser puis totalement disparaître. »

« Je … Je vais lui demander ce qu’elle désire. Et ensuite, je penses que je ferais tout pour qu’elle soit à l’abri du besoin. Mer… merci pour tout. »

« Cela est très difficile à accepter mais si vous voulez, il y a quelques réunions pour des personnes comme vous, dont un proche est souffrant. »

Il hoche la tête négativement. Il ne veut pas de ça. Il salue respectueusement le médecin, visiblement abattu mais cela ne semble pas suffisant, le médecin terminant de dire :

« J’ai oublié de vous préciser. D’après les données, il semblerait qu’au bout d’un an, elle ne sera plus apte à vivre. Je suis désolé pour vous. »

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