Chapitre 3 : Un retour inattendu

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Un retour inattendu

« Je me demande pourquoi le chef nous a donné une journée de repos. »

« Car il pensait qu’on la méritait, Ric ? » me dit Lania tout en souriant à ma question. C’est vrai que ça semble logique. Avec la petite capture des deux trouble-fêtes appartenant à la FAPC, on a pu réussir à faire une purge dans la police. C’est aussi simple que ça bien que certains SMS sur les portables semblaient confus, comme des codes secrets. Mais ce n’était pas à moi ou à Lania de s’en occuper, loin de là même.

« Bon. Ca veut dire que pour aujourd’hui, on peut aller se promener. »

« Est-ce que je suis obligée de prendre cette capuche dehors ? Nous sommes en civils, non ? » me demande-t-elle alors que je fronce les sourcils. Je n’ai même pas besoin de parler, elle comprend la stupidité de sa question. Mais je la sens vraiment triste. Je m’approche d’elle, lui grattant derrière l’oreille comme elle aime tant.

« Si tu veux, on peut rester ici aussi. Ca ne me dérange pas de ne pas sortir. »

Elle semble accepter ma proposition puisqu’elle vient se calfeutrer contre moi. Vraiment, si elle n’était pas à moitié humaine, toutes ses marques d’affection … Je pourrais les accepter. Encore que si elle était une pokémon tout ce qu’il y avait de plus normal, ça n’aurait jamais posé de problèmes à la base car elle ne se serait pas comportée ainsi.

Oui … Mais bon, je ne peux pas revenir en arrière, arrêter l’imbécile qui a commis une telle chose en créant ces êtres à moitié humains. Vraiment si je mets la main dessus. Hum ? Qu’est-ce que … Lania est vraiment collée contre moi, à moitié assise sur mon corps. Elle a profité que je sois plongé dans mes pensées pour cela. Il faut dire que je suis assis sur un fauteuil et que j’ai l’air complètement coupé du monde.

« Je peux savoir ce que tu fais, Lania ? »

« Je pensais à ce que l’on regarde un film, tous les deux ! »

« Au beau milieu de la journée ? Ferme les volets, installe l’ambiance sombre et on peut en regarder un. Par contre, tu ne t’installes pas sur moi. »

Elle me fait une petite moue triste et je lui murmure que si elle se dépêche, je réfléchirai à ça. Je suis bête, très bête. La raison est simple. Je ne devrai pas faire ça. Mais pourtant, je n’hésite pas à prendre des risques inconsidérés avec ce genre de propositions stupides. Surtout que la voilà très motivée, plus que motivée. Il suffit de deux minutes avant que tout soit terminé, Lania tapotant doucement le canapé pour me demander de m’asseoir.

« D’accord, je viens, je viens … Par contre, je regarde un film qui ne risque pas de t’intéresser, te voilà prévenue, Lania. Tu as compris ? »

Elle ne semble même pas porter ne serait-ce qu’un peu d’intérêt à mes paroles. On dirait bien qu’elle a une idée en tête, une idée stupide. Je ne sais pas mais je vais devoir me méfier au cas où. Je vais m’asseoir sur le canapé mais à l’autre bout au cas où. Une simple mesure de précaution car je n’ai pas confiance en elle. A force, je risque de tomber dans ses pièges.

« Qu’est-ce que … »

J’écarquille les yeux en voyant le film qui passe à la télévision. On est bien au milieu de l’après-midi non ? Et puis, les petits gémissements de plaisir, les râles et les grognements … Je me tourne vers Lania, celle-ci me disant :

« Une petite surprise de ma part ! Pendant que tu dormais hier, je me suis rendue dans une vidéothèque pour prendre ça. Bon, le vendeur était quand même un peu … pervers mais voilà ! J’espère que ça te plaira ! »

« Tu te moques de qui, Lania ? Arrête-moi tout de suite ! Si je regarde ça, c’est lorsque je suis seul. Pas avec une personne à côté ! »

« Oh … Allez ! S’il te plaît ! Fais-moi plaisir ! »

Sauf que lui faire plaisir prenait un tout autre sens dans cette phrase. Je ne voulais pas de ça ! Je commence à me lever mais je me retrouve une nouvelle fois paralysée mais seulement au niveau des jambes. Mes bras sont encore disponibles ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

« Tu regardes avec moi ! Je veux en même temps que tu m’expliques exactement comment ça se passe ! Je n’ai jamais fait … Tu sais bien. »

« Et moi donc ? Tu crois que je m’y connais mieux que toi ? Lâche-moi ! »

Mais elle ne me retient pas. Pourquoi est-ce que je suis là ? A regarder un film pornographique ? Elle ? Elle s’est déjà déshabillée à moitié, gardant ses vêtements mais sauf qu’ils ne cachent plus rien du tout, loin de là même. Ce qui était encore plus excitant que d’être complètement nue. Pourquoi est-ce que je suis excité ? Je ferme les yeux et je me bouche les oreilles. Je tente d’oublier ce qui se passe autour de moi. Pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? Pourquoi ? Ah oui … J’en connais parfaitement la raison.

« Ric ! Ric ! Tu devrais regarder ! C’est impressionnant ! Mais c’est si … si violent ? La première fois ? Ca ressemble un peu à ce que tu m’as fait … »

Hein ? Quoi ? Comment ça ? Qu’est-ce qu’elle raconte par la pensée ? J’ouvre les yeux pour regarder le film dont elle parle. Comment est-ce qu’elle a pu prendre un film pornographique mais aussi sadomasochiste ? Elle est en train de voir une femme se faire stranguler à moitié tout en demandant plus ! Je crie aussitôt :

« Arrête ce film, Lania ! Ce n’est vraiment pas pour toi ! Ça ne se passe pas comme ça ! Ce n’est qu’un film et ce n’est pas comme ça ! »

« Mais alors ? Ca se passe comment ? Je sais comment se passe le processus … mais la façon dont ça doit se passer … Je ne sais pas. »

Elle est si … excitée et perverse … mais en même temps, si candide. Ca me touche à moitié ce qu’elle dit. Elle arrête le film et je me retrouve libéré au niveau des jambes. Elle se rapproche de moi, à quatre pattes, la poitrine se balançant devant mes yeux. Elle est excitée, plus qu’excitée mais je lui demande de s’asseoir à côté de moi.

« Déjà, c’est beaucoup plus doux au départ. Le genre de sexe que tu vois dans les films, c’est du cinéma. C’est juste pour exciter. Je ne dis pas que ça n’existe pas mais au départ, c’est bien plus tendre. Tu ne sais même pas ce que c’est d’être amoureuse réellement. Ton problème est que tu veux copuler sans aucun sentiment. Ca ne se fait pas comme ça, Lania. »

Même si j’ai l’impression de me répéter, j’ai plus le sentiment que cette fois, ça rentre bien mieux dans la tête de la Gardevoir humanisée. Peut-être qu’au final, j’ai plus de chance que je ne le crois ? Oui … Je la laisse s’approcher de moi alors que je caresse son bras. Même si elle est excitée et moi aussi, il vaut mieux ne rien faire du tout. Ce n’est pas ce que je la déteste, loin de là mais bon …

« Ric ? Et quand on n’aime pas une personne, on ne peut pas lui donner du plaisir ? »

« Non … Pas de la façon à laquelle tu penses, Lania. Ça ne se fait pas ainsi. »

« J’aimerai bien voir … la même chose que ces hommes rejettent de leurs sexes mais venant du tien. C’est comme ça qu’on donne naissance non ? »

Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Je me le demande. Heureusement pour moi, mon téléphone portable commence à vibrer, Lania disant sur un ton coquin :

« Tu as ton téléphone dans la poche ou tu es alors heureux de me voir ? »

Je ne réponds pas, sortant justement le téléphone de la poche de mon pantalon trop serré pour le moment. Je décroche en voyant le nom : Casior. Tant mieux, ça me permettra de changer un peu la conversation du moment qui dérive grandement.

« Ric ? Enfin, j’arrive à t’avoir en contact ! Je n’ai pas réussi à te joindre depuis des semaines ! Je te demanderai bien où est-ce que tu es passé mais après les derniers évènements en Calambie, j’ai réussi à mettre la main sur toi. »

« Oui, je peux voir ça. Mais bon … Tu deviens quoi depuis le temps ? »

Je regarde Lania, lui faisant un geste du doigt pour lui montrer sa tenue de dépravée. Avec réticence, elle se rhabille correctement bien qu’elle laisse sa poitrine paraître grandement bien que non jusqu’aux monts de chair. Bon, je n’ai pas à me concentrer sur elle. J’attends la réponse de Casior, celui-ci me disant :

« Disons que la Fronse commence à penser de plus en plus à mes propos. Enfin, tu sais que je suis le maire non ? Je peux t’annoncer une bonne nouvelle. »

« La délinquance a disparu de moitié ? La Triafa a été réduite à néant ? »

« Le premier point est plus réaliste que le second, Ric et c’est le cas. Cette ville est considérée maintenant comme l’une des plus sûres de la Fronse. De même, je suis ancré de plus en plus dans le monde politique. Je m’arrange aussi pour ton cas en Inglaterre. Tu n’as pas eu de soucis en Calambie ? Enfin, ce n’est pas un mandat d’arrêt international non plus. »

« Pas vraiment de problèmes en vue. Il semblerait qu’ils ne s’intéressent pas vraiment au casier judiciaire des personnes qu’ils engagent. De toute façon, après les derniers évènements, on peut dire que j’ai fait mes preuves. Mais pourquoi est-ce que tu voulais me contacter ? A part depuis un mois bien entendu. »

« OH ! Je m’en rappelle maintenant ! Quelqu’un voulait te parler. Je vais te donner son numéro. Appelle-le plus rapidement possible. Il pourra t’aider à obtenir plus d’informations sur la FAPC et surtout à ce que les charges disparaissent contre toi. »

Hum ? Je suis plutôt intéressé et je prends le numéro que me donne Casior. Qui est-ce que ça peut être ? Bizarre, je ne le connais pas du tout. Lania est à mes côtés, ayant remarqué mon profond désintérêt pour sa personne. Je remercie Casior et décide de raccrocher. Quelques instants plus tard, je suis déjà en train de tapoter sur le clavier de mon portable. Plusieurs sonneries à la suite jusqu’à ce qu’une voix masculine me dise :

« Oui ? Alphonse Stein à l’appareil. Qui êtes-vous ? »

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