- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 3 : Un rôle sur mesure
« Alan ! Mais laisse toi faire ! »
« MAMAN ! Je n’ai pas besoin de mettre cette cravate ! Et cette tenue ! »
« Tu dois être beau pour ta première journée ! »
« CA ME GRATTTTTTTTEEEEEEEE ! »
Il s’était mis à se gratter le dos de son cou avec frénésie, cherchant à retirer cette démangeaison qui était apparue avec la tenue qu’il portait. Sincèrement, quelle idée saugrenue de l’avoir mis sur son 31 alors que c’était simplement une première journée ? Même si c’était pour donner une bonne impression, il y avait quand même des limites non ? Heureusement que Zena était là pour une quinzaine de minutes, poussant un grand rire en le voyant dans cette tenue. C’est vrai qu’elle devait aller en cours contrairement à lui.
« Tu es vraiment sûre… que tu … ne veux pas ? »
« Je t’ai déjà donné ma réponse et c’est toujours la même. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toutes ces histoires. Si encore, je n’étais qu’une pauvre fille sans histoire, j’aurais accepté mais ce n’est pas le cas alors, non, je suis désolée. »
« Pfff… Mais comment je vais faire pour trouver un moyen de sortir avec toi ? Tu es ma petite amie ! Il ne faut pas l’oublier ! Bon ! Le week-end, il est réservé à nous deux ! »
Ouais, ouais… Si il le disait, ça ne pouvait être que vrai ! Elle le salua d’un baiser sur la joue, lui souhaitant de bien travailler alors qu’il la regardait partir. Pourquoi est-ce qu’elle ne croyait pas sérieusement ce qu’il disait ? Est-ce qu’il n’était pas la preuve même du sérieux ? Dans cette tenue ? … … … Non… Pas vraiment.
Plusieurs coups résonnèrent contre la porte et il demanda à ses parents si il était enfin prêt ou non. Ils hochèrent la tête, sa mère ayant quelques larmes aux yeux. L’émotion… sûrement. Il se dirigea vers l’entrée, ouvrant la porte pour voir l’autre secrétaire. Il évita d’ouvrir la bouche mais autant dire que la personne était toute aussi belle que Solerion. Enfin… En plus féminin… puisqu’il avait affaire à une femme.
Elle avait un petit serre-tête sur ses cheveux blonds platine, le couvre-chef ressemblant à une fleur dorée à quatre pétales tandis que sa tenue ressemblait trait pour trait à celle de Solerion mais en des couleurs plus claires. Ses manches et le haut de sa robe étaient de couleur jaune tandis que les morceaux de tissus se trouvant par-dessus étaient blancs. Enfin, au niveau de sa longue ceinture de tissu, celle-ci variait entre le rose et le violet. Alors que Solerion avait un côté efféminé avec cette tenue, chez cette femme, cela accentuait sa beauté, lui donnant une allure mystique. Elle prit doucement la parole, d’une voix claire comme du cristal :
« Je m’appelle Lunitia. Est-ce toi qui te nomme Alan ? Je suis chargée de t’emmener jusqu’à l’une de nos entreprises. En chemin, nous parlerons de quelques petites choses qui ne peuvent être dites en public. Est-ce que tu es prêt ? »
« Oui… Oui oui oui et oui ! Je suis prêt ! Très prêt ! Plus que prêt ! »
Elle eut un petit rire, Alan saluant ses parents alors qu’il suivait la femme à la tenue si particulière. Il n’allait pas lui demander si elle avait froid, c’était simplement… que c’était bizarre de voir des personnes dans cette tenue. Néanmoins, il se demandait si elle était une pokémon ou non… Pour toute réponse, elle dit :
« Je suis une Seleroc. Tu sais… Je n’ai pas besoin de te poser la question pour lire dans tes pensées. Je sais aussi que tu me trouves plutôt jolie. »
« AH ! Ce n’est pas bien de lire dans les pensées ! C’est quelque chose de privé ! »
« Quand ce sont des pensées qui doivent être évoquées pour les prononcer à d’autres personnes, cela n’a plus vraiment grand-chose de privé non ? »
« Ca ne se fait pas quand même ! Enfin… Vous vouliez me dire quoi ? Et je me demandais : Vous n’avez pas un moyen de locomotion ? »
« La marche te dérange t’elle à ce point là ? Car c’est ainsi que cela va se passer, du moins… Les premiers jours… Ensuite, nous irons tout de suite par téléportation. »
« Mais… Est-ce que vous faites ça pour tout le monde ? Ca doit vous prendre beaucoup trop de temps de venir chercher… »
« Je préfère t’arrêter tout de suite. Tu es l’unique adolescent qui travaille comme stagiaire chez Faror et Compagnie. C’est pourquoi je me déplace personnellement pour toi. Les autres doivent y aller avec leurs propres moyens. De toute façon, la majorité de nos employés sont localisés dans l’Est de Chiss, c’est pourquoi il n’y a pas à s’en faire de ce côté-là. »
Ah… C’était donc pour ça. Mais quand même, ils allaient marcher pendant combien de temps ? Elle lui prit subitement la main, l’adolescent poussant un cri de surprise alors qu’elle lui disait de fermer les yeux. Quelques instants plus tard, les deux personnes disparurent en intégralité. Lorsqu’il rouvrit ses yeux, il se trouvait devant un immense gratte-ciel avec un F brillant comme du métal. C’était donc ici… que se trouvait le centre général de Faror ?
« Je te fais visiter ? Si tu le désires, bien entendu. »
« Oui ! Bien sûr ! Je veux tout savoir sur Faror ! Et sur ce que je vais faire ! Et aussi sur ce que je dois dire par rapport aux autres ! Enfin toutes ces choses ! »
« Calme… Calme-toi… Nul besoin de s’exciter. Rien ne presse du tout. »
Elle retira sa main alors qu’il s’était mis à courir pour pénétrer à l’intérieur du bâtiment prestigieux. Au départ, les deux gardes s’apprêtaient à l’arrêter mais lorsqu’ils virent Lunitia, ils hochèrent simplement la tête, laissant l’adolescent tranquille. Visiblement, celui-ci n’avait pas l’habitude de se promener dans de tels endroits.
Plusieurs têtes se tournèrent vers lui, Alan observant tout ce qui se passait autour de lui sans réellement comprendre. Des ordinateurs, des salles remplies de machines et de personnes utilisant divers pokémons pour de multiples fonctions. C’était vrai que Faror travaillait principalement l’industrie et touchait un peu à tout. Contrairement aux autres qui avaient un semblant de présence… politique si on pouvait l’appeler comme ça.
« Mais qui est ce fou furieux ?! »
« Calmez-le ! Il va tout dévaster à cette allure ! »
« Je m’occupe de cela. Plus bouger, Alan. »
Il se retrouva subitement immobilisé et debout alors qu’il semblait surpris par ce qui venait de se passer. Il tourna avec difficultés son visage vers Lunitia, celle-ci gardant son sourire aux lèvres alors qu’elle s’approchait de lui. Elle posa deux doigts sur son oreille, commençant à le tirer alors qu’il poussait un gémissement de douleur. Il fut emmené jusqu’à un magnifique bureau, retrouvant l’imposant homme aux cheveux noirs, celui-ci se trouvant en train de téléphoner. Il salua d’un geste de la main Lunitia et Alan, invitant les deux personnes à s’asseoir sur les fauteuils tandis qu’il terminait sa conversation au téléphone.
Enfin libéré de cette emprise psychique, Alan perdit toute sa folie, regardant Lunitia d’un air légèrement apeuré alors qu’elle gardait son sourire. Autant dire qu’il avait été refroidit sur ce coup… Mais bon… Pourquoi pas ? Il se trémoussait sur le fauteuil, cherchant à se contrôler pour ne pas exprimer toute la joie qu’il avait en lui en ce moment. Comment dire ? Il voyait le ciel ! Les bâtiments vus d’en haut ! Enfin… Cela aurait été possible s’il pouvait se lever de son fauteuil. Lunitia lui signala que si il le désirait, il pouvait y jeter un œil mais pas plus. Il la remercia d’un hochement de tête, Faror semblant amusé par la situation alors qu’il continuait de parler au téléphone. Vraiment… Ce n’était qu’un enfant.
« Bon ! Alan, si tu veux bien retourner sur ton fauteuil, je crois qu’il est temps que nous discutions tous les deux si cela ne te dérange pas. »
« Aucun problème, monsieur Faror ! Je vous écoute tout de suite ! Dites… Vous n’avez pas le vertige à cette hauteur ? C’est quand même super haut ! »
« A force, je m’y habitue. Il en sera de même pour toi d’ici quelques temps. Bon… Maintenant, finies les frivolités. Sais-tu pourquoi tu es ici ? »
« Pas le moins du monde ! Je sais juste que ma… demoiselle Lunitia m’a dit que vous vouliez me parler ou plutôt que je devais venir ici. »
« Oui… Enfin bon… Assez parler de ça. Je vais te parler de nos relations avec les autres entreprises. Je pense que Solerion t’a déjà mis au courant mais par ordre d’importance, sache que notre entreprise est la plus petite comparée à toutes les autres. De même, nous n’avons pas de succursales comme trois des autres et même si nous sommes dans le même cas d’Oricalk, il est clair que celle-ci n’a guère besoin d’aide. Elle est au-dessus des autres et ne nécessite pas. Et nous… Nous sommes tout en bas. Oui… C’est triste mais c’est la vérité. Enfin, de mon côté, je ne fais guère de politique ou de diplomatie mais comme je gère tout ce qui est le commerce dans la partie Est de Chiss ainsi que quelques morceaux dans les autres zones de Chiss, je suis bien implanté et nous n’avons pas vraiment besoin d’autres personnes pour survivre. Nous nous débrouillons très bien MAIS… Là où tu vas être utile… C’est que tu vas rendre visite aux différents chefs de ces entreprises. Tu seras mon diplomate. »
« Di… Diplomate ? Moi ? Vous êtes sûr ? C’est vraiment une grande responsabilité ! »
« Oh en fait… Diplomate, diplomate… C’est un bien grand mot ! Tu seras plutôt notre coursier. Vois-tu… Les succursales ne sont pas là pour faire simplement jolies… En fait, c’est plutôt un… passage d’une entreprise à une autre. Tu vois entre Ergantia et Brinzan, il y a Airoinos. Je te laisse deviner pour le reste. »
« Plitana et Pelledoum. Il y a aussi ces deux là pour Oricalk et Orion puis Orion et Ergantia. C’est ça ou alors je me trompe ? »
« Tu ne te trompes pas du tout ! Voilà donc en quoi consistera ton rôle. Bien que nous n’ayons pas réellement les moyens de créer une succursale, nous pouvons néanmoins envoyer un jeune adolescent plein de vie pour discuter avec les autres groupes. Qu’en penses-tu ? Tu es intéressé ? Tu pourras peut-être même rencontrer Oricalk ou son pokémon. »
« Oricalk ? Le vrai Oricalk ? A part dans les livres… Mais son pokémon… »
« Les personnes comme moi, Oricalk, Plitana, enfin tous ceux qui gèrent une entreprise ont des pokémons psychiques. Du moins, un au minimum et capable de s’exprimer correctement. Dans mon cas précisément, j’en ai deux : Solerion et Lunitia. Mais je suis le seul à en avoir deux, les autres n’en possèdent qu’un seul. »
« Donc… En fait… Je n’ai pas fini de voyager, c’est bien ça ? Mais où est-ce que je vais aller pour le premier jour ? Et puis… C’est sacrément loin comparé à ici… Et puis, en fait… Je ne sais même pas exactement où je suis. Mademoiselle Lunitia m’a téléporté comme ça ! »
« Lunitia continuera de te téléporter pour les premiers jours. En fait, dès demain, tu iras rendre visite à mon frère. Tu dois le connaître de nom, n’est-ce pas ? »
« Monsieur Orian ! Je le sais très bien ! Sauf que lui… n’a pas de pokémon… »
« En fait, j’ai un peu menti… Lunitia est son pokémon mais elle reste majoritairement avec moi et Solerion. Mon frère est quelqu’un d’assez solitaire. C’est à peine s’il accepte la présence des autres envoyés. Est-ce que tu es d’accord pour devenir mon envoyé ? »
« Bien… Bien sûr ! Je serais ravi de l’être ! En plus, je pourrais rencontrer les autres dirigeants ! Je ne vois pas pourquoi je refuserais ! »
« Alors tant mieux ! Bon… Pour aujourd’hui, Lunitia va continuer à te faire visiter les lieux ! Pour ma part, j’ai du boulot qui m’attend… Tu es sûr de ne pas vouloir échanger ? »
« Hahaha ! Non ! Pas du tout ! Je suis désolé de vous abandonner à ces tâches ingrates ! »
« Ce n’est pas très correct de se moquer de son futur employeur, Alan. »
Lunitia venait de s’adresser à l’adolescent aux cheveux blonds, celui-ci poussant un petit cri d’étonnement alors qu’il commençait à s’excuser auprès de Faror. Celui-ci lui indiqua que ce n’était pas bien grave et qu’il préférait qu’il continue à parler ainsi plutôt que d’essayer de se plier aux règles. Lunitia prit la main d’Alan, l’invitant à la suivre pour qu’ils puissent continuer à parcourir le gratte-ciel et les alentours.
Au lieu de travailler toute la journée, la jeune femme aux cheveux blond platine le faisait voyager, lui signalant diverses choses qu’il ne connaissait pas ou dont il ne se souvenait plus. En fait, il était impressionné par elle et cela se voyait clairement dans ses réactions. Il s’était immédiatement calmé dès l’instant où elle parlait, pensant avoir affaire à une véritable source d’informations et de renseignements. Enfin… La fin de la journée arriva et elle le ramena à sa maison, Zena venant de rentrer de ses cours. Elle jeta un bref regard à Lunitia puis Alan, lui demandant :
« Qui est cette femme, Alan ? A peine une journée, et déjà tu es en train de draguer. En plus, les femmes plus vieilles que toi. T’as pas honte ? »
« Mais je ne drague pas ! Elle ne me drague pas non plus d’ailleurs ! »
« Je tiens à signaler que je suis âgée de vingt-deux années. Même si Alan est un gentil adolescent très enjoué et appréciable, je ne pense pas être intéressée par lui contrairement à toi qui semble bien s’inquiéter pour lui. »
« Bien sûr, il est du genre à se mettre dans le pétrin dès qu’il le peut ! Vous êtes qui alors ?! »
« C’est Lunitia ! Tu ne la connais pas ?! Ah et bien oui, c’est normal tiens ! C’est en quelque sorte mon guide ! Lunitia, voilà Zena ! Pendant toute la durée, c’est elle qui va me guider dans l’entreprise Faror ! C’est vraiment une super nouvelle non ?! »
« Mouais… Si tu le dis… Bon, t’as l’air de te plaire là-bas, c’est tant mieux. Je vous quitte, vous allez bien ensembles tout les deux. »
« AH ! Elle est jalouse ! Je suis sûr qu’elle l’est ! »
Zena s’arrêta, s’étant retournée pour aller chez elle. Jalouse ? Jalouse de quoi ? De lui ? Et de cette femme ? Pfff ! Il s’imaginait trop de choses. Autant lui briser toute espérance dès maintenant. Elle fit un pas sur le côté, pivotant sur elle-même tout en émettant un sourire. Elle passa une main sur l’une de ses deux tresses noires avant de dire :
« Ne pense même pas m’inviter à sortir ce week-end, Alan. Puisque tu te crois si important à mes yeux, je vais te prouver le contraire dès maintenant. En fait, ne viens même pas m’adresser la parole, cela vaudra mieux pour nous deux… ou plutôt pour toi. »
« Je crois que je vais te quitter, Alan. Tu as l’air d’être très occupé avec cette demoiselle nommée Zena. Nous nous reverrons demain. »
La femme aux cheveux blonds platine se pencha en avant venant l’embrasser sur la joue devant le regard ahuri de Zena. Celle-ci s’était mise à trembler légèrement avant de se diriger vers sa maison, claquant avec violence la porte d’entrée alors que Lunitia se téléportait, laissant seul l’adolescent aux cheveux blonds.
Qu’est-ce qui venait de se passer ? Il n’avait rien compris. Zena venait de le plaquer ? La pokémon psy venait de l’embrasser sur la joue ? Ouais… Et après ça ? Bah ! C’était l’heure de manger ! De toute façon, Zena se mettait souvent en colère ! Il irait la voir après manger et ils discuteraient de tout et de rien… comme d’habitude quoi !