Chapitre 32 : Maillot de bain

ShiroiRyu
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Chapitre 32 : Maillot de bain

« Aie, aie, aie… Qu’est-ce qui s’est encore passé ? »

Il ouvrait faiblement ses yeux rouges en tentant de connecter ses neurones pour trouver une réponse à sa question. En fait, la première chose qu’il voyait fut le visage de Cynthia. Celui-ci était légèrement sali par de la terre et il la trouvait pas si mal comme ça. Le problème était qu’elle était trop près de lui et il tenta de reculer. Malheureusement pour lui, il percuta un autre corps. Il leva les yeux en l’air… pour apercevoir une Carchacrok endormie ?! Mieux valait éviter de la réveiller. Il s’écria légèrement :

« Ah mais je me souviens ! J’ai vu Teram ! Où est-ce qu’il … »

Arf ! Il devait quitter l’étreinte de la jeune femme aux cheveux blonds et voir où il se trouvait mais il n’y arrivait pas ! Si il tentait de faire ça, Cynthia allait se réveiller et ensuite la Carchacrok. Il n’avait pas vraiment envie de s’amuser à réveiller l’imposante créature au-dessus d’eux. Si elle était du genre colérique au réveil…

« Mais qu’est-ce que je fous alors… Pfff… AIE ! »

Il allait passer une main sur son front mais cria légèrement de douleur. C’était quoi ça ? Ah ! Mais il s’en rappelait ! Il avait fait une gigantesque chute à cause d’une fissure crée par le maître de l’élément terrestre et Cynthia s’était retrouvée avec lui durant la chute.

« Et qu’est-ce qui s’est passé après ça ? »

Il tentait de se rappeler de ce qu’il avait fait à ce moment précis. Il s’était ouvert le front mais c’était la résultante de son acte. Il observa Cynthia pour trouver la réponse. La jeune femme gardait sa main sur son poignet comme pour s’accrocher à lui. AH ! Mais voilà ce qui s’était passé ! Il avait serré Cynthia dans ses bras et il avait appelé Tapélétop ! Maintenant, il s’en rappelait ! Même si il n’était pas ouvert au front, il savait qu’il s’était blessé car il souffrait encore légèrement. Elle avait dut s’occuper de lui.

« Et merde… Maintenant, je fais le sauveur de ces dames… »

Il tentait de se donner une raison valable pour avoir fait une telle chose. Sauver une femme en danger ? Cela aurait put être la plus logique. Sauver quelqu’un que l’on apprécie énormément ? Peut-être… si il était encore capable d’apprécier quelqu’un. Il l’avait sauvé… car son père avait fait de même avec lui. Ils s’étaient promis de ne rien dire à ce sujet et c’était ce qu’il avait fait. Lorsqu’il était venu après le huitième badge récupéré par son père, il avait été la cible des maîtres élémentaires, lui, le pauvre enfant âgé d’une dizaine d’années. Il avait faillit mourir à cause de cette attaque mais il s’en était sorti vivant grâce à son père.

« Thi… Thierry ? Tu es réveillé ? »

« Ca ne se voit pas ? T’as besoin de lu… »

Il s’arrêta alors qu’elle ouvrait ses yeux argentés. Elle était si proche de lui… Elle fit un petit geste vers Thierry, sa main droite dirigé vers lui avant de rappeler Tellus dans sa pokéball. Elle émit un petit sourire un peu intimidé avant de prendre la parole :

« Ca va mieux ? »

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Où est Teram ?! »

Le sourire disparu sur ses lèvres. Qu’est-ce qu’elle devait lui dire ? Maintenant, elle savait tout à son sujet. Elle savait la vérité sur la mort de son père, cette vérité qu’il s’était empêché de voir. Dire qu’il pensait que son père avait été tué par les maîtres élémentaires alors qu’il s’était tout simplement pendu. Est-ce qu’elle devait lui dire qu’elle venait de tuer l’un des cinq hommes qu’il haïssait le plus dans ce monde ? Elle… Elle ne devait pas lui mentir à ce sujet, c’était impossible !

« Il est mort, Thierry. »

« Hein, que quoi ? J’ai cru mal entendre. Tu viens de me dire quoi ? »

« Teram est mort. Je… suis responsable de sa mort. C’était lui ou nous. Il est au-dessous de nous… à plusieurs mètres sous terre. »

« Ha… Ha… Ha… »

« Thierry ? »

Il rigolait faiblement puis subitement, il éclata de rire. Ainsi, l’un d’entre eux venait de mourir ? C’était mieux qu’il ne le pensait ! BIEN MIEUX QU’IL NE LE PENSAIT ! Teram était mort ! Ce salopard qui n’avait pas hésité un instant à s’en prendre à lui et à son père ! Le premier de ces maîtres élémentaires qui avait été envoyé pour le tuer pour simplement menacer son père ! Il était devenu hystérique en quelques secondes et Cynthia le regardait d’un air inquiet. Le comportement du jeune homme était singulier… et effrayant.

« Thierry… Calme toi. Ne te met pas dans cet état. Je suis… désolée. »

Elle le serra dans ses bras sans qu’il ne comprenne exactement la raison de cet enlacement. Ses tremblements nerveux s’arrêtaient peu à peu tandis qu’il comprenait la situation : Cynthia venait de tuer un homme pour lui. Elle n’avait pas hésité un instant à tuer quelqu’un pour sa personne… et lui… de son côté n’avait rien fait pour elle. Il s’était refroidi rien qu’à cette pensée : Voilà pourquoi il ne voulait pas avoir quelqu’un d’autre avec lui… Il ne voulait pas que cette personne soit inculpée à sa place et… il avait échoué.

« C’est bon, Thierry ? Tu… »

« Cynthia, je… je… Ah… TU ES UNE IMBECILE ! »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? »

Il la repoussa avec une forte violence, la faisant tomber en arrière alors qu’ils étaient assis sur le sol. Elle cria de douleur tout en s’écroulant sur le dos. Mais qu’est-ce qui lui prenait ?! Elle releva le haut de son corps mais se retrouva plaquée sur le sol, Thierry sur elle. Le jeune homme n’était qu’à quelques centimètres d’elle, leurs visages assez rapprochés. Elle s’attendait à voir de la colère ou de la rage dans son regard avec ce qu’il venait de faire mais pas… à de la peur. Thierry avait un visage très inquiet en continuant de crier mais d’une voix moins forte :

« Tu viens de tuer un homme ! UN HOMME ! Tu as commis un meurtre ! Tu n’avais pas à faire ça ! Maintenant, tu vas avoir… »

« Des problèmes ? Car j’ai sauvé un autre homme ? »

« LA JUSTICE DE SINNOH EST POURRIE ! Tu ne pourras pas t’en tirer ! »

« Tu… t’inquiètes pour moi ? »

Et bien, pour une surprise, c’en était une. Cette fois-ci, le jeune homme n’avait pas de remords par rapport au passé de Cynthia et donc… Il était vraiment soucieux pour la jeune femme et elle seule ? Elle eut un petit sourire tendre alors qu’il s’était mis à légèrement rougir. C’était bien la première fois qu’elle le voyait comme ça.

« Mais mais mais… No… Oui ! Tu vas maintenant être recherchée par la police ! Tu as tué l’un des membres du conseil des 4 ! Ils ne vont pas te laisser partir comme ça ! »

« Et… si ils ne sont pas au courant ? »

Quelle imbécile ! Elle pensait vraiment que personne ne serait au courant que Teram serait mort ? C’était complètement idiot de penser de la sorte ! Comment avait-elle pour survivre autant de temps avec un comportement de la sorte ? Il avait ses deux mains posées sur les côtés de Cynthia, toujours au-dessus d’elle. D’un geste vif, la jeune femme aux cheveux blonds fit un mouvement avec ses propres mains, faisant s’écrouler Thierry sur elle, collant le jeune homme contre elle en l’enlaçant.

« Je t’ai dit que ça ne sert à rien de s’inquiéter à ce sujet. Ils s’en fichent royalement de lui. Mais je te remercie vraiment de te soucier de moi. Plus je te vois, plus je me dis que tu es quelqu’un de franchement adorable dans le fond. »

« HEIN ?! »

Il se retira des bras de Cynthia en s’écriant. Non mais qu’est-ce qu’elle disait ?! Ce n’était pas ça du tout ! Elle racontait de ses conneries ! Il s’était levé alors qu’elle faisait de même, un grand sourire sur ses lèvres. Déjà oubliée la mort de Teram ? Sûrement pas mais elle n’avait pas à s’en faire : L’homme était recherché mort ou vif pour les crimes qu’il avait commis, les quatre autres étaient au même point.

« Au passage, où est-ce que nous sommes ? »

« Je dirais à quelques kilomètres de Verchamps. On n’y croirait pas mais on a fait un long chemin sous la terre. Tellus nous a emmené en sécurité. »

« Sécurité… C’est toi qui le dis ! Prend ça ! »

Il lui tendit sa cape blanche et brune à cause de la salissure de la terre, la jeune femme ne comprenant pas où il voulait en venir. Il poussa un profond soupir en grognant. Il mit la cape autour du cou de la jeune femme, accomplissant divers gestes pour finalement arriver à cacher la chevelure blonde de Cynthia. Seul son visage était visible et encore, il fallait qu’elle relève la tête pour cela.

« Dorénavant, tu restes près de moi jusqu’à ce que j’en ai terminé avec les autres maîtres élémentaires. Et même après cela, on quittera la région de Sinnoh et on disparaîtra dans la nature comme les criminels que nous serons ! »

« Oh ? Donc plus d’abandon après Rivamar ? »

« Imbécile ! Ne rigole pas avec ça ! Tu es devenue une assassine ! Tu vas devoir vivre comme une paria et camouflée jusqu’au reste de ta vie ! Tu devras refaire toute ta vie, tu ne pourras plus voir ta famille ! »

« On dirait que tu t’es préparé à tout ça depuis longtemps… »

« Tss bien sûr ! Depuis qu’ils ont… »

« Tué ton père… Je le sais, Thierry. Teram n’a pas arrêté de le crier. Allons y, tu n’as pas à t’en faire pour moi. Je me débrouillerais après tout ça. »

Elle semblait étrangement calme pour quelqu’un qui venait de commettre un meurtre et il la regarda prendre la marche devant lui. Maintenant qu’il savait qu’elle avait tué Teram, il n’y avait plus aucun doute sur sa fidélité : Elle n’était pas avec eux. Au moins, elle était en sécurité avec lui. Il devait maintenant la protéger… Ca ferait simplement la seconde personne qu’il devait protéger. Dire qu’il avait tout fait pour éviter une telle bêtise mais il s’était attaché à cette pauvre abrutie qui était devant lui ! Plusieurs heures s’écoulèrent et il faisait déjà presque nuit. Ils allaient rentrer dans Verchamps mais il l’arrêta :

« Tu restes ici ! Je vais acheter quelques provisions mais tu ne bouges pas d’un poil ! Tu peux monter la tente à quelques mètres de là mais ce soir et dorénavant, on ne dormira plus à l’hôtel ! Je ne sais pas combien de temps ça va prendre pour qu’ils soient au courant mais il vaut mieux se préparer maintenant. »

« Thierry… On dirait une vraie mère poule. Je t’ai dit que c’était bon. Tu n’as pas à t’en faire. On peut aller dans l’hô… »

« NON ! J’ai dis NON ! Tu m’écoutes bordel ?! On n’est pas en sécurité dans Sinnoh ! »

Elle haussa les épaules, voyant que cela ne servait à rien de discuter avec Thierry sur ce point. Il était sûr de croire qu’ils étaient maintenant recherchés mais au moins, il s’intéressait tout de suite beaucoup plus à elle. En fait, il était si inquiet pour elle qu’elle le trouvait attachant. Comme quoi, même si il lui avait fallut attendre plusieurs mois pour ça, elle avait réussi à percer cette carapace dans laquelle il s’était réfugié.

« Bon, j’y vais mais je te préviens ! Tu ne fais aucune bêtise ! »

« PRO… MIS ! »

Elle rigola très légèrement alors qu’il s’éloignait. De son côté, elle préparait la tente pour cette nuit. Comme il avait dit, une seule tente devait être montée et non les deux. Lorsqu’il arriva une bonne demie-heure plus tard, il semblait légèrement soucieux : Elle n’avait pas menti et pourtant… C’était quand même étrange. A la télévision, personne ne parlait de la mort de Teram. Normalement, même si le cadavre n’avait pas encore été trouvé, il savait que les maîtres élémentaires étaient déjà au courant.

Sans même s’en rendre compte, la soirée se passa tranquillement, très tranquillement, les deux personnes ne parlant pas ou peu pendant cet instant. Enfin, il se dirigea dans sa tente, ne remarquant même pas que la jeune femme venait s’y réfugier à son tour. Il était si fatigué avec tout ce qui s’était passé pendant cette journée. Elle alla l’embrasser sur le front pour lui souhaiter la bonne nuit. La nuit se déroula sans anicroches.

Le lendemain, ils étaient déjà en route pour voyager vers Rivamar, Cynthia ayant retirée la cape blanche pour la rendre à Thierry. Celui-ci n’accepta pas au départ mais elle lui annonça qu’elle n’en avait pas besoin. Finalement, ils se retrouvèrent sur une étendue sablée dans laquelle ils retiraient leurs chaussures pour marcher pieds nus.

« Thierry ? Tu ne voudrais pas te reposer un peu ? On n’est pas en retard quand même. »

« Plus de temps on perdra pour aller à Rivamar, plus de temps tu seras en danger. »

« Mais arrête avec ça ! Je ne suis pas en danger, Thierry ! Si je dois être protégée, je me protégerais ! J’ai des pokémons pour ça ! »

« J’en ai rien à foutre ! C’est moi qui t’ai foutu dans cette merde ! C’est à moi de t’en sortir ! Tu restes avec moi, un point c’est tout ! »

« Et si je m’en vais ? »

« Qu’est-ce que… »

Elle s’était mise à rire avant de courir à toute vitesse dans le sable. Elle savait exactement où se rendre dans cet endroit. Ce n’était pas un désert, loin de là… C’était une plage avec un hôtel non-loin de cette dernière. Là, pour l’instant, ils ne voyaient personne mais elle savait qu’ils se rapprochaient de l’océan et lui aussi devait s’en douter.

« Je peux savoir ce que tu fous ?! »

« On va aller s’amuser un peu à la plage ! Voilà tout ! »

« Mais j’en ai pas envie ! »

Il s’arrêta de courir alors qu’il entendait le bruit de la mer. Arf ! Il n’aimait plus cette mer ! Plus du tout ! Maintenant qu’il s’était arrêté, il remarqua qu’il y avait des personnes autour d’eux. Combien de temps avait-il couru ? Dix minutes ? Vingt ? Et Cynthia, elle était passée où ?! Il avait simplement détourné le regard pendant deux minutes et elle avait complètement disparu de sa vue ! Il vagabonda à la recherche de la jeune femme, marchant dans le sable avec anxiété. Et si… Elle s’était faite kidnappée ?! Peut-être que la police l’avait bien retrouvé ! Et merde, pourquoi il s’inquiétait pour elle ?! Car elle lui avait sauvé la vie ? Rah ! Il ne pouvait pas la quitter des yeux un seul instant ! Pendant cinq minutes, il se mit à la chercher, évitant les enfants qui couraient dans le sable ainsi que les autres personnes. Il sursauta subitement en sentant deux mains sur ses yeux :

« Qui est-ce ? »

« La chieuse ! »

Elle lui tira l’oreille droite en rigolant tandis qu’il se retournait. Si il était un homme normal et intéressé par les filles, il aurait put trouver Cynthia irrésistible. C’est vrai quoi… Elle portait simplement un maillot de bain noir à mi-chemin entre le string et la culotte et pour le haut… AIE ! Le haut, il ne s’était pas attendu à ça ! Elle portait un bandeau noir qui recouvrait intégralement sa poitrine, la compressant à l’intérieur. Néanmoins, le bandeau moulait quand même ses formes appétissantes et il n’y avait pas besoin de décolleté. Il passa une main devant ses yeux pour les cacher. Vraiment, il n’était pas un homme normal. Il n’allait pas tomber dans ce piège grossier, du moins… Il l’espérait.

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