Chapitre 35 : Un refus cinglant

ShiroiRyu
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Chapitre 35 : Un refus cinglant

« Earnos ? Est-ce que tu peux répéter ce que tu viens de dire ? J’ai cru très mal entendre. » murmura son père, alors que toute la famille était réunie … ou presque. Ses deux grandes sœurs n’étaient point-là.
« J’ai décidé de me rendre dans le désert sous les conseils de l’homme qui est toujours aux côtés du roi. Il m’a dit que là-bas, j’obtiendrai des réponses. »
« Arrête un peu tes idioties ! Tu ne crois pas en avoir trop fait ces dernier temps ? » s’écria soudainement le Dardargnan, tapant du poing sur la table. « Depuis quand es-tu devenu aussi irresponsable hein ? Réponds-moi donc mon fils ! Tu étais la fierté de notre famille ! »
« J’espère toujours l’être … Et je pensais que vous me feriez confiance. Je ne fais pas cela pour moi … Je n’ai jamais accompli ce genre de choses pour moi-même. »
« Nous le savons parfaitement … Ce que ton père veut dire, c’est que ce que tu comptes est juste stupide. Tu n’as jamais entendu parler de ces explorateurs Papilusion ? Ceux qui s’enfonçaient dans le désert sans jamais en revenir ? Et lorsqu’on les revoyait, ils semblaient complètement perdus et déboussolés ? Tu n’es pas fait pour la découverte et l’exploration et ce n’est pas parce qu’un homme proche du roi te l’a dit que tu dois l’écouter. » annonça sa mère avec calme tandis qu’il fronçait les sourcils avant de baisser la tête.
« Ça ne fait rien … Je pense que ce qu’a dit cet homme est juste et bon. » marmonna le jeune garçon aux cheveux blonds, visiblement peu enclin à ne pas partir.
« Tu es prêt à écouter d’illustres inconnus ? Au lieu de tes parents ? » demanda son père alors que les deux jeunes sœurs d’Earnos ne faisaient qu’écouter la conversation sans y prendre part. De toute façon, pour les deux, elles avaient encore du mal à comprendre ce qui se passait. Le Coconfort reprit la parole :
« Ce n’est pas du tout ça … Pourquoi devrais-je rester ici ? »
« Car j’ai discuté avec mon chef pour te reprendre. Il va falloir que tu fasses une période d’essai, comme tout débutant qui soit mais normalement, avec ton entraînement dans l’armée et tes nouveaux muscles, tu ne devrais avoir aucun mal à retrouver du travail. »
« Papa, est-ce que tu crois que je veux redevenir foreur ? » demanda le garçon aux yeux rubis.
« Qu … Quoi ? Et qu’est-ce que tu veux devenir ? Si tu penses à redevenir soldat, il en est hors de question. A cause de tes actes, la princesse fut en danger. Le roi refusera toute demande de ta part à ce sujet. »
« Non … Ca ne fait rien. Je vais aller voir Cassina dans l’autre boutique de fleurs de la ville voisine. » marmonna Earnos avant de se lever de table.
Ses deux petites sœurs allaient plus que bien et il était rassuré à ce niveau. Mais maintenant, il n’y avait pas que cela, il le savait parfaitement. Il se leva, faisant un petit geste de sa main pour saluer sa famille avant de quitter la demeure familiale. Ils ne voulaient pas comprendre … Ils étaient bêtes, vraiment bêtes sur ce coup. Il ne pensait à rien de mal.

Direction la boutique de fleurs où Cassina allait apprendre le métier de fleuriste, logique en soi mais bon … Si elle avait décidé de quitter la boutique familiale, c’était pour apprendre de nouveaux arts dans la culture des fleurs. Et oui, sa mère n’était pas la seule à montrer toute la beauté des fleurs, loin de là même.
Lorsqu’il la retrouva, ils commencèrent à discuter de tout et de rien. Il lui parla de son projet mais non pas du refus de ses parents. Il ne voulait pas qu’elle lui donne son avis. Il était sûr que ça serait négatif là aussi. Ce n’était pas ce qu’il ne voulait … Pas du tout. Néanmoins, l’adolescent bientôt femme avait aussi quelques soucis d’après le regard qu’elle avait.
« Qu’est-ce qu’il y a grande sœur ? Ca n’a pas l’air … d’aller bien. »
« Hum ? Non … Rien de bien grave. C’est Raor … mais tu sais, ce sont des choses d’adolescent … Je ne suis pas sûr que tu puisses comprendre. » dit-elle en lui souriant.
« Dis-le moi toujours … Je peux peut-être t’aider même si je ne suis pas sûr de tout comprendre. » annonça-t-il en lui souriant.
« Hum … Mais pour ça, il faudrait … OH ! Mais j’oublie que tu as douze ans maintenant. Et bien … Comment ça se passe les amours avec Herakié ? Ou alors, peut-être que tu en aimes une autre ? J’ai cru comprendre qu’une Cheniti n’arrêtait pas de te tourner autour. Raconte-moi tout va ! » s’écria l’adolescente avec un grand sourire aux lèvres.
« Hein ? Quoi ? Mais non ! Ne dit pas n’importe quoi ! Je ne pense pas à ça du tout ! » répondit Earnos en balbutiant un peu. Ca ne le concernait pas …
« Roh … Que tu es gêné … Donc tu caches quelque chose. Enfin bon … Ca concerne Raor … Il n’a pas l’air d’aller très bien ces derniers jours. Tu pourrais aller le voir ? Et pour ton idée, tu es assez grand et tu en as déjà bien plus fait que bon nombre d’autres enfants de ton âge. Je dirai que c’est à toi de décider, Earnos. »
AH ! Sa sœur venait de dire des paroles qui le confortaient dans son choix. Il était content … si content de savoir qu’elle était d’accord avec lui sur ce point. Il la remercia, l’embrassant sur les deux joues tout en lui souhaitant de bien travailler. Bon … Il devait aller voir Raor. Ca ne pouvait pas lui faire de mal. Il retrouva facilement l’adolescent, celui-ci ayant l’air vraiment déprimé et maussade. Ca n’avait pas l’air d’aller …
Il discuta avec lui, l’adolescent semblant plus que perdu … Il dût le convaincre plusieurs fois que Cassina l’aimait énormément, même si lui-même comprenait pas vraiment toutes ces choses sur l’amour mais il était sûr d’une chose : Cassina l’aimait. L’adolescent acquiesça à ses propos, plusieurs fois de suite.

« Tu as compris maintenant ? Si c’est le cas, je dois m’en aller. Il faut que j’aille voir ma grande sœur. La plus grande quoi. » dit Earnos.
« Merci pour tout, Earnos. Ne t’en fait pas, ça va beaucoup mieux. »
Tant mieux alors ! Car bon, il n’était pas fait pour être le facteur dans ce genre de relations entre sa sœur et son petit ami. Maintenant, il n’y avait plus qu’une personne à voir … enfin deux. Héhéhé … Il allait enfin pouvoir regarder de plus près son neveu ou sa nièce, il oubliait à chaque fois. Il était content, très content même. Direction Passy !
Mais quand même … En même temps, Raor était inquiétant. Sur le chemin, il y pensa plus longtemps. L’adolescent était sinistre des fois … Il parlait de perdre la vie, que celle-ci n’avait aucune importance sans Cassina … Il devait vraiment aller voir quelqu’un ou trouver la force de se battre pour être un bon petit ami à Cassina.
« Ah … De toute façon, moi, j’y connais rien à ces choses. » marmonna-t-il à lui-même, levant les yeux vers le ciel. L’amour, toutes ces choses, très peu pour lui.

Car bon … Il fallait être sincère. Il n’aimait pas Herakié, ni Lisian. Oh … Il les appréciait fortement, surtout Herakié qu’il connaissait depuis des années mais après … Ce n’était pas du tout ça … Disons qu’il n’avait jamais envisagé cette chose pour lui. Il n’était qu’un enfant alors bon … Pourquoi se prendre la tête avec ça ?

« Bon, au lieu de penser à ces choses stupides, je ferai mieux de trouver Passy ! Je ne sais même pas où elle habite exactement ! »
Sur le coup, ce n’était pas très malin de sa part. Il savait dans quel quartier elle vivait mais après … Aucun autre indice. Il savait juste aussi qu’elle voulait devenir astronome … comme son mari. D’ailleurs, il ne l’avait plus vu depuis des années lui aussi. Enfin, un peu comme Passy d’ailleurs. Vraiment, il valait mieux qu’il arrête de trop penser, ça n’allait que lui causer quelques soucis. Il s’approcha des différentes fenêtres pour observer les personnes à l’intérieur mais avec discrétion. Peut-être qu’il retrouverait sa sœur de cette façon.
« Earnos ! Que fais-tu donc de la sorte ?! »
Il sursauta sur le coup, se retournant pour voir qui venait de lui parler. Sa sœur ! Sa grande sœur ! Passy était là ! Avec ses cheveux rouges caractéristiques des Coxys et des Coxyclaques ! Mais mais … Ah … Il se sentit gêné, bafouillant :
« Je … Je cherchais la maison où tu habitais … grande sœur. »
« Hum ? Et bien, tu m’as trouvée, n’est-ce pas ? » répondit-elle en lui souriant, nullement colérique contrairement à ce qu’il avait pensé.
D’ailleurs, sa grande sœur avait un morceau de tissu autour de la poitrine, passant par-delà son épaule droite … AH ! Ca permettait de tenir le bébé contre elle ! C’était lui ! C’était elle ! Enfin, c’était l’enfant dont il était le parrain ! Il s’approcha aussitôt de Passy, l’embrassant pour la saluer avant de reprendre :
« Euh euh … Grande sœur ? Il s’appelle comment alors ? Je … »
« Elle, tu veux dire. Tu parles de ta nièce, Earnos. Elle porte le nom de Cassiopi. »
« C’est vraiment un joli nom ! Coucou Cassiopi ! » dit-il en rapprochant un doigt, celui-ci se retrouvant encerclé par les petites mains boudinées de l’enfant. Passy l’invita à la suivre pour lui montrer où elle habitait et surtout qu’ils aillent discuter tous les deux. Ils avaient aussi des choses à se dire, n’est-ce pas ? Cela faisait très longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus.

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