Chapitre 36 : Duo contre duo

ShiroiRyu
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Chapitre 36 : Duo contre duo

« Danser ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que l’on danserait ? »

« Car la danse est l’expression de nos sentiments ! Une valse douce et langoureuse nous emporte dans un monde enchanteur tandis que l’excitation se fait voir lorsque l’on danse le flamenco. Il y a autant de genres musicaux qu’il y a de personnes dans le monde ! C’est pourquoi la danse est l’une des plus belles choses qui existe en ce monde, transcendant les âges et les temps pour nous emporter à l’époque où elle a été crée. »

« Vous parlez bizarrement. Nous sommes désolés mais nous n’allons pas… »

« Hansel… Elle danse bien la femme… avec l’homme… C’est joli, tu ne trouves pas ? » lui demanda Gretel en regardant les deux personnes devant eux avec envie.

« Gretel ! Ce n’est pas l’heure de s’amuser à regarder des gens en train de danser ! Ce sont nos ennemis ! On doit les combattre ! Ils… »

Ils n’avaient même plus leurs mains blanches derrière le dos. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’ils ne voulaient pas combattre ? C’était quoi leur problème ? Il restait encore sur ses gardes alors que Gretel se mettait à pleurer légèrement.

« Qu’est-ce qu’il y a maintenant, Gretel ? Pourquoi est-ce que tu pleures ? »

« Je… Je veux danser aussi… Snif… Je veux aussi danser comme eux mais… Tu ne veux pas… C’est vraiment beau et toi tu ne veux pas danser… »

« Je n’ai jamais dit ça ! On peut danser quand tu le veux mais pas maintenant, tu ne vois pas que nous sommes en plein combat ? »

« Tu trouves qu’ils sont en train de combattre, Hansel ? Tu trouves vraiment ? » demanda t-elle en désignant les deux personnes devant eux.

« Non… Enfin bon… Ils sont bizarres, eux aussi ! Pourquoi est-ce qu’ils dansent ?! HEY ! Vous pouvez nous dire pourquoi est-ce que vous dansez ? »

« Car nous le désirons… Car nous voulons tout simplement exprimer ce que nous avons dans le cœur. Moi et Pelledoum, nous nous aimons et nous le montrons. Tout ne se résume pas qu’à des baisers ou des paroles… Des fois, il faut simplement laisser agir le corps. Ne vous en faites pas, aucune attaque sera portée à votre égard si vous vous mettez à danser aussi. »

« Mensonges ! Vous vous moquez de moi et de ma sœur ! Pourquoi est-ce que vous avez laissé passer mademoiselle Mana aussi ? C’est que vous avez une idée en tête, j’en suis sûr ! Vous êtes bizarres, vraiment très… »

Il fut arrêté dans ses paroles par sa petite sœur, celle-ci ayant fermé les yeux tout en prenant ses deux mains. Elle semblait avoir enregistré pas par pas les gestes et les mouvements de Pelledoum et Ergantia, les deux personnes aux cheveux verts les regardant avec un léger sourire alors que s’offrait une valse miniature devant leurs yeux. Cela avait quelque chose d’assez charmant et magnifique en regardant de plus près.

« Et bien voilà… Vous voyez que lorsque vous le désirez ardemment, cela peut se produire. Vous n’avez plus à vous en faire, nous continuerons jusqu’à la fin… jusqu’au bout… Nous ne sommes que des pokémons… Vous, nous… Voilà ce que nous sommes… Même si les formes sont différentes, nous sommes tous pareils, les enfants. » murmura Ergantia alors qu’elle se faisait pencher en arrière par Pelledoum.

« Mais vous êtes qui ? Qu’est-ce que vous faites avec ma sœur ? Elle est comme hypnotisée par vos paroles et vos gestes ! C’est ça ! Vous l’avez… »

« Et non malheureusement. Je n’ai rien fait à ta sœur et je ne vois pas de raisons de faire cela. Je suis une Gardevoir… Toute mon existence se résume aux sentiments… et aux émotions… Malgré mon statut de pokémon psychique, je suis celle qui exprime le plus facilement ce que je ressens. Il en est de même pour mon Gallame de fiancé… »

« Nous ne sommes au départ que de simples Tarsals… C’est en grandissant que nous devenons différents… Mais nous sommes tous pareils au début… »

Il ne comprenait rien… rien du tout ! Sa sœur continuait de l’emporter pour danser alors qu’il cherchait à se contrôler et à la contrôler. Il devait l’arrêter avant qu’elle ne continue ! Ca devenait un peu n’importe quoi toute cette histoire ! Il devait faire quelque chose ! Mais quoi ?! Les deux personnes aux cheveux verts s’arrêtèrent finalement de danser.

« L’heure de la danse est enfin terminée, les enfants. » annonça Ergantia.

« Nous allons donc devoir passer au combat, si vous le voulez bien. » continua Pelledoum.

« AH ! J’en étais sûr ! Vous aviez bien préparé votre coup mais maintenant… »

« C’est déjà fini ? On a déjà finit de danser ? Zut… Je pensais que ça allait continuer… J’aimais bien danser moi… » murmura Gretel alors qu’Hansel s’était stoppé dans sa danse, ses mains noires revenant derrière son dos.

« Et oui, jeune demoiselle, avez-vous déjà dansé auparavant ? » demanda Ergantia en la regardant de ses yeux rouges.

« Quand nous étions vivants… C’était comme ça… que l’on venait se distraire… moi et mon grand frère… Nous n’avions pas grand-chose… pour nous amuser… »

« C’est de la faute à nos parents ! Ils ne voulaient rien nous acheter ! Ils ne nous voulaient pas ! Le seul qui a été capable de nous comprendre, c’était le roi noir ! Et c’est à cause de vous qu’il est mort ! A CAUSE DE VOUS ! » hurla Hansel alors de nouvelles mains noires apparaissaient dans son dos.

« Je suis désolée de l’apprendre… Vous m’en voyez navrée… » annonça Ergantia avec de la tristesse dans la voix. Elle semblait si sincère…

Elle n’aimait pas quand Hansel se mettait en colère, ce n’était généralement pas très bon. C’est pour ça qu’ils avaient eu des problèmes… lorsqu’ils étaient vivants… Elle ne voulait plus y penser… C’était trop douloureux de s’en rappeler ! Elle ferma les yeux, se mettant à sangloter alors que des mains noires apparaissaient dans son dos.

« Est-ce que vous voulez parler les enfants ? Avant de vous battre ? Nous pouvons vous écouter, moi et Pelledoum. N’est-ce pas, mon trésor ? »

« C’est le cas… Je n’ai montré mes lames que pour vous paraître menaçant mais jamais je n’attaquerai en premier. J’ai un code d’honneur que je respecte. »

« ASSEZ ! ON S’EN FOUT DE CE QUE VOUS DITES ! » cria Hansel.
Divers mains noires se dirigèrent vers les deux amants, ceux-ci se séparant en tournoyant sur eux-mêmes alors que les mains noires venaient s’écraser à l’emplacement où ils se trouvaient auparavant. C’était à leur tour d’attaquer ? Plusieurs mains blanches sortirent de leur dos, certaines prenant la forme d’une lame blanche du côté de Pelledoum.

« Pelledoum… Ne leur fait pas trop mal s’il te plaît… Il est si affreux de voir souffrir… »

« Ne t’en fait pas, Ergantia. Ce que je compte faire sera simple et radical. Il est toujours triste de retirer une vie… surtout lorsqu’elle concerne celle d’un enfant. »

« Je te crois tellement… Pelledoum. Cela est si… affreux… Ils ont l’air si jeunes ! Et pourtant, regardes-les… Ils sont bien plus âgés que nous deux réunis. Mais pourtant… Ils n’ont l’air d’avoir que peu vécu… Quel âge avez-vous les enfants ? »

« Nous n’avons pas à vous répondre ! Est-ce que c’est… »

« J’ai six ans et grand frère en a sept… » annonça Gretel, coupant la parole à son frère tout en baissant le visage. Ce n’était pas qu’elle avait honte de le révéler mais… Elle était aussi plutôt triste. A force de se rappeler de ses parents…

« Nous allons vous combattre… Il n’y a pas d’autres moyens ! »

« Nous vengerons la mort du roi noir… non… de notre grand frère ! »

« Vous êtes semblants en manque de relations… Cela peut s’expliquer puisque vous semblez si jeunes… Si jeunes et déjà morts… Si jeunes et pourtant déjà des spectres… Pelledoum, dépêches-toi de les attaquer le plus rapidement possible. »

« Je m’en occupe, Ergantia ! Désolé les enfants, il est l’heure de dormir ! »

Il disparut complètement de la vue des deux enfants, réapparaissant dans leurs dos, les lames sorties pour se trouver au niveau du cou d’Hansel et Gretel. Les enfants disparurent dans le sol, leurs mains noires venant enserrer les pieds de Pelledoum qui fit un geste avec ses propres mains blanches pour venir trancher celles qui entravaient ses mouvements.

« Je comprend… Vous êtes capables de vous téléporter vous aussi… »

« Ils sont derrière moi, Pelledoum. Je m’occupe de ces enfants. » murmura Ergantia en positionnant ses deux mains de chair et de sang derrière elle.

Les visages des deux enfants apparurent à l’endroit où se trouvaient ses mains, les repoussant avec violence contre un mur qui se désagrégea sur eux, les assommant à moitié. Ergantia se retourna, faisant face aux deux enfants tandis que Pelledoum revenait à côté d’elle.

« Cela ne sert à rien les enfants. Nous sommes capables de ressentir tout ce que vous ressentez et ce n’est pas la colère et la haine qui vous permettront de nous battre. Comprenez le enfin… Nous ne voulions pas vous faire trop de mal… Le monde dans lequel nous vivons actuellement était parfait… Il n’y avait aucun problème… La majorité des sentiments des personnes était pure… Et vous êtes venus tout gâcher… »

« Un monde parfait n’existe pas… Un monde parfait… ne permettrait pas toutes ces choses… Un monde parfait… C’est un monde où nous aurions eu une famille nous aussi ! » cria Hansel avant de retirer les morceaux de pierre grâce à différentes mains noires.

Sa sœur sortit à son tour des décombres, laissant apparaître quelques blessures, gardant ses larmes aux yeux tandis que son grand frère serrait les dents. Il était en colère, le montrant réellement pour la première fois avant de reprendre :

« Vous dites que c’était un monde parfait ! Mais ça n’existe pas ! Tout le monde ne peut pas être heureux en même temps ! Vous vous moquez de nous ! Vous pensez que parce que ce qui vous entoure semble heureux, alors ça l’est ! Nous ne sommes pas heureux ! Nous ne l’avons jamais été ! Et nous sommes… »

« Morts… Vous êtes morts les enfants… Reconnaissez-le… Pourquoi devriez-vous être heureux alors que vous êtes morts ? Vous n’êtes même pas connus par les gens qui vous entourent… Vous n’êtes que des spectres… Des ectoplasmes… »

« Et ça vous permet d’ignorer nos pleurs ?! C’est ça ?! Ca vous permet de vous dire que nous n’avons pas à être heureux ! Vous voyez bien ! Vous êtes des adultes irresponsables ! Vous faites semblants de vouloir un monde parfait mais vous savez parfaitement que ça n’existe pas ! Chiss n’est pas différent ! Si cette ville était parfaite, elle ne serait pas dans cet état à cause de quelques personnes ! Elle se serait relevée mais non… Ils ont tous attendu le bon moment pour se montrer… Le monde n’est pas gentil, mignon et beau ! C’est vous qui ne faites que rêver ! Dans votre monde à vous ! Vous qui ne pensez qu’à votre stupide musique et à votre stupide danse ! Vous vous en fichez royalement du reste ! Vous croyez que ce que vous voyez ! Nous, on sait très bien ce qui se passe réellement ! »

« Hansel… Calme… Calme-toi… »

« Laissez-le donc parler, petite Gretel. Il semble avoir tellement de choses à nous dire, nous sommes prêts à l’écouter puisque c’est ce qu’il veut. »

« J’EN AI MARRE DE VOUS ENTENDRE ! STUPIDES ADULTES ! »

Ah ? Il voulait arrêter la discussion visiblement. Toutes ses mains noires se réunirent en une seule qui alla frapper le sol, créant une fissure qui se dirigeait à toute allure vers Ergantia et Pelledoum. Celui-ci alla soulever Ergantia, la femme aux cheveux verts lui faisant un grand sourire en se laissant faire. Il sauta dans les airs à une hauteur assez grande avant d’atterrir à quelques centimètres des deux enfants.

« Tu devrais visiblement te calmer, jeune homme. Ce n’est pas dans cet état que tu pourras protéger ta sœur… n’est-ce pas ? »

Pelledoum déposa Ergantia au sol avant que l’une de ses lames ne vienne entailler la joue de Gretel, celle-ci poussant un petit cri de douleur alors que le corps d’Hansel se mettait à trembler de toutes parts. Il hurla de toutes ses forces, une aura noire l’entourant :

« NE… TOUCHEZ… PAS… A MA… SŒUR ! »

« Ergantia, je viens enfin de cerner le problème du jeune garçon. »

Pelledoum mit ses deux lames devant lui, ses mains blanches faisant de même alors qu’Ergantia se téléportait. Quelques instants plus tard, une bourrasque ténébreuse vint faire reculer l’homme aux cheveux verts de plusieurs pas :

« Hansel… Arrête… Arrête… Tu te fais mal… » dit Gretel en commençant à pleurer.

« Ne la touchez plus ! NE LA TOUCHEZ PAS UNE SEULE FOIS ! JE VOUS INTERDIS DE LA TOUCHER ! VOUS N’AVEZ PAS LE DROIT ! »

« Il est passé au stade incontrôlable, Ergantia. »

« Je crois que nous avons là une bien belle représentation de l’amour fraternel. C’est magnifique, Pelledoum… Vraiment magnifique. »

« Je veux bien te croire… Il est fort triste que ces deux enfants soient morts… Une telle ardeur dans le cœur mériterait d’être apaisée… Mais nous allons nous occuper de ça, n’est-ce pas, Ergantia ? »

« Tout à fait, Pelledoum. Il est de notre devoir de calmer le cœur de cet enfant… et de celui de sa sœur bien que nous ne savons pas ce qui s’est passé réellement… »

« DEGAGEZ DE LA ET NE VOUS APPROCHEZ PLUS D’ELLE ! »

Le corps du jeune garçon s’était mis à enfler, doublant de volume alors que sa sœur lui criait de se calmer. Les deux adultes semblaient surpris d’une telle réaction. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Ca sentait un peu le roussi tandis que Gretel disait :

« HANSEL ! S’il te plaît ! Arrête ! Ne fait pas ça ! HANSEL ! »

« Laisse-moi Gretel ! PERSONNE NE TE TOUCHERA ! Ils nous ont abandonnés, tous jusqu’au dernier ! Ils se fichaient éperdument de notre existence ! Je ne laisserais personne te faire du mal ! Tu es ma petite sœur ! Tu es tout ce que j’ai ! »

« Snif… Snif… Grand frère… D’accord… Puisque c’est ce que tu veux… »

Elle séchait ses larmes, lui faisant un petit sourire avant de se mettre à gonfler elle aussi, doublant de volume. Qu’est-ce que tout cela voulait dire ? Ergantia se tourna vers Pelledoum, celui-ci faisant de même avant de lier leurs mains ensembles. Visiblement, cela n’avait pas été prévu… A eux de réagir en conséquence !

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