Chapitre 38 : L’heure des responsabilités

ShiroiRyu
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Chapitre 38 : L’heure des responsabilités

« Maman, Maman ! C’est quoi cette personne ? »

« Allons ! On ne montre pas du doigt ! C’est malpoli ! » alla dire une femme d’une quarantaine d’années en tapant sur la main de son fils.


Celui-ci avait ciblé du doigt une personne avec un imperméable blanc, un chapeau de même couleur et la tête baissée. On ne pouvait voir que ce qui semblait être des chaussures bleues… sauf qu’elles moulaient ses pieds ? Samus continua son chemin sans s’arrêter. Elle détestait vraiment sortir de son vaisseau et se mêler à la foule, ce n’était pas du tout son genre ! Elle n’avait aucun indice sur Orion. Où est-ce qu’il pouvait se trouver ? Elle n’avait même pas cherché des informations sur les industries Astrum. Si il était le dirigeant actuellement, alors il devait se trouvait dans un bâtiment précisément.

« D’ici la fin de la semaine, les industries Astrum vont vous faire part d’une grande nouvelle : Le fils adoptif du défunt dirigeant, Théodore Astrum, a été retrouvé vivant il y a quelques jours ! Ne manquez donc pas le discours du comité président les industries et du fils du dirigeant en direct dimanche après-midi à environ quatorze-heures sur notre chaîne. »

Hein ? Elle leva la tête, voyant l’un de ces fameux écrans géants. Sur celui-ci, un journaliste parlait de Théodore ? Euh non… D’Orion ? Il était donc encore vivant ? Dire que ça ne faisait que quelques jours… Elle n’avait même pas tenu une semaine sans lui. C’était pathétique… Vraiment pathétique… Elle n’en était pas dépendante pourtant ! Et ce n’était pas une drogue qu’elle sache !

Maintenant… Elle allait devoir trouver un ordinateur ou elle ne savait quoi pour espérer obtenir quelques informations… Ils avaient sûrement un système de réseau d’informations ici non ? Elle rentra dans un hôtel qui semblait de classe moyenne, demandant une chambre en se remerciant intérieurement d’avoir pensé à avoir de la monnaie de ce monde avec elle.
Elle alla dans sa chambre, cherchant un endroit où il y aurait une prise avant de faire apparaître seulement une partie de son armure au niveau du bras droit. Elle commença à tapoter sur son armure, un petit écran apparaissant avec ce qui semblait être une carte de la ville dans laquelle elle se trouvait. Bon… Ce n’était pas l’heure de la localisation mais de l’information ! Elle tapota sur son bras avant de chercher ce qu’elle désirait.

« Orion… Orion… Orion… Hum… Attends un peu… Avant de faire ça… »

Elle pouvait faire d’autres recherches : OUI ! Voilà ce qu’elle allait faire ! Elle allait chercher sur Bartholomé Astrum. Elle alla écrire le nom, observant rapidement les données qui arrivaient devant elle :

« Mort de Bartholomé Astrum : La nuit du… »

Cela remontait à tellement de temps… Et Orion n’était jamais retourné chez ses véritables parents ? Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas fait ça ? Il le pouvait non ? Puisque Bartholomé était mort… Pourquoi est-ce qu’il ne l’avait jamais fait ? Il avait le choix… Mais bon… Elle continua sa lecture, observant les informations qu’elle obtenait. Certains articles parlaient d’un incendie criminel, d’autres d’une erreur de la part des personnes travaillant dans cette demeure. Elle ne put s’empêcher d’avoir un soubresaut en voyant les photos qui accompagnaient ces articles.
Orion… Lorsqu’il n’avait que huit ans… Il se retrouvait debout, Cerberus à ses pieds. Le visage et les habits recouverts de suie, son regard semblait complètement neutre… et triste en même temps. Mais ce n’était pas la tristesse d’avoir perdu quelqu’un… Elle le savait parfaitement. C’était autre chose… Comme si… Tout avait été prévu par le jeune garçon. Et ses brûlures sur son corps… Il semblait si chétif… et faible… Elle avait une pointe de douleur au cœur : Les dires étaient une chose, les photos en étaient une autre…

« Orion… Tu n’auras plus jamais à vivre ça… »

C’était décidé. Qu’importe son rôle sur Terra, elle allait l’embarquer avec elle et l’emmener ailleurs. Cette planète n’avait pas besoin de lui… contrairement à ce que les autres pouvaient dire. Elle devait maintenant savoir où tout cela allait se passer. Bon… D’autres informations… D’autres informations ! Tiens ? Qu’est-ce que cela voulait dire ?

« Les entreprises Astrum continuent de crouler sous l’illégalité. »

Qu’est-ce que c’était que ça ? Elle continua de lire cet article. Cela parlait des nombreuses fraudes et autres manipulations d’argent de la part du comité dirigeant les entreprises Astrum. Cela faisait combien de temps depuis la parution de cet article ? Dix ans ? Elle tapa le nom de l’auteur, remarquant après quelques minutes… qu’il était mort ? Une malheureuse rixe qui avait mal tourné… Hum… L’autre homme avait été en prison mais moins d’une semaine plus tard, il s’était suicidé ? Quoi de neuf… Rien du tout… Non… Elle commençait simplement à mettre en relation tout ce qu’elle obtenait comme informations.
« Orion… est… en danger ! »

Ce n’était pas difficile à comprendre, BORDEL ! C’était eux les responsables de la mort de Théodore ! Ce foutu comité n’avait pas hésité à l’éliminer pour continuer à toucher leurs honoraires voir plus que cela ! En éliminant le père et le fils adoptif, ils étaient obligés de prendre la suite ! Visiblement, la police de cette planète était comme la justice de l’univers : Décadente et complètement à côté de la plaque !

« Je ne peux pas rester ici plus longtemps ! Purée ! Mais où est-ce que ça va se passer ?! »

Elle tapa le nom de Théodore Astrum, recherchant dans l’actualité avant de finalement trouver ce qu’elle voulait. Voilà ! Elle avait parfaitement ce qu’elle voulait ! Elle savait où ce discours allait se passer ! Maintenant, il y avait un autre problème en tête… Elle connaissait l’endroit mais non pas le monde dans lequel elle se trouvait. Voilà qu’elle observait les cartes de cette planète, cherchant à se repérer avant de dire à voix haute en s’adressant à son bras :

« Aurora ! Prépare le vaisseau ! On se dirige vers Saffrania ! »

« Où est-ce donc, Samus Aran ? »

« Je te le dirais en plein vol ! On part sauver Orion ! »

« Je croyais que nous étions là pour les pirates de l’espace. » termina Aurora.

Dans une pièce blanche avec pour seule lumière, celle du soleil passant à travers une fenêtre, un jeune homme était en train d’écrire sur du papier. Il était vêtu, très bien vêtu et il semblait mettre de l’ardeur au travail. Une personne rentra : Une femme d’environ une quarantaine d’années, avec les cheveux noirs attachés en chignon et habillée en tailleur.

« Avez-vous terminé votre lettre de discours, Théodore ? »

« Cela ne devrait plus tarder… Cela ne devrait plus tarder… »

« Dois-je vous rappelez ce que vous devez dire devant tous et toutes ? Du moins… Les grandes lignes ? Ou alors, cela ne sera pas forcément nécessaire ? »

« Je sais très bien ce que je dois dire… Je ne suis pas stupide… Loin de là même. »

« C’est une simple mesure de précaution. Est-ce que je peux lire ce que vous avez déjà marqué ? Merci bien. » termina t-elle alors qu’elle récupérait les trois pages que le jeune homme aux cheveux blancs avait déjà écrites.

« Hum… Bien… Bien… Très bien même… Je vois que ces années passées vous ont rendu encore plus crédible dans votre rôle. »

« Merci beaucoup pour ces paroles. Est-ce que je peux continuer ? » demanda t-il alors qu’elle lui tendait à nouveau ses feuilles.

La femme quitta la pièce, signalant à trois autres personnes dont le vieil homme de la dernière fois, que tout allait et qu’il s’exécutait correctement. Visiblement, son caractère n’avait pas changé pendant toutes ces années. C’était tant mieux… Cela leur faciliterait la tâche même si sa réapparition n’avait pas été prévue, il fallait se l’avouer.

« Hum… Du soleil… Ah… Bon… Ca sera bientôt terminé… ou presque… »

Il poussa un profond soupir alors qu’il observait la fenêtre. Finalement, il se leva après quelques minutes : Il se trouvait dans une magnifique demeure appartenant à l’une des personnes du comité des entreprises Astrum.

Il s’approcha de la fenêtre, prenant une profonde respiration avant de se demander ce qu’il allait faire. Finalement… Il n’avait toujours pas le choix. Heureusement qu’il était intelligent… Bien plus intelligent qu’eux… Sans ça… Il n’aurait jamais pu imaginer s’en sortir… Surtout que maintenant… Il était mains et pieds liés…

« Des fois… Je trouve que je n’ai pas de chance… Enfin bon… J’aurai du m’en douter depuis ma naissance hein ? Et ils ne me rendront pas mes pokémons… sinon. Cerberus, je me demande comment va ce chien sans moi ? »

Il n’en savait fichtre rien… Et cela l’exaspérait en un sens. Le reste, il s’en foutait royalement mais son Arcanin, c’était une autre paire de manches ! Il poussa un nouveau soupir, retournant vers le bureau, s’asseyant sur la chaise avant de recommencer à écrire. Son discours… Il devait continuer à l’écrire… Et le terminer… Pour d’ici dimanche… Cela ne lui donnait que quelques jours. Et il fallait correctement se préparer.


Comment c’était possible ?! Orion ne se trouvait pas dans ce gigantesque bâtiment ! Et personne n’osait lui répondre ! En fait, tout le monde avait peur d’elle et cela malgré le fait qu’elle retirait son chapeau pour se présenter si nécessaire. Bien entendu, elle avait remis quelques hommes à leur place mais ce n’était pas le plus important. Orion se trouvait où ? S’il ne se trouvait pas là… alors… Est-ce qu’ils avaient déjà… Non, ce n’était pas possible !

Elle retourna dans son vaisseau, l’ayant se faire stationné à quelques kilomètres de Saffrania avant de monter à l’intérieur. Rien… Elle n’avait aucune information à son sujet et cela commençait sérieusement à l’exaspérer au plus haut point. Elle jeta son imperméable blanc au sol dans la salle de commandes, la voix d’Aurora résonnant :

« Vous ne l’avez pas trouvé ? Aucun indice ? »

« Aucun ! Rien de rien ! Je ne sais pas où ils ont pu le mettre. Est-ce qu’ils le séquestrent ? »

« J’ai une idée… Mais à vous de voir si vous voulez l’accepter ou non. »

« Propose toujours, je verrais ensuite. Si c’est une bêtise, je promets de te le faire payer d’une manière ou d’une autre. Est-ce que tu veux prendre le risque ? » demanda Samus.

« Je pense que je vais le prendre et l’idée est très simple : Attendez donc le jour du discours. Vous le verrez forcément. Je ne pense pas qu’ils prendront le risque de lui causer des problèmes tout en sachant qu’il se doit d’être présent au discours. »

« Moui… C’est vrai… C’est plutôt une bonne idée… Une très bonne idée même. »

« Vous voyez bien qu’en dépit d’être une intelligence artificielle, je suis une femme… Mais je sais contrôler mes sentiments… Du moins… Si je peux dire cela. » murmura Aurora.

« Qu’est-ce que tu veux insinues par là, Aurora ? »

« Rien du tout… Je suis désolée de vous causer ces quelques soucis. »

« Alors je vais me préparer pour dimanche puisqu’il en est ainsi. »

Elle récupéra son imperméable, se demandant si elle devait s’habiller ainsi pendant le discours. Elle alla dans sa chambre, s’observant de haut en bas. Si elle ne s’habillait pas comme cela, elle risquerait d’être reconnue… par quelques rares personnes… Mais de l’autre côté… Si elle portait cette tenue, il risquerait d’y avoir quelques problèmes. Lesquels ?

Disons que voir une personne en imperméable et qui ne montre pas son visage, cela paraissait suspicieux et les gens pourraient croire qu’elle attenterait à la vie, alors que c’était tout le contraire ! Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas plus féminine ? Pff ! Des fois, elle s’en voulait réellement d’être ainsi.

« Encore quelques jours… Encore quelques jours… »

Elle allait tourner en rond comme un animal à force d’être exaspérée. Ce n’était pas ELLE. Ce n’était sa personnalité ! C’était quelqu’un d’autre dans son crâne mais qui ? La véritable Samus ? Impossible… La véritable Samus était la chasseuse de primes depuis tellement d’années… Ca ne pouvait pas être cette femme qui s’inquiétait du sort d’un homme.

Les jours passèrent et dimanche arriva. Elle avait opté pour l’imperméable mais sans le chapeau borsalino. Du moins, elle le tenait en main mais elle montrait quand même son visage… Et qu’importe si on la reconnaissait. Elle ne voulait pas créer de problèmes ! Elle avait opté pour arriver parmi les premiers pour le discours d’Orion et elle avait eu parfaitement raison.

L’attroupement s’était fait en quelques minutes à peine… et des milliers voir des dizaines de milliers de personnes s’étaient entassées dans un gigantesque terrain où quelques soldats et policiers étaient là pour éviter les débordements. Elle remarqua tout de suite que les maîtres pokémons étaient présents… sauf Koga… Spectra était correctement habillée, avec une robe hawaïenne… Mais elle était entourée de deux personnes âgées d’une cinquantaine d’années. Ses deux parents ? Hum… Et ils étaient habillés comme des gens de la haute société et avaient l’air un peu… scientifique.

De l’autre côté… Elle voyait plusieurs personnes sur l’estrade établie en l’honneur d’Orion… ou plutôt Théodore. Qui étaient ces personnes ? Surtout… Rien qu’en les regardant, elle savait parfaitement qu’elles étaient louches… TRES LOUCHES ! Enfin bon… Elle entendit tout autour d’elle :

« Je me demande à quoi ressemble Théodore… On dit qu’il a vingt ans maintenant ! »

« Oh ! C’est mon âge ! Il doit être un sacré parti ! »

« Dieu… Je me demande s’il est aussi mignon qu’il l’était lorsqu’il n’avait que cinq-six ans. Son visage m’est resté gravé dans la mémoire ! »

Ha… Elles allaient être bien déconcertées quand elles allaient le voir aujourd’hui. Elle, elle savait parfaitement à quoi il ressemblait maintenant… Et ce n’était guère élogieux… Du moins… Comportementalement… Car au niveau du physique… Elle ne le trouvait pas disgracieux… Après… Il fallait s’avouer qu’elle n’était pas spécialiste de la mode non plus hein ? Elle n’était pas du genre à juger les personnes sur leur apparence.

« AH ! THEODORE ! C’est THEODORE ! »

« Mais attendez un peu… Théodore… C’est… »

« C’est… Ce n’est pas possible ! »
Et pourtant… C’était bien le cas… Samus leva un œil, surprise par ce qu’elle voyait. Peu à peu… Une personne montait sur l’estrade… Une personne qu’elle ne reconnaissait plus… Elle portait un magnifique costume blanc avec une cravate noire… Sa coiffure hérissée était pourtant superbement bien coiffée alors qu’il se positionnait peu à peu devant ce qui semblait être un micro. Il avait plusieurs feuilles à la main, observant la foule alors qu’elle ouvrait la bouche. Le visage d’Orion… Il semblait… si … triste ? Et seul ? Avec lenteur, il prit les feuilles, les présentant devant tout le monde avant de les déchirer devant leurs yeux. Qu’est-ce que tout ça voulait dire ? Elle ne savait pas quoi dire… ou faire. Elle ne pouvait rester là qu’à le regarder. Orion… se tenait devant elle… Et il semblait… si différent…

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