Chapitre 4 : Jalousie maladive

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Jalousie maladive

« Bon … Lania, tu peux rester à la maison pour aujourd’hui, c’est compris ? »

« Pourquoi ça, Ric ? Où est-ce que tu vas ? Normalement, si tu me demandes ça, c’est qu’il n’y a pas de travail qui t’attends, non ? » me demande la Gardevoir d’un air méfiant. Mais sincèrement, pour qui est-ce qu’elle me prend ?

« Tu n’es pas ma petite amie, Lania. Tu n’es qu’une Gardevoir, une simple pokémon. Je tiens à te rappeler ta place, c’est compris ? Ne me demande plus jamais ça sinon, je risquerai de m’énerver assez violemment la prochaine fois, c’est compris ? »

« Je posais … une question en toute innocence. Je n’ai pas le droit de savoir où tu vas ? »

« Eh bien, tu peux être « jalouse » d’une humaine puisque je vais tout simplement retrouver Hélène pour passer un peu de temps avec elle. »

Je lui réponds plus que sèchement. J’en ai assez de ce comportement de la part de la Gardevoir et je sais que je ne peux pas faire autrement avec elle. Il n’y a pas d’autres méthodes pour qu’elle comprenne que ma vie privée ne la concerne pas. Non mais … Des fois, elle peut être agréable à regarder mais d’autres fois … Quelle chieuse !

« Ce n’était que pour savoir. Tu es libre de ta vie … »

Je la sens un peu amère mais qu’importe. Je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur le sort de cette pauvre petite Gardevoir épeurée. Si je l’ai prise avec moi à l’époque, c’est bien parce qu’elle est spéciale. Je m’occupe d’elle, elle s’occupe de moi mais rien de plus. J’ai l’impression qu’elle attend vraiment bien … plus de moi. Or, je n’ai rien à lui offrir de la sorte. Surtout pas une petite péripétie sexuelle et des galipettes. Sincèrement, avec une Gardevoir ? Bon, encore … Il faut le reconnaître : Elle n’est pas vilaine, loin de là. C’est une créature humanoïde à la base et bon, de la sorte, ce n’est pas aussi laid que ça doit l’être. Mais si je pense comme ça, alors, j’en fini pas, je testerai avec une Lockpin et ainsi de suite ! Par contre, il en serait hors de question que ça soit avec une Mackogneur. Celle que j’ai vue il y a de cela plusieurs mois, son image est restée gravée dans ma mémoire.

« … … … Ric. »

Je sors de ma torpeur et de mes pensées pour voir qu’elle s’est encore collée à moi. Purée ! Elle n’arrête pas ou quoi ? Je tente de la repousser mais elle s’accroche désespérément à moi, reprenant d’une voix plaintive :

« Si j’étais pas si humaine, tu m’aurais laissé t’enlacer hein hein ? Si je n’étais pas aussi collante … et si attirée sexuellement … tu m’aurais laissé t’enlacer ? Je sais que les Gardevoirs font souvent ça à leurs dresseurs, c’est dans leur nature ! »

« Si t’étais une Gardevoir, est-ce que tu l’es ? Je ne crois pas. Du moins, pas une Gardevoir normale. Et même si c’était le cas, je trouverai ça gênant de voir une Gardevoir aussi obsédée à l’idée de m’enlacer. Si tu veux bien, maintenant, j’ai un rencard. » répond-je alors qu’elle arrête finalement son étreinte. Peut-être que le message est bien passé ? Si seulement … c’était le cas. Je préfère encore partir avant qu’elle ne recommence.

Sur le chemin qui me mène à l’endroit où Hélène officie d’habitude, je regarde mon portable. Aucun coup de fil de la part de Casior, il fallait que je m’en doute de toute façon. Ce n’est pas comme si j’avais l’habitude d’en avoir. Puis bon … Casior était devenu le maire de la ville, il avait donc d’autres responsabilités en plus de celles habituelles à un policier.
J’arrive jusqu’à la ruelle où Hélène se trouve quotidiennement bien que je ne l’ai pas aperçue ces derniers temps. Je ne peux pas la forcer à me voir même si cela m’attriste de savoir qu’elle fait un tel travail … J’aimerai tellement l’arrêter, l’en empêcher mais bon …

« Hey beau gosse … Tu veux m’accompagner ? »

Je me retourne pour apercevoir la plus charmante demoiselle que je n’ai jamais vue. Aujourd’hui pas de maquillage, pas de tenue très courte, pas de haut pigeonnant, non, rien de tout ça. Juste une femme … au naturel. C’est comme ça que je la préfère.

« Ça serait avec joie, jolie damoiselle. »

Je tends mon bras qu’elle récupère avec amusement. Nous allons nous promener pour aujourd’hui et je ne veux surtout pas être dérangé par quiconque ! J’ai décidé de l’emmener ailleurs, loin de cet endroit où elle « travaille » quotidiennement. Aujourd’hui, c’est le centre-ville avec toutes les boutiques qu’il possède.

« Tu en penses quoi de cette robe ? Tu ne trouves pas qu’elle t’irait très bien ? »

« Je ne sais pas trop … Tu comprends, je ne sors pas vraiment habituellement … »

« Sauf aujourd’hui car c’est exceptionnel alors aujourd’hui, tu te comportes comme une femme tout ce qu’il y a de plus normal, avec ses envies, ses désirs et toutes ces choses. »

J’essaye de me montrer autoritaire mais elle ne peut s’empêcher de rire Je n’arrive pas à me mettre en colère avec elle contrairement à une certaine Gardevoir. D’ailleurs, celle-ci occupe un peu mes pensées à mon insu. Elle ne pourrait pas être ailleurs que dans mon esprit ?

« Tu as l’air ailleurs … Ric. Je me disais : Tu ne m’as jamais présenté cette fameuse … Lania. A quoi ressembles-t-elle ? Je crois savoir que tu habites avec elle. »

« Nous en avons déjà parlé, n’est-ce pas ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée … qu’elle te voit et inversement. Je t’ai déjà dit à quoi elle ressemblait et en même temps … ça ne me plaît pas vraiment. Allons-nous installer à une terrasse. Je ne connais pas très bien Landre et les coutumes inglataises. Tu vas pouvoir m’apprendre quelque chose. »

« Cette Gardevoir doit être quand même bien spéciale non ? Mais je suis heureuse que tu me considères digne de confiance … C’est même l’une des premières choses que tu m’as dites lors de notre seconde rencontre. »

« Hahaha. Ah … Notre première rencontre … puis notre seconde pour gagner ta confiance et inversement. Au moins, j’étais sûr qu’avec de telles paroles, tu me croirais. »

Elle émet un nouveau rire et je tente une approche discrète qui consiste à lui prendre la main. Je la sens d’abord me repousser, puis me caresser les doigts avant de les serrer entre les siens. Je suis heureux, je suis un homme heureux en ce moment même.
Assis autour d’une petite table alors que nous avons chacun une tasse de thé accompagné de quelques viennoiseries, je l’observe avec tendresse. Nous ne nous parlons pas … mais j’aimerai tellement la convaincre de venir avec moi. De faire un autre métier, je n’aurai aucun remord, aucun scrupule à éliminer la personne qui tire les ficelles … Car oui, étant une prostituée, elle ne peut pas de débrouiller seule.

« Tu es encore plongé dans tes pensées, Ric Aula. Tu penses à quoi ? A cette Lania encore une fois ? Ça ne m’étonnerait pas … Tu me parles souvent d’elle. »

« Tu exagères … Ce n’est pas totalement vrai. J’ai juste parlé un peu d’elle et de ses folies. Tu sais, sans vouloir dénigrer ton métier, tu t’y connais bien mieux que moi en caractère de ce genre et c’est pour ça que je t’en parlais … pour essayer de la calmer Mais enfin bref, je ne pensais pas à ça du tout, Hélène, je te le promets. C’était surtout sur le fait que tu étais magnifique aujourd’hui et que je tenais à te le dire. »

« Et bien, voilà une remarque des plus charmantes de ta part. »

Je ne peux m’empêcher de rire après tout ce qui a été dit entre nous. Elle en sait tellement à mon sujet et inversement … Mais bon, je lui fais entièrement confiance … et inversement ? Je ne sais pas vraiment, j’ai l’impression de commettre une faute professionnelle … sauf que maintenant, je suis libre de mes choix et de mes actes.


Nous finissons notre thé avant de se lever. Nous allons encore promener, main dans la main. Lorsqu’il est l’heure de se séparer, je tente une nouvelle fois une approche discrète pour poser mes lèvres sur les siennes. Elle me repousse tendrement, murmurant :

« Ne sois donc pas si pressé, ça ne servirait à rien. »

« Je prendrai tout le temps qu’il faudra. Je te le promets. »

« Soit … Je l’espère. Tu m’accompagnes ? » me demande-t-elle.
Pourquoi poser une question dont elle connait la réponse ? Nous quittons le centre-ville pour nous rendre dans le quartier où elle habite … et travaille. Je ne veux pas me séparer d’elle, je n’ai vraiment pas envie de la quitter … Il doit y avoir un moyen … Un vrai moyen de …

« Et bien, merci beaucoup pour la petite balade, c’était agréable, Ric. » dit calmement Hélène alors que j’esquisse un mouvement pour la retenir, bredouillant :

« Attends un peu, Hélène. On a encore du temps non ? »

« Malheureusement, non … Nous n’avons pas de temps. Je suis désolée … mais nous nous reverrons … comme d’habitude. » termine-t-elle de dire avant de me laisser seul. Pourquoi est-ce que je me sens si vide ? Pourquoi j’ai l’impression de faire subir la même chose à Lania ? Elle veut obtenir quelque chose qu’elle n’aura jamais. Comme moi … Je sens que je ne pourrais jamais acquérir Hélène. Pourquoi ? Une prémonition ?

Je décide de rentrer chez moi. Je n’oublierai jamais cette journée. Je ne veux pas l’oublier. Pour la première fois depuis fort longtemps, je me sens calme et apaisé malgré tout ce qui se passe autour de moi. Ah … Si seulement cela pouvait durer plus longtemps … beaucoup plus longtemps. Je tourne la clé mais dès l’instant où je fais un premier pas, une ombre blanche et bleue me saute au cou, cherchant à m’embrasser sur les lèvres.

« Ric ! Ric ! Retire-moi ces fichues menottes ! Je n’en peux plus ! »

« Et moi, si tu me relâches … »

Je tente de continuer ma phrase mais elle n’est plus qu’à quelques centimètres de moi. Je suis obligé de mettre une main entre ma bouche et son visage pour qu’elle évite de l’embrasser. Qu’est-ce qui lui prend ? Elle est encore plus agressive que d’habitude ! Et je ne parle pas d’une agressivité perverse, mais bel et bien d’une autre forme … de violence.

« Tu me racontes ce qui se passes avec toi ou quoi ? »

« J’en ai marre ! VRAIMENT MARRE ! Je ne suis pas jalouse ! »

Ah ouais ? Et c’était quoi ça alors ? Mais elle avait un comportement plus qu’humain … et enfantin. Je la repousse et je lui ordonne de se calmer. Jalouse de qui ? D’Hélène ? Elle n’a pas à l’être car elle n’est qu’une pokémon et pas une humaine ! Qu’elle se mette ça dans le crâne ! Elle est différente ! Rien à voir avec les autres ! PFFFF ! Ma journée est finalement gâchée encore une fois par cette créature. Je dois penser à m’en débarrasser.

Ailleurs, dans la chambre qui lui servait de « lieu d’accueil » pour ses clients, la jeune femme aux cheveux bruns prend un portable, regardant sa liste de messages. Après lecture, elle commence à tapoter sur le clavier numérique avant de prendre la parole :

« Vous m’avez laissé un message, n’est-ce pas ? Est-ce pour faire comme d’habitude ? Mon corps est entièrement prêt … »

« Tu amadoues la cible, tu utilises tes charmes, tu lui laisses un « cadeau » comme tu sais si bien le faire et ensuite, tu disparais et ça se met en marche quelques jours plus tard. »

« Ouais, ouais … Je connais les consignes habituelles. Donc, on opte pour la version qui met du temps … pour éviter toutes les traces. C’est un gros morceau ? » demande la jeune femme, poussant un profond soupir hors du téléphone.

« Si je te demande de faire ça en douceur, c’est pour une bonne raison non ? »

« Ouais … Je m’en doutais … Bon … Je me mets en piste d’ici quelques heures, le temps de me préparer … physiquement on va dire. »

« La cible t’attends, tu diras que tu viens de la part de la Triafa. Si ça ne passe pas, tu citeras mon quatrième nom. »

Ouais, ouais, elle sait, elle sait. Elle coupe la conversation, grommelant un peu. Encore une mission à accomplir. Dommage pour sa cible, elle risque de ne jamais s’en relever.

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