Chapitre 4 : Le chevalier personnel

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Le chevalier personnel

« Hum ? Elle a encore décidé de se cacher ? »

Ce n’était pas possible. Est-ce qu’elle avait des ressorts à la place des pieds ? C’était la question qu’il se posait alors qu’il grimpait à une colonne, observant les environs. Ce fût lorsqu’il remarqua un buisson qui bougeait qu’il sauta pour atterrir devant.

« Princesse Terria. Veuillez cessser ces bêtises, je vous prie. »

« Pfff, ce n’est vraiment pas drôle ! Pas drôle du tout ! Tu me retrouve à chaque fois ! »

« Je dois le faire, ce sont les consignes de la reine Seiry, votre mère. » déclara calmement l’insecte bien que cela pouvait paraître plus qu’embêtant.

« Pfff, ma mère, ma mère, je la vois encore moins souvent que toi ! Je sais même pas où elle est ! » déclara encore une voix dans les buissons avant qu’une petite être aux cheveux blonds n’en sorte. Elle se retira les quelques feuilles sur sa robe aux rayures jaunes et noires.

« Ce n’est pas de ma faute, princesse. Que comptez-vous faire aujourd’hui ? »

« La même chose que toutes les après-midi, Olistar ! »

« C’est à dire, princesse ? » murmura Olistar, prenant appui sur ses deux jambes alors que la petite Apitrini avait bourdonner ses ailes avant de décoller dans les airs.

« Tenter de t’échapper ! Héhéhé ! Je suis sûre d’y arriver maintenant ! »

« Je ne crois pas, princesse. Il vaut mieux que vous stoppiez là. »

Un rapide mouvement et voilà qu’il se mit à bondit de colonne en colonne, poursuivant la princesse qui passe en zigzaguant autour des dites colonnes.

« Tu ne m’attraperas jamais ! Nanana ! Non non ! Tu ne m’attraperas pas ! Hahaha ! »

« Je ne suis pas si sûr que cela, princesse. »

Il ne trouvait pas cela forcément drôle mais la princesse s’amusait de cette situation, commençant à voleter à toute allure pour tenter de l’esquiver. Humpf, il ne pouvait pas lui faire du mal et maintenant, les soldats les laissaient passer.
Au départ, ils avaient été très réticents mais maintenant, ils comprenaient que c’était la façon à la princesse Terria de se distraire quand sa mère n’était pas dans les parages. Il fallait dire que voir un Rapion en cet endroit était insolite et inquiétant mais dans le fond, tous s’y étaient fait … tous ou presque. Une voix assez forte cria :

« PRINCESSE TERRIA ! Arrêtez cela tout de suite, je vous prie ! »

La jeune fille aux cheveux blonds et aux yeux rubis s’immobilisa presque aussitôt, marmonnant qu’elle n’avait pas envie de s’arrêter mais elle savait qu’elle n’avait pas le choix.

« Pfff, coucou à toi aussi, Holikan. »

« Princesse Terria, qu’est-ce que j’ai appris de la part des Apitrinis ? Que vous étiez encore en train de courir et de faire une échappée sauvage. »

« Pfff, je sais, je sais Holikan, tu n’as pas besoin de me le rappeler hein ? »

Elle tira la langue légèrement en direction d’un enfant qui devait avoir au grand maximum sept ou sept ans. Cela faisait combien de temps qu’il était auprès de la princesse Terria en tant qu’ambassadeur ? Une bonne année non ? Il se rapprochait lui-même des sept ans et cet enfant Yanma, aux cheveux verts et aux yeux rouges était plus jeune que lui.

« Et je vois que vous êtes encore accompagnée par … ce Rapion. »

« Arrête de l’appeler comme ça ! Il a un prénom comme toi et moi ! Il s’appelle Olistar ! »

« Cela m’importe peu, princesse Terria. Je ne le considère pas comme un membre du royaume des insectes. Maintenant, si vous voulez bien me suivre … »

« Je n’ai pas envie de te suivre et je ne le veux pas … mais j’y suis obligée. Au revoir. »

« Au revoir, princesse Terria, je retourne à mes obligations scolaires. »

« Et toi, n’oublie pas une chose : JE suis le chevalier personnel de la princesse Terria, pas toi ! Est-ce bien compris ? Que ça te rentre dans le crâne ! »

« Nul besoin d’être agressif. J’ai compris ta position de mâle dominant envers la princesse. »

« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ? Enfin bon … Princesse. »

Le jeune garçon se pencha en avant, tendant sa main en direction de la princesse aux cheveux blonds. Celle-ci poussa un soupir avant d’y déposer la sienne, murmurant :

« Si tu peux juste éviter de te mettre en colère juste parce qu’il y a Olistar. »

« Je ne me mets pas en colère inutilement, princesse Terria. Je ne fais que de simples mises en garde pour qu’il comprenne sa position. »

« Sa position fût donnée par la reine Seiry, ma mère. Alors attention à tes paroles. »

Il s’arrêta sur ses gestes, baissant la tête avant de prendre une profonde respiration. Comme la princesse le désirait. Elle avait raison de le mettre en garde. Trop souvent, il laissait place à ses sentiments alors que ce n’était pas une bonne chose. Ce n’était pas ainsi qu’il devait espérer pouvoir réconforter la princesse. Des efforts, il devait faire bon nombre d’efforts pour alors être entendu par elle. Il vint reprendre la parole, lui signalant qu’il allait tout faire pour bien se faire valoir aux yeux de ses parents. Encore une fois, la princesse soupira en levant les yeux au ciel. Olistar les regarda partir, sans chercher à interrompre leur route. De son côté, il allait faire ce qu’il avait dit : aller suivre les cours. Cela lui permettrait alors de mieux comprendre le royaume des insectes … même si certains d’eux étaient très spéciaux.

« Je me demande pourquoi est-ce qu’ils veulent tous la guerre. »

Que ça soit du côté des Rapions et Drascores comme Novon ou alors de ce Holikan. Qu’es-ce que la guerre leur apporterait à part de nombreuses morts ? Est-ce qu’ils se rendaient compte des agissements qu’ils tentaient de produire ? Vouloir la mort était une chose, arriver à l’emmener en était une autre et ça, ils ne voulaient pas comprendre.

« Olistar, veuillez suivre ce cours, je vous prie. La reine Seiry elle même vous a recommandé. J’espère pour vous une concentration maximale. »

« Ne vous inquiétez pas, je vous écoute et j’écris. »

C’était normal que de respecter le peuple où il vivait. Même si la culture était différente de la sienne, ça ne voulait pas dire qu’il devait la refuser. Voilà la différence : Accepter et tolérer les différences des autres. Chose que bon nombre d’insectes ne pouvait pas encore admettre. Chose sur laquelle la reine Seiry travaillait depuis des années.

C’est pour ça qu’il respectait la reine. Pour toute son œuvre, pour tout son travail. Pour tout ce qu’elle a encore à accomplir. Cette femme est l’incarnation même de ce qu’il veut devenir plus tard. Une sorte … d’idole ? Non, il ne devait pas exagérer. Elle était juste une lumière dans cet océan d’obscurité.

« Olistar ! Qu’ai-je dit ? Je veux voir si vous écoutiez ! Répétez mot par mot ce que j’ai prononcé il y a de cela quelques minutes. »

« Les insectes, malgré le royaume qui les héberge, vivent en petites communautés. Ces communautés sont basées sur les différentes espèces d’insectes qui existent dans le royaume. C’est pourquoi mon espèce, comme les Rapions et les Drascores sont exilés du royaume à cause d’une histoire ancestrale liée au royaume. »

« Hum, nous allons dire que c’est à peu près cela. Quelle autre espèce a été exilée ? »

« Le terme « exilée » est incorrect puisque les Libegons et leurs enfants sont partis d’eux-mêmes par rapport à toute cette histoire. »

« Ahem … disons que c’est une version de l’histoire que nulle ne connaît réellement. Je ne sais pas ce que la reine Seiry vous a mis en tête, Olistar. »

« Cela est un récit des anciens Drascores que nos vénérables nous racontent chaque soir parmi tant d’autres. Il y a aussi ceux issus de la haine des Drascores et des Dardargnans. »

« Hmm … Tu sembles bien connaître ton sujet. Est-ce que la reine Seiry est au courant ? »

« Elle ne m’a jamais posé la question mais je pense que non. »

« Intéressant. Je lui en parlerai alors. Les cours sont terminés. Pour demain, je veux que tu m’écrives une page sur ce que tu appelles la fameuse haine des Drascores et des Dardargnans. Tu peux t’en aller maintenant. » déclara la femme insecte, une Dardargnan au regard rubis derrière une paire de lunettes. Le jeune Rapion la salua avant de quitter la pièce.

Alors … d’après ce qu’il avait appris aujourd’hui, c’était encore et toujours un peu d’histoire. Bien entendu, la version du royaume des insectes contredisait celle des Drascores. Il n’y avait aucun doute à ce sujet, pourquoi cela aurait-il changé en fin de compte ?

« La princesse va sur ses cinq ans voire ses six ans. Hum ? »

Et lui-même allait vers ses huit ans. A partir de là, tout ce qu’il avait commencé et préparé pouvait tout changer en un instant. Ah … Elle allait grandir et devenir alors plus intelligente pour tenter de lui échapper. C’est pourquoi il allait devoir se préparer mentalement à tout ce qui allait l’attendre car elle n »allait pas lui laisser une minute de répit. Couché sur le lit de la chambre qu’on lui avait laissé, il regarda le plafond pendant de longues secondes.

« Je ne sais pas si c’est ce que le Vénérable désirait en m’envoyant ici. »

Novon par contre, malgré la lettre mensuelle, continuait de tout faire pour qu’il revienne. Pourquoi est-ce qu’il voulait se forcer à ça ? Ca ne menait à rien, ça ne lui attirerait que des ennuis que de vouloir l’obliger à revenir. Novon lui manquait légèrement. Il avait toujours été là pour lui dans les moments difficiles, depuis … cet instant.

« Je ferais mieux de ne pas me déconcentrer de mon rôle. »

S’il commençait à avoir des pensées absurdes, ça serait alors la première marque de faiblesse … et il ne pouvait pas se le permettre. Les faibles n’avaient pas leur place dans ce monde et cela, il l’avait appris à ses dépends. Les faibles n’avaient aucun avenir prévu pour eux.

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