Chapitre 41 : Dans un cocon de verre

« Samus Aran ? Nous avons reçu le message de la part d’Aurora, nos félicitations. » alla dire le commandant alors qu’elle atterrissait dans le hangar de l’Exelus, descendant de son vaisseau. L’homme aux cheveux gris fut surpris de voir Samus tenir le corps d’Orion dans ses bras et reprit rapidement la parole :

« Mais… Que s’est-il passé ? Qu’est-ce que vous avez… »

« Commandant Stato ! Commandant Stato ! On vient d’apprendre une grave nouvelle sur la planète Terra ! Théodore Astrum est … » s’écria un soldat qui courut dans le hangar avant de s’arrêter, regardant la personne en armure orange devant le commandant et lui-même.

« Mort… » termina t-il alors qu’il faisait quelques pas en reculant, trouvant que sa place n’était pas ici mais alors pas du tout.

Après que le soldat ait quitté le hangar, le commandant demanda à Samus de bien vouloir le suivre pour avoir quelques explications mais la jeune femme en armure restait immobile, murmurant d’une voix lente :

« Je n’ai pas besoin d’en discuter… Je vais juste le ramener dans une cuve… Je veux que les médecins fassent une évaluation de tout son système nerveux, son corps, bref tout ce qui peut nous donner des informations ! »

« Samus… Je ne voudrais pas vous mettre en colère… Mais ce qui est mort… est mort… » murmura le commandant en baissant la tête.

« Qu’est-ce que vous en savez ? Son corps n’est pas froid ! Même si ça fait plus d’une journée… Il n’est pas encore mort… Pas pour moi… Pas tant que son corps sera gelé, enterré avec une pierre tombale plantée dans la terre ! »

« Je le sais tout aussi bien que vous… mademoiselle Samus. Mais bon… Je vous laisse faire ce que vous désirez. Dès que vous aurez terminé de déposer Théo… Orion… Vous me retrouverez dans mon bureau pour parler de Terra. »

Comme il le désirait mais avant… Elle avait autre chose à faire ! Son armure disparue alors qu’elle gardait Orion contre elle. Ah… Tant qu’elle n’était pas sûre de sa mort, elle n’allait pas abandonner. Elle n’était pas comme ça ! Elle se dirigea vers la salle des soins, les médecins la regardant avec surprise alors qu’elle prenait la parole :

« Faites tout les tests sur lui ! Je veux savoir comment il est mort, de quelle façon, les analyses sur son corps, je reviens dans une heure ou deux. Ayez terminé d’ici là sinon… »

« Sinon quoi… » murmura l’un des soigneurs alors qu’elle lui lançait un regard furieux.

D’accord… Elle était d’une humeur de chien… Quoi de mieux pour cela non ? Elle quitta la salle des soins, observant un dernier instant le jeune homme aux cheveux blancs avant de s’en aller. Qu’est-ce que le commandant lui voulait ? Surement des explications sur ce qui s’était passé… Ah… Elle poussa un léger soupir, toquant deux fois avant de rentrer dans la pièce où se tenait le commandant, assis sur une chaise. Celui-ci prit la parole :

« Mademoiselle Samus… Si vous voulez bien m’expliquer ce qui s’est passé… Je croyais que vous étiez en mission sur Terra pour les pirates de l’espace. Quelles sont les informations que vous avez obtenues à ce sujet ? » demanda t-il en se levant de son fauteuil, se retournant pour observer l’espace.

Aucune réponse ne lui venait à l’esprit, chose tout à fait normale puisqu’elle n’avait pas fait son travail… son faux travail. Maintenant, qu’est-ce qu’elle allait dire ? Elle n’était pas du genre à mentir, loin de là même… Mais bon… C’était assez compliqué. Le commandant reprit la parole, coupant court à sa propre question :

« Ne me répondez pas, je sais très bien qu’il y a autre chose derrière cela… Mais bon… Je ne suis pas là pour parler des pirates mais d’Orion. Que s’est-il passé exactement ? »

« Orion… a décidé de reprendre son rôle de dirigeant des entreprises Astrum. J’étais présente lors de son discours… mais il a été lâchement abattu de trois balles en plein cœur ! »

« Cela arrive fréquemment… Vous le savez très bien puisque vous êtes celle que l’on envoie quelques fois lors des discours très importants… pour protéger nos diplomates… Pourquoi est-ce que vous ne vous êtes pas présentée devant le jeune homme plus tôt ? »

Car elle ne pouvait pas… Elle ne pouvait pas… se montrer avant… Et elle ne pouvait pas dire au commandant qu’elle était simplement restée sans voix en écoutant le jeune homme… Le commandant sembla remarqué que sa question posait problème et toussa à nouveau :

« J’ai posé une question qui vous dérange, pardonnez-moi Samus Aran. Par contre… Avez-vous d’autres choses à me dire au sujet d’Orion ? »

« Il a prévenu le monde de Terra… de la présence d’autres peuples dans l’univers. »

« Qu… Qu… Quoi ? Qu’est-ce qu’il a fait ?! Mais le peuple de Terra… »

« L’a plutôt bien pris… Il faut reconnaître ce qui est à reconnaître… Le peuple de Terra est prêt à recevoir la visite des vaisseaux de la fédération galactique et d’autres races. Je pense qu’il serait bon d’envoyer quelques vaisseaux diplomatiques là-bas. »

« Je vais le signaler à la fédération et nous verrons ce que nous aurons à faire… Y a-t-il encore d’autre chose concernant Orion ? » demanda le commandant avec une certaine insistance, insistance qui semblait être bizarre à ses yeux.

« Le comité était responsable des nombreuses tentatives d’assassinat sur sa personne. Devant des millions de personnes, il a annoncé que le comité allait maintenant rejoindre la prison. Je suis sûre que… Ce sont eux qui ont tué Orion… »

« Et y a-t-il d’autre chose concernant Orion… et vous ? »

Hein ? Elle le regarda avec surprise, se demandant ce qu’il voulait dire par là. Il venait finalement de poser directement sa question, gardant ses yeux fixés sur elle. Elle se redressa comme pour montrer son énervement mais baissa simplement la tête en serrant les poings. Non… Il n’y avait rien du tout… mais ce n’était pas ça le problème.

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là, commandant… Stato ? »

« Je vais vous le dire plus précisément… puisque bizarrement, vous ne semblez pas vouloir comprendre, mademoiselle Samus. Quelles sont vos relations avec ce jeune homme ? Je n’ai rien contre cela… Non… En fait, je n’ai pas mon mot à dire car vous n’êtes pas au service de la fédération galactique mais il faut avouer que votre comportement est compliqué depuis la venue du jeune homme aux cheveux blancs. Est-ce qu’il vous rappelle une ancienne connaissance ? Une personne que vous avez perdue ? »

« Rien de tout ça, commandant. Je suis désolée mais je préfère par… »

« Restez ici, je vous en prie, Samus. Je sais très bien que vous êtes capable de faire les choses les plus dangereuses pour la fédération galactique. Vous en avez tellement fait même… Mais il y a un moment où il ne faut pas avoir peur de montrer ce que l’on ressent. »

« Ce que je ressens est de la camaraderie et de l’amitié envers Orion… Je peux… vous l’avouer. Je ne suis pas sûre que la majorité des personnes dans ce vaisseau aient subi ce qu’Orion a subi dans son passé… »

« Il y a de fortes chances que ça ne soit pas le cas, je confirme. »

« Et donc… Je veux que tout cela cesse pour Orion. Je veux me porter gardienne de ce jeune homme… et cela en dépit des agissements qui me feraient m’opposer à la fédération galactique ou à toute autre justice des planètes sur lesquelles j’irais. » termina t-elle.

« La justice… Hum… Je tiens à vous signaler que vous risquez d’avoir des problèmes avec le cadavre d’Orion. Vous l’avez emporté alors que… »

« Qu’ils allaient l’enterrer là-bas, lui faire une cérémonie et toutes ces choses mais ça ne lui conviendrait pas ! Orion était quelqu’un de simple en ce qui concernait sa vie ! Son caractère l’était bien moins ! Il n’aurait pas aimé être enterré de cette façon ! De toute… Non… Je vais aller voir les médecins… dans une heure ou deux… »

« Faites comme vous le désirez… Cette discussion ne nous a pas avancé réellement… »

Elle le savait parfaitement et elle s’en fichait pas mal. Elle quitta la salle du commandant, se dirigeant vers son propre vaisseau avant de monter à l’intérieur. Aurora lui posa quelques questions auxquelles elle ne répondit que brièvement avant d’observer le chapeau blanc du jeune homme ainsi que son propre imperméable. Ah… Si elle le retrouvait… Elle allait le lui rendre… Que c’était bête… Il lui avait dit Adieu, il y a une semaine…

« Quel imbécile… Dès le départ… Tu savais que tu allais reprendre ton rôle… Dès le départ… Tu savais pertinemment… que tu n’aurais plus le temps de me voir… »

Cela l’affectait bien plus qu’elle ne le croyait. Elle détestait cette notion de sacrifice à laquelle le jeune homme s’obligeait des fois. C’était quelque chose qu’elle n’appréciait pas du tout. Ah… Elle avait besoin d’attendre simplement une ou deux heures… Et ensuite… Elle pourrait obtenir plus d’informations sur l’état d’Orion. Car oui… La technologie était bien plus avancée ici que sur Terra ! Ce que Terra ne pouvait trouver, il y avait de fortes chances que l’Exelus en soit capable !

Elle se reposa sur son lit, faisant comme d’habitude depuis quelques jours. Bizarrement, depuis qu’elle se préoccupait d’Orion, elle se couchait sur le lit, observant le plafond alors qu’auparavant, cette pièce était considérée comme abandonnée. C’était vraiment… bizarre de changer autant en si peu de temps.

Finalement, plusieurs heures passèrent et elle se redressa dans son lit, le chapeau blanc contre sa poitrine alors qu’elle descendait de son vaisseau. Elle se dirigea à nouveau vers la salle des soins, demandant à voir les médecins, ces derniers étant autour de la cuve dans laquelle Orion avait été plongé.

« Alors… Je veux tout savoir… en ce qui le concerne… »

« Son cœur ne bat plus… »

« Alors… Il est donc vraiment… mort… C’est ça ? »

Elle murmura ces quelques paroles en baissant la tête. Cette fois-ci, son ton était réellement triste… Plus que triste… Elle se sentait si peinée… pour le jeune homme… Il ne méritait pas de mourir comme ça. Pas du tout ! Elle serrait les poings en même temps que les dents. Elle se retourna, s’apprêtant à partir : Elle allait mettre la main sur ce criminel et lui faire regretter d’être né !

« Où est-ce que vous allez mademoiselle Samus ? Nous n’avons pas fini notre rapport. »

« Qu’est-ce que vous voulez me dire d’autre ? Qu’il faut l’enterrer car vous ne pouvez pas le garder dans une cuve ? »

« Non. Nullement… Ce n’est pas dans nos intentions… Néanmoins… Si son cœur ne bat plus… Mais le reste… Comment vous le dire… Savez vous qu’il existe plusieurs définitions de morts ? La mort clinique, administrative, encéphalique, cérébrale, physiologique, biologique… et fonctionnelle. Orion se trouve dans ce dernier état… »

« Et qu’est-ce que cela veut dire au sujet de la mort fonctionnelle ? »

« Que son cœur ne bat plus… mais que le reste continue de fonctionner. Son sang continue de circuler, son cerveau est encore utilisé, ses ongles poussent… En fait… A part le cœur… Tout est encore vivant en lui… Cela peut arriver, ce n’est pas si rare… Mais généralement, pour ces morts, la fin fait que l’on prélève tout ce qui est encore bon chez le patient avant de le considérer comme réellement mort. »

« Ne pensez même pas à cette idée… »

« Ce n’était pas du tout notre idée… Nous ne faisons qu’énoncer cela… Ce jeune homme est un vrai phénomène scientifique. Celui qui lui a transféré ce poison en lui… doit être sacrément intelligent… Bien plus que nous. Ah ! Je me disais bien ! Nous avons retrouvé des traces de poison au niveau de son cœur… En fait, pour tout vous dire… Une plaque violette s’est forgée autour de son cœur et semble être composée d’un poison si puissant… que même les anticorps du jeune homme n’arrivent à le détruire.

« Poison ? Vous voulez dire que ces balles contenaient du poison ? » cria la jeune femme.
Le scientifique hocha la tête d’un air positif alors qu’elle cherchait à se concentrer. Quelqu’un s’était encore amusé à… Non… Elle murmura d’une voix lente :

« Mes poisons donnent la mort… et non la vie. »

« Hein ? Que voulez-vous dire par « vos poisons » ? Est-ce que vous… »

« NON ! Ce n’est pas ça ! Gardez Orion bien au chaud ! Je retourne sur Terra ! Prévenez le commandant que je ne suis plus là ! »

Toujours en train de courir et de partir. Elle ne faisait que cela ! Elle aurait du comprendre dès le premier instant ! Orion… Celui qui avait tiré dessus… Ah… Ah… Elle allait lui mettre la main dessus ! Non, attendez un peu… Est-ce qu’Orion était au courant de tout ça ?! Il n’avait pas encore joué stupidement en se donnant une fausse mort quand même ? Oh… Si c’était ça… Elle allait lui faire rebattre son cœur… mais les claques qu’il allait se prendre… Elles allaient être violentes… TRES violentes. On ne jouait pas avec son cœur de cette façon !
Elle retourna dans son vaisseau, hurlant à Aurora de mettre plein feu en direction de Terra. Elle retrouvait son armure sur son corps alors que l’intelligence artificielle lui demandait ce qui se passait. Elle cria de toutes ses forces :

« JE SAIS QUI A FAIT CA ! J’EN SUIS SÛRE ET CERTAINE ! »

« Samus ? Est-ce que vous avez une preuve de ce que vous avancez ? »

« NON ! Mais tant que je ne l’aurai pas en face de moi, je ne pourrais pas le dire ! Je suis sûre que c’est lui le responsable ! Trouve-moi sur la planète l’endroit où se trouve la ligue pokémon de la région où est localisée Saffrania ! »

« Comme vous le désirez… Est-ce que vous êtes sûre ? »

« Je ne t’ai pas demandé des questions mais des actions ! »

Ah… Ah… Si vraiment… C’était ce qu’elle pensait… Elle allait être sacrément en colère… Une colère noire… Une colère démentielle… Et là, il valait mieux ne pas se trouver en face d’elle lorsqu’elle apprendra toute la vérité. Le vaisseau accéléra le mouvement, les heures passèrent alors qu’elle serrait les poings sans bouger un seul instant. Oh… Oh… Orion… Et Koga… S’ils avaient osé jouer avec son cœur… Cela allait très mal finir !

Le vaisseau alla atterrir près de ce qui semblait être un magnifique bâtiment, entouré de nombreux marcs et courants d’eau qui s’écoulaient. C’était un magnifique endroit… mais elle n’était pas là pour observer les alentours. Plusieurs personnes s’attroupèrent à côté du vaisseau alors que se présentait devant elle l’homme aux cheveux rouges, Peter. Il croisa les bras en tenant plusieurs pokéballs, faisant sortir tout ses pokémons autour de lui. Visiblement, lui aussi avait des choses à dire et il n’allait pas la laisser circuler tranquillement.