Chapitre 5 : Avec ardeur et sans faillir

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Avec ardeur et sans faillir

« … … … Je ne devrais pas être là. Je devrais être en cours mais … »

Mais ce n’était pas le cas, comme d’habitude. La jeune fille aux cheveux blonds était cachée derrière un poteau de pierre, des bruits de lames résonnant autour d’elle. Oui … Elle était dans un endroit où elle ne devrait jamais se trouver normalement. Cet endroit ? C’était celui où les soldats du royaume s’entraînaient. Et elle … Elle était là pour les observer en cachette. Discrètement, elle repositionna son regard vers l’origine des nombreux bruits.

« Si je me fais repérer … Je risque d’avoir beaucoup de problèmes. » murmura t-elle une seconde fois avec lenteur tandis que ses deux yeux se dirigeaient vers un endroit plus précisément sur le terrain d’entraînement.

Une zone où des insectes assez jeunes s’affrontaient. Ils devaient avoir au minimum huit ans … Certains devaient en avoir onze ou douze mais pas plus. Tous avaient différentes armes, soit des épées, soit des dagues, soit des boucliers. Enfin, tous portaient une épaisse protection de couleur orange, bien qui ne semblait pas très lourde. Pourtant, à chaque coup donné par les armes, l’armure absorbait le coup sans aucune difficulté.

« Il se trouve où ? Où est-ce qu’il se trouve ? » se demanda t-elle à voix basse, cherchant quelqu’un parmi les combattants.

« AIEEEEEEEEEE ! Et zut ! » s’écria soudainement une voix à la gauche de l’endroit qu’elle observait. Un garçon d’onze ans, aux cheveux verts en bataille était au sol, deux épées courtes à côté de lui. Des murmures se firent entendre alors qu’un soldat reprenait :

« Pas de chance … Mais il fallait vraiment s’en douter. On ne l’affronte pas sans précautions. Et si on provoque le capitaine, il nous met face à lui … Ah … »

« Hahaha ! C’est parfait, Holikan ! Toutes mes félicitations ! Bon, comme tu as terminé avant les autres, il va falloir être patient, d’accord ? » annonça un homme âgé d’une trentaine d’années, portant une épaisse armure rouge, des ailes se métal sortant de son dos. Il avait une armoirie à la poitrine, représentant un insecte semblant correspondre à la forme de l’armure qu’il portait.

« D’accord, je crois que je vais étudier mes … » commença à parler un jeune garçon, son regard se tournant subitement vers la droite.
GLOUPS ! Elle était repérée ! Et en plus par celui dont elle ne voulait pas se faire voir ! Oh … Oh … Comment est-ce qu’elle devait réagir ? Comment ?

« Je vais plutôt aller me reposer dans un coin. Cela va prendre environ dix à quinze minutes, je pense que cet instant de repos sera suffisant pour moi. »

Gloups … Et voilà qu’elle voyait un jeune garçon âgé de neuf ans qui retirait ses deux griffes. Il avait des cheveux verts sombres assez courts. Deux yeux rouges qui la fixaient longuement … Ou plutôt le poteau derrière lequel elle était cachée. Elle devait s’éloigner le plus rapidement possible … Et vite ! Elle commença à faire quelques pas, espérant ne pas se faire repérée mais dès l’instant où elle s’était éloignée du poteau, une voix vint dire :

« Princesse Terria … Que vous ai-je dis ? Vous ne devez pas faire ce genre de choses. »

« Ah … Euh … Coucou Holikan. Je voulais juste voir comment ça se passait l’entraînement. » bafouilla t-elle, prise en faute alors que le jeune garçon aux cheveux verts était devant elle.

« Vous savez parfaitement que vous n’êtes pas autorisée à venir ici … »

« Oui mais bon … Les cours sont si ennuyeux … Et puis, je préfère quand même te voir t’entraîner. Tu en as battu combien aujourd’hui ? » demanda t-elle dans un petit sourire, espérant se faire pardonner en s’intéressant à lui.

« Hum … Je ne cherche pas forcément à savoir combien j’en bat. Je sais juste que cela me suffit d’obtenir la victoire face à eux. Ce n’est pas le nombre qui importe mais le résultat final. » répondit aussitôt Holikan, croisant les bras tout en rangeant ses armes auparavant.

« Tu parles encore bizarrement, Holikan. » marmonna la jeune fille aux cheveux blonds, un peu gênée par Holikan. Celui-ci était plus grand qu’elle mais il avait aussi du rouge aux deux joues, ne sachant pas réellement quoi dire.

« Pardonnez-moi, princesse, je ne voulais pas parler ainsi. »

« Ca ne fait rien du tout ! » dit Terria en rigolant, des murmures se faisant entendre autour d’eux avant que ça ne soit des petits cris.

« Princesse Terria ! Princesse Terria ! Où êtes-vous ?! Princesse Terria ! »

« Oups … Ils vont me trouver ! Caches-moi, Holikan ! » demanda la jeune fille en se cachant derrière le jeune garçon, celui-ci poussant un profond soupir, passant une main dans ses cheveux verts. Il reprit d’une voix calme :

« Princesse Terria, ce n’est pas une bonne chose. Vous savez que vous ne devez pas louper les cours. Je n’aime pas être partisan de ces petites frasques. »

« S’il te plaît … Aides-moi à me cacher … et je te donnerai un baiser ! » répondit-elle alors qu’Holikan détournait le visage, plus rouge qu’auparavant.

« Une princesse ne doit pas se comporter ainsi. C’est encore un écart de conduite. »

« … S’il te plaît. » murmura la jeune fille, les yeux rubis grands ouverts, brillant autant que le petit rubis sur son front alors qu’il se mettait à déglutir.

Elle n’avait pas honte d’utiliser de tels stratagèmes ?! Elle était la princesse du royaume ! Et elle faisait cela … sur lui … Surtout qu’elle savait parfaitement qu’il était faible à ce niveau.

« Bon … Je veux bien vous aider à vous cacher, princesse Terria. Mais bon … J’ai quand même ma réputation à tenir, vous le savez bien. » marmonna le jeune garçon, baissant la tête en guise de soumission.

« Merci beaucoup Holikan ! Je comprends pourquoi Papa parle de toi qu’en bien ! »


Le roi Tanator ? Elle venait tout simplement de l’achever à ce sujet. C’était l’argument imparable qui lui faisait pencher en sa faveur … et elle savait très bien l’utiliser et surtout au bon moment. Il tendit sa main droite vers la jeune fille :

« Voulez-vous bien me suivre, princesse Terria ? »

« Avec une très grande joie non-dissimulée ! » répondit-elle en posant sa main dans la sienne, le jeune garçon se mettant à courir à toute allure avec elle. La jeune fille était presque en train de voler pour pouvoir le suivre, ne pouvant faire que cela.

« AH ! J’ai cru la voir ! » s’écria la voix d’une Apitrini alors qu’il accélérait la cadence. C’était elle … ou alors … Ils allaient de plus en plus vite ? Telle une ombre, le jeune garçon se déplaçait dans les couloirs avec une telle vélocité qu’il disparaissait de la vue de tous et de toutes. Impossible pour eux de le rattraper !

« On … On peut arrêter s’il te plaît ? »

« Princesse ?! Vous vous sentez mal ?! »

Ils s’étaient arrêtés derrière le coin d’un couloir. La jeune fille s’était mise à tituber après avoir parlé, semblant complètement secouée. Elle vint atterrir dans les bras d’Holikan, celui-ci essayant de rester stoïque avant de poser ses deux mains sur son dos.

« J’ai juste un peu … le tourni … à force d’aller un peu partout … Ca ira mieux bientôt. » dit-elle, une main posée sur son cœur, ne sachant pas encore où elle se trouvait.

La voir … aussi faible … dans ses bras et voilà qu’il continuait de rougir. Il ne pouvait pas espérer grand-chose. Même si il était le favori du roi, même si il était considéré comme le fiancé de la jeune fille dans ses bras, il ne se leurrait pas mais …

« Princesse Terria, vous savez … que … Enfin … Je ne devrais pas vous le dire car il est beaucoup trop audacieux de ma part de dire une telle chose mais … » balbutia t-il.

« Tu m’aimes, c’est ça, hein ? Tu me le dis à chaque fois que toi et moi, nous sommes dans un coin tous les deux seuls. » murmura la jeune fille en relevant son visage, lui faisant un sourire.

« Oui … Enfin, je ne devrais pas … Je le sais très bien mais … » continua t-il de dire en bafouillant, la princesse répondant aussitôt sur un ton amusé :

« Mais moi aussi, je t’aime ! Enfin, je t’aime beaucoup Holikan ! Mais nous ne sommes encore que des enfants alors on s’aime comme des enfants ! »

« Ces paroles sont dures … mais très justes … Je ne peux pas nier que nous ne sommes qu’au début de notre vie. Pardonnez mes paroles. »

Il retirait ses bras, légèrement confus mais bien remis à sa place. La jeune fille ne parlait jamais réellement comme la princesse qu’elle était mais sa vision de l’avenir était très bonne. Elle se comportait comme une enfant … car elle en était une en ce moment. D’ici quelques années, son allure allait devenir royale et donc ses obligations allaient lui tomber dessus, les unes après les autres. Et pour cela …

« Princesse … Nous ferions mieux de retourner à nos obligations. Je dois continuer à m’entraîner pour vous servir lorsque vous deviendrez l’Apireine de ce royaume. »

« Pas tant que ma mère sera l’Apireine ! Et je veux que ça soit le plus tard possible ! » s’écria t-elle alors qu’ils sortaient maintenant de leur cachette.

« Pour ne pas remplir à vos obligations, princesse Terria ? » demanda t-il avec lenteur, posant une main sur sa bouche comme pour couper net ce qu’il venait de dire.

« Non … Car si un jour, je dois devenir l’Apireine de ce royaume, c’est que ma mère est trop vieille … ou soit morte … Je ne veux ni l’un, ni l’autre. Ma mère est une Apireine trop jolie pour que sa beauté s’évapore au fil des années ou trop rapidement ! »

« Pardonnez mes propos encore une fois, je ne voulais pas vous rendre triste. »

Il avait prononcé les derniers mots avec lenteur, voyant le regard triste de la jeune fille. Il savait à quel point celle-ci était attachée à sa mère … et avec les récents évènements, la reine n’était pas toujours présente. Pourtant, dès qu’elle le pouvait, il savait que la princesse allait toujours voir sa mère dès qu’elle avait un instant de libre.

« Maintenant … Je ne m’amuse plus du tout … Tu me raccompagnes, Holikan ? » chuchota t-elle avec une petite pointe maussade dans la voix. Il tendit sa main, la jeune fille posant la sienne sur celle du Yanma.

Il était temps … de la raccompagner. S’il fallait s’expliquer pour le fait qu’il se trouvait avec la princesse alors … Il s’expliquerait … Mais il était hors de question que la jeune fille soit triste tant qu’il serait là. Il allait lui apporter toute la joie possible.

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