Chapitre 5 : Bienvenue à Gliros, Waram

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Bienvenue à Gliros, Waram

« Qui est-ce donc ? Un nouveau chevalier ? »

« Tu as vu son armure qui l’accompagne ? C’est la première fois que j’en voie une aussi noire et sinistre. C’est étrange. Tu crois qu’il est dangereux ? »

« Il semble l’être. Tu n’as pas vu l’aura qui l’entoure. Je sens qu’il va encore créer des problèmes dans l’école. Comme si on en avait pas déjà assez. »

Des murmures, des paroles, des propos, il n’y avait que ça autour de lui alors qu’il restait maintenant complètement impassible à tout ce qui se déroulait autour de lui. Raon poussa un léger soupir avant de dire d’une voix lente :

« Désolé mais c’est comme ça à chaque fois. Ne t’y attarde pas trop. »

« Comme si leurs avis m’intéressaient … alors que ce n’est pas le cas. Emmenez-moi à votre proviseure ou directrice ou je ne sais quoi. Je sais juste que c’est une femme. »

« C’est le cas mais ne t’en fait pas, elle est la plus douce et agréable des femmes chevaliers-pokémon qui existent en ce monde ! Un véritable modèle pour nous tous. »

« Rien que ça ? Je ne m’attarde pas sur ces capacités, je veux juste qu’elle me déclare apte à partir de cet endroit et surtout que vous ne me collez plus aux basques. C’est aussi simple que ça. Je ne veux pas de vous et vous ne voudrez pas de moi, c’est pourtant pas compliqué. »

« Il ne faut jamais dire jamais. Bref, de toute façon, nous y sommes. »

Nous y sommes ? Ah oui … A force de ne pas vouloir regarder le décor autour de lui, il avait parfaitement ignoré le fait qu’ils étaient maintenant dans le dit-bâtiment. Et … Il regardait juste le marbre gris à ses pieds. Il n’en avait rien à faire de cet endroit. Il savait juste que ça ressemblait presque à un château majestueux et après ça ? Rien du tout.

« AH ! QUELLE BLAGUE ! JE … »

Sa bouche vint subitement se bloquer, aucun mot n’en sortant. Il se tourna vers Raon mais celui-ci cligna des yeux avant de rigoler, murmurant :

« Visiblement, l’armure de la principale n’apprécie guère que tu hausses la voix. Elle est ainsi, je suis vraiment désolé pour toi mais tu vas devoir attendre d’être jusqu’à elle pour qu’elle te libère. Fais attention quand même à toi hein ? »

Il le laissait seul devant une belle porte faite de bois. Une voix féminine se fit entendre de l’autre côté, presque neutre puisqu’un ton doux caché se fit entendre :

« Rentrez donc, adolescent de Solochi. »

Rentrez donc, rentrez donc ? De qui est-ce que cette voix se moquait-elle hein ? Il fallait vraiment faire gaffe ! Il n’était pas du genre à apprécier ça ! Il détestait qu’on lui marche sur les pieds, déjà parce que ça faisait mal, ensuite car ce n’était pas plaisant !

« Ne me forcez pas à vous faire venir ici. »

Ah ben il attendait que ça ! Si elle voulait jouer aux fortes têtes, ils seront deux à ce petit jeu ! Il ne marchait pas et … AAAAAAAAAH ! C’est quoi ça ?! Son propre corps se mouvait et ouvrait la porte ! C’était quoi ça ?! De la magie ?! Il pénétra dans la pièce, son regard étant forcé de se poser sur le décor autour de lui.
Cela ne ressemblait … pas vraiment à une pièce de principale. Enfin, pas à ses yeux. Il avait imaginé quelque chose d’assez austère, juste un bureau, des dossiers … mais pas vraiment ça. Il y avait bien un bureau en bois noir, un imposant fauteuil rouge … mais le reste ? Des rideaux roses en tissu translucide sur une fenêtre double d’un bon mètre de hauteur ? C’est vrai ça ? Vraiment ? Et puis, il y avait quelques bibliothèques déposées ainsi que de nombreuses photographies … représentant une femme aux longs cheveux verts accompagnés par … hey ! Cette femme était masquée !

« Voilà donc le terrible adolescent qui est accompagné de l’armure du Solochi. »

« Est-ce que vous pouvez le libérer, s’il vous plaît ? »

« Et une armure de Solochi bien polie. Est-ce que tu es de son âge ? »

« C’est le cas, mademoiselle ou madame la principale. Je me nomme Sarine. »

Principale ? C’était donc elle ? La femme aux cheveux verts ? Aux cheveux verts qui lui allaient jusqu’au dos alors qu’elle portait un masque blanc sur le visage. Un masque blanc avec une corne rouge sur le front ? Et sa tenue était des plus élégantes, constituée d’une robe blanche sur le bas, verte sur le haut. Elle ressemblait un peu aux demoiselles nobles d’un ancien temps. Elle était debout, faisant un mouvement de la main avant de dire :

« Le voilà à nouveau doué de la parole. Espérons que cela ne soit pas pour m’agresser verbalement, n’est-ce pas ? Quel est ton nom ? »

« Je n’ai pas à vous le dire. Je veux juste que vous déclariez à vos larbins que je ne veux pas me mêler de votre école complètement pourrie. »

« Oh, de très vilaines paroles. Assis. »

Hein quoi ? Assis ? Il tenta un mouvement pour s’enfuir mais il se retrouva paralysé, son corps se déplaçant aussitôt vers un fauteuil près du bureau. Moins impressionnant que celui de la principale mais quand même bien plaisant.

« Assis, j’ai dit. Que Sarine soit une armure ténébreuse me force à utiliser un peu plus de pouvoirs mais sur un jeune débutant chevalier-pokémon ne me dérange guère. »

« Qu’est … qu’est-ce que vous êtes en train de me faire ?! »

« Un peu de psychisme. Ce n’est qu’une faculté comme une autre. Rien de plus, rien de moins. Est-ce que tu te sens déjà un peu plus calme ? Ou dois-je alors te rendre incapable de t’exprimer une nouvelle fois. Je pense que tu saisis la différence entre toi et moi. »

« … … … Je veux juste que vous me lâchiez. »

« Malheureusement, ça ne sera pas possible. » répondit calmement la femme aux cheveux verts tout en commençant à faire les cents pas, l’adolescent aux cheveux noirs criant :

« ET POURQUOI ?! POURQUOI CE N’EST PAS POSSIBLE ?! »

« Je pensais m’être correctement exprimé non ? Tu hausses pourtant le ton ? »

« Laissez-moi tranquille ! C’est tout ce que je demande ! Pourquoi ça vous dérange tant ? »

« Car tu donnes une mauvaise image des chevaliers-pokémon aux yeux du monde. » répondit calmement la principale, se rapprochant de lui. Il pouvait remarquer qu’elle avait des yeux aussi verts que ses cheveux.

« Mauvaise image ? Comme si j’étais le seul à créer des problèmes ! Et ce ne sont que des voyous de bas étage, ils méritent d’en baver ! »

« Mauvais caractère, impertinence, refus de l’autorité, comment est-ce que je vais pouvoir te calmer alors, hum ? Tu as une idée ? »

« … … … S’il le faut, je me combattrai ! Sarine ! Viens sur moi ! »

« Sur ce coup, je ne peux pas du tout, je suis vraiment désolée. » bredouilla l’armure du Solochi avec lenteur alors qu’elle tremblait un peu.

« Et pourquoi ? Qu’est-ce qui … »

Il s’arrêta dans ses propos, remarquant l’état émotionnel de son armure. Ce n’était pas normal que la Solochi faite de métal réagisse ainsi. Il y avait quelque chose qui clochait … Ce n’était quand même pas le fait que … cette femme bonne femme était la principale hein ? Elle … Enfin … Non ! Quand même pas hein ? C’était juste n’importe quoi !

« Qu’est-ce que vous avez fait à Sarine ?! »

« Rien du tout. Ce que tu devrais te demander, c’est plutôt : qu’est-ce que je peux lui faire ? »

« Ne la touchez pas ou je vous tue ! »

« Des paroles bien violentes … mais est-ce que tu serais vraiment capable de les tenir ? Alors que tu ne peux guère bouger ? Il va falloir canaliser toute cette colère en toi. »

« Laissez-moi tranquille ! Et laissez Sarine tranquille aussi ! »

Il évitait de s’emporter mais elle voyait parfaitement qu’il se faisait violence sur lui-même. Il faut dire qu’elle le bloquait aussi, l’empêchant de se mouvoir. Il regarda pendant quelques secondes la femme aux cheveux verts … avant de bafouiller :

« Laissez là … s’il vous plaît. Les autres ou moi, je ne m’en fous … pas elle. »

« Hum ? C’est bien la première fois que tu montres de l’inquiétude. Mais bon, maintenant que tu sembles passablement calmé, nous allons donc pouvoir dialoguer, tous les deux, n’est-ce pas ? Comme je te l’ai dit et que tu l’as surement deviné, je suis la principale de l’école de Gliros. Quel est ton nom ? »

« Je n’ai pas à donner mon nom à des personnes qui ne donnent pas le leur. »

« Il est vrai … mais es-tu en position de force ou de faiblesse par rapport à moi ? »

Tsss … Il ne répondit pas, ne faisant que baisser la tête. Maintenant qu’il se calmait, il pouvait sentir la différence de force entre elle et lui. Même en des dizaines d’années, il n’était pas sûr du tout de pouvoir lui tenir tête.

« Je ne vous répondrai pas … pas du tout. »

« Soit. Sarine, n’est-ce pas ? Pourrais-tu me donner son nom ? »

« Je ne peux pas. S’il le refuse … bien que ça ne soit pas important, par respect pour lui, je ne le ferai pas. J’en suis désolée, principale. »

« C’est ennuyeux, terriblement ennuyeux. Comment vais-je donc remplir ta fiche d’inscription à Gliros si je ne connais pas ton nom ? »

« Q… QUOI ?! Il est hors de question que je participe à cette école ! JE REFUSE CATEGORIQUEMENT D’Y RENTRER ! »

« Soit. Nous pouvons donc faire un petit défi. Si tu arrives ne serait-ce qu’à me toucher, je pense envisager la possibilité de te laisser vagabonder comme bon te semble. »

Un défi ? La toucher ? Pourquoi pas ! Réussir à la blesser ou gagner est tout simplement impossible ! Mais la toucher ne devrait pas être si difficile que ça ! Il avait toutes ses chances contre elle ! OUI ! Il allait essayer ça ! Dès maintenant !

« Avec ou sans armure ? »

« Tu peux y aller avec ton armure. Cela te donnera plus d’avantage, je pense. »

Ah oui ? Elle n’avait pas peur de souffrir ? Qu’importe ! Il ordonna à Sarine de venir se coller contre son corps, la Solochi de métal se séparant en plusieurs parties pour former l’armure que l’adolescent aux cheveux noirs arborait.

« Maintenant, vous allez comprendre à quel point je suis sérieux ! »

« Sur cela, je n’en doute guère. » répondit la femme masquée aux cheveux verts, restant parfaitement immobile alors que l’adolescent s’élançait contre elle, avec son armure sur lui. Elle cligna des yeux pendant à quelques centimètres de lui, le poing de l’adolescent s’immobilisant subitement, complètement dénué de tout mouvement. Il commença à vouloir gesticuler encore une fois mais il n’y arriva pas. Cette fois-ci, tout était coupé … complètement coupé ! Même sa respiration ! Elle venait de lui couper sa respiration ! Il chercha à bouger, réagir, à se déplacer, à s’enfuir mais rien, rien du tout même. Il ne pouvait rien faire du tout sans que cela ne bouge ! Sans que cela ne soit efficace ! IL DEVAIT BOUGER ! IL DEVAIT RESPIRER ! IL COMMENCAIT A NE PLUS AVOIR D’AIR ! Qu’elle le laisse respirer ! Il avait besoin d’oxygène ! Il ne voulait pas mourir ! Il ne devait pas mourir maintenant ! IL NE DEVAIT PAS ! La femme aux cheveux verts poussa un profond soupir malgré son masque, murmurant : « Moins tu te calmes, plus tu manqueras d’oxygène. Il vaut mieux alors pour toi que tu comprennes la différence de puissance entre toi et moi. Et que tu acceptes pleinement la défaite. D’accord ? Je vais te relâcher … et j’espère que tu comprendras maintenant … le problème. »

Comprendre le problème ? Ce qu’il comprend, tout simplement, c’est qu’il est faible ! Très faible ! Plus que faible même ! Comment est-ce qu’il est censé faire hein ? Comment est-ce qu’il … peut se battre réellement contre elle ? Il n’en a pas les capacités.

« Je suis tellement faible … tellement faible … et ça vous amuse hein ? »

« Je n’éprouve aucune joie à cela. Loin de là. Est-ce que tu veux bien maintenant me dire ton nom ? Est-ce que tu sais écrire aussi ? Et lire ? Tes capacités liées aux calculs ? Cette école n’est pas seulement une école pour les chevaliers-pokémon. Tu as des cours comme dans toute école normale. Il le faut bien, n’est-ce pas ? »

« Waram. Je m’appelle … Waram, proviseure. »

« Enfin, tu as dit ton prénom. Il n’y aucune honte ou besoin de le cacher. Alors, Waram, est-ce que tu es décidé à rester à l’école maintenant ? »

« Je … C’est surtout que vous ne me laissez pas vraiment le choix plutôt hein ? » Je suis bien obligé d’accepter votre proposition mais je vous préviens … Dès que je le peux, je partirai de l’école. Je ne veux pas rester ici, pas du tout même. »

« Est-ce que tu voudras bien m’expliquer pourquoi ? »

« Je ne veux pas … pas du tout. Comment est-ce que les cours vont se passer avec moi ? »

« Tu as de la chance, tu n’as que deux mois de retard par rapport aux autres. Tout cela est encore bien rattrapable avec de l’aide. »

« Je ne veux pas d’aide. Je suivrai vos cours et c’est tout. »

« Ah … » soupira une nouvelle fois la principale. « Je sens que cette année va être très difficile en fin de compte. Il se peut même que je doive te surveiller personnellement, Waram. Est-ce vraiment cela que tu veux de ma part ? »

« Je m’en fiche, c’est tout. Je ne veux pas créer de problèmes et je ne veux pas en avoir. »

« Waram … c’est bon, ce n’est pas traumatisant non plus. Et je suis là hein ? » murmura la Solochi métallisée alors qu’il hochait la tête positivement.

Peut-être que oui … mais ça ne changeait pas tellement grand-chose en même temps. Il ne savait pas quoi dire ou faire. Il resta assis sur le fauteuil pendant de longues secondes, observant les cadres avec les photos, posés un peu partout autour de lui.

« Ce sont tous des élèves de cette école. »

« … … … D’accord. » murmura l’adolescent sans détourner son regard des photos. Il restait là, à les observer pendant de longues secondes. Les filles portaient des masques. C’était tous des adolescents, rien que ça.

« Tu les envies un peu, n’est-ce pas ? Tu aimerais être à leur place. »

« Ne racontez pas n’importe quoi ! Je ne pensais pas du tout ça ! » dit-il, comme pris en faute alors que la femme aux cheveux verts souffla :

« Je suis capable de lire sur le visage des personnes … et voire même un peu plus. Tu n’as pas à être intimidé par cela. Si tu te montres respectable et responsable, il se peut qu’un jour, je fasse une photographie avec toi. »

« Ne racontez pas n’importe quoi ! Maintenant que je suis votre élève, je n’ai plus aucune raison de rester ici ! Je m’en vais ! Et si je peux avoir une chambre à moi seul, ça serait bien mieux que tout le reste ! Merci beaucoup et au plaisir de plus vous revoir ! »

Elle le regarda quitter la pièce avec fureur, accompagné par la Solochi de métal alors que la femme aux cheveux verts retournait s’installer sur son fauteuil. N’est-ce pas ? Elle s’en doutait mais bon, elle était convaincue … au sujet de l’adolescent.

« Il est si facile de … lire dans les pensées de Waram. Un adolescent perturbé est comme un livre ouvert. Tu peux y découvrir tellement de choses. »

Car ce n’était pas uniquement cela … qu’il avait voulu quand il avait regardé la photographie. Il avait réussi à deviner … l’émotion derrière les masques des personnes présentes sur la photographie. Il avait deviné … à quel point … tout cela était important.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé avec lui derrière son caractère … mais les journées passeront … et peu à peu, il s’ouvrira. »

A partir de là, l’adolescent n’aura guère alors le choix que de se dévoiler aux yeux des autres, étape par étape. Oui, c’est exactement ainsi que ça se passera. Elle le sait … même si c’est la première fois qu’elle ressent une telle … chose en un garçon.

« Chaque élève a sa part de tristesse et de malheur dans la vie mais ici … j’ai l’impression que c’est bien plus présent en lui … que nulle part ailleurs. Peut-être est-ce que pour cela … que l’armure du Solochi est avec lui. »

Une armure ténébreuse … mais pas uniquement. Elle était bien plus qu’une simple armure liée à l’élément des ténèbres. Elle était beaucoup plus … car oui, les armures avaient un nom, un caractère, une histoire. Que le fait que cette armure soit du caractère d’une adolescente … mais surtout proche à ce point de Waram n’était pas anodin. Elle allait devoir surveiller tout cela de très près, elle en était convaincue. Les premiers jours seront riches d’informations.

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