Chapitre 5 : Mon cœur pour la Reine

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Mon cœur pour la Reine

« Maman ! Papa ! Regardez ce que j’ai trouvé aujourd’hui ! C’est une Skelenox ! »

« Une Skelenox ? Qu’est-ce donc ? Où est-elle ? »

« Chérie, c’est une race de pokémon qui s’est éteinte. Les pokémons spectres qui ont totalement disparus lorsque les pokémons sont devenus humains. Mais je ne vois pas ta Skelenox. Où se trouve t-elle ? »

« Hein ? Mais derrière moi ! »

Il se retourna pour voir… Pour ne rien voir en fait ! Il n’y avait rien du tout derrière lui ! Juste le vide… Est-ce qu’il avait complètement rêvé ? Ah ! Peut-être ! Il haussa les épaules, disant à ses parents que c’était peut-être la fatigue qui venait un peu trop brutalement. Ils lui signalèrent qu’il valait mieux qu’il se repose et que si c’était nécessaire, qu’il n’aille pas travailler les prochains jours. Il pouvait bien faire ça non ? Il murmura que oui, de toute façon, cela allait bientôt être l’heure des examens ! C’était même… dans quelques jours ?!

Il devait vite se mettre au travail ! Il remonta dans sa chambre, la fermant à clé avant que la voix féminine et lugubre se fasse entendre :

« Tu sais… Je ne suis pas un phénomène de foire. »

« AHHHHHH ! »

Il poussa un cri strident, ses parents montant à l’étage pour arriver dans sa chambre. Ils lui demandèrent avec inquiétude ce qui se passait mais il préféra ne rien prononcer pendant quelques secondes. Sa mère posa une main sur son front, vérifiant sa température qui n’était pas pourtant anormale. Il murmura qu’il allait plutôt se reposer. Ses parents quittèrent la chambre tandis qu’il fermait la porte à clef. Quelques instants plus tard, une tête sortie du mur, un grand sourire dessiné sur ses lèvres :

« BOUH ! T’es si facile à effrayer comme humain ! »

« C’est… C’est bon… Je ne me ferais pas avoir comme la dernière fois ! »

« Pfff… Dommage, c’est vraiment dommage. L’existence d’un spectre se résume simplement à maudire et manipuler les vivants. »

« Très sympathique ça ! Mais par contre… Pourquoi es-tu là ? Si tu es une pokémon spectre… Enfin je n’en doute pas de ça ! J’ai bien vu ta façon de la jouer Passe-Murailles mais je croyais que tous les pokémons spectres étaient morts… Enfin non… Pas vraiment morts mais je me comprends… Vous étiez disparus ! »

« Ouais, ouais, ouais… Enfin, tous les pokémons spectres ont disparus… C’est ce que les livres racontent et toi tu y plonges tête la première. On t’a jamais dit de ne faire confiance qu’à toi-même ? Déjà à la base, tu sais ce qu’est réellement un pokémon spectre ? Tu t’es même pas demandé pourquoi je sais te parler correctement ! »

« Je veux savoir ! Je veux tout savoir Mana ! »

« Ok, brave garçon. T’es un gentil abruti. »

Elle lui tapota la tête avec délicatesse, comme on le ferait à un animal de compagnie qui avait mérité sa caresse pour une bonne action. Il était presque sur le point d’aboyer et elle haussait un sourcil, retirant sa main avec dégoût avant de reprendre :

« Bon… En clair, à la base, il existe des spectres humains… et des spectres pokémons MAIS… Être un humain ne nous forcera pas à devenir un spectre humain lorsque nous serons morts. Il en est de même pour les pokémons bien que cela soit plus difficile. Généralement, vous considériez les pokémons comme des êtres inférieurs et il est vrai que nos pensées sont moins complexes que les vôtres. C’est pour cela qu’un humain qui trépasse peut devenir facilement un pokémon spectre mais que l’inverse est bien plus compliqué. Tu as … »

Il s’était déjà mis à somnoler, la tête baissée, la bouche à moitié ouverte alors qu’un filet de bave s’écoulait de sa bouche. Elle posa une main sur le côté de son crâne, celui-ci allant percuter subitement le mur, faisant trembler complètement la pièce alors que le père d’Alan criait :

« ALAN ! Ca va ?! On a entendu un bruit sourd ! »

« AIE AIE AIE ! Je me suis cogné contre un mur ! Je suis désolé ! »

Il s’était cogné contre un mur ? C’était si peu crédible mais ses parents allaient le croire. Il n’était pas du genre à mentir. Il passa une main sur son front, gémissant de douleur alors que l’adolescente aux cheveux gris croisait les bras, visiblement peu satisfaite de ce qu’elle voyait.

« Tu me demandes de te raconter une histoire et tu oses rêvasser ?! »

« Pas de ma faute à moi si t’es soporifique ! Tu parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, par… »

« Continue et tu retrouves le mur. »

« Par…lais ? Bon… D’accord, j’arrête, tu peux continuer. »

« J’en ai plus envie, t’es parfaitement le genre d’humains qui gonfle à la longue, je comprends pourquoi tu n’as pas d’amis vu ton caractère ! »

« Des amis ? AH ! Merci ! J’allais oublier pourquoi je suis là ! Je dois me préparer pour dans quelques jours ! Ce sont les examens ! Et je dois aussi me faire pardonner envers Zena ! »

« Qui est cette Zena ? Ta petite amie ? Je n’arrive pas à croire qu’un humain comme toi soit avec une fille. Je t’aurais plus vu avec un animal personnellement. »

« Oui et bien, j’ai une petite amie ! On est juste en froid, elle et moi ! Mais je vais me faire pardonner grâce aux échecs ! Et tu n’es pas invitée ! »

Pas invitée ? Elle ? AH ! Qu’il était drôle ! Très drôle ! Comme si tout cela l’intéressait… Il n’y avait qu’une chose à l’heure actuelle qui pouvait lui porter un peu d’intérêt chez l’adolescent et c’était cette odeur. Cette odeur qui avait une saveur si particulière… Elle passa lentement sa langue sur les lèvres, comme un carnassier alors qu’il l’observait avec effarement. Non mais c’était quoi ça ?! Il n’était pas du gibier ! Il ne fallait pas se laisser faire ! Il se redressa complètement, la toisant alors qu’elle l’observait sans cligner des yeux. Pendant plusieurs secondes, ils restèrent ainsi avant qu’il ne pousse un cri :

« JE PEUX PAS ! T’es vraiment trop affreuse à regarder ! »

« Est-ce que je dois me sentir vexée ? Tu veux peut-être que je t’ampute d’un bras pour ce que tu viens de dire ? Ou alors tu préfères te calmer directement ? »

« Je vais réviser, ne me gêne pas, c’est tout ! Mais pourquoi tu ne pars pas à la recherche de cette odeur au lieu de rester avec moi ? »

« Tu crois que je vais me fatiguer à chercher ? Je dois simplement t’accompagner et je trouverais facilement qui est à l’origine de cette odeur. »

« S’il te plaît… Je t’en prie… Ne fait rien toute cette semaine ! Je dois réfléchir ! On ira ensuite t’aider pour ton odeur mais cette semaine, je dois réfléchir et apprendre pour mes examens ! Alors, pour cette semaine, reste tranquille, je passe mes examens, ensuite, je peux aller t’aider ! Je dois aussi me faire pardonner ! »

« Tu veux m’aider ? Non… Mais tu ne comprends pas… Tu ne veux pas m’aider… Je T’OBLIGE à m’aider, est-ce bien clair ? Une odeur aussi appétissante, je n’ai jamais ressentie ça depuis des siècles ! »

« Mais ça fait à peine… Ah non… Je ne crois pas, ça doit bien faire quelques siècles que tout ça a commencer… Pfiou… Bon ! Je vais étudier ! »

« Fais donc, je vais prendre une forme plus physique pour squatter ton lit ! »

Elle disait cela et il remarqua tout de suite que quelque chose avait changé. Déjà… Son corps semblait moins vaporeux, plus réel… comme si il était fait de chair et de sang. Tiens ! C’était le moment d’essayer. Il s’approcha d’elle alors qu’elle s’était couchée sur le lit, sur le dos. Un livre dans sa main gauche, il alla lui pincer le bras avec sa main droite, Mana poussant un petit cri de douleur avant de dire :

« Non mais t’es fou ou quoi ?! »

« Ah ouais ! T’as totalement raison ! T’es bien réelle ! »

« Y a pas que moi qui suit réelle, y a aussi tes bouquins ! »

« Mes bouquins ? Comment… »

Il ne termina pas sa phrase, l’un de ses livres s’étant levé dans les airs pour venir sur la tranche au beau milieu du front alors qu’il s’écroulait au sol. Non mais sincèrement, c’était quoi ce type ?! Il n’avait aucune décence de se comporter ainsi ?! Il s’éloigna en gémissant de douleur, récupérant ses livres tandis qu’elle observait le plafond, fermant les yeux peu à peu. Est-ce qu’un spectre pouvait dormir ? La réponse était oui.

La semaine passa alors qu’il révisait comme il n’avait jamais révisé car… Il n’avait jamais révisé depuis des années. Il était du genre à passer ses tests grâce à l’instinct mais cette fois-ci, il ne pouvait pas se rater ! C’était beaucoup trop important à ses yeux pour qu’il se rate cette fois ! Oh que oui, il allait donner son maximum ! Il s’était retrouvé dans la salle d’études, là où il allait passer son examen. Il jetait un petit regard vers Zena, celle-ci l’observant quelques instants avant de détourner le regard. Non… Elle ne voulait vraiment plus lui parler ? C’était… vraiment affreux. Il se sentait mal à chaque fois qu’il la voyait. Comment dire… Il avait cette impression de perdre tout son bonheur et sa joie lorsqu’il la regardait. NON ! Il devait se concentrer ! Mana ne l’avait pas accompagné, il lui avait fait promettre de ne pas venir. Il voulait être seul pour ses examens. Elle avait accepté avec un petit sourire aux lèvres, un sourire qui n’avait rien de bienveillant.

« Posez vos crayons, le délai est terminé ! »

« NONNNNNNNNNNNNNN ! Je n’ai pas terminé ! »

« Encore une minute s’il vous plaît ! »

« MAMAN ! Je suis désolée ! Pardonne-moi ! »

« Je veux mourirrrrrrrrrrrrr ! »

Vraiment… Il y avait de ces cas dans sa classe mais il préférait ne rien dire. Il termina sa phrase, faisant un grand sourire ravi. Il était fier de ce qu’il avait fait ! Il avait donné son maximum et il était certain qu’il avait fait un presque sans-fautes ! Il posa son regard vers Zena. Il savait qu’elle avait réussi parfaitement. Du moins… C’est ce qu’il pensait… jusqu’à ce que le professeur s’approche d’elle, lui parlant à voix basse bien qu’il était possible d’entendre ce qu’il disait :

« Mademoiselle Zena, j’espère que cet examen sera bien meilleur que vos derniers contrôles. Je ne sais pas ce qui s’est passé depuis plusieurs mois mais vous aviez un niveau tout à fait remarquable, digne des plus grands génies de Chiss et maintenant… C’est presque si vous vous maintenez à un niveau moyen pour ne pas redoubler. »

« Je n’ai pas besoin de votre avis. »

« Hey ! Monsieur le prof ! C’est quoi ce délire ?! Zena avoir des mauvaises notes ? C’est comme si on me disait que j’étais le type le plus célèbre de Chiss, j’y croirais pas ! »

« La ferme, Alan, mes notes ne te concernent pas ! »

Elle s’était relevée avec colère, prenant son sac avant de quitter la salle d’un air furieux. Il prit son sac à son tour, partant à sa poursuite. Elle s’était mise à bousculer les personnes sur son passage, ne regardant même pas où elle allait. Il l’arrêta en la tenant par le bras, la forçant à se retourner. De l’autre main, il arrêta la claque alors qu’ils se donnaient en spectacle devant les autres élèves qui se réunissaient autour d’eux.

« Tu peux me lâcher ?! Je dois rentrer ! J’ai autre chose à faire que de rester avec toi ! Vas jouer avec Lunitia et ne me gonfle pas plus que ça ! »

« ZENA ! Calme-toi ! Explique-moi ce qui ne va pas ! J’ai cru entendre que tes notes dégringolaient ! Ca ne va pas ! »

« Tu n’es pas mon père alors je te demande de me lâcher sinon tu pourras plus faire de gosses bientôt ! Je te laisse deux secondes ! »

« Je suis ton ami ! Et ça, tu ne pourras pas le changer, que tu le veuilles ou non ! »

Elle arrêta subitement de s’énerver, baissant la tête tout en la détournant. Elle murmura :

« Mon ami ? Ne me mens pas… Depuis que tu es avec ton foutu boulot, tu n’as même plus de temps pour moi. Retourne travailler là-bas et ne remet plus les pieds ici ! »

« Tu es jalouse, je le savais bien ! »

« JE NE SUIS PAS JALOUSE ! C’EST CLAIR ?! »

Il jeta son sac au sol, venant la serrer dans ses bras avec tendresse alors qu’elle avait un hoquet de surprise. Plusieurs murmures traversèrent le couloir dans lequel ils se trouvaient alors qu’il reprenait d’une voix enjouée mais douce :

« Tu sais, moi aussi, ça m’arrive de penser beaucoup à toi hein ? J’ai joué aux échecs y a quelques jours avec un type et tu sais quoi ? Il m’a dit que je protégeais tout le temps ma Reine. C’est même pour ça que j’ai perdu ! A croire que je suis du genre à plus vouloir protéger ma Reine que mon Roi ! »

« Et… Et c’est quoi le rapport avec tout ça ?! Avec le fait que tu n’es jamais là ! »

« Oh… Je ne sais pas trop… Enfin, je ne sais même pas pourquoi je dis ça ! Je crois juste que j’ai envie de protéger ma Reine ! Je veux donc te dire que je reste toujours ton petit ami et que toi, tu es la Reine de mes pièces d’échiquier ! »

« Ca… Ca ne veut rien dire ce que tu racontes ! »

« Euh… Enfin… Voilà quoi ! Je me suis assez exprimé ! Maintenant que les examens sont terminés, on va pouvoir passer du temps ensemble et cette fois-ci, on ne se dispute plus ! »

« D’accord… Mais lâches moi… Tu me fous la honte devant tout le monde… »

Il acquiesça, se mettant à rougir avant de comprendre ce qu’il venait de faire. Plusieurs applaudissements se firent entendre autour d’eux alors qu’ils ne savaient pas où se mettre. Il reprit son sac, toussant légèrement. Vraiment… Qu’est-ce qui lui avait pris de réagir comme ça ? L’adolescente aux cheveux noirs tressés alla chercher sa main, croisant ses doigts avec les siens sans rien dire. Elle s’était mise à marcher sans le regardant, trop gênée par ce qu’elle venait de faire. Les paroles d’Alan confirmaient ce qu’ils étaient aux yeux des autres : Un couple. Enfin… Un jeune couple… Un couple qui s’était brisé pendant plusieurs mois pour se reformer devant eux. Un petit rire résonna aux oreilles d’Alan, celui-ci tournant son visage de tous les côtés. Est-ce qu’il avait rêvé ? Il était le seul à avoir entendu ces rires… Mana… Mana était venue au lycée ! Malgré ce qu’il avait dit ? Ou alors, ce n’était que son imagination ? Oui… Ca devait être sûrement ça. Ce n’était que son imagination.

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