Chapitre 5 : Une approche monstrueuse

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Une approche monstrueuse

« Et … » commencé-je à dire avant de m’arrêter.

Je ne veux pas être grossier alors je préfère me taire. La semaine de convalescence est bientôt passée et je n’ai rien obtenu de concret par rapport à cette affaire. Du moins, par rapport à toute cette histoire. Je n’avance pas, je ne recule pas … Je fais tout simplement du stop et je ne sais pas quel chemin je dois prendre. J’ai bien une idée mais elle me déplaît au plus haut point. De même, je préfère ne pas appeler Alphonse car je sens que cette histoire ne concerne que moi. Mais maintenant … Elle est loin d’être terminée.

« Bon … Pas d’autres solutions … Ca me dégoûte … »

J’aime me parler seul. Ça me donne l’impression qu’il y a quelqu’un d’autre que moi dans l’appartement dans lequel j’habite. Bon … Malheureusement, ce n’est qu’une impression. A part mon Ponchien, les autres pokémons que je possède sont en fait au commissariat de police. Et autant dire que même un Pokémon de compagnie ne remplacera jamais une personne humaine, cela n’en déplaise à mon chien.

Une veste sur le corps, tournant les clés pour refermer l’appartement derrière moi, me voilà maintenant sorti. Je sais où me rendre … même si ça me déplait. Une pokéball dans la poche au cas où les problèmes surviennent, je me rends alors dans un quartier aux décors plus que chaleureux. Un peu comme les jeunes femmes qui accostent les passants qui marchent ou conduisent pour traverser la ville. Voilà … Au moins, mes renseignements m’ont permis de trouver cet endroit dans la ville où j’habite. C’est bizarre … de ne jamais en avoir entendu parler auparavant. Néanmoins, avec une bonne partie des économies que je possède, je sais que si je le désire, je peux passer pour un client important, ne serait-ce que pour en donner l’impression et l’image pour une seule journée.

« Bonjour messire. Vous êtes nouveau ici, n’est-ce pas ? » demande un homme qui devait à peine avoir mon âge mais habillé comme un réceptionniste, veste rouge, pantalon noir et chemise blanche sous la veste rouge.

« C’est le cas … Je vous avoue que je ne suis pas vraiment … habitué à cela. Néanmoins, la marchandise pokémon titille ma curiosité et j’ai pris mon courage à deux mains pour venir ici. » osé-je dire, espérant que mon jeu de paroles n’est pas trop risible.

« Oh … Bien entendu. Néanmoins, rien que pour rentrer dans la salle, il vous faut payer. A partir de là, vous pourrez vous installer sur un siège pour contempler nos différentes filles et pokémons. Si l’une d’entre elles vous plait, vous pourrez alors contacter l’une des nombreuses serveuses pour avoir un tête-à-tête particulier avec la fille que vous avez choisie. »

« Euh … Mais je me demandais … Et pour les femmes qui viennent ici, comment cela se passe-t-il ? Car sur les nombreux sites où je me rendais … Je dois vous avouer qu’elle vise principalement une clientèle masculine. »

« Oh ! C’est un préjugé. Sachez que les femmes, autant que les hommes, sont attirées des pokémons ayant peu à peu une apparence humaine. Néanmoins, dans le cas où vous ne seriez pas attiré par les femmes et les pokémons de sexe féminin, sachez qu’il y a une autre salle non-loin de la première avec tout ce que vous voulez … de l’autre sexe. »

« Ahem … Merci bien de ce renseignement. » murmuré-je avant de sortir la liasse de billets qui consiste en une grosse partie de mes économies. Le réceptionniste ne semble guère impressionné et je le paye. Me voilà maintenant autorisé à rentrer dans un endroit que j’espérais ne jamais revoir.
Ici … Ca ne se cache même plus … Loin de là même. Non … Il n’y a aucune honte, aucune pudeur, rien du tout. Le réceptionniste avait parlé d’un tête-à-tête avec certaines filles, n’est-ce pas ? Et bien, d’après ce que je peux voir, certaines filles, c’était plutôt des têtes à queue. Je suis encore plus stupide de penser à de telles vulgarités mais je ne me cache pas. Comme certaines personnes que je ne pensais jamais voir ici.
Des politiciens ? Enfin, des personnes liées à la politique … L’adjoint du maire aussi. N’ont-ils pas peur de se faire remarquer ? Je m’installe à un fauteuil libre mais unique, personne ne pouvant s’asseoir à côté de moi. Me voilà bien tranquille pendant que j’observe du coin de l’œil tout ce qui se passe autour de moi. Deux secondes, je pose mes yeux sur une fille qui ne porte plus qu’un mince string rouge pour couvrir son entrejambe. Deux autres secondes, j’aperçois … … …

« Je me sens mal. » soufflé-je avant de poser une main sur ma bouche.

Un Mackogneur … Ou plutôt UNE Mackogneur. Même sa poitrine semble avoir des muscles tandis qu’elle ressemble bien plus à une humaine que la Lockpin de la dernière fois … Mais pour les adeptes du culturisme, là, ils sont servis. Avec ses quatre mains qu’elle semble manipuler sans aucun souci, elle s’amuse à caresser quatre femmes bien humaines. Certains diront que c’est sensuel … Moi, j’ai envie de …

« Vous ne vous sentez pas bien ? Voulez-vous un verre d’eau ? C’est quand même gratuit par rapport aux autres consommations. »

« Je … J’avoue que ça me ferait du bien. Je peux vous poser une question ? Je … Je crois reconnaître certaines personnes célèbres ici ? Elles n’ont pas peur de … se faire remarquer ? » demandé-je à la jeune femme en mini-jupe et en bustier rouge laissant paraître une poitrine de petite taille mais toujours agréable à la vue.

« Oh ? Ce n’est pas la première fois que quelqu’un pose cette question. Ici, on va dire que l’on est dans le culte du secret. Ce qui est ici n’en ressort jamais. De toute façon, ces hommes et ces femmes sont tellement influents qu’ils pourraient nier tout ce quelqu’un dira aux journalistes ou à la télévision. Et le lendemain, cette personne disparaît sans laisser de trace. Oh ! Vous êtes si pâle ! Attendez-donc que je vous ouvre un peu tout ça. »

Je me laisse faire par cette jeune femme, celle-ci desserrant ma cravate et ouvrant ma veste alors qu’elle est à moitié assise sur moi. Je pense que c’est facile à deviner qu’elle fait son job. Je la laisse faire son travail puis finalement, elle descend, un petit sourire aux lèvres.

« Je m’appelle Pascale. Heureuse de vous servir très prochainement. »

« Heureux de vous rencontrer, Pascale. » dit-je en espérant ne pas être trop rouge. Je ne suis pas habitué à ce genre de contacts avec la gente féminine. Je peux avouer que depuis toutes ces années, j’ai privilégié le travail au reste.

Voilà … Pendant que j’attends mon verre d’eau, je réfléchis à tout à tout ce qui vient de se passer. Oh … Je ne suis pas candide au point de croire que les politiciens ne sont pas véreux pour une grande partie d’entre eux mais … je suis affligé de voir que même si je préviens le commissariat, il y ait peu de chances que cette affaire éclate au grand jour.

« Mais qu’est-ce … C’est une nouvelle attraction ? »

« Cette créa… C’est une pokémon non ? Une Gardevoir, n’est-ce pas ? »

« Je ne crois pas la connaître. Il faudrait me la présenter. »

Hum ? Une Gardevoir ? Je n’ose pas tourner mon regard vers l’origine de ces nombreuses paroles. Ce n’est pas que j’ai peur, loin de là même. C’est juste que j’ai l’impression que je sais parfaitement qui est cette Gardevoir. Depuis le début de la semaine, elle est apparue de nombreuses fois devant moi. Elle ne dit pas un mot, me regardant pendant une bonne minute tout en se caressant le bas ventre … puis elle se téléporte. Mais me suivre jusqu’ici … ME SUIVRE JUSQU’ICI ? MAIS ELLE EST COMPLETEMENT FOLLE ! Je me lève brusquement, plusieurs regards se tournant vers moi.
C’est bien elle … Cette Gardevoir aux yeux dorés … et à la chevelure bleue. Elle a ses yeux rivés vers moi, me faisant un petit sourire. Avec lenteur et grâce, elle avance vers moi, ses pas résonnant dans la salle sous la musique endiablée des danseuses. Elle est maintenant finalement arrivée à ma hauteur et je ne sais pas comment me contrôler. C’est … Ce n’est pas une Gardevoir. Les Gardevoirs … n’ont pas de poitrine. Pas … de cela … Elle est face à moi et la seule chose que je peux dire, c’est :

« Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as pas l’impression que tu commets une bêtise ? »

« Hey … Mais attendez un peu … Cette Gardevoir … » commence à murmurer un homme dont je ne cherche même pas à savoir à quoi il ressemble. Je prends la main de la Gardevoir, prêt à la tirer ailleurs pour éviter de plus gros ennuis.

« Je nous téléporte. »

Hein ? J’ai à peine le temps de réfléchir à ce que j’ai cru entendre que me voilà téléporté … au loin ? N’ayant pas de voiture, ça ne me dérange pas de me retrouver dans une ruelle sombre, dans un quartier que je ne connais sûrement pas mais quand même.

« Qui a pris la parole ? » me questionné-je alors que je regarde autour de moi.

« C’est moi.  Nous sommes en sécurité … Je suis en sécurité grâce à toi. »

Mes yeux s’arrêtent sur la Gardevoir. Cette voix féminine et douce … provient d’elle ? J’ai même ressenti une certaine chaleur et tendresse qui en émane. Comme si j’avais affaire à une femme qui n’a aucun mal à mettre ses émotions et ses sentiments dans ses paroles. Mais là, pour l’heure, ce qui m’étonne le plus, c’est bien le fait que :

« Mais tu parles ou je rêve ? Comment c’est possible ? Enfin ! Tu es une pokémon psychique mais parler … Parler comme ça … »

« Je suis une Gardevoir … spéciale. Tu as pu le remarquer lorsque tu m’as sauvée. »

Oui … Pour être spéciale, elle est spéciale ! D’ailleurs, maintenant que j’ai tout mon temps, je peux l’étudier de haut en bas. Elle mesure environ un mètre soixante-quinze, ce qui est plus grand que la moyenne des Gardevoirs. Comme les Gardevoirs, elle porte une magnifique robe blanche mais en même temps bleue au niveau des bras et du haut du corps … D’ailleurs, celle-ci se soulève peu à peu alors que je remarque que la Gardevoir tourne sur elle-même, dansant délicatement devant mes yeux étonnés. Elle me montre ses fines jambes blanches alors que je remarque les rougeurs à ses joues. D’ailleurs, l’autre détail qui frappe beaucoup … en plus de ses yeux dorés et de sa chevelure bleue … C’est bien cette poitrine loin d’être petite qui est cachée dans la partie bleue de la robe. Néanmoins, je …

« Ils sont réels, tu sais … Tu peux les toucher si tu veux. »

« Je ne regardais pas ça ! Je regardais la corne dorée qui était entre ! »

« Tu n’es pas sincère. Je sais lire dans les pensées d’autrui. Du moins … Quand ils ne savent pas les bloquer. » reprit la Gardevoir, me laissant bouche bée.

Et je suis sensé dire quoi après ça ? C’est juste surprenant de voir une telle créature … Mais surtout, ça me rappelle un peu trop les sites sur lesquels je suis tombé. Voilà que je me sens mal à nouveau … Je décide de m’éloigner et de quitter cette ruelle. Mais me voilà plaqué contre le mur avec une étrange délicatesse … Un mélange de pression psychique et …

« Je voulais te remercier pour ce que tu avais fait pour moi. Sans toi … Sans ta réaction … Il y aurait eu … de fortes chances que … j’abandonne tout espoir. »

« Oui … Enfin bon, ce n’est pas très important non plus. Pas de quoi en faire tout un fromage. Ne t’inquiète pas, ça m’a fait plaisir de te libérer. D’ailleurs, si tu veux bien … »

« Je tenais vraiment … à ce que ça soit toi … Tu sais, je suis vraiment spéciale. » murmure la Gardevoir alors que je suis toujours incapable de bouger. Elle se colle contre moi, pressant sa volumineuse poitrine sur mon torse tandis que je dégluti. Ce n’est qu’une créature … Qu’une simple créature … Et rien d’autre.

« Je ne suis pas ce que tu crois. Loin de là même … Tu m’as sauvé la vie … et je veux que tu m’imprègnes. Imprègnes-moi … et je serai alors complètement à toi. Je serai dévouée à ta cause jusqu’au bout. Mais s’il te plaît … Sois doux. Car dès l’instant où je ne serai plus vierge, nous serons liés pour l’éternité. »

Plus vierge ? Mon sang ne fait plus qu’un tour et je me libère de l’étreinte psychique et surtout de cette Gardevoir. Au fil de ces paroles, j’ai compris peu à peu où elle veut en venir ! Elle est complètement folle cette créature !

« Je suis des plus sérieuses dans ce que je te demande … Je te demande de me croire … »

« Oui, bien entendu. Bon … Euh … Tu viendras au commissariat et on s’expliquera là-bas. Je vais plutôt renter chez moi. J’ai rien appris de … »

« Ne suis-je pas attirante comme créature ? Pourtant, j’ai ressenti du désir qui émanait de tout ton corps lorsque tu as posé ton regard sur moi. Je suis moi-même attirée physiquement par toi. Je ne pense pas que cela soit lié à ton apparence … mais à tout ce qui se dégage de ton âme. » reprit-elle alors que j’arrête de me débattre.

« C’est bien beau ce que tu me dis mais tu es plus répugnante qu’attirante. »

« Ce n’est pas ce que ton corps dit … Mais tu es effrayé, c’est vrai. »

Alors, si elle le sait, qu’elle me laisse partir ! Sans même chercher à lui répondre, je m’éloigne d’elle et je quitte cette ruelle. Je n’ai même pas pensé à lui demander son nom, j’en ai vraiment pas envie. Pourtant, j’entends sa voix dans ma tête qui me dit :

« J’ai les réponses à tes nombreuses questions. »

Mais je préfère clairement ne plus avoir de contacts avec elle ! Que ça soit physique ou mental ! Je tente de bloquer mon esprit et je m’éloigne. Elle ne me suit pas … J’espère juste ne pas l’avoir vexée mais … Je ne suis pas de ce genre-là.

Une réflexion sur « Chapitre 5 : Une approche monstrueuse »

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