Chapitre 6 : Mis à l’écart

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Mis à l’écart

« Mais qu’est-ce que c’est que cette Gardevoir ? »

Je me répète cette phrase à voix haute chaque jour, chaque heure, chaque minute. Que cela soit dans ma tête ou alors énoncé, je n’arrive pas à raisonner correctement à cause de cette créature. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi dire à cause d’elle ! Je suis perturbé, voilà tout ! Cette Gardevoir me perturbe plus que tout !


Oh … S’il n’y a que ça, tout serait bien plus simple mais non ! Avec ce qui s’était passé dans ce bordel, je suis sur les nerfs. Comment … Comment … raisonner correctement quand peut-être que la secrétaire est corrompue dans le commissariat ? Ou alors le chef ? Voir même Alphonse ou Loïc ? Je ne suis pas stupide au point de croire que je suis corrompu. Quand même … Un peu d’estime de soi ne me fait pas de mal.

« HEY ! Ric ! T’as la tête des mauvais jours ! Me dit pas que tu n’as pas pris ton café ? »

Ah … La voix d’Alphonse me tire de mes rêveries mais surtout de mes pensées absurdes. Lui ? Un corrompu ? Oh … Il n’est peut-être pas le plus saint ou à cheval sur les règles de la justice mais le voir … comme un criminel ? Impossible. Je lui réponds :

« Tu sais aussi bien que moi … Oh … Qu’est-ce que tu me veux, Alphonse ? »

« Comme ça n’a pas l’air d’aller fort, j’allais te proposer de boire un coup ce soir. Qu’est-ce que tu penses ? Je suis sûr que ça te remonterait le moral. »

Je ne sais pas trop. Je ne suis pas adepte des beuveries bien que je ne dis pas non à l’alcool tant que ça ne déborde pas trop non plus. Sans réticence, j’hoche la tête positivement alors qu’Alphonse s’écrit avec un sourire aux lèvres :

« Ca peut pas nous faire de mal de toute façon ! Avec tout ce que l’on a fait ces derniers temps, c’est une bonne récompense. »

« Sûrement. Bon … Après le service, on ira dans le bar habituel. » terminé-je de dire alors que lui comme moi retournons à nos affaires. Aujourd’hui, pas de patrouille. Enfin, c’est le cas depuis quelques jours. Le chef Casior veut me ménager selon ses propres termes. J’ai du mal à y croire mais je sais que c’est son caractère qui est ainsi.

La journée se déroule très rapidement et j’évite de penser à cette Gardevoir mais aussi à ces images de vulgarité gratuite. Je n’aime pas ça … Pas du tout même … Mais je ne peux rien y faire. Alphonse, voyant que je n’ai pas la tête à conduire, prend le volant pour nous emmener dans un bar plus que respectable. Ca me changera un peu de mes derniers endroits …
Là-bas, aussitôt Alphonse salut tout le monde, comme s’il connaissait la majorité des personnes. Et contrairement à ce que je crois, la majorité des personnes le saluèrent. Et bien … Visiblement, les petites beuveries, il aime en faire sans moi n’est-ce pas ? Bon … Le barman me connait quand même bien que je ne suis pas un client commun et je m’installe au comptoir, commandant une simple pression. Alphonse à mes côtés, on commence à parler un peu de tout et de rien. On évite quand même le sujet … du bordel que nous avons visité tous les deux. De toute façon, les problèmes, j’en ai ma dose pour les mois à venir !

Deux bonnes heures s’écoulent tandis que les consommations se finissent les unes après les autres. Pourtant, je reste sobre car je ne fais que déguster. Oh, j’en suis bien à ma troisième bière mais avec les minutes qui défilent, les effets ne sont jamais réellement présents. A côté, Alphonse drague une femme qui doit avoir à peine la vingtaine d’années. Pourtant, il se tourne vers moi et me dit sur un ton un peu éméché :

« Et bien … Tu vois mon petit Ric, je crois que c’est bon pour aujourd’hui. »

« Tu n’as pas un peu trop bu, Alphonse ? Je pense que je vais conduire. »

« Oh t’en fais pas pour moi ! Tiens les clés ! Je crois que … je vais rentrer en charmante compagnie si tu vois ce que je veux dire. » me murmure Alphonse, me donnant un petit coup de coude alors que la femme derrière lui me sourit, les joues rougies par l’alcool elle aussi.

« Je te ramène ta voiture dès demain. »

« Et bonne route à toi ! Fais gaffe aux arbres au beau milieu de celle-ci ! »

« Merci de me prévenir, Alphonse. C’est sympa de ta part. » dit-je alors que je haussa les épaules devant cette recommandation plus qu’inutile de la part de mon meilleur ami.

Je quitte le bar après avoir payé mes trois consommations, allant jusqu’à la voiture d’Alphonse. Avec les idées parfaitement claires, je démarre le véhicule, me dirigeant vers mon appartement où je vis seul, complètement seul. Contrairement à Alphonse, je ne suis pas un fêtard … et j’ai toujours mes idées bien placées sur ce que je veux faire. Mais est-ce que je ne gâche pas ma vie ? Je me le demande.

« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me voir ? M’entendre ? Me regarder ? »

Je regarde subitement dans le rétroviseur, remarquant la Gardevoir aux cheveux bleus qui est assise sur l’un des sièges arrière. Je freine subitement, la voiture faisant presque un demi-tour sur elle-même. Si encore, j’avais l’idée de penser aux pauvres pneus qui venaient de crisser, je me serai excusé envers Alphonse mais là, ce n’était pas ce que j’avais en tête. Je me retourne pour regarder la Gardevoir qui croise ses longues jambes blanches devant moi.

« Pourquoi est-ce que tu es ici ? » demandé-je en tentant de garder mon calme.

« Car je sais que j’occupe la majorité de tes pensées. Néanmoins, tu ne veux pas que je me présente devant les autres. C’est pourquoi, bien que je sois toujours peu éloignée de toi, je ne me montre pas. Voilà tout. »

« Ca ne répond pas à ma question. Pourquoi est-ce que tu ici ? Devant moi ! Enfin, derrière moi ! Tu peux t’exprimer alors réponds-moi ? »

« ….. … Est-ce que j’ai fait quelque chose qui te déplait ? Est-ce que tu regrettes le fait de m’avoir sauvé la vie ? Je voulais … juste te remercier. » murmure la Gardevoir.

« Et tu penses que c’est en ouvrant tes cui … Non, je ne dois pas parler comme ça. Si tu es intelligente, tu saurais que ce que tu as fait est mal … Et je ne veux pas de pokémons. J’ai juste celui qui appartenait à mon père et c’est tout. Le reste, je ne m’en préoccupe pas. »

« Tu ne veux pas que je devienne ta pokémon ? Je serais beaucoup plus forte … dès le moment où tu m’imprègneras … Je suis … spéciale. »

« Dehors … Quitte la voiture et n’en revient pas ! Si c’est pour ça, tu ferais mieux de ne pas remontrer ton visage, c’est compris ? Je ne suis pas un poképhile ! Tu crois que je vais passer de l’autre côté de la justice parce qu’une Gardevoir dévergondée et nymphomane a envie de sexe ? Va te prendre un Malosse ou je ne sais quoi si tu en as tellement envie ! »

« Je … La première fois, c’est important. C’est le moment … de la liaison … Mais je ne suis pas … ce que tu dis. Je suis vraiment différente. »

« Pour moi, tu as juste envie de ça. Et je suis désolé pour ce que je t’ai dit. Mais je le pense quand même à moitié. Si tu essayais de t’expliquer un peu aussi … » répondu-je alors que je conduis depuis maintenant cinq bonnes minutes.

« Je ne me suis toujours pas présentée. Je m’appelle Lania Lezuna. Du moins, c’est comme ça que m’appellent les scientifiques. »

« Hum ? Je trouve que c’est plutôt convenable. A force de regarder des films d’action ou d’aventure, je pensais que tu aurais un nom de code comme Sujet ZXA-428. »

«Non ! NON ! Je n’ai pas un tel nom ! » s’écrit la Gardevoir en rougissant violemment, confuse par ce que je viens de dire. Pourtant, ce n’est rien de bien méchant. « Mais … Mais … Je sens que je te dérange encore. Je … Je crois que je vais me retirer. »

« Hum ? Maintenant que l’on a une conversation à peu près correcte, tu veux t’en aller ? Alors que tu pourrais m’en dire plus sur ce qui se passe ? »

Pourtant, je n’obtiens aucune réponse. Un nouveau regard sur le rétroviseur et je remarque … rien du tout malheureusement. La Gardevoir s’est une nouvelle fois téléportée. Vraiment, maintenant je connais au moins son nom. Je rentre chez moi, je ne cherche même pas à me déshabiller et je m’écroule sur mon lit.

Le lendemain matin, je suis encore une fois l’un des premiers qui arrive au commissariat. Néanmoins, j’ai une idée en tête. Enfin … Peut-être que Loïc va enfin m’écouter ? Et me prendre un peu plus au sérieux ? Lorsqu’il arrive, je le salue et je lui demande aussitôt :

« Monsieur Loïc, j’aimerai vraiment … faire des recherches sur cette histoire liée au proxénétisme pokémon. Cela est bien plus grave qu’on ne le croit. »

« Ric … Ric … Ric … Qu’est-ce que je t’ai dit ? Cela a failli très mal se terminer la … »

« Mais Lania Lezuna reste en danger. Et il y a des chances que d’autres pokémons subissent le même sort qu’elle. On ne peut pas ignorer ça ! » m’écrié-je alors que Loîc est étonné.

« Lania ? Lezuna ? Est-ce le nom … de cette Gardevoir qui t’obsède ? »

M’obséder est un bien grand mot. Néanmoins, je ne le contredit pas. Et ça n’arrange pas mon cas. Il est songeur, m’annonçant qu’il va réfléchir à tout cela et en discuter avec le chef. Pourquoi est-ce que je ne le crois pas ? Voilà qu’arrive Alphonse, la bouche un peu pâteuse … Il a la tête de celui qui a fait une sacrée fête hier.

Pourtant, je l’embarque avec moi aussitôt qu’il ait pris son petit café du matin pour bien le réveiller. Je ne peux pas m’y résoudre. Il faut que j’en parle avec quelqu’un et vite ! A moitié encore endormi, Alphonse est avachi sur la place passager tandis que je lui parle :

« Il faut que l’on continue seuls, Alphonse. Tu comprends ? »

« Je dois comprendre quoi ? J’ai mal au crâne … Ric … Tu dois savoir … Cette fille … C’était une bombe … d’énergie. Vraiment … »

« Je ne parle pas de ça ! RAHHHH ! Concentre-toi donc un peu quand même ! Ca ne devrait pas être trop dur non plus hein ? » répondu-je avec un peu d’énervement.

« Ouais … Ouais, je t’écoute … Enfin, je vais essayer. Tu parlais des … bordels hein ? »

C’était exactement de ça dont je parle ! Mais je crois que ça ne sert à rien d’avoir une conversation raisonnable avec Alphonse pour au moins deux bonne heures. Pourquoi est-ce que je suis mis de côté ? Est-ce que je dois taper le nom de la Gardevoir sur l’ordinateur ? Je n’ai pas fait de recherches dessus hier mais ça peut être une bonne piste.

Ailleurs, alors que la matinée est encore présente, la Gardevoir aux yeux dorés ne fait que courir et se téléporter sans pour autant arriver à s’éloigner à plus de quelques mètres grâce à cette méthode. Ses pouvoirs sont bloqués et elle se retrouve assise contre un mur, incapable de s’enfuir plus longtemps. Là, plusieurs ombres apparaissent, s’approchant d’elle pour la récupérer. Ils lui font mal, plus que mal, mais elle ne cherche plus à lutter. Elle est emmenée ailleurs … autre part … Tout ce que Ric avait fait avait été inutile en fin de compte.

2 réflexions sur « Chapitre 6 : Mis à l’écart »

  1. « Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me voir ? M’entendre ? Me regarder ? »
    La gardevoir qui harcelle ric ça change par rapport aux autres fiction ou les gardevoirs sont ou toute gentille 🙂

  2. « Dehors … Quitte la voiture et n’en revient pas ! Si c’est pour ça, tu ferais mieux de ne pas remontrer ton visage, c’est compris ? Je ne suis pas un poképhile ! Tu crois que je vais passer de l’autre côté de la justice parce qu’une Gardevoir dévergondée et nymphomane a envie de sexe ? Va te prendre un Malosse ou je ne sais quoi si tu en as tellement envie ! »

    « Je … La première fois, c’est important. C’est le moment … de la liaison … Mais je ne suis pas … ce que tu dis. Je suis vraiment différente. »

    « Pour moi, tu as juste envie de ça. Et je suis désolé pour ce que je t’ai dit. Mais je le pense quand même à moitié. Si tu essayais de t’expliquer un peu aussi … » répondu-je alors que je conduis depuis maintenant cinq bonnes minutes.

    « Je ne me suis toujours pas présentée. Je m’appelle Lania Lezuna. Du moins, c’est comme ça que m’appellent les scientifiques. »

    Ric qui pete un cable ^^

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