Chapitre 54 : Une sensation bizarre

ShiroiRyu
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Chapitre 54 : Une sensation bizarre

« Earnos ? Arkanar veut te voir. C’est devenu une habitude quoi ? » dit l’un des soldats tout en ricanant, Earnos haussant les épaules avant de répondre :

« Je ne sais pas … Mais il est vrai qu’il veut me voir assez fréquemment. Je ne sais pas pourquoi par contre. M’enfin … Ce n’est pas ton problème. Il m’attends à l’endroit habituel ou non ? Que je sache si je dois me déplacer rapidement. »

« Normalement, c’est le cas, je sais rien d’autre, moi. Je ne fais que passer le message. »

Humpf. Il aurait dû s’en douter en même temps. Il remercia le rebelle avant de quitter la chambre, prenant un chemin différent de ce dernier. Bon … Arkanar était dans la salle où il l’attendait quotidiennement. Enfin, quotidiennement, c’était exagéré mais il voyait l’Aéromite un peu trop fréquemment malheureusement à son goût. Finalement, il se présente devant lui, hochant la tête avant de demander d’une voix calme et lente :

« Vous m’aviez appelé, Arkanar ? Est-ce si important que ça ? »

« Oh … C’est la discussion habituelle avant que nous lancions de nouvelles attaques sur le château. Toi-même qui connais parfaitement le château, tu as sûrement des endroits qui sont considérés comme secrets, n’est-ce pas ? »

« Même si c’était le cas, qu’est-ce que ça changerait ? Vous avez facilement des éclaireurs et des espions dans le château. Aucun secret n’existe pour vous. »

« Hahaha ! Bien entendu, bien entendu, c’est la solution de facilité mais il n’y a pas que ça malheureusement, loin de là même. Un ancien chevalier comme toi doit en savoir bien plus, n’est-ce pas ? Et si tu veux tuer le roi, il vaudrait mieux que tu me dises tout ce que tu sais. »

« Humpf … Je vais réfléchir à tout ce que je sais et je vous le dirai si cela s’avère nécessaire mais normalement, vous connaissez tout par rapport à ce que je sais. Je n’ai rien d’autre à vous apprendre. Si ce n’est que cela, est-ce que je peux partir ? »

« Pourquoi donc ? » murmura le jeune homme, peu enclin pourtant à continuer.

« Et bien ? Pour discuter de tout et de rien ? Tu es intéressant, réellement intéressant même si tu es malheureusement peu ouvert à la discussion. »

« Disons que j’ai certaines préoccupations qui sont toutes aussi importantes que la rébellion et dont je ne peux me permettre de passer outre. »

« Oh ? Et tu ne peux pas les citer, j’en suis certain ? » dit l’Aéromite, un sourire aux lèvres alors qu’Earnos hochait la tête positivement une nouvelle fois.

« C’est personnel, c’est pourquoi je vais gérer cela de mon côté. J’en suis désolé mais je dois partir maintenant. » répondit le Dardargnan, saluant l’Aéromite qui fit un petit mouvement de main pour lui signaler que c’était bon. Il le laissa partir sans plus de mots, le jeune homme quittant la pièce pour se rendre dans sa chambre. Là-bas, il se massa le front, en proie à une légère migraine indescriptible. C’était à chaque fois ça quand il parlait avec l’Aéromite.

Ce n’était pas normal et il se posait des questions. Est-ce que l’Aéromite essayait de le manipuler ? De l’influencer ? Si tel était le cas, il valait mieux prendre ses précautions et se préparer au cas où. Mais comment faire ?

« Et Olistar qui est toujours portée disparue. Elle ne revient qu’une fois par semaine et encore … Qu’est-ce qu’elle est en train de faire ? C’est quoi ces choses personnelles ? »

Une idée absurde lui était arrivée un court moment : la jeune femme l’avait trahi et avait prévenu l’armée de l’endroit où il se trouvait. Mais si cela avait été le cas, il ne serait pas encore présent. Ça commençait à faire long … très long même.

« Je ne devrais pas me préoccuper de ça, je le sais parfaitement mais … »

Mais c’était bien plus difficile qu’on ne pouvait le croire. Ah ! Bon sang ! Il donnerait cher pour obtenir les informations dont il avait besoin ! Mais voilà, ce n’était pas possible et il le savait parfaitement ! Tsss …Pourquoi rêver de la sorte ?
C’était tout simplement inutile et risible. Il le savait parfaitement. Il se coucha sur le lit, fermant les yeux pour ne plus penser à tout ça. Il verrait plus tard … Lorsqu’il aurait obtenu ce qu’il désirait : la mort du roi ! Même si ce n’était pas pour maintenant, même si cela allait prendre du temps, il n’oubliait pas son objectif principal.

« Tuer le roi … et tuer Douély pour m’avoir enlevé le corps de Terria. Elle ne m’a pas contacté depuis qu’elle a récupéré son corps. Je ne peux pas lui pardonner ! »

Ailleurs, dans un endroit inconnu de tous ou presque, une jeune femme aux cheveux violets toqua plusieurs fois à la porte d’une petite maisonnée, disant :

« Ouvre donc, c’est moi, Olistar. »

La porte s’ouvrit faiblement, laissant paraître un jeune homme aux cheveux verts. Celui-ci semblait peu habitué à sa nouvelle vie alors que la Drascore pénétrait dans le bâtiment.

« Tu es vraiment sûre de ce que tu fais ? Tu n’as plus été les voir pendant quand même un sacré bout de temps, non ? » dit le Yanmega.

« Qu’ils se préoccupent donc de leurs affaires, j’ai les miennes et ça ne les concerne pas le moins du monde de toute façon. Comme ça, ça, c’est dit. »

« … … … Je ne suis pas vraiment convaincu de la justesse de tes propos. Pourquoi est-ce que tu te préoccupes tant de moi ? De même, me forcer à ne plus aller … »

« Car tu es « mort » pour eux. Du moins, tu n’as pas donné de signe de vie et tu n’as plus à t’occuper de ça. Tu as perdu contre moi, tu obéis à mes règles du jeu, d’accord ? » coupa Olistar avant de l’embrasser tendrement et longuement.

« D’accord, d’accord. J’ai respecté tes conditions, comme convenu. Je ne peux qu’accepter ce que tu me proposes. Je n’ai pas d’autres choix de toute façon, n’est-ce pas ? » déclara le Yanmega alors qu’elle rigolait, l’embrassant une nouvelle fois.

« Pas le moins du monde. Tu es en mon pouvoir, que tu le veuilles ou non. »

Ce n’était pas forcément déplaisant. Il se laissa faire alors que le couple vivait leur amour à la discrétion des rebelles et de l’armée des insectes. Si Earnos apprenait qu’elle voyait le Yanmega, il allait croire qu’elle le trahissait. Il était vrai qu’elle ne s’occupait plus réellement de tout ce qui se passait autour d’elle mais elle ne l’oubliait pas, loin de là même.

« Et qu’allons-nous faire maintenant ? Du moins, toi ? »

« Il faut que j’aille aider Earnos. Tu sais aussi bien que moi que la situation n’est pas plaisante, loin de là, n’est-ce pas ? » déclara la jeune homme aux cheveux violets.

« Je le sais parfaitement … Et je ne vais pas t’en empêcher. Il a de la chance de t’avoir comme ange gardien. Protège-le … Je commence à comprendre un peu sa folie. »

« Tu t’es imaginé comment tu aurais réagi si tu m’avais vue mourir devant tes yeux ? »

« En quelques sorte. » avoua le Yanmega en détournant le regard.

Oh ! Qu’il était mignon lui aussi ! Elle vint l’enlacer tendrement, le gardant contre elle pendant de longues minutes jusqu’à ce qu’il se mette à lui caresser le dos. AH ! Visiblement, il voulait un petit peu plus qu’une simple embrassade. Elle émit un petit rire avant de lui rendre la pareille, l’invitant donc à aller plus loin que ce qui était prévu. Elle pouvait bien se permettre un peu de cela, n’est-ce pas ? Rien ne pressait.

« Comment vas-tu, aujourd’hui, Douély ? »

« Tu vois bien que je suis capable de marcher donc je vais parfaitement bien. » marmonna la Munja tout en faisant quelques pas assez frêles.

« Je vois surtout que tu as du mal à marcher. En être capable est une chose, y arriver correctement en est une autre. Enfin, si tu es capable de quitter ton lit, c’est au moins qu’il y a du progrès. Tu m’as rendu morte d’inquiétude ! »

« C’est un jeu de mots douteux sur ton ancienne condition et la mienne ? » demanda Douély, Terria rougissant violemment de gêne. Ce n’était pas son but ! « Je disais cela pour rire … Je sais très bien que tu ne pensais pas à mal. »

« Pfiou … Tant mieux car je ne savais pas du tout où me mettre après cette remarque. »

« Ce n’était qu’une remarque anodine. Qu’as-tu préparé ? Hum … Cela sent drôlement bon, contrairement à ce que l’on pourrait croire. »

« Je veux devenir une Apireine cuisinière ! Ainsi, si mon peuple a faim, je pourrai lui faire à manger et le nourrir. Maintenant que toutes les races sont réunies, je … »

Douély éclata de rire, coupant la parole à l’Apireine qui vint rougir mais de honte cette fois. Elle avait dit quelque chose de drôle ? Pourtant, ce n’était pas le cas. Mais une Apireine cuisinière, ah … Peut-être que dans le fond, c’était son moment à elle, la Munja.

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