Chapitre 6 : Attaque aérienne

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Attaque aérienne

« Tu penses vraiment que c’est une bonne idée, Ric ? »

« Ça l’est … mais seulement si on se montre discret. Tu restes auprès de moi et tu ne bouges pas si je ne t’en donne pas l’autorisation, d’accord ? »

Je n’aime pas me montrer trop autoritaire mais des fois, quand il le faut, il le faut hein ? Bon … Nous avançons avec furtivité à travers les entrepôts. Ce qu’avait dit Lania se confirma rapidement : des véhicules, de nombreux véhicules sont présents un peu partout dans la zone. Et des hommes et des femmes sont présents aussi … comme des pokémons.
Problématique … Très problématique … Et je n’ai pas vraiment envie d’utiliser mes pokémons pour cela. Question de principe : après la perte de mon ami fidèle, j’évite d’utiliser des pokémons sauf quand c’est nécessaire. Bien entendu, j’ai deux nouveaux pokémons donc je m’occupe affectueusement, ce qui rend d’ailleurs un peu jalouse Lania … Mais en même temps, je ne veux pas qu’ils se battent ou risquent leurs vies.

C’est aussi simple que ça. Je tiens à ce qu’ils s’en sortent. Avec Lania, nous arrivons à nous approcher de trois personnes qui discutent entre elles. D’après leurs propos, ce sont des petites pointures mais qu’importe, je veux savoir ce qui se passe réellement ici. Je n’ai pas besoin de beaucoup plus.

« Alors … Paraitrait que là, on est juste ici pour faire l’inventaire ? Y a vraiment besoin d’autant de monde ? Ça ne serait pas une blague par hasard ? »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Les ordres sont les ordres, je ne suis pas là pour savoir ce qui se trouve là-dedans ou non. De toute façon, on va devoir se rendre au port en pleine nuit. Là-bas, les autres nous attendront pour qu’on leur file toute la marchandise. »

« Ah ouais la marchandise … De la bonne qualité il paraîtrait … »

Je commence déjà à trembler. Si par marchandise, ils rajoutent … des femmes, des hommes, des pokémons à moitié humains, je crois que je vais faire un malheur. J’ai déjà eu ma dose … Je serre avec plus d’insistance le bras de Lania. Peut-être est-ce un automatisme ?

Je ne sais pas … Mais elle apprécie quand même que je me montre aussi protecteur envers elle. Elle ne peut rien faire, juste rester auprès de moi. Je la serre contre mon torse, adossé à un mur de ces nombreux entrepôts. J’ai de la chance … si on peut dire cela. De nombreux conteneurs avec des ordures me permettent de me cacher derrière eux.

« Ah … Ah … C’est exaltant, Ric. » murmure la Gardevoir, collée contre moi. Elle est rouge de fatigue mais aussi d’émotions.

« Chut … Ne parle pas, Lania. Tu vas nous faire nous repérer. » réponds-je alors qu’elle se tait aussitôt. C’est vrai que c’est … spécial … Une certaine dose d’adrénaline est en moi depuis que Lania est à mes côtés.

Ça doit être le goût de l’aventure. Du moins, si je pense de la sorte, c’est un comportement de gamin mais dans le fond … Je sais que je n’ai pas totalement tort. Lania est plus importante que je ne veux le croire. Je me rends auprès d’un autre entrepôt, me demandant quand est-ce que les policiers vont arriver. Même si je ne leur fait pas confiance, un peu d’aide serait la bienvenue. Si j’ai compris, ils ont un autre rendez-vous plus tard.

Puis en quelques instants, des hurlements se font entendre, des téléportations, des tirs, tout se passe autour de moi sans que je ne m’en mêle. Avec Lania, nous nous sommes cachés dans une poubelle. Dommage pour l’odeur mais bon, on n’a pas vraiment le choix en même temps.

J’attends environ un quart d’heure, Lania collant son nez contre mon torse, essayant de respirer le moins possible cette odeur putride. Elle tente de marmonner qu’en rentrant, nous prendrons une douche ensemble mais elle sait parfaitement qu’il en est hors de question. Je ne suis pas ce genre d’homme. Quand est-ce qu’elle le comprendra ? Surement jamais.
Puis finalement, je ressors des ordures, aidant Lania à faire de même. Elle s’écroula sur elle alors que je lui retire une peau de banane sur l’épaule. Hum … Dommage … Sa jolie robe blanche est salie maintenant. Enfin, c’est la vie et je ne vais rien me reprocher hein ? C’est comme ça que ça doit se passer.
Avec Lania, je quitte cette zone industrielle sans que les policiers me remarquent. Ils ont réussi un léger coup de filet mais ce n’est pas assez … La véritable transaction va commencer dans la soirée. Je retourne à l’appartement avec Lania, celle-ci me tirant en direction de la salle de bains pour passer un peu de temps avec moi. Je la repousse avant de prendre la parole sur un ton neutre :

« Vas te laver et ensuite, je fais de même. »

« Je peux venir ce soir ? Si ça ne te dérange pas trop … Tu sais, j’ai vraiment trouvé ça excitant, Ric. Encore plus que d’espérer avoir tes faveurs. »

« La comparaison est quand même … assez spéciale mais je prends ça pour un compliment. Je vais te le dire : Moi aussi, cela m’a plu … Du moins, plus que je ne le pensais. C’est pourquoi je suis d’accord. Tu viens avec moi. Par contre, comme d’habitude, tu fais attention hein ? C’est quand même une mission risquée. »

« Aucun problème. Tant que je suis avec toi … Je vais aller dans la douche. Tu ne veux vraiment pas me rejoindre, Ric ? »

« … … … Arrête tes bêtises et vas-y dès maintenant. » dis-je en lui donnant une petite tape amicale dans le dos. Elle rigole légèrement, autant amusée que moi par la situation.
Ca fait bien plus plaisir d’avoir ce genre de relations avec une Gardevoir même si elle peut parler … que celles que nous avons d’habitude. Bon … Ce n’est pas tout mais il faut que je prépare et que je prévienne encore une fois la police pour ce soir. Même s’ils ne sont pas au courant de qui leur donne ces informations pour la majorité des cas, je suis toujours là pour les épauler. Et en même temps, je …

« Ric, il n’y a plus d’eau chaude. Tu peux venir voir ? »

« Je ne tomberai pas dans un piège aussi grossier, Lania. Termine de te laver pour que je puisse y aller ensuite. »

J’entends un petit soupir de la part de la Gardevoir. A force, je la connais et je sais comment éviter de me faire avoir par ses paroles. Quelques minutes plus tard, enroulée dans une serviette, elle sort de la salle de bain. Je ferme aussitôt mes yeux car je sais qu’elle a l’habitude de la retirer. J’entends même le bruit de la serviette qui tombe au sol.

Elle me dit qu’elle a fait une surprise et j’ouvre faiblement mes yeux pour voir qu’elle s’est rhabillée. Tiens donc, c’est nouveau ça. Je fonce sous la douche. Il faut que j’arrête de penser à des perversités dès qu’elle est là. Je commence à trop l’imaginer d’une mauvaise manière. Je me lave avec frénésie et quelques minutes après, je suis moi-même prêt.

« On va tout de suite en voiture, Lania. Pas une minute à perdre. En même temps, je vais aller prévenir la police quand nous serons là-bas. »

« Dis-leur de prendre des renforts hein ? Car ils vont en avoir besoin s’il y a de la population là-bas. Tu ne crois pas que c’est une bonne idée ? »

« Ça l’est, Lania. D’ailleurs, je suis content de voir que tu as fini réellement par me tutoyer. » dis-je calmement alors que nous quittons l’appartement.

Dans ma voiture, nous ne parlons pas. Elle sait se montrer discrète et calme. Bien, bien, bien, il y a une vraie progression chez elle ! Nous voilà dans le port avec une demi-heure de conduite. Portable en main, j’appelle la police pour les prévenir d’un très gros coup avant de signaler que je suis le même informateur que dans l’après-midi. Sachant que ces foutus contrebandiers sont sur le qui-vive, il vaut mieux avoir de sérieux renforts.

Dans le port, il est malheureusement impossible pour moi de ne faire ne serait-ce qu’un seul mouvement … Disons que si je veux risquer ma vie, je pourrai facilement le faire. Je pourrai aussi tenter de sortir de la voiture, me présenter à côté de Lania en disant que c’est une marchandise mais déjà, ça ne me tente pas trop, ensuite, je ne veux plus qu’elle se considère ainsi. Et en même temps, c’est trop dangereux.

« Nous n’avons plus qu’à attendre, Lania. Il faut que nous soyons patients … »

« Je le suis … Mais est-ce que tu as remarqué les nombreux bateaux qui sont amarrés ? Je crois qu’ils vont partir un peu partout après avoir pris les chargements. »

« Je les aie remarqué … Ne t’inquiète pas pour ça, je ne pense pas que ça soit si important pour nous. Les policiers pourront les arrêter. Il y a sûrement même des garde-côtes pour les empêcher de s’enfuir, tu vois ? »

« Je vois … Je vois … Je te fais confiance, Ric. » me répète-t-elle. J’aimerai tellement lui dire la même chose mais ce n’est pas possible. Si cela était vraiment le cas, j’aurai confiance en ses paroles … Or, c’est non. Je ne peux pas … Je ne peux pas m’en empêcher.

Je rumine mes pensées avant d’entendre le bruit des hélicoptères. Ils ont décidé d’utiliser l’artillerie lourde ! Déjà, de nombreux tirs sifflent au loin alors que d’autres véhicules passent à côté de ma voiture qui est à une distance raisonnable. Finalement, je décide de descendre après deux minutes, accompagné par Lania. Je cours auprès des autres policiers, signalant mon nom et aussi que je suis celui qui les as appelés. Des hélicoptères, des véhicules, il y a même quelques personnes lourdement armées. Ce n’est pas une plaisanterie… Ca me rappelle des souvenirs que je considère comme mauvais, très mauvais même. Mais contre mauvaise fortune, bon cœur, je tente de contrôler mes sentiments.

Me voilà sur le terrain, Lania derrière moi. Je me charge de la protéger alors que j’ai mon arme en main. C’est une véritable guerre qui se déroule sous mes yeux. Je fais de mon mieux pour éviter les flammes, les éclairs, les jets de glace, de roche ou alors tout simplement de conteneurs envoyés dans le ciel. Autant dire que ce n’est pas la joie.

« Ric … Je peux te servir de yeux … si tu préfères. Ainsi, je peux te prévenir quand il y a une attaque sur un côté ou un autre non ? »

« Avant de penser à me protéger, essaie de voir pour toi, non ? Qu’est-ce que tu en penses ? Personnellement, je trouve que ce n’est pas une mauvaise idée. »

« Ne sois pas ironique, Ric. Je veux juste t’aider, c’est tout. Attention ! Sur la droite ! Des flammes ! » crie-t-elle soudainement avant de me tirer en arrière.


Des flammes passent devant mes yeux mais je réagis promptement et tue sans trembler le pokémon responsable de ces flammes. Voilà une bonne « chose » qui est faite ! Peu à peu, je sens que nous prenons l’ascendant. Il faut dire que les moyens policiers ont l’air d’être bien plus nombreux qu’on ne le croit. Après, nous sommes dans la capitale de l’Inglaterre, rien de bien surprenant, ce n’est pas la police de quartier.

« AAAAAAAAH ! »

Je vois un policier qui passe à côté de moi, comme renvoyé avec violence en arrière par une violente bourrasque. Des explosions … de la part des hélicoptères policiers qui tombent au sol ? C’est quoi cette blague ? Ce n’est pas une blague … Hahaha … Mais j’ai pas envie de rire ! Pas du tout même !

« Y a un pokémon dans le ciel ! Y en a un ! » hurle un policier alors que je tourne ma tête en direction du ciel. C’est vrai … Il y a une forme ailée dans le ciel.
Mais ce n’est pas un pokémon … Pas du tout même. Je le vois bien … Ce n’est pas un pokémon ! C’est une humaine ! Une humaine avec des ailes de coton ? Elle a les traits d’une Altaria ! C’est elle la responsable de ce massacre !

« Lania … Est-ce que c’est ce que je pense réellement ? » tenté-je de murmurer, abasourdi alors que j’essaie de raisonner correctement.

« Je ne suis pas sûre que ça soit le cas … Mais elle semble avoir les traits … »

« C’est bien ce que je pensais … Elle est du même genre que toi. Lania … Nous avons affaire à une membre de la Triafa visiblement. »

Je ne peux m’empêcher de constater cela en jetant un regard à cette Altaria dans les airs. Alors que Lania a une apparence à moitié humaine, cette Altaria a plus une apparence à moitié pokémon … avec ses ailes de coton. Les problèmes viennent d’arriver puisque que visiblement, elle sait utiliser ses pouvoirs … contrairement à Lania.

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